Récit de la course : Marathon Transpyrénéen Catalan 2007, par rené80amiens
2 autres récits :
- Les récits de 2007 (1)
- Les récits de 2005 (1)
MARATHON TRANSPYRENEN CATALAN 2007
Le Marathon Transpyrénéen Catalan du Boulou du 28 oct 2007 était assez vallonné (970m D+), certain diront à la limite du trail, d’ailleurs, pour 2008, il se dit déjà qu’il soit nommé dans cette catégorie.Pour ma part, les 42.195km ont été gérés comme un marathon puisque s’en était un (cette année!), soit à 85% FC max, mais par moment, il y a eu des écarts pour cause d’événements divers qu’on verra un peu plus tard dans le récit.Mais dans un premier temps, et pour les plus impatients, abordons d’abord l’aspect « technique » de la course, puis nous verrons ensuite la partie dite « conviviale, humaine »Je me rappelle d’avoir été avare d’informations, surtout pour savoir le temps envisageable sur un tel parcours, avoir une idée de ration entre un marathon roulant et un vallonné, puisque je partais dans l’inconnu...On m’avait dit qu’il fallait rajouter une ½ heure par rapport à Paris par exemple.Ca tombe bien, en avril 2007, j’avais fait 3h14’. Il fallait donc compter … oui, exactement, 3h45 ! Aujourd’hui, avec le recul, rassurez-vous, il faut moins ! Je ne suis pas un spécialiste de la montagne, pas de danger car en Picardie c’est extra plat, mais faut tout de même pas aller au Boulou sans entraînement spécifique, faut un minimum.L’idéal est un entraînement vallonné en forêt pour les sorties longues, c’est ce qui se rapproche le plus des conditions de courses.Le passage le plus costaud est celui du 30ème au 33ème km au pic d’Estelle, nombreux ont marchés …Mais tout au long du parcours, il y a toujours à un moment donné, un faux plat d’une vingtaine de mètres qui te permette de « récupérer » et d’enchaîner la suite de la montée.Par contre, les descentes tirent sur les mollets, et quand la douleur est là, tu es content de voir une cote se profiler afin d’inverser le sens du travail des muscles ; cette alternance aide bien, elle permet de continuer.Mais je ne vous cacherais pas non plus qu’il m’a fallut deux arrêts pour des étirements, réalisés avant les longues descentes, afin d’éviter les montées de … crampes ! Des arrêts néanmoins bénéfiques, bon ça permettait à certain de revenir, mais jamais très long temps car je relançais dans les descentes. Je ne ménageais rien sur la fin (10 derniers km), c’est une façon de faire, je me dis souvent que c’est là que tout se joue, soit tu es bien parce que tu as bien gérer tes efforts, soit tu t’effondres parce que tu es parti trop vite, et la fin d’un marathon est souvent long, voire très long dans ce dernier cas. C’est souvent difficile d’admettre que de partir plus lentement te fait arriver plus vite…Dans les descentes, des jambes, il en fallait pour retenir l’inertie du corps, pour éviter les cailloux des chemins, car il y avait très peu de macadam, sauf sur les 10er km et les 2 ou 3 derniers.Il faisait beau, donc terrain sec, sauf l’énorme flaque d’eau dans un virage en épingle, celle là, je ne l’avais pas vu, sauf ma frangine qui a fait l’effort de l‘éviter par un écart rapide.Voilà donc la personne pour qui j’étais venu courir dans les Pyrénées Orientales !Pour nous, il s’agissait de retrouvailles après deux ans d’absence, et courir ensemble était quelque chose qui nous tenait à cœur. Faut savoir que ces deux là sont tout de même différents, voire opposés, d’une part par leur lieu d’habitation (l’un dans le nord, l’autre dans le sud), mais surtout par leur philosophie En effet, ils réunissent deux approches différentes de la course à pied :LUI courant sur du plat en cherchant performance avec un langage spécifique (VMA, FC, seuil, kcal, etc…), ELLE courant à la sensation dans les routes vallonnées des vignes, avec des copines, où plaisir est le maître mot.Chacun à des raisons bien personnelles pour courir ainsi, mais chacun respectait aussi la vision de l’autre, on en parlait souvent au téléphone, allait-il « morfler » là-bas ? Le sous-estimait-elle ? En tout cas, ils s’attendaient de pied ferme ! !L’idée était pour lui de faire le marathon, et elle, le relais avec ses 3 copines de l’village (lire avec accent picard !)Tous les 10km, je profitais donc d’une nouvelle compagnie, quelle chance ( !), les km défilèrent sans compter. Tu parles !Le 1er relais partait du Boulou, assez roulant, avec la 1ère relayeuse que je nommerait ici « N », on apprenait à se connaître par un long bavardage (le temps d’un 10), car le feeling passait assez bien, c’était sympa.Ma sœur « C » était postée au 2ème relais, à MAUREILLAS . Elle avait été désignée pour la partie la plus longue en montée. Là, ce fut différent car le train était différent, mais je le savais ! Malgré les premiers cols, on a commencé à doubler, à un moment ça m’a éclaté. Rire à 85 %FC c’était possible, parler aussi d’ailleurs, mais elle me surprenait, elle était vraiment présente, alors je l’incitais à aller encore de l’avant, je la poussais, ça l’étonnait de voir un marathonien tirer les relayeuses, et dans les descentes, on se l’était dit : « allé, tout schouss ! ». Un vrai bonheur, d’autant plus qu’à un certain moment, un photographe nous a pris ensemble, là aussi, un vrai souvenir de famille !Cette euphorie nous amenait rapidement au ravitaillement, que je ne ratais pas, mais le hic c’est qu’une descente suivait, et je pensais rattraper ma sœur, mais c’était sans compter ses qualités de descendeuse, il a fallut que j’accélère pour espérer finir le relais ensemble, mais avec un pointe à 17km/h, je me suis vite mis dans le rouge. Le rouge c’est quoi ? C’est quand tu cours une vitesse qui n’est pas la tienne. A ce moment là, le cœur te le dit ! Le cardio m’indiquait 152bpm jusqu’à là, puis il est passé très rapidement à 199bpm, mon maxi médical étant de 176. J’ai vite mis les olas en coupant court tout de suite à cette poursuite surréaliste, et à ma fierté, car être dans le rouge à mi course, c’est le mur assuré au 30ème. (le tout, c’est de s’en apercevoir à temps, après il est trop tard).J’arrivais donc seul au 3ème relais, je cherchais « C » du regard… (« ah, la voilà »)…, mais elle me dit que sa copine « E » était déjà partie, je finis mon tour sur moi même, (« ok, merci, A+ ») lui fis signe de la main, et poursuivis mon chemin.Je n’ai pas rattrapé « E » tout de suite, mais bien plus tard dans l’ascension, car elle s’était mise à marcher, dû à un départ trop rapide selon elle. Je lui ai dit, si tu marches, je marche ! Ça tombait plutôt bien, j’avais aussi besoin de récupérer, et la marche, c’est la façon la plus rapide de le faire. Pendant ce temps, je lui expliquais ce qui venait de se passer, puis on se remit à courir, mais c’était insuffisant pour elle, peut être aussi que c’était un jour sans.Elle me dit alors d’y aller, probablement par peur de me retarder. L’intention me toucha, mais la décision d’accepter de partir était difficile, mais marcher autant à un moment donné cela serait devenu problématique pour moi, il me restait encore tant de km à faire + le relief…Je lui souhaitais donc une bonne récup’, puis repris le course à pied.Très vite, une grande solitude m’envahit, mais il fallait reprendre le dessus. Je grimpais et les premières douleurs apparaissaient, mais le cardio était stable, donc récupération o.k. e décidais alors d’oublier momentanément tous les souvenirs depuis le départ. Je regardais le chrono, calculais, finis par me dire que 3h30 était encore possible à condition de bien tourner, l’esprit compétition repris donc le dessus. Aussitôt dit, aussitôt fait : 9 à 10 km/h dans les cotes, et foulée maxi dans les descentes, soit 15km/h tout en gardant un œil sur le cardio. Il ne restait plus que moi, mes jambes et la montagne…Dans « moi », il faut comprendre ma tête, ou plutôt ce qui s’y disait. Penser positif était devenu une obsession, alors j’évitais de porter mon regard trop loin , faisais attention à ma foulée en pensant à celle que je tenais à l’entraînement, et m’encourageais en me disais « si tu veux faire de l’ultra l’année prochaine (100km de Millau), c’est ça qui t’attend, alors vas-y, alléééééééé, grimpe ! ». Je m’interdisais de marcher, car ceux qui marchaient, je les passais, et chaque dépassement me faisait mentalement du bien, et j’en avais besoin.Je n’ai pas vu « V » au 4ème relais, mais fais une tape dans la main de ma sœur, revenue sur le parcours pour encourager les coureurs, puis repris ma concentration qui me fit terminer à un chrono de…3h26’58’’ ! Super content de finir 12ème sur 81, à 8’’ du 11ème et à 4’24’’ devant le 13ème ! pas mal pour un Picard !Félicitations à l’équipe « NCEV » 3ème relais féminin, et bien sûr au vainqueur du marathon en 2h49’56’’ !Merci aussi à vous lecteur, d’avoir été jusqu’au bout de ce récit, et j’espère vous avoir faire voyager un peu sur ce parcours qui sera bientôt classé Ce marathon a changé le préjugé que j’avais sur ce type de parcours, et pense sincèrement revenir d’ici 2 ans, pour le trail du mont Canigou (4200D+). Mais ça, ce sera dans un autre récit… Sportivement Kikourou / René80amiens
8 commentaires
Commentaire de riri51 posté le 22-11-2007 à 20:52:00
Merci pour ton Cr vraiment sympa. Au plaisir de te lire à nouveau et félicitations pour ton chrono.
Commentaire de moumie posté le 22-11-2007 à 22:27:00
sympa ce marathon et relais à la fois en famille.
bravo à toi pour ton bon temps et à l'équipe des filles.
Commentaire de bigout66 posté le 23-11-2007 à 15:23:00
Salut René,
heureux de voir que ton marathon se soit bien passé en plus avec un beau chrono et un bon classement.
En plus vous garderez longtemps ce souvenir de course commune avec ta soeur
A bientôt sur les routes catalanes ;-)
Commentaire de Kiki14 posté le 23-11-2007 à 16:31:00
oui impressionnant ce récit des pointes a 17 km/h des montées ..des descentes..des rencontres...des impressions qui nous font vivre cette course de l'intérieur et un chrono méritant le respect...vraiment j'attend le récit du mont canigou (86 kms si je ne m'abuse ...j'ai vu les photos sur le site....ça a l'air plutot duraille et de nuit en parti....) mais bon je pense que tu peux nous le faire partager...
au plaisir donc...et bon courage..et respect..Monsieur René80amiens
Commentaire de rené80amiens posté le 23-11-2007 à 20:27:00
je viens de prendre connaissance des messages que vous avez laissés suite à votre lecture, et je viens vous en remercier.c'est super cool de votre part!
je suis à la fois très surpris et très heureux ;
'Surpris', car je ne savais que des messages de sympathie en suivraient, ils arrivent des 4 coins de la France, c'est extraordinaire, ça incite vraiment à continuer d'écrire...
'très heureux' car je m'attendais pas à des messages de soutien, de félicitation, ça donne envi de courir avec les couleurs de kikourou,au moins une fois, pour remercier l'aspect humaniste que procure le site, et qui sait, peut être de rencontrer l'un de vous dans une course!
Kikourou serait-il donc un 'ESPRIT CLUB'? ouaou!
MERCI donc à vous!
A+
Commentaire de agnès78 posté le 26-11-2007 à 09:58:00
très sympa ce récit! Bravo pour votre course en famille! Au plaisir de te lire à nouveau
bises
agnès
Commentaire de veurb posté le 27-11-2007 à 21:58:00
Slt René, joli récit très très belle course beaucoup de joli souvenir, on s'affute pour nos objectf commun futur cher ami! :D :D :D merci pour tout et a trèèèèèès bientot avec les Esprit Run around the world ;-)
fred_trop_trop_trop_content :D :D :D
Commentaire de romano76 posté le 11-11-2008 à 21:37:00
Finalement t'es le premier picard de ce marathon,donc VIVE L'PICARDIE et bravo pour ce chrono
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