L'auteur : hashesse
La course : La Chautagnarde
Date : 23/9/2007
Lieu : Chindrieux (Savoie)
Affichage : 2314 vues
Distance : 23km
Objectif : Pas d'objectif
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4 autres récits :
Je suis un p’tit débutant, je cours régulièrement depuis le mois d’avril, j’ai fait ma première course au mois de juin, le tour lac d’aiguelebette, 17,3 km, au mois de Juillet le mini trail du Mont Aigoal,15 Km, 450 m de dénivelé, au mois d’Août le tour du lac de Paladru 15 km. J’ai donc décidé pour le mois de Septembre de faire un truc plus costaud , La Chautagnarde 23 km et 1400 D+.
Je regarde sur Via Michelin, j’imprime le trajet, ça se situe à 1 heure de chez mois, le départ est à 8h30, je me suis inscrit par courrier, je pars donc raisonnablement à 7h00 du mat.
Au bout d’une heure de route, une fois sortie des grands axes routiers, je suis paumé, je ne trouve pas les villages indiqués sur mon plan, et les villages indiqués sur les panneaux de signalisation, je ne les trouve pas sur mon plan !Pu… je suis perdu…. ! Je m’arrête, je demande mon chemin à un autochtone, y me dit avec un p’tit sourire en coin, style je cause au dernier crêtin des Alpes, que j’étais bien loin de ma destination, que mon plan était tout pourri, et après m’avoir indiqué la direction que j’en avais pour bien plus d’une ½ heure …Après 20 mn de conduite nerveuse , je me gare à 8h22 sur le parking, récupère à donf mon dossard dans la salle polyvalente, me le plante sur la poitrine le temps que l’organisateur explique les consignes, le marquage, les ravitaillement, le respect de l’environnement … Pas le temps de s’échauffer, pas le temps de pi.., pas le temps de ramener le tee shirt de la course dans la voiture, je le range dans mon Camel back, et le départ est donné.
Apparemment nous sommes une petite centaine à participer, comme d’hab, vu ma grande expérience des courses et ma fantastique vitesse je reste en fin de peloton. D’entrée, on attaque par une côte bien raide. Ça tombe j’aime bien et je suis venu pour ça… ben je ne vais pas être déçu… On fait un bout de goudron puis on attaque un sentier qui s’élève très rapidement dans un sous-bois. Je me cale derrière une féminine, on double une paire de coureur, puis apparaît une côte à 25 %, je mets la position marche rapide. On avance à un bon rythme et on recolle au gros de la troupe et là je sens les mollets qui durcissent, les jambes qui deviennent lourdes… ça fait une ½ heure que l’on est parti et j’ai l’impression d’être déjà dans le rouge . Heureusement le sentier devient plus roulant, je relance et attaque une descente qui finit sur un bout de route. La trailleuse juste devant moi,que je suis depuis le début descend plus vite que moi, je n’accélère pas, ce que je ressens dans mes cuisses ne pressage rien de bon pour le reste du parcours, j’y vais donc doucement. Une fois le goudron terminé, un sentier bien raide dans un bois apparaît. Je recommence à marcher, je rattrape petit à petit ma tailleuse, mes mollets sont portés disparus, je marche en canard les mains sur les cuisses, cette montée est interminable, j’ai les cuisses explosées, il m’en faudrait une paire d’autres pour finir sereinement. Je me rends compte que je ne bois pas assez, j’ai toujours du mal à boire avec ce truc, d’habitude je pars avec une ceinture et un bidon, mais vu le parcours j’ai pris la poche à eau. En plein effort (je faisais que ça des efforts…) je décide de boire, je garde l’eau dans la bouche et attends d’arrêter de respirer pour avaler. Mais bon je crois qu’un bug s’est produit dans la transmission des ordres, j’ai avalé et respiré en même temps (comme les choses les plus basiques peuvent paraître compliquées …) et là j’ai failli me noyer au milieu de la montagne . Entre mourir de suffocation ou de déshydratation, j’ai choisi la seconde solution, peut être que j’aurais franchi la ligne d’arrivée avant d’être complètement lyophilisé… ça y est, j’arrive enfin au sommet du sentier, je sors du bois, j’arrive au premier ravitaillement où je retrouve ma trailleuse, la vue est magnifique, c’est un départ de parapente, avec une plongée vertigineuse sur le lac du Bourget. Malgré cette rude partie de parcours, j’apprécie la beauté du paysage . Après avoir bu de l’eau, sans m’étouffer, offert par de sympathiques bénévoles, je repars avec toujours en ligne de mire la féminine du début. Après une légère montée, le parcours bascule sur la partie descente. Et là, je comprends qu’elle va être douloureuse. Très rapidement je me retrouve seul. Après un bout de goudron, une courte montée en sous-bois, longé un champ, le sentier devient très pentu et aérien. Il longe un rideau d’arbres, derrière lequel apparaît en contre bas (très bas..) le lac du Bourget. La vue est magnifique. Par contre mes jambes ne répondent plus, elles sont devenues autonomes et incontrôlables, entre tremblement de vaches folles, dérapages et figures à la Candeloro dans ses mauvais jours, tordage de cheville et croche patte par ces p… de saloperies de racines, je cherche désespérément le sas de téléportation pour arriver directement sur mon canapé devant les résumés de la coupe du monde de rugby, un bonne bière à la main. Bon apparemment pas prévu par les organisateurs, j’y suis donc, j’y reste !. Je continue péniblement ma descente, laisse passer une trailleuse qui me double à donf. Je crois que j’ai descendu… tout comme y faut pas !!! :Campé au max en arrière, les talons bien plantés dans la caillasse…faut que ça tire super sur les cuisses et si ça peut aussi sur les genoux …pas de jaloux faut que tout le monde morfle… J’arrive au deuxième ravitaillement sur du goudron, la gentille bénévole me dit : « plus que trois km ». Trois km ? Mais trois km de quoi ?? de pizza, trois km de couscous, 3 km de boudin aux pommes, 3 km de bière pression en tube, 3 km de lentille farcis mais sûrement pas trois km de mètre de parcours… ! J’ai l’impression d’être encore à 100 bornes de l’arrivée !!! Après une descente sur du goudron et sentier ou je commence à sentir des débuts de crampes aux cuisses, j’attaque une dernière montée avec une crampe au mollet droit. Je m’arrête, je fais des étirements, je redémarre pour basculer sur une descente, il ne reste plus que 300 à 400 m de plat jusqu'à l’arrivée. Ça y est, j’ai des belles crampes sur le bas des cuisses au-dessus des genoux, je ne savais même pas que ça pouvait arriver (m’arriver à moi … !). Je m’arrête, étirement, je ne dois pas faire ça correctement je chope des crampes aux mollets . Je redémarre et finis temps bien que mal en boitant des deux jambes, si c’est possible, j’essaye de paraître présentable pour la photo et surtout pour ne pas faire peur au poussins qui font leur course…Argggg l’arrivée … , j’en oubli d’arrêter mon chronomètre, j’ai du mettre 2h45…Je bois un peu, je discute 10 mn avec une participante, je fais un max d’étirements, je me change et j’essaye d’entrée dans ma voiture pour plus d’une heure de route…Grand moment de contorsions …
Bon, ça fait deux jours que je m’aide des murs pour marcher et fait bien marrer mes enfants et collègues de bureau avec ma démarche à la Robocop( j’ai rendu le déambulateur à mémé…) mais l’année prochaine je referai ce trail. Les vues sur le lac sont vraiment belles, les « balades dans les sous-bois » sont sympas, le tracé correspond bien à ce que je recherche. La prochaine fois je partirai moins vite, (si, si c’est possible..), je boirais régulièrement pendant la course, et je vais essayer d’améliorer ma technique de descente…
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3 commentaires
Commentaire de seapen posté le 27-09-2007 à 14:25:00
c'est clair que t'as bien morflé. mais tu as une sacrée réserve d'enthousiasme dans tes camelbacks. ça serait dommage de gâcher une telle ardeur sur quelques autres courses qui pourrait t'amener à te lasser quand tu t'apercevras qu'il n'y a pas de plaisir.
alors pour la prochaine. changement de tactique impératif car encore un récit comme celui-là et je serai forcé de ne pas me retenir de rire.
un quidam comme un autre. salut. et bon vent de vitesse.
Commentaire de hashesse posté le 27-09-2007 à 21:06:00
Ok seapen, je prends note... Merci.
Commentaire de maï74 posté le 28-09-2007 à 14:34:00
Sympa ton récit ! Les 1ers trails on fait tout un tas d'erreurs c'est normal, mais crois-moi tu ne les referas pas les prochaines fois ! La clé c'est l'hydratation... Bonne continuation
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