Le triathlon par équipe d'Avignon est toujours un classique pour le club de La Ciotat. Cette année pourtant JC a eu un peu de mal à mettre en place plusieurs équipes. Seul une équipe jeune et une adulte (masculine) représenteront le LCT, la faute aux priorités de la vie (maison, boulot, enfants etc..), et une petite usure quant à la motivation aussi. Chez les jeunes Gauthier (tout auréolé de sa participation aux championnats de France récemment) emènera avec lui Timothé (premier triathlon!), Julien et Thibault,
du coté des adultes ce sera sans surprise Lakhdar, Fabrice, Paul et moi. Au dernier moment, et Maurice malgré un manque d'entrainement évident dû à maison, boulot, enfants... (bref vous croyez connaitre la suite mais non, le triathlon ici est un rayon de soleil pour une année tristounette) , a pu s'ajouter a la start list le matin même.
Nous arrivons au parking vers 11h30, l'organisation a fait les choses en grand: police municipale a bloqué les accès au bord de rhone pour l'occasion, nous laissant un superbe terrain de jeu. Entre les remparts et le Rhone, il y a de nombreuses pelouses ombragées pour pouvoir pique niquer, se reposer, en attendant notre tour. Les premières équipes féminines (honneur aux dames) entame le circuit à 13h30, les jeunes héritent d'un horaire à 15h, nous suivront à 15h36. Horaire somme toute favorable car nous auront le loisir de reconnaitre le parcours et rôder pour la première fois notre collaboration dans l'exercice de style du relais.
(Si vous croyez que cela est simple, cliquez sur le
lien suivant expliquant la technique de course en groupe). Contrairement aux triathlons classiques où l'on ne doit s'occuper que de soi, une compétition par équipe est l'occasion de révéler les qualités de collaboration des athlètes habituellement plus centrés sur eux mêmes. Cela peut se révéler un casse tête de trouver la meilleure stratégie à adopter pour chaque discipline en fonction des points forts et faibles des équipiers. Après moults réflexions et bavardages, nous accouchons d'une strategie qui vaut ce qu'elle vaut:
- en natation, Paul (qui vient de se mettre a la natation cette année !) sera l'équipier à protèger. Nous partirons en formation "V" inversé (on dirait qu'on part en guerre contre la Luttwaffe), je ferai la pointe, dans mon sillage coté droit Maurice, gauche Lakhdar derriere Fabrice restera bien au "chaud" avec Paul afin qu'il profite du maximum de drafting. A 300 m de l'arrivée, les trois équipiers les plus en forme regagneront fissa la berge pour se changer sereinement au parc à vélo et ainsi préparer les "montures" des deux nageurs finissant la natation.
- à vélo, le tour de reconnaissance nous a fait énormément de bien, surtout au niveau de la zone industrielle qui est faite de ronds points ou autre demi tour, toujours assez délicat à négocier en équipe. Les hommes en forme Lakhdar et Fabrice seront mis à contribution pour prendre des relais un peu plus longs. Mais à mon humble avis, c'est surtout la communication entre le relais qui semble bien rôdée.
- en course à pied, pas de stratégie !!! sauf qu'on parle un peu de la technique de poussage dans le dos pendant 30 secondes sans plus.
Coté matériel, il faut vraiment cogiter pour préparer la course, ne laisser que le vélo et les affaires de course à pied au parc et prendre les affaires de natation depuis la voiture au point de départ natation situé en amont (1km). Le parc à vélo étant fermé pendant la compétition, il faut rien oublier à l'intérieur, n'ayant qu'une parie de running sur moi je suis obligé de les laisser au parc et retourner aux voitures pieds nus. Ouch, les parties sur la route bitumée sont très chaudes, heureusement que les pelouses sont plus accueillantes! Ca fait quand même 2 km pieds nus du parking au départ natation, à 35 minutes du départ Lakhdar à oublié son dossard à la voiture... Il faut qu'il reparte "pied nu" chercher les clés qu'il a confié à la femme de Pierre qui entretemps est parti vers les remparts, pour s'entendre dire que les clés sont dans la poussettes près du Rhone etc...une mini chasse au trésor en guise d'échauffement pour Lakhdar. Pendant que Lakhdar court après son graal, Fabrice et moi regardons passer les divers équipes déjà dans le Rhone, on voit aisément les formations organisées ou pas. On se moque gentiment d'une équipe étalée sur 50m pour se rendre compte a postériori que ça devait être Gauthier et les siens (pas facile de gérer une équipe si hétérogène!). Finalement Lakhdar nous rejoint à 15 minutes du départ, il est temps de bouger pour retrouver Paul et Maurice.
Ci dessous l'équipe jeunes (Photos JC et LD)
La mise à l'eau est toujours aussi peu ragoutante (l'organisation n'a pas prevu de tapis, le contact de la boue n'est pas très agréable dans ce contexte) et fraiche. Avant de monter sur le promontoir mobile sous la pile de pont il faut patienter que l'équipe précédente quitte celui ci. Nous attendons soit sur un filin tendu entre les piles du pont (à l'ombre..il fait froid!) soit en nageant un peu en amont pour ne pas être ramené au delà du promontoir. Un peu l'impression d'être sur un tapis roulant car nager à contre courant nous fait faire du sur place.
Enfin le départ, je ne pars pas trop vite car je sais que Paul va être en surrégime et qu'il ne faut pas le griller dès le départ, Lakhdar et Maurice à mes cotés sont presque à ma hauteur. On est clairement loin de notre potentiel mais l'important est de rester grouper. Je fais bien attention à rester le plus au centre du fleuve là où le courant est le plus important. Au bout de 200m Paul à l'air de suivre la cadence, Fabrice me tape les pieds pour me dire d'accélérer, mais je me méfie. Effectivement au bout de 300 m, Lakhdar et Maurice ne peuvent s'empecher d'aller un peu trop vite et s'échappent, Paul est légèrement détaché (5m), je décide de rester avec lui pour le reste du parcours. Plusieurs fois, je dois le rappeler car il ne nage pas droit et à du mal à rester dans mon sillage (sous l'eau boueuse je ne vois pas le bout de mes mains). Paul m'avoue que c'est très destabilisant de ne pas voir de repère comme à la piscine, je le comprends. J'alterne crawl et dos crawlé, nous arrivons à la sortie ensemble. JC, Eric sont là pour nous encourager (ça fait du bien), au parc, l'equipe nous aide à nous changer comme prévu. C'est parti pour un tour de vélo!
Nous prenons 500m pour nous mettre en formation, car le départ fut violent. Une fois en place, tout s'enchaine miraculeusement bien. Pour ma part j'ai un petit doute sur mon développement, je le descend d'une dent pour ne plus y toucher de tout le trajet (52x16 je ne vais jamais dans ce domaine). Le plus dur en relais n'est pas le fait d'être devant, on peut toujours passer le relais plus ou moins vite (de 1s à 45s) mais le moment où après avoir décrocher (à droite dans notre cas) il faut anticiper une relance pour raccrocher le train, c'est là en général que le differentiel de vitesse est le plus grand. Pour peu que le relais est un peu puissant pendant qu'on décroche, il y a un effet fouet dévastateur. C'est ce qui a dû arriver à Maurice, juste après son 1er ou 2ème relais il accuse 5m de retard, 5m ce n'est pas grand chose mais à 42-45km/h c'est très dur de revenir. Le point très positif est que nousnous parlions constamment sur l'état de forme de chacun, ajustant régulièrement la durée de relais et la vitesse de l'équipe. Malheureusement Momo à court de forme ne peut plus suivre, on perd un élément de valeur et d'expérience. Réduit à quatre nous voyons l'équipe de Toulon jeunes nous rattrapper et nous doubler. Juste avant l'épreuve Fabrice me glissa "s'ils nous rattrappent j'arrête le triathlon", hum... Gauthier en les voyant sur le parking s'était déjà dit "Oh non pas eux!". Ces Juniors avaient cassé la baraque au triathlon découverte de Toulon le mois dernier et relegué Gauthier à une 9ème place inhabituelle pour lui. C'est sûr ils ont nagé plus fort que nous, mais la fierté nous booste littéralement et nous les repassons dans le même kilomètre. Ils sont encore cinq et font l'effort de nous redoubler dans la longue ligne droite au milieu des champs, mais ils ont perdu un de leur compagnon dans l'effort. Un juge à moto apprécie la joute, toutefois les règles du drafting s'appliquant, il faut faire preuve de tact pour ne pas se faire pénaliser. Paul est chaud bouillant et repart à l'assaut, il en oublie les règles, je suis obligé de lui crier de décrocher sans quoi le carton noir aller tomber. Nous restons à une distance de 70 m, l'écart à l'air de se stabiliser. Nous abordons désormais la zone industrielle, il sera difficile de doubler dans ces conditions. Faisant preuve de dextérité, Fabrice et Lakdahr trouvent les meilleures trajectoire et petit à petit l'écart se resserre. Nous avalons une équipe partie avant nous à toute vitesse. J'essaye de soulager Fabrice et Lakhdar qui font 80% "à la planche", Paul est au taquet et ne peut plus prendre de relais. Je suis surpris de ma condition à velo, cela fait trois semaines que je ne roule pas, les cuisses supportent l'effort grâce au nombreux trails que je fais ces derniers temps. Mais tout de même, j'ai fait pres de 56 km et 4000m D+ la semaine dernière en savoie! Comme nous n'avons pas fait de stratégie en course à pied, j'ai le secret espoir d'être le fusible à pied. Par conséquent , j'appuie sur les pédales sans compter. Notre moyenne horaire plafonnera à 39km/h due à la technicité du fin de parcours.
Nous arrivons au parc, pour une transition un peu moyenne, la place pour mettre le vélo est un peu exigue, Paul bataille pour placer son vélo dans la palette, lui faisant perdre ainsi quelques précieuses secondes (5 ou 6). Fabrice et Lakhdar sont obnibulés par les jeunes de Toulons et partent comme des balles à près de 18 km/h (mon estimation).
Je ne me pose pas de question, d'ailleurs je laisse mon cerveau sur le trottoir et prends le train LCT en me disant si ça pète au bout d'un km tant pis il y a Paul. Au bout de 700 m, je fais enfin la jonction sur les deux furieux et leur dit que leur allure est folle. Je me retourne pour voir si Paul était ok, surprise pas de Paul. Et là je me dis et m..dr! Je me suis mis dans le rouge dès les premiers hectomètres, la suite va être terrible... Il y a un differentiel de 3km/h entre moi et un Lakdhar impressionnant Fabrice est un peu moins rapide mais a largement de quoi me mettre une pile sur cette partie pédestre (Lakhdar à mis 38 min Fabrice moins de 40 min
au triathlon de Toulon moi 46 min, parcours de 10 km pas du tout plat!). Heureusement que Lakhdar a eu la présence d'esprit d'appliquer la conversation que l'on a eu auparavant. Il me pousse 50% du temps avec une main dans le dos, cela me fait gagner au moins 2 km/h. J'essaye dans cette configuration de rester fort sur les appuis (en minimisant le temps de pose de pied). Lakhdar et Fabrice me passe des éponges bienvenues, je vois dans un brouillard (la lucidité n'était plus de rigueur à ce moment) JC, Eric avec Régis et Yannick (revenant d'un raid pas très loin d'ici) nous prenant en photo. Je devais avoir un rictus pas beau à voir. Au bout de 2 km, nous revenons sur les jeunes de Toulon réduits aussi à trois unités, ... aaaah ça fait du bien. Nous les dépassons avec délectation. Mais c'est sans compter avec le zèle d'un arbitre qui fait une remarque à Lakhdar "prenez à droite; mettez vous sur la droite", un bus nous masque la route mais nous suivons les consignes et ....quittons le parcours! nous revenons sur nos pas, pendant ce temps Toulon nous est repassé devant Grrrr! L'arbitre voulait dire à droite des plots car lakhdar en me poussant avait mordu à gauche d'un plot. Toute la course cet arbitre nous suivra pour nous faire des remarques sur des points de règlements (justifié sur la lettre mais pas du tout dans l'esprit), et une remarque sur le dossard de Lakhdar qui n'arrête pas de tourner et qu'il faut remmettre devant et une autre pour moi pour dire de moins baisser ma fermeture de mon haut cycliste malgré la chaleur. Bref il en faut plus pour destabiliser une équipe d'expérience comme la nôtre, nous obtempérons poliment sans broncher. Mais clairement il en avait après nous. Nous repassons de nouveau Toulon et je passe en mode survie je ne pense pas à l'arrivée, je ne pense qu'à aller au bout de mon champ de vision le plus vite possible. Fabrice a des problème gastrique mais il maintient son rythme. Je vois l'arche d'arrivée et entame une longue accélération (enfin je crois) et je donne tout sur les 300 derniers mètres.
photo L. Dambricourt
J'avoue qu'il m'a fallu de nombreuses minutes pour retrouver mes esprits, pas de crampes, mais un mal de crâne carabiné et la visite du médecin (sans doute impressionné par mon râle de fin de course). Je bois abondamment car j'ai perdu mon bidon pendant l'épreuve cycliste et je n'étais pas hydraté correctement pour le reste de l'épreuve. Notre temps final est de 1h01 tout rond, c'est un temps honorable car en général, le LCT navigue entre 59' et 1h05'. Nous sommes satisfait d'avoir résisté aux petits jeunes aux dents longues mais avec le débours en natation ils nous mettent un peu moins de 90 secondes dans la vue. Nous retrouvons Paul et Maurice, Paul fut largué dès le départ et croyait que nous allions continuer sur ce rythme de dératé tout du long, donc il n'a pas insisté (erreur car nous avons baissé de rythme au bout de 700m, comme quoi le manque de stratégie en course à pied nous a fait perdre un équipier). Il aurait pu revenir à sa main...Quant à Maurice, esseulé derrière nous, il caressait l'espoir secret de revenir sur nous. C'est sans compter sur le zèle d'un arbitre qui lui donne son premier carton rouge de sa longue carrière. Momo (en tant qu'organisateur du triathlon de la ciotat) connait bien le réglement et si il y a un puriste du règlement c'est bien lui, de plus sa femme Fredy est arbitre principale sur cette course!
Bref C'est un Momo un brin dépité et un rien énervé qui nous rejoint et nous explique sa mésaventure. Au vu de sa version, je crois que cet arbitre a du souci à se faire quant à sa note finale sur cette épreuve.
Que ceci nous empêche pas de jouir du moment passé sur ce triathlon bien organisé et atypique. La météo fut belle et l'aventure collective épique !
(Photo Jean Claude)
(Photo L. Dambricourt)
toutes les photos sont làles résultats sont làAkuna
PS: le chrono sur la partie pedestre de 5,5km fut de 20:07 (10ème temps)! Je comprends pourquoi les jambes piquaient, la petite cerise sur le gateau est que l'on coiffe trois equipes sur le poteau, Aubagne 2, Triathl'aix, Cavaillon 1 (on se tient en 5 secondes). Le long sprint de la fin ne fut pas en vain!
2 commentaires
Commentaire de L'Castor Junior posté le 05-06-2007 à 14:10:00
Salut Jean-Marie,
Palpitant ce récit d'une course ô combien stratégique.
Belle perf' au final vu les conditions (internes et externes à l'équipe).
L'Castor Junior_ki_ferait_bien_un_triathlon_un_jour...
Commentaire de lulubelle1010 posté le 06-06-2007 à 21:10:00
bravo à toi et ton équipe!!! 1000 m de natation? dans la boue et à contre courant? ça m' épate!
En tout cas bravo encore une fois d' avoir résisté à l' équipe des ptits jeunes!!!
vive le triathlon!!!!
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