Le Grand Duc de Chartreuse : 80 kms et 4810m de D+.
Avec cette course hors du commun, j’ai « appris » l’abandon. Première expérience… pourquoi, comment… analysons !
Avec les Templiers et la 6000D, pour le grenoblois que j’étais, cette épreuve a fait partie des courses mythiques réservées à des surhommes… eh oui, moi aussi je me suis exclamé : « quoi, 80 kms en une seule étape ? Pas possible… ».
Et pourtant, je ne suis pas motivé par ce Grand Duc. Je suis motivé par une grande balade d’une journée dans un massif superbe. Ou pour une sortie longue de 40 kms en accompagnant les coureurs. Mais pas par une course difficile : je ne suis pas prêt à me déchirer… pourquoi ?
Evidemment, c’est facile de se trouver des raisons, plus ou moins bonnes, pour ne pas être allé au bout. Cette course est tout sauf planifiée : zéro logistique, je prévois tout le jour même, je m’inscris « du bout des lèvres » à la dernière minute… à l’opposé d’une course « objectif ». Ok, ça m’arrive souvent. Mais quand même… ce qui m’est arrivé ce WE, ça ne m’était jamais arrivé auparavant. Plus le goût. Pas envie de me faire mal. Depuis l’ironman d’Embrun, j’arrive plus à me faire mal, mais pas à ce point. Et pourtant j’en ai terminé, des courses à l’agonie ! Pas cette fois ci… Envie d’abandonner ? Tenter une expérience inédite… j’ai jamais abandonné, faut essayer ? Bizarre…
La surenchère autour des épreuves d’ultrafond n’est sûrement pas étrangère à mon manque de motivation. Quand les 100 kms deviennent des promenades de santé, les 24 heures des balades sympa au clair de lune, et quand le seul trail valant la peine d’être couru est l’UTMB et ses 150 kms… y’a un problème ! Bon, j’exagère, mais l’idée est là : pour beaucoup, les Grand Duc aura été une simple préparation, une simple étape, à l’UTMB ! Alors que c’est une expérience énorme pour elle-même… on a tendance à l’oublier…
J’ai une fâcheuse tendance à me mettre dans de mauvaises conditions de forme, ou d’organisation, avant certaines courses. Pourquoi ? Pour un défi encore plus rigolo ? Pour me préparer une excuse en cas d’échec ? hem… ;-)
Cette fois-ci, outre l’ardéchoise le WE d’avant, 10 heures sur le vélo, j’ai aussi déconné la veille. Je me fais alpaguer par des copains, le samedi soir. BBQ, caouètes, brochettes et alcool… exit mes pâtes froides et trop cuites dans leur tupperware ;-)
Du coup je rate la pasta party UFO à Entremont le Vieux, lieu de départ de la course. Je me pointe sur les lieux peu avant minuit, me gare à 15m de la ligne de départ. Pas âme qui vive… étrange sensation, de découvrir le champ de bataille, quelques heures avant la tempête ;-)
Je prépare mon sac en vitesse (j’avais fourré tout ce qui me semblait utile, en vrac dans la voiture avant de partir). Sac DK 5l trop grand pour cette course, 1,5l d’isostar dosé léger (j’ai craqué pour l’occasion : ardéchois+Grand Duc, si je réessayais la poudre de perlimpimpin ? Je crois qu’on ne m’y reprendra plus !), 2 barres de céréales en cas de coup dur, 2 aspirines, quelques mouchoirs, et … c’est tout.
Vêtements : chaussures trail mizuno air wave datant de 2002, cuissard cycliste de tri, tee shirt light, casquette saharienne.
J’ai du mal à trouver le sommeil, en biais dans le coffre de la voiture ;-)
La flemme de monter la tente…
Je dors 1h30, suis réveillé par le froid, redors 1h30… bof bof…
A 4h, ça s’agite déjà pas mal autour de la ligne de départ. Je suis complètement ensuqué. Mal au bide. Je me force à bouffer des pâtes, pour une fois… quelques bouchées et j’abdique.
Je vais chercher mon dossard, et retrouve les UFOs au ptit déj. Café + 2-3 morceaux de pain d’épice. Ca passe pas bien. On discute du « raisonnable » avec Mickaël. Il est un peu dans le même état d’esprit : faut pas s’emballer, 80 kms c’est énorme, c’est pas une petite épreuve ! Ca lui semble insurmontable pour l’instant, je ne suis pas loin de le penser aussi…
5h du mat, il fait nuit, bien nuit, l’organisateur donne les dernières consignes (en particulier, bâtons interdits : j’aurais bien voulu expérimenter mes bâtons tous neufs à cette occasion,tant pis), et top c’est parti pour une longue journée. On a environ 20m de plat, et puis on attaque la montée direct ! Ouch les mollets ! Je pars avec les 1ers, c’est rigolo. Je reste un petit moment en 5ème position, pour voir. Juste derrière Fabien Hobléa me semble-t-il. Ca va pas très très vite, je me sens tout à fait capable de courir… 20 kms à ce rythme ;-)
Je lève rapidement le pied, j’ai décidé d’être raisonnable, dès cette première montée de 400m de D+. Pour m’occuper, je compte les coureurs qui me doublent : ça dénote quand même un certain esprit de compétition, à ce moment là de l’histoire… Je n’arrive pas à boire : je vois bien que ça fait 20 minutes qu’on est partis, que je n’ai pas encore bu une goutte… c’est pas bien…. allez, 2 gorgés pour te faire plaisir…
J’arrive au sommet en 32 minutes, et attaque la descente tranquillou. Je double pas mal de monde dans la descente, je me sens bien, tout va bien…
Par contre je ne suis pas très attentif : à 2 reprises déjà, je me suis fourvoyé et j’ai parcouru quelques centaines de mètres dans la mauvaise direction. Grrrr je me promets de faire attention, et de ne pas suivre bêtement les autres coureurs. Globalement c’est assez bien balisé, sauf peut être un endroit ou 2.
Je n’ai pas trop d’idée de plan de course, je me rappelle vaguement qu’en réponse à Blueberry, je parlais de 3h15 pour atteindre le 1er gros ravito (km 23, St Pierre de Chartreuse). Je ne sais pas du tout où j’en suis, si ce n’est que je dois naviguer aux alentours de la 20ème place.
Au bout de 1h10 de course, se présente à moi la 1ère vraie difficulté : le col de la Saulce et ses 700m de D+. J’y vais tranquille, sans essayer de suivre les coureurs qui me doublent de temps à autre. Je me raisonne sans cesse : pas grave, pas grave, va à ton rythme. Faut pas que je m’inquiète, ça ne veut pas dire que je rame, mais juste que je suis parti un peu vite. Il reste encore 70 kms !
Alors que je marche dans une partie pas trop raide, j’entends un souffle régulier dans mon dos. Tiens, celui-là, s’il est déjà essoufflé ici, il ne va pas faire long feu, il est parti trop vite… et quelle n’est pas ma stupeur quand je suis dépassé par Werner Schweiser himself !
Je ne suis peut être pas parti si lentement que ça alors ? Je force un chouia l’allure, en me disant que j’ai de la chance de tomber sur ce modèle de régularité, sur cette légende vivante ;-)
J’arrive au col de la Saulce sur ses talons, au bout de 2h15 de course. Je vois bien que je vais arriver plus tôt que prévu à St Pierre de Chartreuse. Le moral est bon. Je suis quand même inquiet, je n’ai presque pas bu depuis le départ, et je n’ai encore rien mangé. Pas bon.
Nous avons droit à une jolie vue (au col ? Je sais plus…) sur le Sud de la Chartreuse : c’est impressionnant, on distingue la forme caractéristique de Chamechaude au loin. On a l’impression que c’est très, très loin. Dire que ce n’est même pas la mi-parcours ! Mais bon… ça n’atteint pas le moral, pour l’instant la distance qui me sépare de Chamechaude reste un peu abstraite dans mon esprit… ne parlons pas de la suite !
J’attaque la descente à fond, je me sens bien, enfin une bonne descente, je suis content, je vais pouvoir m’amuser. Je double quelques coureurs, jusqu’à ce que la descente devienne moins technique, plus roulante. Je trouve quand même qu’il y a beaucoup de route sur ce parcours, pour l’instant. Heureusement, le tracé est très sympa. Généralement, le tracé ne se contente pas de suivre un GR pendant des kms, mais il coupe souvent plus ou moins à travers bois, sur de petits sentiers non balisés. C’est assez accidenté, c’est sympa, j’aime bien.
En attendant, sur le chemin forestier puis la route, je commence à avoir mal aux cannes, et du coup je préfère descendre tranquillement, sans forcer. Zut, problème, j’ai mal aux cuisses comme au 35ème d’un marathon. Normalement, j’arrive à bien me faire plaisir en descente…
Je suis doublé par Zébulon, qui descend assez vite. Je le vois s’éloigner petit à petit. Puis je le vois ralentir en arrivant à la hauteur d’un UFO. J’accélère un peu pour les rattraper, ce qui me permet de faire la connaissance d’Eric (coureursolitaires). On papote : sommes-nous partis trop vite ?
Nous arrivons à St Pierre de Chartreuse en 2h45, avec Zébulon, à peu près en 15ème position. Eric est resté un peu en arrière. 2h45, c’est pas sérieux, il faut que je mange. Je bois un coca et de l’eau, et me force à avaler un biscuit sec :-(
Et pendant ce temps, au sommet de Chamechaude : « Sœur Anne, ne vois tu rien venir ? » (photo Michel C.)
Je m’attendais à monter tout droit vers Chamechaude, le sommet faisant figure d’épouvantail sur ce trail. En fait, non : c’est une succession de montée/descente qui nous attend pendant 20 min, on ne gagne pas de dénivelé. Et puis soudain, paf c’est parti, ça monte. Pas trop pentu au début, mais déjà je ne me sens pas bien. Dès les premiers hectomètres, ça y est je commence à gamberger. Je ne me vois pas repartir du Sappey (la mi-course, juste après Chamechaude), pour me retaper 40kms dans l’autre sens. J’avance laborieusement, je marche beaucoup, ça me fatigue de courir. Plus psychologiquement que physiquement…
Au bout de 25 minutes seulement, je fais une bonne pause de 5 minutes dans les sous-bois, et je repas en clopinant. Ca va mieux. Je rattrape même un coureur.
Palsambleu, qu’est-ce que ça monte !
On suit un interminable chemin en lacets, qui monte dans la forêt. C’est raide… j’en bave !
Mais je préfère encore les parties raides, car au moins je n’ai pas à relancer ! Il suffit de marcher…
On passe à des endroits tous plus magnifiques les uns que les autres… des panoramas verdoyants sur la Chartreuse, des petits villages de chalets tout mignons, des falaises impressionnantes…
Je ne sais même pas si le parcours passe au sommet de Chamechaude. Il me semble que c’est limite escalade sur la fin. Pourtant, vu le D+ annoncé, on va sans doute y monter… J’arrive à un ravito (source des Bachassons). D’après mon alti, on n’est pas encore au sommet. Ca se confirme quand je vois Fabien Hobléa partir dans la descente. Soit je suis superman, soit il y a une boucle supplémentaire à faire. Effectivement, les bénévoles me rappellent à l’ordre : nan nan, avant de redescendre, il faut monter là haut tout là haut ;-)
Fabien est déjà passé au sommet de Chamechaude (photo Michel C.) :
Je papote un peu et apprend que Fabien est en 2ème position. Machinalement je regarde ma montre, ce qui me permettra tout à l’heure de connaître mon retard sur Fabien à ce point : 48 minutes. Assez tergiversé, va bien falloir la gravir, cette montagne !
Je repars presque en même temps que la 1ère féminine. On sort rapidement de l’abri de la forêt, du coup la chaleur augmente. On attaque une partie très pentue, avec des sentiers et des pierriers un peu dans tous les sens.
Oula, faut pas glisser (photo Michel C.) :
Là non plus ! Mais Werner est expérimenté ! (photo Michel C.) :
Il faut bien faire gaffe pour ne pas quitter la rubalise, surtout que les premiers passent pas loin pour le retour ! D’ailleurs, je vois passer le 3ème ou le 4ème, à fond les manettes dans un pierrier. Tiens c’est autorisé en course ? Surtout que par ici, ça n’a pas l’air très sécurisé… J’en aurais la confirmation quand des gamins vont faire partir un gros bloc de 50 cms de diamètre. J’observe avec inquiétude les coureurs, 100m de dénivelé plus bas, qui essaient de se mettre à l’abri, loin de la trajectoire du rocher. Ouf, plus de peur que de mal. Habituellement j’aime bien monter et descendre dans les pierriers. Du coup, j’ai une petite appréhension… Surtout que c’est carrément raide ! J’ai parfois besoin de mettre les mains pour me hisser convenablement ! Gasp !
A quelques minutes du sommet, je vois passer Zébulon qui redescend. J’ai une poignée de minutes de retard sur lui. On monte sous les paravalanches. Est-ce qu’on va faire la dernière partie (qui nécessite de s’accrocher aux câbles) ? Non, on s’arrête avant.
Tiens, une cloche, dinguelingueline ! Mais qui c’est ? Surprise, c’est Michel C, qui est venu s’installer à l’endroit le plus inaccessible du circuit pour encourager les coureurs et prendre des photos ! C’est vraiment sympa de sa part ! Merci Michel !
J’arrive au sommet (à gauche) avec la 1ère féminine sur les talons (en rouge) (photo Michel C.) :
Martin au sommet (photo Michel C.) :
Blueberry et son bâton de fortune (photo Michel C.) :
Je vais pointer en 4h52, puis je m’arrête quelques instants pour papoter avec Michel, qui me propose gentiment du salé pour faire repartir ma digestion. Je décline l’offre, je me sens incapable d’absorber quoi que ce soit. Je préfère attendre le Sappey. Je suis assez pessimiste, car je n’ai toujours rien mangé et je bois très peu. J’ai la bouche sèche. Pas bon, pas bon du tout.
J’attaque la « descente » sur les talons de la féminine. Je me rends compte tout de suite que je vais galérer. Là où habituellement je m’éclate en descendant vite, quand c’est très accidenté, mes muscles et mes articulations m’obligent à descendre maladroitement, sans pouvoir « interagir » avec le terrain. C’est plus de la marche rapide que de la course :-(
Pressé d’arriver, je double quand même la féminine. De retour au ravito des Bachassons, je m’accorde une petite pause. Je suis dubitatif. Je ne me sens pas de descendre. Ca va être long, je vais ramer…
On commence par un bon bout de chemin vallonné, mais où est donc cette fameuse descente ? Pour d’1/4 d’heure après le ravito, j’y arrive enfin. Et effectivement, je rame. Toute la descente. Ca me fait penser à la descente de la 6000D : pas technique du tout, mais avec une bonne pente. Tout sur les cuisses !!! Et quand on a les cuisses dans l’état des miennes… :-(
Très rapidement, l’idée de l’abandon revient à la charge. Mais pas comme d’habitude. Quand je galère sur une course, l’envie d’abandonner est quasiment une manière pour me remotiver. Je ne PEUX PAS abandonner. Je suis arrivé jusque là, je TERMINERAI. Banzaï !!!
Mais aujourd’hui c’est différent. Je suis zen. Je suis complètement ouvert à l’abandon, je laisse l’idée s’installer. Au lieu de la combattre, je la conforte : je ne pourrais jamais tenir encore 6 heures… j’ai pas envie… ça va être bien au Sappey, je vais pouvoir me poser, regarder arriver les autres, au soleil…
Du coup, même si ça me laisse une impression étrange, j’accepte complètement et sereinement l’abandon. Surtout quand je trouve 2 bon prétextes supplémentaires : 1) si je termine à l’agonie, je vais arriver vers 19-20h. Il me faudrait dormir sur place car avec mes 3h de sommeil, après une course, je me connais, je vais m’endormir au volant. 2) ma vieille tendinite au genou se réveille. Je descends presque à cloche pied. Je pourrais essayer de soigner ça, courir encore 10 kms, mais 40 ? Impossible.
Je suis pressé d’en finir. Je m’arrête néanmoins fréquemment, j’ai mal. Je double des randonneurs au ralenti… c’est pas marrant :-(
J’arrive au Sappey peu avant 11h : 40 kms et 2455 m de D+ en 5h54. Voici les
courbes de mon cardio/alti.
Des spectateurs. Du monde. Des bénévoles aux petits soins. Aïe, j’avais pas prévu ça. Vite, rendre le dossard avant de changer d’avis… On me dirige vers le toubib : 12/7 de tension, 36.7°, pouls à 105, impecc’.
Je consulte le profil de la fin de course. Je mange (ENFIN !). Je réfléchis. Je vois passer DidierP, qui semble en pleine forme. Je rassure à plusieurs reprises le gars qui veut s’assurer que je n’abandonne pas sans le lui dire. Je gamberge sec. Mais finalement, au bout d’1/2 heure, je rends mon dossard. J’en suis tout chose…
Je mange, que dis-je, je baffre. C’est bon !
J’encourage les autres concurrents. Beaucoup d’abandons parmi les solos. Dont Martin, qui arrive dans un triste état : même pépin de digestion que moi, en pire. C’est surtout dans la tête que ça va pas, dira-t-il. On papote, bientôt rejoins par MichelC et sa clarine.
On reste quasiment jusqu’au dernier solo (Mickaël où étais-tu ?), en encourageant particulièrement le Blueb, qui semble gérer très bien sa course, en frôlant les temps éliminatoires.
Blueb à mi-course (photo Michel C.) :
Puis Michel nous accompagne à l’arrivée, où on retrouve Eric et Xavier, un copain de Michel largement assez fondu pour être UFO ;-).
On va se payer une petite mousse, les doigts de pieds en éventail, et on refait la course (et les suivantes !). C’est tout de même agréable de terminer tôt, et de pouvoir rester un peu, papoter, se vautrer dans l’herbe près de la ligne d’arrivée…
On applaudit le trio vainqueur de la course, au bout de 11 heures d’effort (photo Michel C.) :
Puis on kidnappe Fabien encore tout suant, pour lui payer une bière bien méritée ! C’est avec regret qu’on quitte les lieux, vers 17h30, on aurait bien aimé pouvoir encourager les copains, qu’on a quitté plus de 5 heures avant au Sappey…
Bilan sur la course : superbe ! Un peu trop de route à mon goût, les organisateurs ont peut être eu des difficultés à obtenir les autorisations nécessaires pour refaire le même circuit que l’an dernier. Malgré ce pourcentage non négligeable de routes et chemins forestiers, ce trail est très cassant, en descente comme en montée. Un des plus difficile que j’ai couru. Je ne serai pas étonné s’il y avait 50% d’abandon. Beaucoup de chemins trop raides ou trop sinueux pour pouvoir courir. A côté du Grand Duc, les Templiers ou la 6000D sont une promenade de santé ;-) Les vainqueurs ont couru plus lentement sur 80 kms que Dawa sur les 150 kms de l’UTMB ! Et pourtant, ce ne sont pas des touristes ;-)
J’aime bien le principe des relais : ça met de l’animation.
Le Grand Duc gagnerait vraiment à être plus connu. D’un autre côté, ça serait sûrement moins sympa s’il y avait 1 000 coureurs au lieu des 79 partants en solo cette année ;-)
Petit bilan personnel : je ne regrette ni d’être venu, ni d’avoir abandonné. Cet abandon a de l’importance pour moi, et va me permettre de réorienter un peu ma vision de la CàP. Je ne suis absolument pas découragé, démoralisé. C’est un peu comme si je m’y attendais. J’avais déjà pressenti ça à la fin de mon 100 kms de StNazaire en mars. Je n’avais plus envie de me faire mal aussi longtemps, alors que je prends autant de plaisir (différent…) sur des courses plus courtes. Je me demande dans quelle mesure je n’ai pas favorisé, préparé, ce « dépucelage de l’abandon » ! Quand on n’a pas envie de se faire mal, quand on n’est pas préparé, faut pas insister.
Mais je ne saurais jamais ce qui m’a réellement poussé à abandonner : le manque de préparation, ma forme insuffisante, la fatigue de l’ardéchoise+3h de sommeil, la lassitude et le manque d’envie ?
Maintenant ? J’ai envie de courses plus courtes. Mais paradoxalement, j’ai toujours autant envie de long. Seulement… j’ai envie de courses longues intéressantes et bien préparées. Entraînement correct, et motivation indispensables. Je ne veux plus m’inscrire à une course « comme ça ». Il faut prendre conscience de la difficulté, du défi que représente chaque course longue. Il faut être humble devant la CàP… Rien n’est acquit, rien n’est facile. Je n’exclu pas de m’inscrire à l’UTMB, mais au moins cette folie là, je SAIS que c’est un défi monumental ;-)
1 commentaire
Commentaire de Karllieb posté le 14-11-2005 à 17:01:00
Comme tu dis, un CR tel que celui-ci permet de revoir un peu l'idée que l'on se fait de la CAP. Car on ne court pas l'UTMB tous les jours et une course de 80Km de montagne doit être abordée avec un minimum de préparation et surtout d'envie. Alors de quoi a-t-on envie lorsque l'on court ? Je me pose la même question à mon niveau plus modeste. De se faire mal ou de se faire plaisir ? Ou un peu des deux ? En tout cas, il me semble que les courses d'exceptions doivent être justement exceptionnelles pour garder tout leur charme et leur sel.
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