Communauté des sports d'endurance

Enfin le grand jour est arrivé. Très déçus de n’avoir pas pu participer à la fête d’après Millau, j’attendais avec impatience ce grand RDV.
Départ samedi à 5h du matin, très exceptionnellement il fait beau dans le Nord. Cela ne durera pas et le trajet en voiture sera un calvaire sous des trombes d’eau.
Petit stop à Lyon, histoire de rassurer mes parents sur l’état physique (car pour le psychique ils ne se font plus d’illusion) de leur fiston. Adieu le RDS, le repas est bon et le Clos Vougeot est à damner un Saint.

Sous la pluie, encore, je retrouve vers 16H la Marmotte en plein boum. Comme il n’a plus besoin d’aide je rallie la gare ou nous retrouverons Momo, Alzo, Cloclo, Patate et son rôti.
La Pluie continue de tomber dru ce qui nous inquiète mais ne gache pas la bonne humeur générale.

Le dîner chez Pepone d’une quarantaine d’entre nous ressemblera à une colonie bruyante d’ados en goguette. Les autochtones s’en souviendront. Mais Taz racontera cela mieux que moi.
Ces retrouvailles sont tellement agréables que nous nous coucherons fort tard.

Apres un lever matinal, j’ai droit avec Momo et Cloclo à un petit déjeuner normal : exit l’insipide et sec gâteau sport maison et exit le Smecta. La marche doit m’éviter ce type de précaution.
Nous rejoignons le circuit sous la pluie et je commence à avoir peur pour mes arpions.
L’arrivée sur le terrain de cross détrempé et glacial qui sera le lieu de nos exploit ne diminue pas mes craintes.
Heureusement les retrouvailles joyeuses et volubiles avec le reste de la troupe nous empêchent de gamberger.

Dans une joyeuse pagaille, le départ est donné. Nous sommes sensés (sensé c’est vite dit) suivre Fabien pour découvrir le circuit.
En dépit de la pluie et de la boue du départ, l’ambiance est encore gaie et bruyante.
A l’abordage, Pirate oblige, et dans l’euphorie du départ ou de peur de me retrouver dans le peloton (sans malice ….) de Taz, je parts trop vite. Momo me rappelle à l’ordre et je réalise que je marche à 11km/h. Ca ne peut et ça ne durera pas.
Bien vite la pluie s’est arrêtée et nous aurons même droit à quelques rayons de soleil. En revanche un vent fort et irrégulier va tous nous gêner.
Petit à petit, nous découvrons un magnifique paysage montagneux illuminé par moment par un soleil bien servi par un fort vent qui déchire la couverture nuageuse.
Les 2 premières heures, je vais tourner à 9,6 km/h. Je n’en reviens pas mais je suis bien et, pour la première fois depuis que j’apprends à marcher, je suis très souple. La démarche n’est pas saccadée. J’ai l’impression d’enrouler sans effort.
Highway Star, Burn de Deep Purple , Paranoid de black sabbath rythment ma marche sur un tempo de feu.
Le circuit comprend une longue zone de croisement qui est un vrai bonheur car chaque croisement avec un collègue ou chaque doublement est l’occasion d’un sourire ou d’un mot d’encouragement voir d’une blague.
Seul marcheur, j’ai l’impression de bénéficier de plus d’encouragement et d’œuvrer pour la sauvegarde d’une espèce en voie d’extinction.
Je vais pulvériser mon record des 2H30 (22km réalisés pour me tester à l’entraînement 3 semaines avant ces 6H) en faisant 23,9km.
La Marmotte nous a concocté un ravito d’anthologie mais j’y toucherais peu car concentré sur mon objectif, je minimise les arrêts.
Je suis encore lucide (si si ça arrive…) mais la vitesse commence à baisser un peu.
Un peu ébahis, pour ceux qui ne connaisse pas le Bonhomme et même s’ils connaissaient l’histoire du ramassage des graviers à St Fons, nous découvrons le Millepatte qui balaye le circuit pour assécher les flaques d’eau. Une seule lui résistera, mais quelle flaque 25m de long et 2 de large.
En 3 H, 28,4km auront été parcourus mais déjà un gros coup de barre me tombe dessus et si j’en juge par la mine de la plupart d’entre nous je ne suis pas le seul. Même Anne Cécile me parait moins aérienne.
Bien sur les Ovnis (Chico, Hemerodrome, Poussman, Confetti , ManuConraux, Manu celui d’Anne-Cécile etc.) tournent encore comme des avions.
Pendant 1H, je vais me battre contre la réalité et ma vitesse va évoluer de façon erratique entre 7,5 et 9,5km/h pour une moyenne de 8,2.

Force est de me rendre à l’évidence, je suis cuit et la tête y est d’autant moins qu’il me suffit de finir à 7km/h pour atteindre mon objectif. Fini la marche athlétique, je me contente de marcher.
Mais je ne suis pas le seul à être à l’agonie, il y a même des cadors : Poussman , confetti qui grimace (et pas de plaisir) que je verrais s’arrêter quelques secondes au milieu du circuit.
Le Millepatte a bien évacué les flaques mais il n'a pas enlevé les racines qui dépassaient du sol et je vais me prendre un fabuleux billet de parterre. Les épaules sont très douloureuses sur le coup et il me faudra 2 tours pour récupérer.

Dans cette agonie, il y aura une rémission pendant 2 tours une heure avant la fin des hostilités.
Au sortir de la zone de pointage, je rattrape lentement, très lentement un groupe composé de Taz, Domi et Hémérodrome (si si le vrai). Probablement lassé par Taz, Hémérodrome m’emboîte le pas. Fier comme Artaban, je reprends une démarche plus athlétique histoire de lui donner le change .Nous devisons tranquillement sur l’intérêt de la marche athlétique dans l’entraînement de CAP (non Rodio ne nous a pas acheté).

Il reste un demi heure et nous sommes nombreux à nous échanger des « plus que deux tours » agrémentés d’un large sourire.

Je termine mon dernier tour au bout de 5H50 contrat rempli avec 50,4km et 1er marcheur.
Les encouragements de Domi n’y feront rien, je fonce vers la douche qui bonheur suprême est bien chaude.
Au déballage je constate avec plaisir que les pieds sont nickel à peine gonflés.

L’après course est encore un grand moment de convivialité et je laisserai Taz raconter cela mieux que moi

Merci à » tous mes amis », vous m’avez fait passer un WE de rêve.
Bravo et MERCI à la Marmotte : je me fait l’écho de mes congénères, tu nous a bluffé.