Communauté des sports d'endurance

Bonjour à tous.

Alors voilà, je viens de terminer le Marathon de Cheverny, qui a eu lieu dimanche dernier. C’est un petit évènement pour moi car, en tant que passionné de sport, j’ai toujours eu dans un coin de ma tête de participer, et d’aller au bout de cette épreuve particulière. L’écrire, c’est aussi une manière pour moi de formaliser cet aboutissement.

https://strava.app.link/1zvYFtZmsSb

Un peu de contexte :

Je m’appelle Julien, et j’ai 38 ans. J’ai une assez longue histoire avec le sport, en particulier le cyclisme que j’ai pratiqué régulièrement jusqu’à il y’a 2 ans, alors en OPEN 2. Pour des raisons, d’abord familiales, puis de santé, j’ai dû arrêter le vélo en compétition. Avec 2 enfants en bas âges, ma conjointe et moi étant éducateurs auprès de personnes en situation de handicap, les horaires et l’organisation perso rendaient trop difficiles de caler les sorties longues qu’impliquent cette discipline. De, plus, je suis sous béta-bloquant depuis 2 ans, ce qui me « bloque » lors des efforts intenses qu’implique le vélo lors de certaines situations de courses.

Il y’a un an, ayant besoin de pratiquer du sport, puis par défi, j’ai participé à un trail de 12km, puis a une course de 16km et un semi-marathon que j’ai couru en 1h45. La course à pied réclamant moins de temps que le vélo, et l’effort régulier plus adapté à mon traitement, j’ai finalement pris à goût à cette discipline.

Je me suis donc mis à courir régulièrement, sans véritable plan, et j’ai participé à quelques courses à l’automne, dont la course de l’indien à Orléans, un semi que j’ai couru en 1h32. J’ai dans le même temps participé à quelques cyclo-cross en UFOLEP.

C’est donc durant cette fin d’année 2024 que j’ai acté la chose, et que j’allais m’inscrire pour le Marathon. Ce sera donc celui de Cheverny pour le 6 Avril.

 

Préparation :

Maintenant que l’inscription est validée, il faut songer à la préparation, et, afin de structurer les choses, j’opte pour l’appli de Décat. L’appli me propose un plan sur 16 semaines à 4 sorties par semaines : Mardi, Vendredi, Samedi, Dimanche. Un petit peu de VMA, beaucoup d’endurance fondamentale. Objectif 3h30. J’arriverais à tenir ce plan quasiment dans sa totalité, supprimant juste une semaine pour le ski, et quelques séances que j’ai remplacées par des compétitions (Trail 27km, Semi-Marathon, 10km). J’en profite aussi pour améliorer mon temps sur semi en 1h28.

C’est aussi pour moi l’occasion de renouveler ma paire de chaussures, j’utilisais une paire de Kiprun qui arrivait au bout. En suivant des conseils, j’opte pour une paire de Clifton 9, mais elles ne m’ont jamais donné satisfaction, entre douleurs, sensation d’être collé, c’est une grosse déception. Face au refus de la boutique de les reprendre et par colère, j’achète une paire de chaussures carbone… sur AliExpress ! Des OneMix qui me couterons 40€. Et là, c’est le jour et la nuit. Si elles manquent un peu de stabilité, ces chaussures sont beaucoup plus confortables et beaucoup plus réactives. Ce seront donc mes chaussures pour le Marathon.

On arrive aux 3 semaines d’affutage ou l’intensité et le rythme baisse fortement. Cette période me pose question. J’ai des doutes, me suis-je suffisamment préparé ? En vélo, j’avais l’habitude d’une semaine soft avant l’objectif. Ces 3 semaines me paraissent longues. Je suis un peu malade les jours précédents. Je vais faire avec. J’en profite pour établir ma stratégie de nutrition pour le Marathon. Ce sera un gel tous les 8km. Et pause boisson à tous les ravitaillements. Après un échange avec le vendeur OneMix, celui-ci m’envoie une paire neuve que je vais pouvoir utiliser le jour du Marathon.

 

Le jour J :

On est le dimanche 6 Avril. Après une nuit assez courte, et une petite portion de riz, je prends la direction de Cheverny en famille. Les oiseaux chantent, le soleil se lève, il fait encore relativement frais. On arrive au gymnase pour récupérer le dossard et la bouteille, puis on prend la direction du parking à côté du Château et du site d’arrivée. Tout est top : 11 dégrée au départ, grand soleil, 18 prévu à l’arrivée. Le site avec le Château, le cadre champêtre. Je suis convaincu d’avoir fait le bon choix. J’attends le départ du semi (8h30) pour me préparer tranquillement et me rendre face au Château pour le départ à 9h15. Dernière gorgé d’eau, un câlin avec les enfants, et je me rends 10 minutes avant le départ sur la ligne. Je ne fais pas spécialement d’échauffement, je profiterais des premiers kilomètres pour cela.

Ça y’est, on y est. Je m’installe juste devant les meneurs d'allures pour 3h30. Je sens une certaine tension, je commence à me mettre dans ma bulle et je profite de l’instant. Le moment est fort. Depuis toutes ces années j’ai cet objectif, il ne me reste plus que 42.km pour l’atteindre. C’est alors que le speaker nous fait tous accroupir pour la photo, et faire une hola collective. Bon, je ne suis pas trop fan de ce genre de truc à ce moment-là. En plus de me faire sortir de ma bulle, cela m’empêcher de profiter de l’instant. Dommage.

Go. 9h18. Allé, ça y’est, c’est lancé, je suis parti pour mon premier marathon. J’ai prévu une allure de 4’58/km. Je vois 4’50/km sur la montre. Je reste à cette allure, me trouvant facile. Je m’aperçois au bout de 2km que j’ai oublié de prendre le Gel que j’ai prévu de prendre en départ. La difficulté pour moi est de contrôler l’allure. Il faut être sur les freins, et ce n’est vraiment pas évident. Je sais que la route est longue, et que le plus dur est à venir. C’est une découverte et je ne sais pas comment je vais réagir au-delà du 30eme.

5eme km, on repasse dans Cheverny. Je cherche ma famille pour leur faire un coucou, mais avec le monde, je ne les trouve pas. Je suis un peu déçu, mais ce n’est pas grave.

8eme km, je profite de la forêt pour m’arrêter pour une pause pipi. Bon je vais perdre une petite minute dans l’affaire, mais j’aurais dû anticiper au départ.

Je m’arrête à tous les ravitaillements pour remplir mon gobelet. Je sais que l’hydratation est hyper importante. Je perds quelques secondes à chaque fois, mais je préfère assurer.

10eme km. Je m’arrête à un ravitaillement pour prendre de l’eau, mais ils n’ont sortie que les bouteilles de vin !!! Lol. Pas grave.

Les kilomètres s’enchainent. Je suis sur une allure entre 4’45 et 4’50. C’est un peu plus rapide que prévu, mais je me sens facile, et j’ai toujours l’impression d’être dans de la gestion, d’être sur la retenue. Je prends un gel tous les 8km, comme prévu. Je suis pour le moment focalisé sur l’objectifs du 30eme. C’est ma première ligne d’arrivée.

On passe dans les vignes, sur des petites routes un peu cabossées, des virages, des chemins blancs, des petites montés. Le parcours, s’il n’a pas beaucoup de dénivelle, n’est pas pour autant très roulant. Mais, je le trouve très sympa avec de la variété. On passe même dans l’entrepôt d’un domaine viticole. Il y’a du monde pour nous encourager, des fanfares, un groupe de métal. L’ambiance est vraiment top et le cadre très sympa.

21eme km. On arrive à nouveau à Cheverny pour le semi et je cherche à nouveau ma famille. Mais décidemment avec la foule, je ne les trouve pas. Dommage.

Allé on continu, tout va bien. J’échange quelques mots avec d’autre conçurent. On s’encourage.

25eme km. Tout va bien, je suis encore facile, 4’50/KM. Je commence à doubler quelques personnes. Je vois mon premier objectif des 30km approcher. Je suis toujours attentif à mon alimentation. J’ai l’impression que mes chaussures sont lâches. Bah oui, elles sont neuves. Alors je m’arrête une petite minute pour resserrer les lacets.

30eme km. Ça y’est. Je fais le point. Il commence à faire plus chaud. Les premières défaillances arrivent. Des concurrents commencent à marcher. Je suis en avance sur mes prévisions. Tout va bien.

33eme km. Je me sens encore pas mal. Je décide donc d’accélérer un tout petit peu, il ne reste plus que 9km, c’est juste une petite sortie de 45mn comme j’en ai fait plein de fois. Sauf que là, c’est après 33km. Dans un Marathon…

34eme km. Et la… c’est le drame !!! Le Mur. Le fameux Mur. Je le découvre. Enfin… je découvre une partie de moi-même. Sans prévenir, alors que tout allait bien, plus d’énergies. Plus de forces. Je me sens lourd. Il me reste 8 km. Je décide de découper mentalement ces 8 derniers km en 3 sections : 36eme, 39em et 42eme. Allé on s’accroche. Je réduis l’allure. Pas le choix. Je suis aux alentours de 5’30/km. J’essaie de gérer, et je ne me dépouille pas. Je ne veux pas que ce soit un chemin de croix.

On avance. Je me fais doubler, je double. Ces derniers kilomètres sont épiques. Je profite de chaque encouragement. Je vois un concurrent a 4 pates perclus de crampes aux alentour du 37eme. Il envoie balader des spectateurs venus l’aider.

38eme km. Il y’a de petits faux plats dans ces derniers km. Avec la fatigue, ce sont des montagnes. Mais ce n’est pas grave. Je gère, je ne mets pas minable pour autant. Je veux profiter du moment, des sensations. Je suis attentif à mes émotions, ce n’est pas tous les jours que l’on se retrouve au bout de 41km à deux doigts de terminer un marathon, et surtout de terminer son premier marathon. Je suis heureux. Fatigué. Comblé. C’est énorme.

41eme km. Il y’a du monde partout dans le dernier km. J’en profite. Je ne cherche pas à faire le meilleur chrono possible, mais juste à atteindre la ligne et profiter du moment. Une concurrente est entrain de vomir à 500m de l’arrivée. Je l’encourage.

42eme km. Il reste 200m. J’aperçois ma famille. Enfin. La ligne, ça y’est je suis au bout 3h34’57. 3h33’19 selon la montre. Je crois que le chrono officiel à été lancé avant que l’on parte. Mais c’est anecdotique.

J’ai terminé mon premier Marathon. J’ai coché une case parmi mes objectifs. Ça y’est je suis Marathonien, et ce premier Marathon restera gravé dans ma mémoire.

 

Verdict :

L’organisation au top. Le cadre. La météo. L’ambiance.

Je suis à 5mn de mon objectif initial. Même si je pense qu’il y’avait la place pour faire mieux, je suis très satisfait. En évitant les arrêts pipi et lacets, en gérant mieux mon alimentation, et ajustant mon allure, il y’a peut moyen de repousser le mur. Je pense également que 3 semaines d’affutage est peut-être trop pour moi. J’avais de meilleures sensations le week-end précédent. Peut-être que 15 jours me suffisent. J’ai tenté de faire preuve d’humilité face à cette épreuve, et j’en ai sans doute manqué. En tout cas, ce premier Marathon m’a donné le gout pour en faire d’autres. Les émotions et les sensations sont assez fortes et peu communes. Il s’agit d’une véritable exploration de soi. Il s’agit maintenant de définir quel sera le prochain !!

Merci.