Communauté des sports d'endurance

En cette année olympique, Joinville-le-Pont se met aux couleurs des Jeux, et inaugure la 1e édition de son semi-marathon. Une superbe occasion pour moi de tenter de battre mon record sur semi, à domicile. Vraiment à domicile, le parcours passe à 50m de chez moi, le village départ est à 600m, et j'ai eu tout le loisir de repérer le parcours au cours des semaines précédentes. Des conditions idéales pour tenter d'améliorer une référence à 1h28'18 établi, en 2009, sur un parcours vraiment similaire, à Nogent-sur-Marne, semi-marathon disparu du calendrier depuis.

Le parcours, bien qu'en bords de Marne, n'est pas tout plat pour autant. Quai de Polangis, quai Gabriel Péri, puis le Pont du Petit Parc pour passer sur l'autre rive de la Marne après 2km. Quai Pierre Brossolette, puis le passage de l'écluse, avant de retraverser la Marne au Pont de Joinville. Une boucle au pied du Pont, et ça remonte légèrement le long du Pont pour rejoindre ensuite le canal de Polangis. De là, direction la Place Mozart, puis le Parc du Tremblay pour un peu plus de 2km dans le parc. Retour ensuite en bords de Marne, et au départ, soit une boucle totale d'un peu plus de 10km à parcourir deux fois, complétée de 550m entre le départ et l'arrivée. Environ 50m de D+ cumulés, et donc l'équivalent de 6 ponts et 2 écluses en tout. 

Ce 24 mars, quelques gouttes de pluie, trois fois rien, au départ ; et un peu de vent de face sur environ 2 km, sur le retour du Tremblay. Des conditions correctes (la veille et l'après-midi, on avait droit aux giboulées de mars !), une température parfaite. Tout est réuni pour une belle fête.

Après un entraînement studieux depuis début janvier, et malgré un raté sur le trail de la Griffon'Yerre faute de chaussures adaptées, je sens que le niveau est là pour concrétiser. Faire plus de 1h28 constituerait une déception. Ma montre m'indique un potentiel légèrement supérieur à 1h25. Restons prudent, je vise 1h27. Sachant que ma montre tend à surestimer un peu les distances parcourues (de l'ordre de 1%), je prends 1% de marge, et vise donc 1h27 pour 21,3km. Soit un rythme de 4'05/km.

Première édition donc, et déjà une très bonne organisation, avec 6 sas au départ. Le sas élite (<1h15 pour les hommes, <1h30 pour les femmes) accueille ... 6 participants ! Je me positionne dans le 1er sas, pour les coureurs vers 1h30. 986 inscrits sur cette course, mais sûrement des non partants, avec 878 coureurs à l'arrivée.

La course

Et c'est parti pour ce semi tant attendu. D'emblée, le rythme est soutenu, et je préfère me laisser doubler pour ne pas regretter un départ trop rapide. 3'58 néanmoins au premier km. Passage quasiment devant chez moi, ça roule le long de la Marne. 2e km en 4'06, avec le premier pont franchi. Sur l'autre rive, ça continue à bien dérouler. 4'00, puis 3'57 et 4'04. Pas mal d'encouragements au passage, l'ambiance est bonne. Les jambes sont à l'aise pour l'instant.

Très vite, je comprends que je suis en observateur de la lutte pour les premières places féminines. Après quelques km, je me retrouve avec les féminines classées 2e à 5e entre 200m et 50m devant. Le rythme ne baisse pas dans le quartier Polangis. 3'53 et voici le 1er ravito à l'entrée du Parc du Tremblay. J'avais également repéré le parcours dans le parc du Tremblay ; je pourrai faire le parcours les yeux fermés.

Crédit photo : site ACPJ

Un parcours bien agréable, à l'exception de la ligne droite le long du camping, sur un petit km (vent de face, vue pas terrible avec les décharges sauvages).

Au 9e km, je double la 5e féminine, une coureuse de Charenton-le-Pont. Passé le 10e km, je prends mon unique gel de la course, en prévision du point d'eau à mi-course. C'est parti pour la 2e boucle, avec des temps qui restent entre 3'53 et 4'03. Pas de doute, je suis en avance. Et pour autant, à chaque km, je constate - sans trop de surprise - une légère dérive entre le kilométrage sur ma montre et celui officiel. L'écart grandit progressivement, à chaque km. Néanmoins, je continue à prendre de l'avance sur 1h27, aucun doute. Je suis même sur un rythme inférieur à 1h26.

Pas de baisse de rythme, et au 12e km, je double la 4e féminine. Au même moment, j'entends des encouragements à mon nom. Surprise, un collègue qui faisait un footing avec son fils ! Le 14e km est couru en 4'06, mon km le plus lent jusque là. Sans conséquence, 3'55 au 15e. Depuis quelque temps, j'ai devant moi 4 coureurs. Un homme, et les trois premières féminines, chaleureusement et régulièrement encouragées. Peu après le 15e, je double la 3e féminine, tandis qu'en tête, la 1e cède sa place. Assurément, elle est partie un peu trop vite. A la sortie de la Place Mozart, devant le collège de ma fille, un bénévole annonce les classements. Je serais 39e. OK. Pas d'objectif de classement, mais ça donne un point de repère.

Le 2e passage dans le Parc du Tremblay est un peu plus dur, les relances sont moins dynamiques. Mais je reste concentré. Je sais que le record va tomber, et même nettement, à moins d'un effondrement en fin de course. Je double la 2e féminine dans le Parc, mais la 1e (Charenton-le-Pont de nouveau) tend à prendre ses distances. 4'03, 4'03, 4'04, 4'02. Ca devient dur de descendre sur les 4' au kilomètre, les jambes sont un peu plus lourdes. Mais pas de crampe, pas de douleur significative. Le finish n'est pas simple. Je reprends quelques coureurs fatigués, mais n'arrive pas à rentrer sur un triathlète de Champigny-sur-Marne. 3 "jeunes" reviennent de l'arrière et finissent fort, trop pour moi. 4'03 au 20e. 3'57 au 21e. Avec le décalage, ce seront finalement 390m que je ferai encore avant de franchir la ligne en 1h25'33.

1h25'33, je suis forcément hyper satisfait, pour 21,39 km à ma montre, soit 4'00/km. Un parcours qui faisait peut-être un peu plus que 21,1 km (21,3 selon plusieurs autres coureurs). Qu'importe. J'enlève près de 3 minutes à un record d'un autre temps. Au final, 38e sur 878. 1 minute après moi, c'est mon voisin qui en termine. Puis je recroise mon collègue. On debriefe, quelques étirements, et je rentre chez moi ... en footing pour 600m. 

Après le record battu sur 10km en décembre dernier, c'est celui sur semi-marathon qui vient donc de tomber. Pas de doute, mes records d'il y a une quinzaine d'années ont vocation à être battus. Il n'en reste qu'un ; mais pas n'importe lequel, celui sur marathon. Je sais très bien ce que je vise. Le 10km et le semi-marathon n'étaient que des étapes. Le rendez-vous est pris. Pour novembre peut-être (à confirmer).