Communauté des sports d'endurance

Juin. La fin de saison approche à grands pas. Après les 15km nature très satisfaisants à Marolles-en-Brie, je finis de me préparer pour ma dernière course de la saison, l'OxyTrail 23km. La promotion faite de l'évènement est très prononcée, accentuée sûrement par les 10 ans. En terme de densité de coureurs, on est à des années lumière des trails plus confidentiels que j'ai courus en début d'année, La Sagittaire et Ormesson. J'ai hâte d'y être pour découvrir ce trail souvent cité donc, qu'un collègue m'a également recommandé (et auquel il participe également). Les derniers entraînements confirment la bonne forme. La VO2 max atteint désormais 59.

Le samedi, je passe récupérer mon dossard, ce qui permet de prendre la mesure de l'ampleur de l'évènement, avec des courses/marches/concert sur tout le week-end. Pour le 23km, on sera nombreux. D'ailleurs, quelle sera la vraie distance à parcourir ? Le parcours était annoncé à 23,4km. Quelques jours avant la course, les organisateurs annoncent un changement de tracé, portant la distance à 23,7km. Le gpx que j'ai récupéré de la course 2022 m'indique 22,9km. Au final, à ma montre, ce sera 23,86km. Qu'importe, psychologiquement, je suis prêt pour 24km et un peu de dénivelé. Ce dernier est clair pour moi : une grosse descente pour débuter, 2 km de plat, une longue côte ensuite de 4km environ, presque autant de descente ensuite, avant une 2e partie de course plate, en bord de Marne. Et bien sûr, la grosse côte finale pour revenir au point de départ. Je me définis un objectif de rythme intégrant ce dénivelé.

Non, le doute, ce n'est pas sur le parcours qu'il porte, mais bien sur la météo. Il fait très chaud en cette fin juin. Excessivement chaud même. La chaleur sera assurément le pire ennemi.

Avant le départ. Dimanche, jour de course. Petit échauffement : j'ai déjà chaud, et très soif. Ca s'annonce infernal ! 🥵 Je fais la queue pour récupérer un verre d'eau avant le départ, qui ne suffit pas à étancher ma soif. Ouverture du sas, nous sommes plus de 1700 (!) à nous engouffrer. Je me faufile jusque vers le 7e rang, pour ne pas être enfermé au départ. L'attente commence. Il fait chaud. Trop chaud. 🥵 Tellement chaud que je décide de m'accroupir, pour me mettre à l'ombre des autres coureurs !

L'heure du départ approche ; mais les organisateurs attendent l'arrivée du 13km pour lancer le 23km. Le vainqueur du 13km arrive sous les applaudissements des nombreux spectateurs. Petite interview : il écourte ... car il doit rallier la ligne de départ, étant aussi inscrit sur le 23km ! Nouveaux applaudissements, des coureurs du 23km cette fois.

Grosse ambiance au départ. Et pendant que ça continue de chauffer, le speaker fait le show 😉

La course. Et enfin, c'est parti, les fauves sont lâchés. Sans surprise, ça part vite. Un peu de plat, avant d'attaquer rapidement une belle descente. Je préfère rester prudent, et laisse pas mal de concurrents me dépasser. Néanmoins, avec la belle pente, le 1er km est avalé très vite : 3'42. Les 2 km de plat stabilisent progressivement les positions, avant d'attaquer le long faux-plat montant (ou côte, question de point de vue), à travers le parc du château de Champs-sur-Marne, et au-delà.

Photos prises quelques semaines plus tard, et par 10-15°C de moins !

La montée se passe bien, même si les effets de la chaleur se font déjà sentir. Heureusement, une fois le château contourné, un premier ravitaillement nous attend. De l'eau, de l'eau !

Crédits photo : Photo Running

Au bout de 6km, la montée est terminée. Quelques rares concurrents me doublent, je double un peu : les positions sont assez stables pour l'instant, pas encore de défaillance à signaler. Je fais le yo-yo avec un concurrent revenu de l'arrière. A un moment il m'annonce : "Attention, il va y avoir une succession de virages serrés". Je rebondis : "Tu connais cette course ?". "Oui, je viens de faire le 13km" ! C'est le vainqueur du 13km qui est avec moi ! Je le félicite. Arrive le 2nd ravitaillement, il semble marquer le pas. Je continue sans lui. Déjà le 2e ravitaillement donc, l'occasion de boire, et de me vider une partie du verre sur la tête. Qu'il fait chaud !

Arrive la descente, dans laquelle est positionnée la course dans la course, à savoir un chronométrage sur 500 mètres. Je décide de rester calme, pour ne pas me griller. Je parcours les 500m en 2'00 pile. Logique, j'ai enchaîné deux kilomètres en 3'59 sur cette partie de course. Sur l'écran situé à cet endroit de la course, je vois furtivement ma position. 52e (ou 62e, j'ai un doute avec le recul ?). OK. Pas mal, mais la course est encore longue.

La suite du parcours est plate, agréable, mais toujours aussi chaude. Quelques petits évènements viennent animer la course. Une spectatrice, qui nous encourage "allez, on s'accroche, bientôt arrivés" ... alors qu'on approche seulement la mi-course ! Mais c'est sympa de sa part. Un passage dans une sorte d'amphithéâtre, que je remonte à travers les gradins pour doubler 4 personnes d'un coup (on commence à rattraper des concurrents du 13km). Une mouche, que j'avale en courant ; heureusement, j'arrive à la recracher ! Une personne qui se rend à la base de loisir avec son matelas pneumatique et marche en regardant derrière elle ; j'évite de peu le choc !

Et puis toujours la chaleur. Heureusement, il y aura pas moins de 6 ravitaillements en tout, avec à chaque fois de l'eau, et même des jets d'eau pour se rafraichir un peu. Je ne m'arrête jamais, pour ne pas perdre le rythme. 

Crédits photo : Photo Running

Vers 16-17km, on fait le tour de la base de Vaires-sur-Marne, où auront lieu les épreuves olympiques d'aviron. Il fait de plus en plus chaud. J'accuse le coup. A partir de là, je subis la course. Il aurait fallu qu'elle s'arrête au 17e km. Je suis dans le dur, même si je continue, comme depuis le bas de la descente, à gagner progressivement quelques places.

Vers le 20e km, coureur à l'arrêt en hypoglycémie. Il demande du sucre. Il trouve une bonne âme qui lui en donne. Qu'elle ne sera pas ma surprise de batailler avec lui sur la ligne d'arrivée ! Le sucre l'aura reboosté. Peu après on croise un cycliste, qui annonce les positions à chaque coureur qu'il croise. Je serais 27e dans son décompte. A partir de là, j'oscille entre la 25e et 30e place, au gré des difficultés des uns et des autres, dont les miennes. 21km, 22km, ... Au semi, je suis passé en 1h30'01, chrono très correct ; j'avais les jambes pour un joli chrono sur semi plat ce jour-là ... Mais là, vivement la fin, il fait mille fois trop chaud. Voici enfin la côte finale. Mais je n'ai plus de jus, impossible d'accélérer dans la montée. Je subis. Enfin le sommet de la côte, reste 300 mètres de plat. Je trouve alors des ressources insoupçonnées pour m'arracher et défendre ma place (je pense alors être 30e et mets un point d'honneur à le rester ; le cycliste a dû se tromper un peu, j'étais en fait 28e).

   

Crédits photo : Photo Running

J'en termine enfin en 1h42'50, pour 23,86km. 28e sur 1778 arrivants. Sans surprise, dans les minutes qui suivent, je reste dans l'espace arrivée, pour boire, à l'ombre, encore et encore. Sur le coup, je suis un peu déçu, conscient du fait que les derniers km auraient pu aller plus vite. La chaleur y est sûrement pour beaucoup, certes. En début d'après-midi, je découvre mon classement, qui renforce ma petite déception : 3e chez les M1, à 24 secondes du premier. Si près, si loin. Mais je reste lucide : il faisait tout aussi chaud pour eux, rien à regretter. Et avec le recul, si j'ai manqué un peu de foncier - qu'il faudra travailler à l'entraînement - ça reste une très belle course.

En début d'après-midi, j'y retourne pour accompagner ma fille, qui court les 2km benjamins. Et il faut encore plus chaud, on dépasse largement les 30°C à l'ombre ; et sur le village, point d'ombre.

Un grand bravo aux organisateurs et aux bénévoles, une superbe course, très bien organisée, un évènement très populaire. Un carton rouge néanmoins : mais pourquoi diable, dans le village départ, avoir climatisé une sorte de tente géante, qui était ouverte aux 4 vents ? Alors oui, il faisait frais dedans, mais forcément, ça relâchait encore plus de chaleur hors de la tente. Climatiser l'air, on n'a pas idée.

En tout cas, c'est sur cette très belle course que je termine ma saison de reprise - du moins est-ce ce que je pensais sincèrement à ce moment-là ; c'était sans compter sur une course improvisée en juillet, mais chaque chose en son temps.