L'auteur : van
La course : 90 km du Mont-Blanc
Date : 23/6/2023
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
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Distance : 92km
Objectif : Pas d'objectif
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Après 2 ans, on a enfin l'occasion de faire le tour de la vallée sur le
90km du Mont Blanc. Marathon du Mont-Blanc
Terminé les colis Chronopost qui n'arrivent jamais avec mes pompes dedans, les annulations à 1h du matin pour alerte tempête et les auberges qui font faillites à la dernière minute alors que je suis devant la porte.
Ce coup-ci tout est bon. Tout mon matos est là, tout le monde à sa valise (lol). On ne me dit pas après 2h15 de route à Valence que la valise est restée dans la chambre -_-. De toute façon tant pis, il faudra faire sans sinon on arrivera à 2h du matin...
Ça s'annonce mal mais on rectifie tout ça après une escale technique. (Je n'ai rien fait bien sûr)
Le lendemain, dossard en poche, on essuie le passage d'un grain avec une fenêtre qu'on a laissé ouverte. Donc la tempête s'est permise d'entrer par le velux en notre absence pour tremper toutes mes affaires et les éparpiller dans tous l'appart avec de l'eau partout. On est prêt il reste 8h avant le départ. Ça plus une semaine d'antibio juste avant, je sens que tout va bien se passer.
L'assistance est toujours aussi facile et claire. Bus de l'organisation jusqu’au ravito 1, départ 7h, puis navette jusqu’au ravito 2, ensuite prendre une dernière navette jusqu'à Vallorcine, chopper le train jusqu'à Montroc et prendre la ligne 2 pour le ravito 3.
Reprendre le bus précédent pour le 4 et un dernier pour le 5. Enfin, débrouille-toi pour rentrer. Je me demande si ça n'est pas plus facile de faire la course.
Départ à 4h, il pleut depuis pas loin de 12h mais par chance la pluie s'estompe 20 min avant le départ et il devrait faire beau le reste de la journée. Je me place paisiblement au fond du sas 1, histoire de ne pas partir trop vite et pour une fois, gérer la course comme il faut.
10km de montée jusqu'à 2480m. Ça bouchonne un peu dans les singles malgré les quelques km pour étaler les coureurs. Tout le monde évite se rétamer dans les torrents alimentés par une journée de pluie. Au sommet on a même droit à quelques centaines de mètres dans la neige. En surfant, sur les fesses, la tête la 1ère, tout le monde y va de son style. Bien sûr, pour moi c'est avec classe comme toujours et je ne suis pas tombé. Pas 4 fois en tout cas.
𝗔𝗹𝗹𝗲𝘇, 𝗶𝗹 𝗿𝗲𝘀𝘁𝗲 𝟴𝟬𝗸𝗺, ç𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗱é𝗷à 𝟮𝗵𝗲𝘂𝗿𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝟮𝟰𝟮è𝗺𝗲.
On a frôlé les 5°, on va pouvoir profiter d'un petit +30° pour la suite.
Descente vers le 1er ravito après 10 km en bosses à 2100M entre la Flégère et tête aux vents. Tronçon commun avec l'Utmb qui s'effectue dans l'autre sens et qui ne m'avait pas vraiment manqué. On déroule dans la descente, et on peut dépasser gentiment sans risquer de finir dans un ravin.
𝗔𝘂 𝟭𝗲𝗿 𝗿𝗮𝘃𝗶𝘁𝗼 𝗸𝗺 𝟮𝟳, 𝗮𝗽𝗿è𝘀 𝟰𝗵𝟯𝟬 𝗲𝘁 𝟭𝟴𝟱 -è𝗺𝗲, 𝗷'𝗼𝘀𝗰𝗶𝗹𝗹𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝘂𝗻 𝘁𝗲𝗺𝗽𝘀 𝗰𝗶𝗯𝗹𝗲 𝗮𝘂𝘁𝗼𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝟭𝟴𝗵/𝟭𝟴𝗵𝟯𝟬, 𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗻𝗼𝗿𝗺𝗮𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝘀𝗶 𝗷𝗲 𝗴𝗮𝗿𝗱𝗲 𝗰𝗲 𝗿𝘆𝘁𝗵𝗺𝗲 𝗷𝘂𝘀𝗾𝘂'à 𝗹𝗮 𝗳𝗶𝗻 𝘀𝗮𝗻𝘀 "𝘁𝗿𝗼𝗽" 𝗳𝗼𝗿𝗰𝗲𝗿, ç𝗮 𝗱𝗲𝘃𝗿𝗮𝗶𝘁 𝘀'é𝗾𝘂𝗶𝗹𝗶𝗯𝗿𝗲𝗿.
Je retrouve Prisci qui a dû arriver là en claquant des doigts je n'en doute pas.
Je laisse tout le matos grand froid pour garder seulement l'obligatoire et go. J'ai quand même noté qu'elle était en blanc et j'ai failli la rater avec la foule... (la valise toussa toussa…)
On se retrouve au barrage dans 3 heures en Suisse.
Au moins je gère bien les montées où je double des wagons de coureurs en gardant un rythme précis. En revanche, dans les descentes j'ai mal à la cheville alors on y va sans trop forcer. Sans compter le terrain parsemé de crevasses et de cailloux qui seraient bien content de nous envoyer au sol histoire de s'occuper pour la journée.
𝟭𝟲𝟮 è𝗺𝗲 𝗮𝘂 𝗰𝗵𝗮𝗹𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗟𝗼𝗿𝗶𝗮𝘇 𝗲𝘁 ...𝟭𝟲𝟮 𝗲𝗻 𝗯𝗮𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗱𝗲𝘀𝗰𝗲𝗻𝘁𝗲 à 𝗟𝗮 𝗩𝗶𝗹𝗹𝗮𝘇. 𝗧𝗿𝗮𝗻𝗾𝘂𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗼𝗻 𝗮 𝗱𝗶𝘁. => 𝘁𝗲𝗺𝗽𝘀 𝗳𝗶𝗻𝗮𝗹 𝟭𝟳𝗵𝟯𝟬
Longue montée vers le barrage à 2000m pendant 1h20. (5.2km) Et dire que sur le plat ça se fait en 18 min. C'est triste.
1h20 à sauter des cailloux. Je savais que le parcours était particulièrement technique mais s'il y avait le choix entre 2 sentiers, l'orga a choisi de prendre le plus compliqué des deux.
On longe le barrage pour arriver au 2ème ravitaillement
𝟰𝟯.𝟮𝗸𝗺 𝗘𝗺𝗼𝘀𝘀𝗼𝗻 𝟳𝗵𝟯𝟬 𝗱𝗲 𝗰𝗼𝘂𝗿𝘀𝗲𝘀 𝟭𝟱𝟵 -è𝗺𝗲 => 𝘁𝗲𝗺𝗽𝘀 𝗳𝗶𝗻𝗮𝗹 𝟭𝟳𝗵𝟯𝟬.
Il commence à faire chaud il est déjà 11h30. Prisci m'attend mais comme c'était trop facile de la retrouver elle passe du blanc au noir. Parfait.
Je récupère l'essentiel après le ravitaillement et c'est reparti pour quelques heures pendant que d'autres auront le loisir de visiter la vallée avec tous les moyens de transports possible et imaginable.
Dans la descente d'Emosson, un rocher acéré a gagné et a eu le droit de faire un bisou à ma cuisse gauche afin de faciliter la suite de la course. Allez, je n'ai pas pleuré, mais j'aurais pu.
Évidemment déjà que je n'allais pas bien vite en descentes, ça ne va pas s'arranger. On va donc tout miser sur la cadence en montée.
Ça plus ma tendinite à la cheville (tibial postérieur ndlr). Forcément ça calme.
Dans la montée suivante, on coupe sous le sommet à cause de l'enneigement trop important et vu la tronche de la montée de repli, je suis bien content de ne pas faire le parcours d'origine. Autour de la 150 -ème place avant d'affronter la longue descente du 4ème ravitaillement depuis le col des Posettes.
𝟲𝟮.𝟵𝗸𝗺 𝗟𝗲 𝗧𝗼𝘂𝗿 𝟭𝟬𝗵𝟱𝟬 𝗱𝗲 𝗰𝗼𝘂𝗿𝘀𝗲 𝟭𝟰𝟯 -è𝗺𝗲 => 𝘁𝗲𝗺𝗽𝘀 𝗳𝗶𝗻𝗮𝗹 𝟭𝟲𝗵𝟯𝟬.
On commence à revenir dans le chrono cible. Toujours galère de trouver Prisci qui change de tenue toutes les 2 heures (heureusement qu'elle a oublié sa valise d’ailleurs…) au milieu de ceux qui sont venu avec leur équipe de foot et leur famille sur 7 générations pour les ravitailler.
On abrège et il reste encore 1h15 de descente avant l'ascension finale vers le signal.
Passage aux bois 10 km plus loin (133ème => 16h15) où on se croise une dernière fois avant l'arrivée. Pour retourner à Chamonix, c'est facile, tu montes dans n'importe quel bus et tu croises les doigts. J'arriverais dans 4 heures.
Je plie la montée comme jamais. Bon en tout cas c'est l'impression que j'ai. Y en a toujours un ou une qui sort de nulle part avec un dossard norvégien et monte comme si on était avec des motos trial et que tu ne reverras jamais. Alors tu trouves un rocher, tu t'assois et tu t'interroges sur l'essence de la vie.
Passé le signal il reste la dernière jonction vers le plan de l'aiguille avec les 6.5km de descente. La liaison est cool, une des féminines est à l'agonie pas loin de moins mais partira dans la descente tel un cabri. Je savais que c'était du bluff.
Donc 6 km et 1200 d- pour finir. Je suis toujours 113 -ème jusqu'à 2 km de la fin où 7 coureurs déboulent et m’abandonnent. Ça pique mais je ne peux presque plus poser le pied parterre. Tant pis, de toute façon j'ai noté vos noms et je vous retrouverais.
500m à arpenter le centre-ville, il est 19h46, les 90 km s'achève en 15h46 et 120ème. Pour une fois j'arrive la journée au milieu de la foule, c'est sûr que ça change de mes arrivées à 2heures du mat.
Merci l’assistance comme toujours sans qui je ne ferais pas de jeu de piste à tous les ravitaux .
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4 commentaires
Commentaire de centori posté le 28-06-2023 à 17:38:03
j'étais aussi au fond du sas1 mais je suis ensuite arrivé un peu aprés :)
Commentaire de Simon71 posté le 29-06-2023 à 22:11:13
Bravo pour la course et le récit...
Moi j'étais dans le sas 2 et je suis jamais arrivé ...
"On déroule dans la descente, et on peut dépasser gentiment sans risquer de finir dans un ravin.
" dans cette descente,j'ai vu un gars faire une p... De chute comme rarement vue, avec plusieurs roulé bouclé et finir un lacet plus bas
Commentaire de keaky posté le 30-06-2023 à 14:19:39
Merci Van pour ce beau récit plein de légèreté, de suspense, de bobologie et d'happy end !!
La remontada était presque parfaite :D
Commentaire de centori posté le 30-06-2023 à 19:58:34
simon71
j'ai vu cette même chute j'ai eu trés trés peur pour le mec. j'ai cru qu'il allait se tuer.
j'étais sas1, je suis parti cool, toi trop vite !
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