Récit de la course : Les Templiers 2006, par Bourdonski
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Les Templiers 2006
Salut tout le monde, un petit long CR des Templiers avec un peu de retard.
Ces Templiers, 1er du nom pour moi, revêtait un aspect particulier : c'était mon 1er trail, et même course tout court, après mon arrêt à Champex sur l'UTMB 2006. Cet arrêt m'avait énormément déçu, d'autant plus qu'il était dû en grande partie au mental. J'ai vraiment regretté mon arrêt et je me suis maudit plus d'une fois ! Les Templiers n'étaient pas prévu à mon programme, je visais plutôt la SaintéLyon pour la 5eme fois. Il faut dire que c'est chez moi. Pendant l'UTMB, des coureurs m'avaient mis l'eau à la bouche en parlant de cette course qu'ils décrivaient sympathique et plus roulante que l'UTMB. Je jette un coup d'oeil sur le site internet qui me donne envie de faire cette course. De plus j'avais besoin de me prouver que je pouvais terminer un gros trail même si j'avais 4 SainteLyon au compteur. Donc inscription, en plus j'avais envie de voir le fameux viaduc même de loin !
La préparation sera correcte sans plus : 3 sorties par semaine entre le 15/9 et le 15/10, l'avant dernière semaine des contraintes professionnelles familiales empêchent toutes sorties. La dernière semaine qui devait être repos + sorties légères s'est transformée en repos tout court à cause d'un vilain rhume. Je me pose même des questions sur un éventuel désistement ! Heureusement le samedi ça va beaucoup mieux.
Les Templiers, il faut les mériter : 4 h de route à l'aller, une arrivée trop tard pour retirer son dossard la veille, un petit repas en solitaire à la cafétaria du coin, une petite nuit à l'hôtel à Millau (vive l'heure d'hiver) et le réveil à 3 h. Un petit déj pas terrible, la route jusqu'à Nant, le retrait du dossard. Il reste encore la course puis le retour dans la soirée ! Mais déjà la magie Templiers commence à agir : le calme (avant la tempête ?) à 4h30 du mat. Arrivé dans les 1ers pour cause de retrait dossard, je n'ai pas eu de mal à stationner, par contre ça arrive sec derrière : on annonce 2500 coureurs, ça fait beaucoup pour un petit village de 800 personnes !
Le départ arrive très vite après les présentations d'usage, pour une fois je me suis placé pas trop loin de la ligne. Le départ s'effectue au son d'Era et éclairé par des feux de Bengale roses : j'ai la chair de poule d'émotion car il fait doux. Malgré l'heure matinale, 5h30, il y a du monde pour nous applaudir chaleureusement. D'ailleurs ça sera le cas pendant toute la course, même dans les coins les plus improbables ! Sacré public !
Je suis bien d'autant que le départ est plutôt cool : route puis piste large même si ça monte rapidement. Après les 1ers laçets, je me rends compte qu'il y a beaucoup de monde derrière, ça fait un long serpent lumineux. Je me dis que j'ai eu raison fait de bien me placer.
L'un de mes souçis sur l'UTMB avait été l'alimentation et surtout l'hydratation. Pour les Templiers, j'avais choisi de partir avec un camelback avec1l5 de boisson énergétique + 1 bouteille d'eau de 500 ml. Le plan était de boire régulièrement tous les 1/4 h une à deux gorgées d'énergétique facilement et d'avaler un gel toutes les heures voire toutes les 45' avec de l'eau. Il ne faut pas oublier que le 1er vrai ravitaillement se trouve au 35eme km !
Le plan sera respecté en partie car un petit relâchement au niveau de l’hydratation en milieu de course me fera connaître une petite baisse de régime passagère. En général je me base sur mes urines ! Mictions régulières et plutôt claires = OK, miction plus rare et urine plutôt foncée = pas bon. Et ça va être le cas à cause de la chaleur de fin de matinée. Le problème de la déshydratation, relative dans mon cas, est que pour 2 % d’eau perdue, on perd 20 % de ses capacités physiques ! Donc il vaut mieux éviter mais plus facile à dire qu’à faire dans l’euphorie ou les difficultés d’une course. On se sent bien et hop, on saute un ravito ; on se sent mal et hop, on a pas la force ou pas l’envie de s’arrêter pour refaire le plein. D’où l’intérêt du camelback ou autre poche à eau : plus d’excuses pour ne pas s’hydrater régulièrement. La pipette est à portée de bouche et malgré ça, j’ai quand même oublié de boire un peu plus pendant la période chaude (entre 10 h et midi). Enfin tout est rentré dans l’ordre et la course s’est déroulé sans problème particulier.
En effet, à part ce petit incident, je n’ai pas connu de souci du début à la fin. Je suis resté sur un rythme régulier jusqu’à la dernière difficulté : le roc nantais. J’ai pu intégralement courir sur toutes les parties plates, descendantes ou faux-plats montants. Je me suis même permis de courir en montée dans le 1er tiers de la course. A un rythme lent, je vous rassure, mais suffisant pour aller plus vite que les marcheurs. Autre satisfaction, la non utilisation des bâtons pendant toute la course, ils sont restés dans le sac. Je les avait emporté au cas où, Vu ma préparation moyenne, les difficultés annoncées en fin de course, ma crainte par rapport à d’éventuelles crampes (comme au trail des Frahans), je pensais les utiliser si problème afin de pouvoir finir honorablement. En fait, aucun problème en montée, je me suis aidé des bras en poussant sur les cuisses si trop difficile mais globalement je n’ai pas eu à fournir d’efforts surhumains en côtes.
Je n’ai pas non plus rencontré de problèmes alimentaires : sur l’UTMB, arrivé aux ravitos, je devais me forcer à manger, mâchant péniblement, pendant ce qui me semblait des heures, un morceau de fromage et du pain. J’ai pu avaler tranquillement du salé et du sucré sans dégout et sans difficultés. Il faut dire qu’à la différence de l’UTMB, j’avais plus le temps ! J’arrivais suffisamment en avance sur les barrières horaires, ce qui me laissait le temps de me poser, de choisir et de manger tranquillement sans la pression du temps. D’où l’intérêt d’un bon niveau de préparation à l’UTMB afin de pouvoir gagner ce fameux temps qui permettra une vraie pause aux ravitos et bases de vie.
Que dire du parcours qui n’a déjà été dit : magnifique ! Les paysages sont variés et les chemins aussi d’ailleurs. On passe de la piste roulante à la petite sente tout juste tracée. Le public est partout présent, je dis bien partout ! Et chaleureux dans ses encouragements. En plus, nous avons eu la chance de profiter d’une très belle météo.
Je me faisais un peu de souci pour ces Templiers mais ça n’a été que du bonheur. Du coup, je me suis permis d’accélérer sur la fin : montée rapide du roc nantais (en marchant quand même) puis descente en courant et rapide de ce même roc nantais. Enfin, je pouvais lâcher les chevaux avec un compagnon de fortune. Beaucoup de plaisir à dévaler cette descente très technique sans utiliser les mains courantes mises à disposition. J’étais heureux de me rendre compte que la machine répondait présent. Les petits appuis légers et furtifs me permettaient d’arriver en bas très rapidement malgré quelques petits bouchons. J’en profite pour m’excuser auprès de certains coureurs plus en difficulté. J’ai encore en tête le souvenir d’une femme nous disant : « s’ils veulent faire un temps, ils n’avaient qu’à partir plus vite ! ». Il est vrai que nous passions de manière un peu acrobatique parfois pour pouvoir doubler : le sentier n’était pas très large et il est frustrant de devoir ronger son frein alors qu’on pourrait aller plus vite ! Il faut dire que je tenais absolument à finir sous la barre des 11 heures pour cette première.
Enfin le plat et j’en profite pour accélérer jusqu’au village avec toujours ce sentiment paradoxal sur ce type de course engagée : envie de finir vite pour en finir et faire un temps mais aussi déçu que ça se termine aussi vite ! J’aimerais encore profiter de l’ambiance de la course mais le naturel reprend le dessus. Je me suis toujours fait un point d’honneur, même en pleine galère comme aux Frahans, à finir le mieux possible pour moi-même, mais aussi par respect pour le public et les malheureux concurrents qui galèrent encore. J’aime finir vite, parfois en sprint, pour me prouver que j’ai encore de la ressource.
Je ne vais pas aussi vite que je le pense car dans la dernière petite montée dans le village, je suis doublé par un concurrent. J’accélère en haut et jusqu’à la ligne d’arrivée mais j’arrive juste à stabiliser l’écart, un dizaine de mètres, pour finir derrière lui. Magie du trail : on se serre chaleureusement la main à l’arrivée, mutuellement heureux et respectueux envers l’autre.
Et toujours ce même bonheur à l’arrivée : heureux de l’avoir fait, une petite pointe de fierté face au regard des spectateurs. Finalement, ces Templiers se seront bien passés pour moi, c’est-à-dire pendant la course mais aussi ensuite. Pas de grosse fatigue particulière, pas de douleurs, je peux marcher dans le village sans problème. Heureusement d’ailleurs, car j’ai 4 h de route pour rentrer !
En conclusion, ces Templiers m’auront beaucoup apporté tant sur le plan humain que physique et technique. J’ai pu me réconcilier avec moi-même après ce 1er UTMB terminé par un échec. De plus, ça m’a remis les idées en place : après l’UTMB, j’avais l’impression que toutes les autres courses de moins de 70 km étaient faciles. Après tout j’avais quand même couru 117 km et 6500 m de D+, alors, un petit trail de 68 km et 3000 m, pfff.. ! J’ai eu plaisir à courir ces Templiers et surtout à me rendre compte que même avec 90 km en moins, cette course était très difficile. J’ai pu validé des options de matériels et de gestion de course qui me serviront certainement, je l’espère, pour l’UTMB.
Un grand merci à tous ceux qui ont permis la réalisation de ce rêve, en particulier tous les bénévoles et les spectateurs.
Merci à vous qui m’avez lu jusqu’à la fin.
Amicalement.
PS : mon équipement.
Salomon XA pro 3 D
Chaussettes Salomon
Short
Maillot fin technique à manches longues
Veste coupe-vent Millet au départ
Casquette (surtout utile pour la visière en cas de pluie : lunettes)
Frontale Black diamond
Sac Salomon Revo 20 l
Camel Back 2 litres
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1 commentaire
Commentaire de aie mac posté le 20-11-2006 à 11:16:00
merci pour ce cr, et bravo :)
c'est vrai que cette course est superbe.
@++ (à la sté)
am
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