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L'auteur : poucet
La course : Sur les Routes Blanches
Date : 4/6/2022
Lieu : Nice (Alpes-Maritimes)
Affichage : 818 vues
Distance : 1900km
Objectif : Terminer
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Pas d'autre récit pour cette course.
CARNET DE ROUTE à Poucet ....
Pour celles et ceux qui sont allergique à FB, voici la compilation des petits textes que j'écrivais chaque soir avant que le marchand de sable ne me tombe dessus, florilège de sensations, sans filtre et sans filet ...
VENDREDI 03 JUIN
"Sur les Routes Blanches", voici venu le temps d'une nouvelle épopée à travers la France organisée par Stéphane Gibon . Pour reprendre les mots de notre GO préféré cette Traversée n'est pas une course mais un voyage sportif a bicyclette , une aventure qui fait la part belle au plaisir de pédaler intelligent sur les petites routes qui encore font battre le coeur de nos régions. inspiré du livre de Sylvain Tesson "Sur les chemins noirs", ce troisième opus littéraire nous conduira de la région niçoise au cap de la hague. Soit pour la version extra brut un voyage de 1900 km et 27000 d+ a réaliser en 9 jours. Quelques éclaireurs ouvriront la route dès aujourd'hui, et pour le gros de la troupe le départ c'est demain Samedi à 6h. Comme Stéphane a le sens du détail nous partirons d'une boulangerie.
Mais en réalité le challenge débute aujourd'hui car il faudra rejoindre Nice par le train, vélo démonté et emballé dans une carton car aucun TGV ne les accepte autrement sur les lignes du Sud Est ... Ma housse elle est parti par La Poste à l'arrivée en prévision du retour
Bien plus vivant qu'un live avec trackers et petits points sur fond de carte Google, le groupe WhatsApp ouvert pour l'occasion nous fait vivre les péripéties de chacun ... Il y a ceux qui ont oublié leurs chaussures, ceux dont l'avion est annulé, ceux qui doivent gérer la galère d'un taxi pour traverser Paris. Et puis bien sûr les incontournables retards SNCF pour les raisons les plus farfelues.
Je souriais en lisant tout ça quand deux contrôleurs dans leurs beaux costumes de scène sont arrivés ... Ils ont mesuré mon beau carton bien rangé et ont jugé l'objet "non conforme" ... Dix minutes de palabres inutiles et la sentence tombe : ça fera 150 € d'amende. La bêtise n'a vraiment pas de limite, ça me rend dingue et je refuse de payer. Et boum ... + 50€ de frais de dossier . Vive le service public et vive les déplacements à vélo. J'aurai un changement a Avignon et je crains le pire ... Quitte ou double ???
Hâte d'être à Nice et d'y retrouver les amis ... A toute.
SAMEDI 4 JUIN
Quel plaisir de se retrouver à la boulangerie réquisitionnée par Stéphane Gibon pour le départ des Routes Blanches. L'arrière pays niçois est vraiment très joli, mais c'est du brutal ....
La Madone d'Utelle abordée de bon matin et plutôt a couvert m'a enchanté. En redescendant j'ai senti les poils de redresser sur mes bras, ma gorge se serrer et quelques larmes glisser sur mes joues ... Bonheur absolu, a grandes goulées
Le col de la Sinne abordée après la pause casse croûte et sous le cagnard a été bien plus compliqué. Celui là aura fait du dégât dans la troupe
Dégringolade par l'infernal tortillard du vallon de Pierrelas pour enchaîner directement avec les gorges de Cians et la montée vers Valberg ... 4600d+ pour 180 km, cette première journée n'aura pas été facile.
Ce soir étape a Entrevaux ou un petit groupe sympa s'est retrouvé pour le dîner. Nous dormons au dessus de La Poste, ça ne s'invente pas !
Si le parcours est inspiré des "Chemins Noirs", l'état d'esprit est bien sûr différent. Quand Sylvain Tesson recherchait ses chemins perdis sur les cartes au 1/25000 en quête de solitude nous bénéficions d'un parcours reconnu et des traces gpx aux petits oignons. Grand gamin que je suis, élevé aux cartes Michelin, je n'imaginerais plus maintenant partir sans le fameux Garmin. Ni mon smartphone pour partager mes journées. Bref, si j'adore le bouquin et le regard parfois au vitriol sur notre société hyper connectée, j'assume ma dépendance aux petits écrans
DIMANCHE 5 JUIN
Le gîte communal d'Entrevaux avait des airs de radeau de la méduse hier soir, il y en avait partout, dans les lits, sur les canapés, par terre, sur le bacon. Est ce l'excitation de la première journée, la chaleur ? ... J'ai eu l'impression de ne pas fermer l'œil de la nuit. Pourtant certains témoins assurent que j'aurais ronflé. Bizarre ..
Galère ce matin, impossible de télécharger les traces de la journée sur mon Garmin. Tout le monde était parti est j'ai donc navigué une grande partie de la journée avec le smartphone. Ne pas avoir de trace m'a bien pris la tête. Et plus encore de ne pas comprendre pourquoi.
Bref , on a donc débuter la journée par le petit col du Bois. A peine 4 km, mais radical le truc. Le moindre bout de replat se négocie autour de 10% . C'était une bonne idée de faire ça a la fraîche
A la première boulangerie je suis tombé sur le Professeur Florian qui a tenté une opération sur le vif, transplanter son gpx sur mon Garmin. Des fois ça marche, mais là non ...
Tant pis, ça ne m'a pas empêché d'en prendre plein les mirettes sur la corniche du Verdon. Revenu en bas nous avons beigné un instant dans le trafic dominical, avec ses insupportable convois de moto. Le calme est revenu sur le plateau de Valensole.
Par chance je suis retombé sur Pat Couix qui sortait de sa sieste pour aller vers Lurs. Ça tombait bien car la navigation était loin d'être évidente. On s'est dit que notre GO avait placé là son pétard d'anniversaire . Happy Birthday Stéphane .
Mais nous étions pas au bout de nos peines car quelques chemins de traverses sont encore venus égayés la fin de parcours
Ce soir nous faisons étape à Banon, bien rincés. Bon courage à celles et ceux qui sont encore sur la route.
LUNDI 6 JUIN
Hier soir nous avons eu un invité surprise à Banon. Franck un randonneur allemand, qui roule normalement avec sa femme. Mais notre costaud trouvait le bed and breakfast réservé par sa dulcinée trop kitch et plutôt que les petits four sur le thé au jasmin préférait laisser aller son inspiration sur une bonne boisson houblonnée. Alors il s'est posé en vrac, par terre dans la cuisine ...
Comme d'habitude nous sommes partis à la fraîche sur le coup de 5h pour aller contourner sa Majesté le Ventoux par l'Est . En fait il faisait carrément froid. Pat Couix s'est arrêté pour remettre une couche. Et moi j'ai eu la flemme d'ouvrir la sacoche. Bilan : en bas j'étais en vrac, les jambes molles, l'estomac sens dessus dessous ... J'ai attendu longtemps le rayon de soleil salvateur. Et finalement c'est la traversée de Vaison la Romaine qui m'a remis d'aplomb. Comme quoi le plaisir est bien le meilleur remède aux maux des cyclos. J'explique : notre GO Trouvetout a inventer un nouveau concept, le gravel urbain. C'est simple, tu serres les fesses, tu tires sur les pédales et tu prie pour que personne n'arrive en face ... Un trace d'équilibriste pour faire le tour de Vaison ... Bon, j'étais content de faire ça avant l'arrivée des touristes !!!
Pour rejoindre Bollène ça roule tout seul m'avait dit Florian Cabaj . Sauf que notre GO qui pense à tout avait placé quelques surprises pour rompre la monotonie. Quand tu vois le pétard qui monte au ciel a l'entrée de Rasteau, tu te demandes comment tu vas te sortir du traquenard . . Et pis hop, une venelle pavée apparaît par magie sur la droite, une petite relance et revoilà dans le vignoble
Encore une surprise pour aller découvrir le magnifique village d'Aigueze. Là nous avions carrément un petit passage avec portage. Ce n'est pas mon exercice favori, mais il faut reconnaître que le petit détour valait le coup
Nous avons retrouvé un profil cabossé un peu plus tard, en plein cagnard, pour traverser les fameuses Gorges de l'Ardèche. Par contre là nous avons pu rouler sur un billard, une Gibonnerie grand luxe .
Et puis ensuite nous avons pris la direction des Cévennes, retrouvé les petites routes qui grattent. Les paysages changent, les pétards restent et il aura fallu s'employer pour grimper jusqu'à Genholac ou nous faisons étape ce soir. Nous sommes arrivés ric rac pour pouvoir encore profiter du seul restau ouvert ... Double bières et menu créole. Aujourd'hui c'était une étape "facile", mais pas de tout repos ... On va bien dormir
MARDI 7 JUIN
La fête continue de plus belle sur les Routes Blanches ... Le col du Pré de la Dame au petit jour était idéal pour mettre en route et rejoindre le Mas de la Barque, lieu du premier contrôle. Nous espérions pouvoir y prendre le petit déjeuner, mais l'auberge n'était pas encore où ouverte. Alors on s'est couvert et pris la fameuse piste en direction du Pont de Monvert. Pas si simple à vélo entre les gros cailloux et les bancs de sable, mais quel spectacle extraordinaire, un grand moment.
C'est donc a Pont de Monvert que nous avons mérité de prendre enfin un bon petit déjeuner. C'est là que nous avons aperçu Myrna . Puis en reprenant la route un peu plus tard nous avons fait connaissance avec Anaïs et Gunard, enchantés par cette immersion au cœur des Cévennes.
Servis sur un plateau, les dentelles de Lozère ont dévoilés deux superbes mamelons en plein cœur du panorama. Comme une promesse à dévorer des yeux, en rêvant à revenir caresser ces courbes parfaites avec les chaussures de randonnée.
Avec Eole faisant ses gammes et le soleil jouant aux intermittents, Méjean nous a livrer un spectacle automnal. Des conditions pour mettre en relief le caractère rustique du Causse , au propre comme au figuré.
La descente sur La Malene est aussi technique que vertigineuse. J'ai failli me faire embrocher par une bagnole qui montait à toute berzingue en coupant les virages. Je la sentais venir , j'étais collé à la paroi, mais purée quelle trouille ... Pour un peu j'aurais loupé le spectacle extraordinaire du Point Sublime, qui porte bien son nom.
La journée s'est terminée avec l'ascension du long col de Bonnecombe pour rejoindre le plateau de l'Aubrac. Encore une journée à 4000d+ ... Ce soir nous faisons étape à Nasbinal ou nous avons mérité le traditionnel aligot saucisse. Pat Couix est déjà dans les bras de Morphée, je ne vais pas tarder à le rejoindre
MERCREDI 8 JUIN
Tout avait bien commencé. Sur le chemin de Compostelle, le sens de l'accueil n'est pas un vain mot. Notre hôte s'est coupé en quatre pour faciliter la récupération. D'autres randonneurs étaient encore attendus dans la nuit. Au petit matin le ciel était dégagé et je me disais que la météo s'était sûrement gourée.
Nous avons débuté la journée au cœur des grandes prairies verdoyantes d'Aubrac, entre les parterres d'or , les burons perchés et les vaches bienheureuses. Il fallait en profiter pour faire quelques photos.
Et puis la pluie s'est invitée. Imperceptiblement d'abord, je me disais que ce n'était qu'un petit épisode a gérer. Et puis de plus en plus soutenu. J'avais fait l'impasse sur la grosse veste étanche et les surchaussures et j'ai regretté.
Mur en Barrez et son bistrot tombait bien pour se réchauffer un instant, en rêvant à l'éclaircie espérée pour l'après midi. Mais ce n'est pas une solution miracle, Anna me disait qu'elle ne voulait pas se poser de peur de se refroidir ... J'ai appliqué la recette pour le reste de la journée.
De pétards en pétards nous avons joué à saute vallée pour rejoindre la Jordane et attaquer le point d'orgue de la journée. Quelques rayons ont voulu profiter du créneau de midi pour tenter de percer le plafond. Mais l'averse a répliquée par de nouveaux assauts pendant la bataille du Puy Mary. Les alliés des Routes Blanches n'ont pas baissé pavillon, profitant de la brume pour passer en douce, et parfois même au Pas (celui de Peyrole) afin de basculer enfin vers la terre promise de Normandie. La route est encore longue, mais le plus dur est derrière nous.
Ceci dit les descentes dans ces conditions sont loin d'être une partie de plaisir. Longtemps réfractaire, j'ai béni le ciel d'être équipé en freins à disques. Nous avons tous vécus des moments compliqués aujourd'hui. Grelottant autant de froid que de faim ... J'ai tenté un arrêt boulangerie a Salers, c'est tout juste si je pouvais articuler deux phrases. Et pis de toute façon il n'y avait plus rien dans la boutique. Alors j'ai terminé sur la réserve, en piochant dans les restes de la sacoche bouffe.
Nous sommes arrivés à notre hébergement a Ussel. On a fait la fête au Kebab le plus proche. On espère que les fringues pourrons sécher pendant la nuit, et surtout que le soleil sera de retour demain.
JEUDI 9 JUIN
Au 6eme jour de la Traversée les réserves sont presque épuisées et la chasse à la bouffe occupe une grande partie de la journée. Entre deux gloutonneries on pédale un peu.
Ce matin le premier pointage était fixé à Magnat l'étrange, avec Pat Couix c'est là que nous avons retrouvé Valentina Viezzi . Tous les trois nous avions grave les crocs. Bizarre. Il a fallu mouliner encore un peu pour trouver notre bonheur a Felletin. La découverte du jour : le feuilleté aux pommes de terre, une tuerie. Sympa cette petite bourgade, sur la place du village nous avons poussé la porte du bistrot. Le taulier a du appuyer sur pause dans les années 70, le décor n'a pas bougé depuis. Siroter un thé dans une telle ambiance, ça change tout. En repartant sur les berges de la Creuse, un air d'accordéon s'est échappé d'une fenêtre. Tout était raccord ce matin. Sur le fil des Routes Blanches, le cœur de la France profonde bat encore,
Aujourd'hui encore nous avons suivi un parcours d'une extraordinaire richesse. Avec toujours cette précision du tracé pour aller chercher les sites remarquables et les petits commerces qui peuvent nous sauver la mise. Stéphane Gibon est bien le maestro de la trace , un orfèvre qui nous a pondu un petit bijou ... Voir les photos !!!
Ceci dit quand les commerces se donnent le mot pour fermer a l'heure de notre passage, les kilomètres paraissent parfois bien long avant de dégoter un joker genre Intermarché. Évidemment c'est moins glamour, mais ça fait le job.
Il faut se méfier des fins de parcours annoncés "faciles". On y trouve des bosses inconnues de Monsieur Garmin. Comme si nos vieux terroirs rentraient en résistance. Et quand ça devient réellement plat c'est le vent qui vient se mêler de nous ralentir.
J'ai eu le plaisir de faire un bon bout de chemin avec Valentina. Petite gamberge quand nous avons du admettre qu'il ne serait plus possible de rejoindre l'hôtel avant la fermeture du restau . Par bonheur nous sommes tombés sur un snack de camping face à un des nombreux étangs de la Brenne. Y a pire comme plan B.
261 km et 2800 f+, ce soir nous sommes à l'hôtel a Azay le Ferron. Bonne nuit les amis.
VENDREDI 10 JUIN
Après une (très) courte nuit aujourd'hui était une étape de transition, sans réelle difficulté. Hormis la fatigue accumulée et les petits bobos au niveau des points d'appui. Un profil favorable pour rester grouper et profiter des abris. Avec Valentina et Pat Couix nous avons formé un trio efficace tout au long de la journée.
D'abord pour s'extirper des interminables lignes droites de la Brenne afin de rejoindre le premier pointage de la journée. Loches, bonne pioche à l'heure du petit déjeuner, le jovial boulanger et la charmante cafetière se sont relayés pour nous mettre plein d'entrain de bon matin. Parce que les Routes Blanches ce sont aussi de belles rencontres. Avec les gens, avec les participants.
Aujourd'hui nous sommes tombés sur Olive un peu avant Chenonceau, beauté fatale avec son petit bout de chemin le long de la Loire. Au château de la Motte Sonzay nous avons fait connaissance avec Arthur et Marie.
Au passage à Parcé nous avons laissé Valentina a son gîte et Arthur au camping. Il nous restait encore presque 40 bornes pour rejoindre notre étape. Une fin de parcours très belle, et donc de nombreux arrêts photos. Évidemment nous étions plus qu'à la bourre en arrivant à Chemillé. D'une gentillesse extrême nos hôtes étaient a l'affût de notre arrivée avant de filer fêter leur cinquième anniversaire de mariage.
Ce soir mes paupières tombent toutes seules. Bonne nuit
SAMEDI 11 JUIN
Notre super airb@b de Chemeré aurait mérité qu'on y reste plus longtemps. Celui là sera un sérieux prétendant pour la Palme du meilleur hébergement de la semaine. Mais comme tous les jours c'est bien a 4h que la sonnerie du reveil retenti ...
Ce matin la brume était sur la campagne. Dans mes yeux aussi, un p'tit peu. Les gambettes n'étaient pas bien vaillantes non. Heureusement le parcours nous menait rapidement sur le paisible chemin de halage sur les berges de la Mayenne. J'ai rapidement perdu Patrice en raison du décalage de nos besoins naturels respectifs.
Après 3h de pédalage et en dépit d'un copieux petit déjeuner une urgence boulangerie s'imposait déjà. C'est a ce moment qu'est arrivé François Mouezy , en sens inverse. Une sacrée bonne surprise, j'ai vraiment apprécié ce petit papotage impromptu, avant que François ne poursuive a la rencontre de Valentina . Très bel état d'esprit, merci François.
Le soleil était en récupération également, 9h30 c'est pas une heure pour ce lever. Bien sûr c'est le weekend, mais quand même ... Je ne viens pas souvent en Mayenne, il aurait pu faire un effort.
Je traversais le mignon petit village de Challand quand quelques rayons timides ont daignés me réchauffer la couenne. Justement un banc était posé là, sûrement en attente de mon passage. Parfait pour l'opération débâchage du matin. Le temps de régler quelques échanges sms, dont celui important concernant l'hébergement du soir, et j'étais reparti. Je me sentais bien plus léger ... Trop léger ? Un coup d'œil dans une devanture pour vérifier le look, et bing ... Les cheveux dans vent, le casque était resté sur le banc. Heureusement je n'ai pas eu trop a faire pour réparer la bourde.
François m'avait dit "Tu vas voir la Mayenne c'est pas plat, jusqu'à Fougères y a des bosses". C'est pas faux, mais après Fougères y en avait encore plus .
A Fougères c'était jour de marché, et c'était donc un peu le foutoir. Après l'intégral tour du château tracé par Stéphane je me suis mis en quête d'une galette saucisse. Je me pointe donc au camion a l'entrée du marché, consulte la carte . Z'auriez du voir les yeux de la nana quand j'ai voulu commander une "galette saucisse complète". Ben oui, mais je suis pas d'ici moi. Bref, je m'installe sur un banc face au camion pour engloutir une portion de frites et ma galette complète (finalement). Mais en plusieurs bouchées, ça va de soi. Et je ramène la barquette vide et la nana .. elle me refait le coup des yeux dépités. Ben oui (bis), si tu mettais une poubelle devant ton camion je les bennerais moi même mes déchets. Bref, je l'écris tout doucement sinon Pat Couix risquerait de se vexer, le premier contact avec les bretons n'a pas été excellent.
Pour en revenir à nos histoires de vélo, le pointage suivant était fixé à la Pointe du Groin, site magnifique avec le Mont St Michel en toile de fond. Pour l'occasion j'avais rejoint Patrice après la délicate traversée d'Avranches. Les falaises de Champeaux nous ont offert une ultime vue sur le Mont avant de penser à rejoindre Coutances et sa belle cathédrale.
J'ai trouvé cette fin de parcours très difficile avec une succession incessante de talus particulièrement saignant. La pinte du soir était méritée.
Pour terminer la journée de la meilleure façon, en sortant du restau nous avons rencontré Valentina, ravie d'avoir parfaitement géré cette grosse étape. Peut être se reverra t on demain pour la dernière journée de cette épopée qui est passée trop vite.
Bonne nuit
DIMANCHE 12 JUIN
Bouquet final ...
Il nous restait 160 km a boucler aujourd'hui, une petite étape qui devait nous permettre de prendre le temps. Nous avions prévu de dormir une heure de plus et donc de ne partir qu'a 6h. Mais j'ai merdouillé en réglant le réveil. On s'en est rendu compte de la bourde quand on a vu que le ciel était encore sombre alors que nous allions partir. Alors on a temporisé en pianotant sur nos smartphones en attendant que le jour se lève, cela aurait été trop dommage de passer au château de Gratot de nuit.
C'est a cet endroit que nous ont rejoints Pascal Bachelard et son compagnon de route Régis. Nous sommes repartis ensemble en profitant de ce début de parcours facile. A Lessay c'est Vincent qui s'est collé au quatuor à destination de Porbail pour la pause petit déjeuner.
Là nous investissons la première boulangerie et Régis la fripouille nous a fait un sketch pas possible. Il voulait ses viennoiseries non emballées, pour les manger tout de suite (répété plusieurs fois, sur un ton lourdement instant) et la petite serveuse lui répondait que non, ce n'était pas possible, qu'il allait s'en mettre partout. On était mort de rire. Mais pas les clients qui faisait la queue dehors . Bref , on s'en sort finalement sans dégât et on pousse jusqu'au bistrot qui donne sur la mer. Plan trop bien. La dessus Valentina nous retrouve , que demander de mieux ?
Évidemment les premières bosses ont fait exploser la belle harmonie, chacun a pris son rythme pour rentrer du mieux possible.
Au passage à la plage de Sciotot je me disais qu'on était vraiment pas loin de chez Stéphane . C'est là que Pat Couix a eu l'idée farfelue de casser sa roue libre. La grosse tuile a 50 bornes de la fin ... Après quelques tergiversations et bidouillages infructueux la seule issue était de téléphoner à notre GO Trouvetout. Bingo, nous sommes allés à pied (3 km) jusqu'à chez Stéphane qui lui rappliquait en voiture depuis la plage d'arrivée. Dans le garage a Stéphane il y a tout pour réparer les vélos. Et même un peu plus .
Et nous sommes donc repartis, a l'assaut de la superbe route des Caps ... Très vite nous sommes arrivés sur l'originale traversée du château de Flamanville, circuit du dernier championnat du monde de cyclo-cross. Ensuite les taquets se sont enchaînés, plus redoutables les uns que les autres.
Le genre de truc qui ouvre l'appétit ... A Vasteville qui est en réalité un petit bourg (oui je sais, elle est facile) voilà qu'on tombe sur un distributeur de pizzas faites a la main (si si, c'est écrit dessus). L'automate n'est pas très futé parce qu'on ne peut commander qu'une pizza à la fois. Par contre le mec qui fait les pizzas à la main (on ne l'a pas vu, mais on suppose qu'il est tout seul parce que la guitoune n'est vraiment pas grande) est assez doué. Ses pizzas sont excellentes. Ce qui prouve encore une fois que l'humain est bien supérieur aux machines. Oui je sais, je m'égare.
Je cherchais un coin a pipi avant de repartir quand un monsieur d'un certain âge a traversé la route vers nous. On a bien cru qu'on allait se faire engueuler, mais non ... Monsieur Henry voulait simplement nous indiquer les toilettes municipales, un peu plus loin. La dessus il engage la discussion, d'où on vient, et qu'est ce qu'on fait, etc ... Monsieur Henry s'applique à faire travailler sa mémoire, même le Dimanche. Parce que Monsieur Henry a toujours travaillé le Dimanche, vu qu'il était agriculteur. Véridique, un moment délicieux ...
C'est pas fini ... La blague de Monsieur Henry : vous connaissez la moitié de tout ??? Allez, on réfléchit un peu. Ben c'est 3m. Parce qu'au lit, au boulot et même au vélo (etc...) le tout c'est de s'y mettre .
C'est pas tout ça mais on avait quand même une randonnée à terminer et on en a pris plein les yeux jusqu'au bout. Dans les gambettes aussi d'ailleurs.
Merci a Stéphane, son épouse, ses parents pour l'accueil génial au camping d'Urville. C'était super aussi de partager ces instants avec d'autres randonneurs, rencontrés au fil des jours pendant le périple.
J'avais emmené le livre de Sylvain Tesson dans ma sacoche, pensant faire un peu de (re) lecture, et comparer nos ressentis respectifs. Je n'ai pas beaucoup usé le bouquin , nos journées étaient trop intenses. Peut être dans le train. J'ai vérifié, il est tout petit (le bouquin) je pense qu'il doit avoir la taille réglementaire et que je ne serai pas embrouillé par le contrôleur (relire au besoin le premier épisode)
LUNDI 13 JUIN
Bien rentré à Kechtaholtz
Après l'émotion de l'arrivée sur la plage d'Urville nous avons rejoint notre dernier nid sur ces Routes Blanches, accueillis par Ivanna et René, un couple de retraités d'une extrême gentillesse, dans le plus pur esprit airb@b. Une première véritable nuit de sommeil depuis bien longtemps suivi d'un copieux petit déjeuner.
Ce matin la gare de Cherbourg était le lieu de rassemblement des baroudeurs ... Depuis le temps qu'on devait le rattraper c'est a la gare qu'on a retrouvé Alain . Il y avait aussi Roland, puis sont arrivés Anne Laure et Franck ... Nous avons fait un bout de chemin ensemble dans le TER en direction de St Lazare, avec nos vélos non démontés.
Puis il m'a fallu traverser Paris la jungle pour rejoindre la Gare de l'Est, avec ma housse sur le dos. Emballage réglementaire donc cette fois pour prendre un train allemand ... Mais vraiment pas mieux que la SNCF pour ce qui concerne les espaces de rangement.
Ceci dit le voyage c'est bien passé ... Pas de retard, pas d'amende, je n'ai même pas une petite anecdote a raconter ...
Ça tombe bien, j'ai encore un peu de sommeil a rattraper !!!!
MARDI 14 JUIN
C'est grave docteur ???
Retour dans la vie "normale" après l'énorme trip "Sur les Routes Blanches" . Et des sensations très bizarres.
Cette nuit comme d'habitude une présente envie de pipi m'a fait sortir du pays des songes. Et je ne savais plus où j'étais. Je me suis dit "c'est la fatigue, ça va revenir" ...
Je suis sorti de la chambre à tâtons. Sur ma droite il y avait une autre chambre. Là j'ai pensé qu'on devait être dans un gros gîte et qu'il ne fallait pas faire de bruit.
Et puis j'ai enfin trouvé la porte des toilettes. C'est quand j'ai allumé la lampe que j'ai compris que j'étais à la maison !!!
BILAN MATOS ...
Du point de vue matériel mon Specialized Aethos s'est montré un excellent compagnon de route. Confortable, pas compliqué et passe partout. Probablement que je suis également mieux posé dessus. J'avais pris le câble de recharge au cas ou mais il est resté au fond de la sacoche, le Di2 a encaissé les 1900 bornes et 27000d+ sans moufter, tout en souplesse. Et comme je l'avais mentionné après la journée de pluie les freins à disque apportent une grande sécurité et m'ont définitivement convaincus. Les Continental GP5000 en 28 ont été parfait, y compris sur les petits passages sur chemin. Pour l'occasion j'avais monté des pédales SPD et je n'avais pris qu'une seule paire de chaussures, relativement souple et permettant de marcher "normalement" (pratique pour les arrêtes boulangeries et autres)
Au niveau bagagerie j'avais mes sacoches habituelles, la classique Ortlieb derrière avec les fringues, la basique Cora devant pour la bouffe et une petite Apidura sur le cadre pour la câblerie et le chargeur. Une petite lampe Lidl pour les départs matinaux. Deux bidons de 800 ml.
Deux tenues complètes lavées le soir lorsque c'était possible, un maillot long qui a servi le soir, les jambières, manchettes, gant longs et buff qui ont servis tous les matins a partir du 3eme jour, un coupe vent et une veste imper légère … celle là était trop juste pour la journée sous la flotte.
Même si nous n'avons pas systématiquement roulés ensemble toutes les étapes étaient partagées avec Patrice Courrel (Pat Couix) et c'était jute parfait. Pour le coup Patrice m'a bien dépanné en me balançant ces gpx tous les soirs. Il va falloir que je me penche sérieusement sur le Garmin avant la prochaine aventure !!!
MERCI d'avoir pris le temps de lire tout ce baratin
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3 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 25-06-2022 à 00:21:54
celui là, je vais prendre le temps de le déguster ! Encore bravo Gilles.
Commentaire de philkikou posté le 26-02-2024 à 22:59:08
De la bonne lecture pour me mettre au parfum et trouver plein de bonnes infos ! Merci poucet les bons tuyaux ;-)
Commentaire de philkikou posté le 27-02-2024 à 18:40:54
En cours de préparation des "routes blanches" version 2024 agréable et utile de lire ton épopée, et vraiment impressionné par l'enchainement de ces étapes de malade, tant en kms que dénivelée !
Dommage, je ne pourrai pas rouler avec Valentina et les autres baroudeurs, mais de toute façon pas la capacité de faire et digérer de telles étapes !
"Stéphane Gibon est bien le maestro de la trace , un orfèvre qui nous a pondu un petit bijou" : j'ai pu tester et approuvé l'an dernier avec la Via Podiensis, ce sera surement le cas avec "routes blanches"
@Poucet : encore un peu de patience pour repartir pour de nouvelles zaventures comme In Vino Veritas cuvée 2024
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