Traditionnellement c’est le premier marathon de l’année. Je m’étais inscrite en me disant que ce serait une bonne préparation pour le Raid28 qui a lieu 2 semaines plus tard.
Et puis je ne voulais pas rester sur une mauvaise impression avec un marathon de la Rochelle où j’étais dans le dur à partir du 25ème km.
J’arrive sur place à 8h00. Chouette on peut se garer pas trop loin, un bénévole me guide pour m’indiquer de me garer sur le bas-côté de la route à 350m du stade. Sachant que le protocole sanitaire draconien n’autorise pas d’utiliser le gymnase pour se changer ce sera pas trop compliquer après l’arrivée.
Je récupère mon dossard. Numéro 43. Près de 300 athlètes sur le marathon et au total 870 en comptant le semi et le 10k.
Christian vient vers moi. Masque, casquette, lunettes embuées, je ne le reconnais pas immédiatement. On discute un bon moment. Il prépare la RAAM (Race Across America, 5000 km en vélo avec des barrières horaires à faire pâlir un maillot jaune).
Pascal, le capitaine de mon équipe Raid28 dans 15 jours nous rejoint. IL va faire son 86ème marathon. Il espère 4h30 ce qui est peu ou prou mon objectif.
8h50. On rejoint la ligne de départ, je croisera Olivier du groupe Courir en Eure-et-Loir et on échangera quelques mots.
Ca pique ! Un bon zéro ressenti avec le vent mais il ne pleut pas. Je garde mon coupe-vent. Je discuterai un moment avec Patfinisher qui à la pêche et Jean-Luc tonton trailer qui l’a pas du tout. Ils sont alignés sur le semi.
Top départ. Au bout de 3 km je me rends compte que je suis un peu rapide. 6 au km alors que je ne voulais pas dépassé 9.6…. On ne se refait pas
.
Devant moi j’ai un coureur, Franck déguisé en tortue Ninja et qui distribue des bonbons aux signaleurs.
Et puis un gars me double rapidement en marchant alors que je suis à 10 ou 10.1 Km/h. Je ne le reconnais pas de suite de dos, je le reconnaitrait 30 km plus loin alors qu’il est en discussion avec des connaissances communes. Alex, entre autres victoires, est champion de France 2021 en marche athlétique sur 24h. Il avait fait partie de ma première équipe Raid28 il y a plus de 10 ans.
Je passe la borne du 10 en 1h01’. Un poil trop rapide, néanmoins j’ai décidé de ne pas accélérer dans les descente pour me préserver.
Au 12ème PatFinisher me double, ensuite au 14ème vient Bart que je n’avais vu au départ.
Au 16ème, j’entends un « Mais elle est là! » un signaleur m’a reconnu avant que je ne le reconnaisse. Patrick dit Papy Turoom, fondateur du Raid28 que je connais depuis des années. Il est emmitouflé et on ne voit que ses yeux, je le salue en continuant à droite, ça monte un peu mais le soleil pointe le bout de son nez.
Au 18ème j’ai Tonton trailer qui me double. Il est content que ce soit bientôt l’arrivée.
Avant le 20ème j’ai St Ar qui vient à ma rencontre. C’est un local qui fait son entraînement. Il fait demi-tour et nous échangeons quelques mots. Il me trouve en forme. C’est vrai que je me sens bien, j’ai ralenti un peu l’allure et je passerai le 20ème en 2h05 et hop sur la seconde boucle qui va nous faire faire le tour des Vaux de Cernay d’abord par la route en fond de vallée jusqu’à Auffargis puis en montant sur le versant nord à droite retour à Cernay par le plateau.
Je ne m’arrête pas aux ravitos. Il n’y pas de solide. J’ai décidé de le faire en autonomie avec mon camelbak.
Au 22ème je vois Pascal devant moi qui, étant parti devant au départ a ralenti un peu l’allure et s’arrête aux ravitos. Je le rejoins et nous courons ensemble 2 km avant qu’il ne parte un peu devant mais je l’aurai toujours dans mon champ de vision.
Il commence à pleuvoir, je fais le pari que ça ne va pas durer et ça ne dure pas, la pluie cesse vers le 25ème que je franchirais en 2h37’. Arrivée à Auffargis, nous prenons un belle côte où je double ceux qui marche. Je cours toujours. Les petites sensations gênantes au mollet gauche au début de la seconde boucle se sont estompées et aucune crampe ne pointe le bout de son nez.
En haut de la côte, le vent 3/4 face est piquant. Une belle ligne droite avant de tourner à droite et d’emprunter une piste cyclable toute droite elle aussi. Le vent est amorti par les arbres. Je passe le 30ème en 3h11’, Pascal est toujours 50 à 100m devant, je ne vais pas me mettre dans le rouge pour le rattraper.
Borne 32. Il reste donc 10km. La pluie se remet à tomber et je sens que ça va durer, je mets mon coupe-vent qui va me protéger quelque peu bien que je sois déjà trempée.
Peu de temps après un joyeux pédiluve m’attend. Avec ce qu’il est tombé cette nuit la piste cyclable est inondée. Je mets le cerveau en mode Raid28 et je passe au milieu - ouh! elle est froide!! - tandis que d’autres coureurs essaient de contourner cette jolie flaque. Une autre nous attend un peu plus loin. Là je rattrape Pascal et nous allons maintenant courir ensemble jusqu’à la fin.
Au 33ème je trouve Alex en train de discuter avec Laurent L’Bagnard Kikou et Daniel. On échange quelques mots et nous repartons.
Alex nous redouble en courant rapidement. Au ravito Pascal s’arrête, je continue tranquillement et je vois Alex devant qui marche tranquillement. La dernière fois que je l’ai vu c’était aux 6 Jours de France il y a 5 ou 6 ans. Je décide de marcher avec lui, tant pis pour la moyenne, et on échange quelques nouvelles. Il se prépare à défendre son titre de champion de France en mars puis il va s’aligner sur la Mil’Kil 2022 avant de faire quelques ultras montagnards du style Tor des Géants en été.
Pascal nous rejoint au 34ème et nous repartons au petit trot.
Ensuite ce seront des bornes kilométriques dégressives. 6, puis 4 puis 2. Sur les derniers km la pluie s’intensifie, je suis gelée mais les jambes tournent. Je suis satisfaite de ne pas sentir monter de crampes même si les muscles commencent à être fatigués.
On descend puis c’est la remontée vers Cernay la Ville, les signaleurs nous guident et nous encouragent. Nous courons de front avec Pascal puis c’est la route du stade et après un dernier virage à gauche nous apercevons l’arche d’arrivée 300m plus loin.
Le bip des puces, le temps d’apercevoir sur l’écran que je suis 2nde M5F et nous allons vite dans le gymnase en suivant les barrières pour récuperer notre sac de collation, notre médaille faire un selfie bien mérité et nous dire à dans 2 semaines pour le Raid28.
C’est triste un gymnase quasiment vide à cause du covid. Je crois que ce sera la même chose à l’arrivée du Raid28 à Bures-Sur-Yvette. Adieu le repas d’arrivée, les parties de rigolade malgré la fatigue, et les échanges sur notre course avec les autres coureurs.
Je suis trempée jusqu’au os. J’ai un rechange dans le coffre de ma voiture que je rejoins rapidement et je me change en plein vent, heureusement la pluie à cesser.
Retour à la maison avec le chauffage à fond avant de plonger dans un bon bain chaud pour récupérer.
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