Récit de la course : Grand Raid des Cathares 2019, par yoyotito

L'auteur : yoyotito

La course : Grand Raid des Cathares

Date : 24/10/2019

Lieu : Carcassonne (Aude)

Affichage : 1510 vues

Distance : 170km

Objectif : Pas d'objectif

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Mon Premier 100 Miles sur les chemins des Cathares

La fin de préparation a été un peu compliquée. 2 semaines et demi avant l’événement me voilà devant le médecin pour tenter de soigner un beau rhume, verdict : et bien ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vu une aussi belle bronchite. Une semaine d’antibiotiques qui me ravagent les intestins, impossibilité de courir malgré quelques tentatives. La fin du traitement arrive et bizarrement je ne suis pas convaincu de ma pleine guérison. Je profite donc d’une osculation pour ma fille, et le verdict est sans appel, les antibiotiques sont encore nécessaires 8 jours …Mais cette fois je demande si possible pas d’antibio qui me prennent toutes mes forces. Et finalement sur la dernière semaine la forme est revenue peu à peu. Une chose est sure, je n’ai jamais fait autant de jus avant une course.

Point météo d’avant course, il s’avère qu’il est prévu un épisode méditerranéen du Mardi au Mercredi Matin, annonçant jusqu’à près de 250 mm de précipitations par endroits, et de fortes rafales. Je croise les doigts tout d’abord pour toutes les personnes habitant ces zones, et aussi pour ne pas revivre comme l’année dernière une annulation de dernière minute. La tempête passe et la course est maintenue. Mercredi je prends donc l’avion mercredi soir pour un stop d’une nuit à Toulouse. Le lendemain ça y est le grand jour est arrivé ! Pour le moment je ne ressens aucune pression Cool. Après une énième organisation de sacs, je me rends sur place, j’ai une énorme chance à trouver une place gratuite où me garer à 20 mètres de la salle. Je vais chercher mon dossard avec le matériel obligatoire. Je suis surpris de voir des visages familiers dès mon arrivée. Je profite également d’une petite attente pour échanger pendant quelques minutes avec Monsieur Guillon fraichement rentré de la Réunion. Il est d’un calme, d’une douceur et d’une gentillesse déconcertante. Ça y est c‘est mon tour, le contrôle du matériel est OK, à moi la récupération du sésame.


 Je reçois une polaire en cadeau et quelque goodies supplémentaires. Il est 14h30, cela me laisse 2h pour manger et pour me préparer avant que la navette vienne nous chercher pour nous emmener au départ. Je prends donc mon temps pour m’habiller, je sympathise avec 2 personnes qui se changent aussi dans la voiture de devant. 2 frères qui l’ont déjà fait en 2016, un qui n’a pas réussi à terminer et l’autre à fini à la dernière place. Ils sont forts sympathiques et aiment bien la déconne, ils m’animeront l’attente de la navette. Et je les reverrais … Après avoir donné mes 2 sacs d’allègements dans lesquels j’ai prévu pas mal de changes je prends la navette qui nous amène vers le départ au lac de Cavayère. Durant le briefing 2 choses à retenir : on nous annonce qu’il n’y aura pas de pluie et que la montée tout en haut de Bugarach est annulée sous demande du préfet. Pas grave !!! 183 participants sont prêts à en découdre, je me positionne quelques minutes avant le départ en arrière de peloton. Mon objectif est de bien évidement de terminer. J’ai fait un plan de marche de 41h30 sachant qu’on à au maximum 46h pour finir. Mon plan répertorie les BH et les allures cibles entre les différents ravitaillements. Je vais tenter de m’y tenir tout en essayant de na pas me mettre dans le rouge dès le départ.

 

 La longue chanson de départ est lancée et PAN 18h le coup de pétard se fait entendre. Quelques personnes sont venues nous encourager ça sera d’ailleurs les seuls supporters que je croiserai. La première portion est 13 km pour 650 de D+, ainsi après 1 kilomètre de plat nous attaquons une montée. J’avais décidé de ne pas sortir les bâtons pour cette montée le temps de chauffer la machine, mais vu que j’ai privilégié le confort des chaussures plutôt que les crampons, je glisse un peu. Pour ne pas perdre de l’énergie inutilement au bout de 5 kilomètres je décide de sortir les bâtons. La montée se fait sous un semi-coucher de soleil, c’est agréable.

 

Tout commence bien. Ça discute pas mal pour le moment, et il vaut mieux en profiter car avec aussi peu de participants on va vite se retrouver seul. Je fais tranquillement les 13 kilomètres en 2h de temps, ça me donne 1 heure d’avance sur la BH. Je m’arrête 1 minute pour recharger en eau et ne perds pas de temps. Mon prochain objectif se situe à 29 kilomètres à la première base de vie du château d’Arques, au 42ième kilomètres. Avec cette portion nous commençons à rentrer dans le vif du sujet on grimpe pas mal, mais sans gros à-coups. Des échelles nous font passer par-dessus les clôtures, puisque nous empruntons des pâturages. Petit point négatif il s’est mis à bien pleuvoir avec du vent et pas qu’un peu, c’est légèrement moins drôle. Cependant ça n’altère en rien mon moral, je me sens vraiment bien, j’en suis même un peu surpris. Rigolant J’arrive à la base de vie en 7h15 de course, il est donc 1h15 du matin. J’ai pour le moment 2h15 d’avance sur les B.H, je prends 20 minutes pour manger quelques tucs, fromage, jambon et pour me changer le haut et chaussettes. Mon short est presque sec je ne vois donc pas l’utilité de changer mon short, cela s‘avèrera une erreur par la suite. Les feux sont au vert, on repart pour la plus grande section du parcours, 32 kilomètres avec un ravitaillement au bout de 9km, 1520 de D+ à faire en 8h30 pour ne pas perdre de temps sur les BH. Je sais que cette partie s’annonce longue et fatigante car c’est la deuxième partie de la nuit source d’envie de dormir. A ce titre j’avais prévu de ne pas dormir la 1ère nuit et tenter d’essayer de dormir lors de la seconde à base de 15 min lors des ravitaillements.

Je commence cette portion en me rendant vite compte que j’ai fait une erreur de ne pas changer mon short, je sens que cela commence à bien m’irriter là où ça ne doit surtout pas le faire ; l’aine et les bijoux de famille. Malheureusement et en plus j’ai laissé mes tubes pour m’hydrater dans les sacs à la base de vie. Par chance au bout d’une heure mes potes, les 2 frères me doublent, et me laissent un petit tube de vaseline que je m’empresse de mettre, ouf ça soulage…je tente de garder leur rythme pour faire un bout de chemin avec eux, mais ils vont légèrement plus vite en descente que moi, je les laisse donc filer. La route est longue, je garde mon rythme d’économie. La course suit son court, je ne rencontre pas grand monde, mon MP3 m’aide à tenir une cadence active, la fin de nuit approche. Le crépuscule voit le jour lors de la montée vers le château de Peyrepertuse, montée que je trouve interminable et un peu compliquée. Là je sens que je commence à être moins bien, c’est mon réel premier coup de mou. Mon rythme s’est ralenti mais je continue sans m’arrêter. Je prends le temps aussi de prendre des photos d’un joli levé de soleil.

 

 

Château de Peyrepertuse

 

 

Que ça fait du bien !!! je boucle cette portion en presque 7h, ce qui commence à me donner une avance confortable de 3h40 sur les BH. J’en suis satisfait. Sur ce ravitaillement je retrouve les fréros, je suis content jusqu’au moment ou je comprends que l’un décide d’arrêter, celui qui l’avait fini. Je tente de le raisonner mais il me dit qu’il ne se sent pas de finir car il sait ce qui reste à arriver. Ses paroles ne mettent pas du tout en confiance. Je lui donne rendez-vous sur la ligne d’arrivée pour une bière. La portion suivante de 13 kilomètres s’annonce des plus simple, ça descend beaucoup plus que cela ne monte.

 

 Je prends le temps à lire tous les messages d’encouragements que je reçois, certains me font bien rire et me donnent la pêche Je n’oublie de me « vaseliner » il ne m’en reste d’ailleurs plus beaucoup, et je ressens encore une gêne. Je doute de pouvoir aller jusqu’à la prochaine base de vie dans 10h en n’hydratant pas de façon répétée.  J’intercepte par 2 fois des collègues de galère qui se trompent de route en faisant un tout droit. Il commence à faire vraiment beau, le temps est agréable. Je sens que je suis moins bien en descente et sur le plat, je cours moins et avance moins vite en marchant, je me fais quelque peu doubler mais rien de très grave. Le ravitaillement arrive en 2h40 de temps avec une belle photo. Je vais voir le médecin et lui demande si elle n’a pas de la crème pour frottement, et elle me répond que si. Elle me donne un énorme tube et me dit que je peux le garder. Je lui fais une énorme bise et lui annonce qu’elle vient de sauver ma fin de la course. Sur ce ravitaillement je n’ai vraiment pas faim. Rien ne me donne envie, ni la soupe, ni de fruits, ni de tucs et autres choses salées ; pas non plus envie de choses sucrées. Je me contente de remplir ma gourde avec mon eau plate plus boisson iso et pour l’autre, moitié eau moitié St Yorre. Je remercie les bénévoles et m’engage sur la plus grosse difficulté de ce parcours.

En quittant le ravitaillement je me fais la réflexion que j’ai fait la moitié des kilomètres à parcourir. A chaque trail que je fais, cette réflexion me vient à l’esprit, de je suis plus proche de la fin que du départ ; ça me motive Sourire. Je repars en sachant qu’il me reste 4 belles montées pour finir le parcours. Et cette partie est la plus coton !!!  au programme 18 km dont une très belle montée (la plus longue) vers le Pech de Bugarach avec 880 mètres de D+ mais ce qui me fait le plus peur c’est la descente qui apparait sur le plan comme vraiment à pic. Je vois au loin le rocher surplombant la vallée.

 

Je pars confiant, je prévois vraiment d’y aller doucement. Le début de la monté se fait sur une pente douce dans les bois, puis la pente commence légèrement à s’intensifier. Je n’oublie pas de remettre une bonne tartine de crème sur l’aine, les cuisses… J’avais décidé de ne pas utiliser les bâtons car je commençais par avoir vraiment mal aux bras, presque même plus mal que les cuisses. Cependant après 1h30 de montée et en sortant a couvert des bois, je reprends les bâtons pour m’aider à finir cette ascension. Le terrain est moins souple, il y a beaucoup plus de pierres, je vous au loin les autres participants beaucoup plus haut. 

 

Je grimace mais serre les dents. Même si mon allure est faible et que je me fais doubler par quelques personnes mon mental est toujours là et me fait avancer. Je prends le temps pour prendre quelques photos de la vue, c’est très beau et en plus la fin est proche.


 

 

Ça y est, la montée est terminée !!!  A peine le temps de profiter que je m’engage sur la descente ! et quelle descente abrupte !!! Mon plus mauvais moment de toute la course. La terre est légèrement humide et je glisse. Le chemin est étroit et ce qui n’arrange pas les choses c’est qu’il y a des petits troncs d’arbres fraichement coupés en plein milieu. J’avais effectivement bien raison de me méfier de cette descente, encore plus difficile que la montée. Après une bonne demi-heure de galère le terrain redevient un peu plus praticable et je peux allonger la foulée. Le pire et maintenant derrière moi. Après avoir déroulé dans la descente, une seconde montée m’attend avant que je puisse arriver vers le poste de ravitaillement de Sougraigne. Difficulté passée, je trottine doucement en descente et j’arrive dans le bourg.

 

Lorsque je passe la porte je me fais chaleureusement applaudir. Ce fut le cas sur chaque ravitaillement et à n’importe quelle heure, un grand merci et chapeau à vous les bénévoles pour vos encouragements et pour vos attentions à nous servir et à répondre à nos demandes parfois même sans que nous ayons demandé quoique ce soit. Je boucle donc cette portion en 5h40 soit 20 minutes de moins du rythme le plus lent demandé par la barrière horaire. Je n’ai toujours pas faim, il ne faut pas que cela devienne une habitude, je me force cependant à prendre quelques bouts de céréales au chocolat. La section suivante affiche 12 km à faire en 2 h soit du 6km/h. Lorsque j’avais étudié le parcours j’avais été surpris de ce rythme, surtout qu’il faut encore monter de + de 500 mètres. Cela me vaut d’ailleurs une discussion avec une bénévole qui m’affirme qu’il n’y pas plus de 150 de D+ jusqu’au prochain ravitaillement. Désolé madame mais moi sur ce coup-là je ne crois que mon plan Langue tirée. Je remercie les bénévoles et en avant. La montée est présente mais rien de très difficile et cela tout du long. Je tente de garder un rythme soutenu même si je sais que je vais perdre du temps sur la Barrière horaire. Je commence à jouer au chat et à la souris avec des personnes, ils me doublent en montées je les double en descente, on en rigole ensemble. La fin de la montée arrive et en descente j’arrive même à retrouver une allure de 8km/h. les cuisses et jambes sont encore bien présentes, c’est rassurant. La base de vie du château d’Arques est toute proche, je profite du coucher du soleil pour une photo

 

et pour faire un petit appel vidéo à mes 2 princesses et ma reine restées à la maison. Tout le monde va bien, je reçois des bisous d’encouragements pour courir dans la montagne avec les loups Clin d'œil et surtout affronter cette 2ième nuit. Je sais d’avance que je ne vais pas en rire. Cette portion est faite en 2h30 de temps. Je perds donc 30 minutes. Sur la base je prends 30 minutes à manger des pates chinoises (super choix) et à me changer intégralement. Ne pas oublier de prendre la crème hydratante car le tube donné 8 h plus tôt par le médecin est presque vide. OUI OUI j’en ai mis des tartines Criant mais je ne me sens plus gêné du tout. Je repars de la base à 20 h pétantes soit 26 heures de course. Je fais les comptes et j’ai tout juste 3h d’avance sur les barrières horaires, et la chose qui me rassure c’est que pour la fin du parcours le rythme minimum est considérablement diminué. Je commence à être bien confiant mais je ne m’emballe pas, un trail c’est terminé seulement lorsque tu passes la ligne d’arrivée.

Cette fin de parcours se fera avec ceux qui participent au raid des bogomiles (100 km). Il me reste 50 kilomètres à sillonner en 18h mais je commence à me sentir un peu fatigué, non une fatigue physique liée à des crampes ou des courbatures mais tout simplement une envie de dormir. Je sais qu’il va falloir que je gère au mieux cette envie. Mon Objectif est de faire les 13,5 kilomètres et dormir au prochain ravitaillement. Je commence même à somnoler en marchant, mes pas suivent la lumière blanche de ma frontale, je ne réfléchis plus à rien. J’entends une voiture arrivée sur les chemins, ça fait d’’ailleurs bizarre. On m’indique qu’ils cherchent des personnes égarées qui ont appelé le PC course…Heu non ce n’est pas moi et fort heureusement !!! Parfois je pense voir des personnes mais ce n’est que le fruit de mon imagination, ce n’est que la lumière et les arbres. Ces petites hallucinations me montrent bien que je suis déjà bien avancé dans la fatigue. Il faut que je dorme mais pas maintenant. A un moment pensant qu’il est minuit je me fais une fausse joie ; sauf qu’il n’est que 22 heures. Mince je n’en suis qu’au début de ma nuit. J’arrive au ravitaillement, je ne veux qu’aller me coucher. Je préviens de me réveiller dans 30 minutes au cas ou je ne me réveille pas seul. Je m’allonge, et tente de dormir…impossible, trop de bruit. Je ne trouve pas le sommeil, je ne comprends pas. Au bout de 15 minutes je décide de me lever, de manger et de repartir pour le prochain ravitaillement à 9km, là où je retenterai de dormir.

Je parcours cette portion en 3h, je me suis allongé 2 fois sur les chemins pour faire des micros siestes de 5 minutes. Il fait beaucoup plus froid que la veille. J’avance d’un œil et ferme l’autre pour dormir. Je commence par avoir très mal aux cuisses, je n’avance plus en descente ni sur le plat…J’ai un grand moment de doute, je ne me sens plus capable de terminer. Je remonte mes cuissards pour compresser le haut de mes cuisses et la douleur comme par magie s’en va… OUF. Sur cette portion je crois que je rencontre tout au plus 2 personnes. J’ai l’impression d’être seul au milieu de nulle part. J’arrive au ravitaillement de Greffeil à 3 H, je tente encore de dormir sans succès. J’ai faim donc je prends le temps de manger, j’y reste 30 min. J’ai encore une marge confortable de 4 heures sur les barrières horaires et il me reste 27 kilomètres. Mon prochain objectif est d’arriver 7 kilomètres plus loin. Sur cette petite portion où je n’ai que très peu de souvenir il y a 430 mètres de D+, je me rappelle uniquement que j’ai tenté encore 2 siestes sauvages dans des coins abrités. Il est 5h30 et me voici à l’avant dernier ravitaillement. Je me fais la réflexion que la nuit est presque derrière moi, et je ne me sens même plus fatigué. Incroyable. Je ne traine pas à ce ravitaillement car d’une part je me sens bien et d’autre part à chaque ravitaillement précédent, le retour aux températures de dehors sont difficiles.

Aller en-avant pour l’avant dernière section de 12 kilomètres et le dernier dénivelé. Le soleil se lève et comme la veille cela me met un coup de très bien. J’enjambe des marres immenses faisant bien attention à ne pas tomber dedans. Même si ces kilomètres ne sont pas simples, j’avance bien jusqu’à ce que je sente une vilaine douleur dans le tendon d’Achille gauche. Je ne comprends pas…je ralentis mais ça me fait bien mal. Je boite, il ne me reste que 5 kilomètres pour atteindre le prochain et dernier ravitaillement. Tant bien que mal j’y arrive. 12 Km parcourus en 3h30, une vraie allure de tortue. Je me pose et échange avec des personnes. Certaines me disent de ne pas continuer au cas où je me casse le tendon. Mais comment vous dire les amis, je ne vais pas m’avouer vaincu à 9km de l’arrivée !!! Je vais les faire, doucement et même très doucement , j’ai le temps. Je prends un aspirine un café et aller on va finir ce Grand Raid des Cathares. Faire ces derniers kilomètres même si je suis blessé me permettent de profiter pleinement. Je me remémore toutes ces heures et sorties d’entrainements. Cela a été difficile mais c’était pour la bonne cause. Cette course considérée comme maudite ne le sera plus. Il y a 2 ans mon frère n’avait pas pu faire les bogomiles, l’année dernière nous n’avions pas pu faire ensemble les bogomiles. Je m’étais inscrit au GRC cette année, la plus grande course pour en finir avec cette malédiction. Ma grand-mère partie jour pour jour il y a 2 ans, était constamment présente avec moi durant cette épreuve. Pour moi elle a toujours été un modèle pour se battre et avancer sans jamais montrer sa douleur. Je lui dédicace cette course. Je vois la cité au loin, la fin est proche.

 

 J’avance un peu plus vite, la douleur s’estompe. Le dernier kilomètre approche, je rentre dans la cité pour en faire un petit tour à l’intérieur au milieu de touristes.

 

Certains m’applaudissent. J’ai la larme à l’œil. Une dernière surprise se positionne proche de la ligne d’arrivée, un de mes supers potes et sa petite famille !!! J’ai trop de chance, ils sont venus m’applaudir sur les derniers mètres, merci à eux d’être venus pour partager cette joie. Je me force à courir, heu …trottiner sur ces derniers mètres et je passe la ligne d’arrivé en 42h02 ! ça y est je suis Finisher !!! 118ième sur 139 arrivants et 44 abandons. Je me fais interviewer par le speaker. Je réponds avec plaisir a ses questions. Je me fais remettre une médaille et une bière.

Direction un petit restaurant dans la cité non pas pour manger car je n’ai pas du tout faim, mais pour prendre avec grand plaisir une bonne et belle 50 cl de bière !!! Après une heure de bavardage, direction la salle du dôme ou je retrouve sur le chemin mon pote, l’un des 2 frères. Il me félicite et m’apprend que son frère a terminé 1h avant moi. Il me demande si je suis là pour le repas de clôture, et malheureusement je lui réponds par la négative. Je pars récupérer mes sacs d’allègements, prends une douche et je suis opérationnel. Je n’ai toujours pas envie de dormir. En attendant mes amis, je vois un camion cryothérapie, je décide de m’essayer. 3 min à -120 et bien je peux vous dire que ça requinque ! ce n’est pas une sensation de froid humide mais j’ai bien grelotté. Il est heure de prendre la voiture, ouf je ne conduis pas et je m’endors en 5 minutes…

Pour conclure, ce trail est formidable. Certes ce n’est pas de la haute montagne, et cela tombe bien je n’étais pas venu en chercher. Des bonnes montées, du roulant ; des singles, des pâtures, des routes forestières, légèrement de la route, un mix que j’ai fortement apprécié. C’est un trail comme je les aime, très intimiste par le nombre d’inscrits, j’affectionne tout particulièrement cela. Une mention plus que spéciale aux bénévoles chaleureux qui vous font oublier la quasi inexistence de supporters. Je ne peux que vous conseiller à vous y rendre. Je reviendrai peut-être pour le repas de fin qui selon les dires vaut vraiment le détour.

Et que c’est bon de terminer son premier 100 Miles !!!

5 commentaires

Commentaire de coach Jack posté le 31-10-2019 à 16:00:11

Bravo à toi !
Finalement, ce n'est pas si compliqué que ça un 100 miles ... A quand le prochain ?

Commentaire de yoyotito posté le 31-10-2019 à 20:53:14

Merci beaucoup! effectivement pas si compliqué que ça, il faut juste un peu de motivation :). Le prochain, sera en 2020 mais je n'ai rien de très précis pour le moment.

Commentaire de LOLO32 posté le 04-11-2019 à 17:44:19

Bravo a toi,
Je l'ai fais moi aussi mais ma montre a buggé, combien as-tu sur la tienne Km et D+.
A+

MERCI

Commentaire de yoyotito posté le 05-11-2019 à 07:44:32

J’ai 170 km au compteur pour un peu moins de 7000 de D+
Merci à toi

Commentaire de Shoto posté le 19-04-2022 à 21:36:25

Sympa ton récit Yoyotito.Bravo à toi pour ta belle gestion de course et ton mental. Ta douleur au tendon d'Achille ne t'a pas handicapé les semaines suivantes ? Tu m'as donné envie de tenter une des courses de ces beaux trails cathares
Merci !

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