L'auteur : tidgi
La course : Trail Verbier St-Bernard - X-Traversée - 73 km
Date : 7/7/2018
Lieu : Verbier (Suisse)
Affichage : 3500 vues
Distance : 76km
Objectif : Pas d'objectif
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Après 3 X Alpine de (2013 à 2015), même si les formats ont été différents, le retour en Suisse se fait cette année pour l’X Traversée, 76km et 4500m de D+
Une première sur cette distance plus courte, mais avec une modification de parcours qui fait que ce n’est plus seulement la « fin de parcours » de l’X Alpine.
Beaucoup de souvenirs et d’émotions sur cette X Alpine, de par sa difficulté, des paysages, et des conditions de course certaines années.
L’objectif étant l’UT4M fin Août, c’est donc le bon moyen de faire du D+ en montagne… et en altitude. Cette dernière option n’étant pas facile à planifier.
Nous sommes 4 du Lyon Ultra Run à se retrouver à Verbier : Franck, Romain, Arthur et moi.
Avant de partir, la traditionnelle glace chantilly d'avant course :
Je covoiture un ami, Ludo, qui fait l’X Alpine pour la première fois, et nous nous installons pour poser la tente sur le parking en haut de la ville.
Après le petit repas, une petite visite des lieux de l'arrivée :
Je fais l’erreur de penser que la nuit sera tempérée (comme en 2015) et oublie de prendre mon duvet. Résultat : j’ai passé une partie de la nuit à grelotter quand je commençais à m’endormir, et de fait le corps se refroidissait. Sans compter le bruit fait par ceux faisant l’X Alpine et partant à 1h ou à 4h.
Bref, une nuit peu réparatrice mais ce n’est pas celle-ci la plus importante.
Avec Arthur, nous retrouvons Cécile (Barbie) lors de l’attente du bus pour la Fouly. On profite des premiers rayons de soleil sur les sommets, dont le Catogne... et tout çà depuis le car !
A la Fouly, Romain, Franck et sa famille nous rejoignent.
Après un lâcher de ballons (biodégradables dixit le speaker), les coureurs sont lancés sur les chemins.
A la différence de l’X Alpine, nous ne montons pas directement au-dessus de la Fouly, mais une longue portion bitumeuse permet d’étirer le peloton. Et de s’échauffer… Parti en milieu de peloton avec Romain, qui a déjà des fourmis dans les jambes pour partir devant, j’accélère un peu le rythme afin que la pente s’élève sérieusement.
La première montée nous mène aux lacs Fenêtre. Seront-ils aussi enneigés qu’en 2013, au vu des précipitations du printemps ?
Je trouve que le rythme est plus rapide que sur l’X Alpine, normal me direz-vous, la distance est plus courte. Oui mais la pente est la même… Je me laisse entrainer par ce rythme, pour une fois que je vais plus vite que les 3 premières fois (n’ayant pas les km de l’X Alpine dans les pattes).
Je sens néanmoins que l’altitude commence à peser sur mon organisme, étant sensible passé 2000m (léger mal de tête).
Les lacs Fenêtre se découvrent enfin, moins enneigés qu’espéré.
Encore un petit coup de cul et le col Fenëtre est atteint en 1h50 de course (373°).
Après une légère glissade dans un névé,
à nouveau un petit coup de cul et arrive le …
Col du Grand Saint Bernard, en 2h20 de course (463°).
Bizarre que je perde autant de places en 30’, je n’ai pas eu l’impression de m’être autant fait dépassé (comme dans la montée du col de Mille… mais on en reparlera plus loin).
La Team Berthillot est là, pour supporter leur champion Franck. Je les verrai régulièrement et çà fera bien plaisir.
La vue sur le lac est magnifique.
La partie la plus roulante du parcours est la descente sur Bourg Saint Pierre. Lors des éditions de l’X Alpine, c’est ce qui me permettait de revenir un peu dans la course.
Tiens, les vaches qui m'avaient fait flipper il y a 3 ans, en pleine nuit et sur la descente aussi vers Bourg Saint Pierre.
Et le barrage :
Arrive…
Bourg Saint Pierre, en 4h de course (484°)
L’ambiance n’est pas du tout la même que sur l’X Alpine. Nous sommes loin de l’intimité des quelques coureurs mangeant tranquillement leurs pâtes.
De fait, je n’ai pas envie d’y rester et me restaure au plus juste. Au bout d’une dizaine de minutes, me voilà reparti. Je ne prends pas le temps d’une bonne pause.
Franck me suit de peu car il arrive juste après moi
La montée du col de Mille va être le gros point dur de la course pour moi.
Rien pourtant ne prédestinait à ce que ce soit compliqué ici. Je connais cette partie de la course : par 3 fois j’ai crapahuté sur cette montée… par tous les temps, le soir, en pleine nuit. Elle est juste un peu longue, mais pas dure.
Et pourtant…
Dès le début, je sens que je n’ai pas de jus. J’ai froid alors qu’il fait une chaleur à crever. Ça commence à me dépasser de tous les côtés. J’essaye bien de relancer un peu mais la vitesse stagne.
Conséquence d’avoir à peine mangé à Bourg : je cherche de l’énergie. Cette dernière aura aussi été laissée sur la première montée, et puis, avec l’altitude…
Je n'oublie pas néanmoins de shooter quelques paysages, comme ici Bourg Saint Pierre vu d'en haut
Franck et sa team me rejoignent sur un replat. Caro me propose un peu de taboulé, mais çà ne passe pas. Eux vont pique-niquer ici pendant que Franck est déjà reparti. Je ne le reverrai pas.
La montée va se passer en ayant bien en tête l’adage « ne crains pas d’être lent, crains juste d’être à l’arrêt ».
Au moins, j’admire cette partie de jour, magnifique ! Avec la cabane de Mille au loin, mais qui ne sera pas atteinte tout de suite.
Col de Mille, en 7h20 de course (580°)
J’ai vraiment besoin de me poser. ¼ h minimum. Il faut se recharger car la route est longue.
Je laisse tomber la boisson énergétique pour un mélange coca-eau. Le cerveau appréciera mieux. Essayer de manger mais il n’y a pas grand-chose…
Arthur (JF) arrive alors. Nous repartons ensemble pour faire cause commune.
… Et découvrir à présent cette nouvelle partie, véritable changement dans le parcours habituel de l’X Traversée, qui ne se résume plus à « la fin de l’X Alpine ». Et d’abord pour commencer, ne plus descendre directement à Lourtier.
Avant de descendre, un joli point de vue sur Verbier depuis Mille
Cabane Brunet, en 9h20 de course (608°)
Nous retrouvons la team Berthillot qui a bien voulu nous attendre, Franck étant déjà passé depuis un moment. Un peu de chaud au ravito, çà fait du bien. L’estomac a retrouvé des couleurs et le bonhomme aussi.
Massage pour Arthur par la kiné en chef, et c’est reparti au sein du nouveau parcours.
Pas mal de D+ au programme en passant de 2100 à 2600 2 fois.
Une fois passé le col des Avouillons, la montée ressemblant étrangement à celle des lacs Fenêtre,…
… se découvre à nous un paysage minéral à souhait ! Impressionnant ! Le site de Panossière !
Après une descente sèche, le passage de la passerelle (en 2’ chrono) devient le point fort du parcours.
Puis arrive ce qui ressemble fort à la montée de la cabane d’Orny, celle de Panossière atteinte après une bonne grimpette.
Nous longeons un grand glacier, grandiose !
Panossière, en 12h05 de course (571°)
Le soleil bien caché par le manteau nuageux, la fin de journée annonce des températures fraiches.
Du coup, on se met au chaud au sein du refuge où une bonne centaine de résidents prend son repas. Plutôt bruyant. Passage en mode nuit pour le duo avant de retrouver la fraicheur à 2600m.
Une fois dehors, 1600m de D- nous attendent. C’est loooong.
Avec un coucher de soleil à mi-pente…
Une fois en bas, la nuit est tombée à présent.
Un peu de bitume et voilà…
Lourtier, en 14h30 de course (576°)
Dernière rencontre avec la team Berthillot, remplissage de l’estomac, et il faut attaquer le dernier morceau : la montée de la Chaux !
Ce mur de 1200m de D+ sur quelques km surprend sur le papier et peut faire peur la 1° fois. Pour ma part, étant au 4° passage, j’aime bien cette portion car elle est régulière et on peut mesurer sa vitesse ascensionnelle…
Je prends les devants pour embarquer l’ami Arthur. Les jambes répondent bien. Une pause à mi-pente pour Jeff et la Chaux se dévoile au loin.
Il faut entre autres passer un ruisseau, et c’est là que je choisi de glisser sur une pierre… me retrouver ainsi à l’eau pour la 1° fois ! Heureusement, j’ai le réflexe de rattraper un bâton qui se barrait dans l’eau, et me tourner sur le côté pour éviter d’être intégralement trempé (merci pour le tél, qui n’était pas protégé…). J’ai eu chaud ! Ou plutôt, là, j’ai un peu froid… à 1h du mat’… à 2200m d’altitude !
L’arrêt à la Chaux va me permettre de changer de chaussettes, trempées.
La Chaux, en 17h30 de course (533°)
Des matelas par terre tentent bien Jeff.
Bon, en attendant de me réchauffer les pieds et le côté gauche humide, me voilà à imiter mon binôme !
Nous resterons là une bonne grosse demi-heure ou plus. C’est bien la première fois que je me mets à profiter des couchages à disposition. Mais je ne m’endormirai pas pour autant.
Il faut y aller pour cette dernière descente.
Bien habillé au départ car il fait très frais, et en plus nous nous sommes bien refroidit au ravito...
...nous sommes obligés de nous alléger à mi-pente.
Cette descente passe plutôt vite, et si nous pouvions faire un compte rond…
Alors, nous voilà à …
Verbier, en quasi 20h de course (562°)
Après une bonne douche (avec encore de l’eau chaude) puis une bonne séance de massage bien virile (!), un frugal repas précèdera une petite sieste bien méritée.
Avec ce nouveau parcours, la X Traversée ne se contente plus d’être la fin de parcours de l’X Alpine, sur sa partie la plus roulante.
Cette nouvelle portion est magnifique et exigeante à la fois, digne de sa grande sœur. La preuve avec un 1600m de D-, dépassant les 1400m de la descente sur Lourtier avec l’X Alpine. Ce format devient lui aussi monstreux et pourrait en surprendre plus d'un, habitué de l'ancienne version.
Pour ma part, ne souhaitant plus faire l’X Alpine car trop technique pour moi, je pensais me rattraper sur l’X Traversée, imaginant encore ce parcours « roulant » qui me convient mieux.
Bref, je me croyais en terrain conquis.
Ce qui a entrainé mon départ trop rapide dans la première montée, l’effet de l’altitude faisant le reste pour me retrouver presque à l’arrêt dans la 2° montée, celle du col de Mille.
Romain loin devant dès le début, puis Franck me rattrapant dans cette dernière montée. Le fait que Jeff (Arthur) m’ait repris au col de Mille, nous a permis de faire cause commune pour le reste de l’aventure.
Souhaitant oublier pour ma part tout objectif de chrono, j’ai pu ainsi apprécier les nouveautés du parcours et ayant retrouvé des couleurs par la suite, gérer sans arriver entamé à Verbier.
Pour preuve, 2 jours après, je pouvais recourir. Et pas de séquelles particulières.
Mais cette histoire a surtout manqué de globules rouges. Ce n’est pas en montant plusieurs fois le Mont Thou, que l’on va pouvoir être à l’aise en montagne. Des cuissots soi-disant affutés ne suffisent pas…
Un grand merci à la Team Berthillot de nous avoir attendu, et à mon compère Arthur pour avoir partagé cette belle balade.
Un grand bravo à Romain et Franck qui ont bien dompté ces magnifiques paysages helvètes.
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6 commentaires
Commentaire de boby69 posté le 22-07-2018 à 22:06:08
On était au col de Fenêtre, St Bernard et B St Pierre( 4h03-4h15) ensemble , après , j'ai mis les voiles.
Effectivement ,le X fait toute la différence , sur ce parcours exigeant.
Commentaire de tidgi posté le 23-07-2018 à 18:19:39
Et à BSP, j'ai eu comme un freinage soudain ;-)
Bravo à toi pour cette course sur tes belles terres !
Commentaire de Papakipik posté le 24-07-2018 à 11:48:23
Top ton CR, je m'y retrouve complètement dans la description !
La dernière montée a été dure et la descente rude avec 2 ampoules explosées sous les 2 gros orteils...mais bon le LUR fait 100% de finishers !
Commentaire de tidgi posté le 24-07-2018 à 20:50:32
Tu t'y retrouves ! En plus rapide ;-)
Elle est bien la dernière montée hein ? Maintenant tu la connais... pour l'X Alpine...
Commentaire de Benman posté le 17-01-2019 à 10:50:12
Sympa et précis. Cela donne envie de découvrir ce coin.
Commentaire de tidgi posté le 17-01-2019 à 14:54:41
Yapluka !
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