L'auteur : philippejer
La course : Trail Verbier St-Bernard
Date : 6/7/2013
Lieu : Verbier (Suisse)
Affichage : 2668 vues
Distance : 113km
Objectif : Terminer
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Le départ de Montbrison se fait tranquillement avec David et Fred, nous avons le temps pour faire le trajet sans stress en prenant même le luxe de prendre des routes touristiques aux abords de Chamonix. le soleil est présent, la montagne est belle autant en profiter, avec un pic nic en cours de route. Nous arrivons au Verbier en milieu d'après-midi, station de ski magnifique avec des chalets plus beaux les uns que les autres. Notre logement est situé au centre sportif dans un bunker (un vrai).
c'est un dortoir, de toute façon, la nuit promet d'être courte, le réveil est réglé pour 3 heures du matin, Après avoir récupéré nos dossards nous faisons un petit tour des exposants puis nous nous dirigeons vers le centre sportif pour la pasta partie. Une dernière vérification du matériel + de la composition du Camel back et du sac que nous allons laisser à Bourg Saint Pierre et nous allons essayer de dormir. 3 heures du matin, les téléphones portable sonnent les uns après les autres, ça y est c'est le jour J, c'est aussi le moment ou reviennent les questions et doutes, l'entrainement a t’il été suffisant ? Pourrais-je tenir la distance qui en ce petit matin est vraiment impressionnante tout comme le dénivelé.
La météo est avec nous le speaker nous annonce un temps superbe, aucun nuage à l’horizon, aucun orage prévu, c'est le top, Le départ est donné à peu près en même temps que le jour se lève, je pars donc sans frontale dans les rue du Verbier, le temps que l'on affronte les premiers chemins il fera jour. Nous traversons Le Verbier à une allure que je trouve bien soutenue, je sens que mes 2 compagnons sont en forme, leur allure est bonne et dès ce début de course je sens que je vais avoir du mal à les suivre. A l'amorce de la montée, cela se vérifie, insensiblement, je les vois prendre des mètres d'avance dans la longue file de coureurs que nous formons et je décide donc rapidement de faire ma course et les laisser partir, j'aurais certainement pu les suivre mais combien de temps et à quel prix, exploser au bout de 30,40 ou 50 km. J'ai pris mon rythme dans cette première montée, je sens bien les jambes et je prends garde a l’hydratation, boire régulièrement car il va faire chaud. Cette première ascension se fait sans embuche, je suis dans le gros du peloton, je décide de préserver mes forces dans la descente, du coup des concurrents me double mais bon peu importe, l'objectif est modeste terminer la course dans un état correct et la cerise sur le gâteau serait de boucler en 24 heures. Le premier ravito solide à Sembrancher après 4 heures et 4 minutes de course arrive après une partie assez roulante. Je fais le plein de mon Camel back et repart assez rapidement pour la montée vers Champex, Il commence à faire chaud et les nombreux abreuvoirs devant lesquels nous passons sont les bienvenus pour s'asperger et boire de l'eau fraiche en espérant que l'estomac va supporter cette eau de montagne très froide. La montée sur Champex coïncide avec un gros passage à vide et je trouve les dernières pentes très dures qui me mettent un peu dans le rouge et avec ça un moral à la baisse car si j'éprouve déjà des difficultés à cet endroit de la course ça ne présage rien de bon pour la suite. L'arrêt à Champex est salvateur et je repars sur un meilleur rythme sur cette descente même si j'ai dû faire demi-tour au bout de 500 m pour aller récupérer mes bâtons oubliés dans un coin au ravito !!!! La montée sur la Fouly est plus douce, ce qui me permet d'admirer de magnifiques paysages et de magnifiques chalets. Arrivée à la Fouly après 8h40 de course, il faut profiter du ravito pour manger un maximum de choses en fait autant que l'estomac peu supporter car la montée
sur le col de fenêtre promet d'être longue et difficile, Après avoir fait le plein je repars avec de bonnes sensations car les jambes répondent présent et le moral suit aussi après 50 km de course. Je suis dans un bon rythme dans le début de cette montée mais il fait très chaud heureusement je trouve des points d'eau pour me rafraichir, les torrents que nous traversons gonflés par la fonte des neiges permettent de s'asperger, La dernière partie de la montée sur le col se fait entièrement dans la neige ce qui me permet d'admirer des paysages magnifiques mais par contre ralenti considérablement mon allure, il faut l’accepter, lorsque je regarder mes compagnons du moment je m'aperçois que je ne suis pas le seul à souffrir. Quelque part cela est rassurant mais il m'aura fallu presque 3 heures pour venir à bout de ce col, la descente sur le col du grand Saint Bernard se fait dans la neige aussi et même sur certaines portions c'est de la luge sur les fesses, et c'est franchement un plaisir de descendre comme ça.
Arrivée au col du Grand Saint Bernard au bout de 12h 16 de course et gros ravito, Puis je repars pour faire l'ascension du point culminant de la course, le col croix chevaux, la montée se fait partiellement dans la neige et ça la rend que plus difficile. Au passage j’ai la chance d’apercevoir des bouquetins sur des rochers juste au-dessus de moi, magnifique, dommage que la photo ne donnera rien à cause du soleil de face. Une fois le col franchi nous abordons la descente dangereuse dixit l’organisation, effectivement nous courons sur des pierres ainsi que sur la neige et rebelote pour la descente en luge.
Une fois cette partie technique passée nous arrivons dans une partie de la descente plus douce avec traversée de torrents en prime, à ma satisfaction et je dirais même étonnement j’ai toujours du jus pour trottiner dans cette partie que je trouve très longue, les coureurs se font de plus en plus rares. Les écarts entre concurrents sont plus longs et le col du grand Saint Bernard a été le terminus pour pas mal de coureurs. Je cours toujours dans les ruelles de Bourg Saint Pierre pour arriver au plus gros ravito du parcours au bout de 15 heures de course, je prends conscience à ce moment-là qu'il me faudra plus de 24 h pour boucler la course mais peu importe, les jambes répondent toujours et le moral est bon, le temps de remplir le Camel back, d'attraper quelques gels et barres dans le sac et de manger un peu, il faut repartir avec un arrêt de 30 minutes qui a été un peu long à mon gout, mais le temps passe tellement vite dans ces moments-là. Je repars, j'ai l'impression d'être un peu seul au monde car je ne vois plus de concurrents, ni devant , ni derrière, c'est vraiment l'esprit trail loin des grandes manifestations ou les coureurs sont les uns derrière les autres, la montée est longue et au loin j'aperçois la cabane les milles illuminée, elle parait si loin et si proche à la fois, la nuit arrive dans la seconde partie de la montée, ce qui me permet de constater que je ne suis pas seul dans la cote, je distingue des frontales beaucoup plus haut mais aussi en contrebas. Un conçurent me rattrape, nous échangeons quelques phrases puis je le laisse filer, il a un rythme plus soutenu que le mien. La chaleur est tombée et la température est agréable, je suis toujours en manches courtes à l'arrivée à la cabane ou je retrouve quelques concurrents, ça fait plaisir tout de même de voir un peu de monde. Le bouillon de pates est bienvenue, avant la descente sur Loutier qui me parait interminable, un terrible coup de moins bien dans la descente pas un mal de jambe mais une fatigue générale, peut-être dû à la nuit précédente dans le bunker qui a été assez courte. Mais ça fait aussi 20 heures que je cours, et je me demande ou sont David et Fred que j'ai rapidement perdu après le départ. Il faut être prudent car je suis seul dans la nuit et même si le balisage est très bien fait, de temps en temps j’ai du mal à percevoir les balises. Ce n'est qu'aux abords de Loutier que c’est état de fatigue disparait (merci les gels énergétiques). 21H et 9 minutes course. Je ne traine pas à ce ravito, j'ai une douleur sous le pied droit, certainement une bonne ampoule car j'ai beaucoup couru les pieds mouillés à cause de la neige et des nombreuses traversées de torrents, je préfère ne pas regarder l'état des pieds, pour l'instant ça passe et je me focalise surtout sur le fait que pour la première fois de ma vie je vais passer les 100 km en trail et pour la circonstance dans une cote extrêmement difficile. Tous les récits que j'avais eu l'occasion de lire indiquaient sa difficulté, je confirme. Je dois monter à 2 Km/h et encore je suis obligé de faire des pauses pour reprendre mon souffle et des forces que je sens disparaitre au fur et à mesure de l'ascension. Deux concurrents me doublent mais je n'ai plus la force de les accrocher, je suis dans le dur et la montée est encore longue pas en km mais en temps mais au bout de cette cote insensée, ce sera la délivrance et maintenant je sais que je verrais la ligne d'arrivée en tant que finisher a moins d'une énorme défaillance, ce qui n'était pas gagné notamment avant Champex ou je ne me sentais pas très bien. Je ne pensais pas à ce moment-là. de la course que mes jambes tiendraient le coup jusqu'au bout. L’arrivée sur la chaux est moins pentue et ce n’est pas dommage. Dernier ravito et c’est parti pour la descente sur le Verbier, maintenant le jour commence à se lever et je trottine toujours avec en point de mise le village que l'on aperçoit en contrebas. la descente est en 2 parties avec une petite remontée au milieu, je ne l'avais pas prévu car un bénévole m'avait dit à la chaux qu'il ne restait plus que de la descente et du plat. Certainement que pour habitants de ces montagnes c'est plat mais sur le coup, j'ai trouvé que ça montait quand même un peu. Ensuite ce n'est que du bonheur pour l'arrivée ou ma plus grande joie est de traversant la station en courant, les jambes auront tenues jusqu'au bout, le repos des 2 dernières semaines avant la course n'y est certainement pas étranger. Il n'y a pas grand monde lorsque je franchi l'arrivée à 6h25, c'est logique, les gens normaux dorment, je termine donc en 25 h et 24 minutes, heureux d'être allé au bout de mon effort et de mon défi, mes 2 compères ont fini en un peu mois de 24 h. J'ai bien fait de les laisser filer, je n'aurais certainement pas pu suivre l'allure. Je remercie tous les bénévoles sans qui ce genre d'aventure ne serait pas possible, l’organisation, le balisage du parcours, la gentillesse des gens aux ravitos, tout a été parfait. Je dédie cette course à mon épouse Sandrine pour sa patience lors de mes absences lors de mes entrainements et son soutien à distance durant cette course. |
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1 commentaire
Commentaire de maxplas posté le 25-01-2014 à 01:14:04
Bonjour, Peux-tu me détailler le contenu de ton sac à dos que tu avais pendant la course?
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