L'auteur : Grego On The Run
La course : Ultra Trans Aubrac - 105 km
Date : 21/4/2018
Lieu : Bertholene (Aveyron)
Affichage : 2505 vues
Distance : 105.6km
Objectif : Se défoncer
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Le récit le voilà pour une épreuve que j'apprécie tout particulièrement car se déroulant au cœur d'un paysage hors norme et probablement un des plus beaux de France : les plateaux de l'Aubrac.
ATTENTION ce récit ne comprend pas les photos qui figurent sur la version qui est publiée sur mon blog.
https://firstquartilerunners.wordpress.com/2018/04/29/recit-les-105-kms-de-lultra-trans-aubrac-2018/
C'était mon quatrième périple consécutif en Aveyron et comme je suis un homme qui apprécie les processus qui marchent et bien j'ai appliqué à la lettre exactement le même modus operandi que les trois années précédentes.
Vendredi 20 avril 2018 : une belle journée à Rodez
Arrivée à Rodez par avion / puis voiture de location et direction Rodez pour une petite ballade matinale histoire de passer le temps, flâner et attendre 12h30 pour aller passer un GRAND moment au Café Bras qui jouxte le musée Soulages. Un déjeuner juste exceptionnel dans un endroit qui ne l'est pas moins...pour un prix incroyable. C'est un vrai OVNI cet établissement. Oui le café Bras fait bien parti de l'univers de la famille Bras dont le restaurant triple étoilé (qui a rendu ses étoiles cette année) est situé à Laguiole plus au nord.
Après le déjeuner je file sur la place de la Cité pour aller déguster des bonbons de chocolat chez un chocolatier incroyable (encore une fois un OVNI !) : Agnès et Pierre. je suis bluffé par la qualité de leurs pralinés. J'en déguste pas loin de 10 dont la moitié d'une barre praliné noisette à tomber à la renverse. Et je suis désolé de dire que je trouve ce chocolatier meilleur qu'Yves Thuriès (MOF pourtant) situé à quelques encablures de là...
Et à 15h30, je retourne à Café Bras, cette fois pour le tea time. Ben oui ! Je suis quelqu'un d'endurant et je n'ai pas fini de reconstituer mes réserves de glycogène. Pour le tea time je prends un chocolat chaud à base de chocolat Weiss (le grand chocolatier stéphanois) et une pascade sucrée à la fraise gariguette (youpiiii).Bon et puis quand faut y aller, faut y aller. Direction Saint Geniez d'Olt pour poser ses valises et ses chaussures de runnings. Dans la voiture de location je me prends la tête à régler la voix du GPS qui couvre celle de la radio lorsque la voix synthétique m'annonce un croisement. C'est pénible ! Et justement en parlant de voix synthétique je tombe sur une émission du magazine La méthode scientifique sur France Culture à propos des 50 ans du film de Kubrick 2001 l'Odyssée de l'Espace. Débat génial d'un grand film qui abordait déjà le thème de l'Intelligence Artificielle (la voix de Hal c'est autre chose que la voix de ce p.... de GPS) qui se conclu sur l'interprétation de ce fameux monolithe que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le film. Alors ce monolithe il est le symbole de quoi ? Pas de réponse unique... et puis allez voir et revoir ce film qui figure dans mon Top Ten ever.
Alors de fil en aiguille j'arrive à Saint Geniez d'Olt à la résidence vacance du château Ricard sinon rien. Je me rend au gymnase d'arrivée de la course pour récupérer le dossard et sans passer par la case "remise de la dotation" qui est une bouteille de bière (je ne bois pas une goutte d'alcool depuis plus de 10 ans).
Au retour en traversant le pont j'ai l'heureuse surprise de croiser un ami guatémaltèque Gabriel B. qui s'est inscrit à la Trans Aubrac en lisant mes récits sur le blog. Aïe aïe aïe je suis embarrassé, de même qu'il est déconseillé de faire des affaires avec des amis au risque de se brouiller à jamais avec eux, je crains que mon ami ne se mette à me maudire dès le lendemain quelque part entre Laguiole et Aubrac lorsqu'il aura les pieds englués dans les tourbières !
Des sensations pas terribles
Bon autant se l'avouer, je me sens fatigué (depuis une semaine) depuis la matinée. Une sensation d'avoir la tête lourde comme si j'avais un étau. Une envie omniprésente durant toute la journée d'aller faire une bonne sieste mais envie contrariée par un chronogramme chargé et le besoin de profiter de tout...et encore j'ai raté l'expo temporaire sur Le Corbusier au musée Soulages, mon estomac ayant eu raison de mes envies de me cultiver. Cela sera remis à dimanche.
Pasta Party carbonara pour une carbo loading :
J'ai l'habitude désormais d'aller me restaurer à La Louve , c'est la tradition, et de me charger d'un bon plat de tagliatelles (svp arrêtez de prononcer le "g" qui est muet en italien) carbonara à la française (svp arrêtez de mettre de la crème fraîche, y'en a pas dans la vraie carbo en Italie !). Mais il faut dire qu'elle atteint très bien son objectif cette carbo française et le restau est bien sympa avec une terrasse agréable. Bon je me lève de table vers 21 heures avec toujours cette sensation d'étau autour de la tête, je ressens comme une légère déprime à l'idée que manifestement rien n'aura changé d'ici 6 heures du matin. Et c'est tel le dépressif qui a besoin de se réfugier dans quelque chose qui le réconforte que je me mets à boulotter 5 financiers home made que j’ingurgite dégustés à la va-vite en guise de dessert dans ma chambre. Je me dis que la digestion va être difficile et que je viens un peu de me tirer une balle dans le pied. L'idée que grâce à cette journée "gastro" mes réserves de glycogène devraient être au top est insuffisante pour réellement me redonner le moral. Je me couche, m'endors très vite (je suis claqué je vous dis !) et me réveille à 3h15.
Le matin chagrin :
Bon et bien c'est l'heure de vérité. Mon baromètre de mon état de forme de la journée est de faire 100 pompes au réveil. Résultat du jour ? Et bien ce n'est pas la cata. mais ce n'est pas terrible. Je l'exécute en 40/20/20/10 là où l'année dernière à la même heure, même lieu et même carbonara je l'avais exécuté en 60/30/10. Je prends ma douche froide, enfile la panoplie de Schtroumpf et me rend au gymnase pour prendre la navette qui part à 4h15. Il fait un peu frisquette en attendant la navette qui n'est toujours pas là à ... 4h30 ! Bon finalement on arrivera à Bertholène environ 45 minutes avant le départ. J'y retrouve Gabriel B. ; production de selfies et tout et tout. Mais je le perds de vue.
Top départ :
C'est parti à 6h10 lors du déclenchement du feu d'artifice qui embrase le château. Je suis parti dans le ventre mou avec le ventre vide (je n'ai rien mangé depuis la veille). Le ciel est magnifiquement étoilé et l'on sent que l'aube n'est pas loin. Cette première partie est toujours très roulante. Je ne me sens pas terrible, la fatigue est omniprésente, je rêve même de faire une petite sieste ! Je mets un pied devant l'autre et profite du paysage qui est éclairé au fur et à mesure de l'ascension du soleil à l'horizon. Bon et bien il faut se faire à l'idée il s'agit de ce que l'on appelle un "jour sans" et il n'y a pas de miracle : les sensations de ma semaine de tapering très inférieures à celle de l'année dernière sont confirmées aujourd'hui. Et c'est ainsi que j'arrive à Saint Côme d'Olt en mode touriste qui prend des photos.
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Ravito Saint Côme d'Olt =>> pointage à la sortie après 3h05 (soit 1 minute de mieux qu'en 2017)
Au ravito je ne perds pas de temps, je remplis les flasques d'un mélange coca aveyronnais / eau et je me mets de l'écran total sur tous les bouts de peau qui dépassent. C'est reparti pour la partie la plus ingrate de cette Trans Aubrac : la partie St Côme / Laguiole. Ingrate car le paysage n'est pas le plus beau, il y a beaucoup de bitume et l'organisme encaisse les rayons d'un soleil assez cuisant si bien qu'en arrivant au gymnase de Laguiole surchauffé et transformé en cour des miracles c'est là qu'est concentré le plus grand nombre d'abandons.
Alors il faut trouver des stratégies pour permettre de passer cette partie de la manière la plus agréable possible.
Les miennes :
1ère stratégie : Discuter avec des traileurs : je partage quelques minutes avec la mascotte de cet UTA qui a couru les 10 éditions sur les 11 que compte cette épreuve. Ce coureur tout le monde le connaît (non ce n'est pas Raffion ! Il ne la courait pas cette année) car il a un physique très reconnaissable : un traileur de très grande taille avec un petit short et surtout de très longs cheveux en coupe rasta.
2ième stratégie : Des musiques dans la tête : je précise que je ne cours jamais avec un casque ni oreillettes. Mais dans ma tête il y a un vrai juke box qui de manière aléatoire me diffuse des ritournelles ... de quelques secondes en boucles. Oui je sais au bout d'un moment on a envie de l'éteindre sauf qu'il n'existe aucun bouton à moins de se jeter la tête la première contre un mur.
3ième stratégie : Des pensées / réflexions / - forcément - profondes qui me traversent l'esprit : et entre St Côme et Laguiole m'est venu cette question qui me taraude depuis le débat entendu sur France Culture la veille :
"Quelle est la signification de ce monolithe dans 2001 l'Odyssée de l'Espace" ?
(Mais qui a dit que mon blog n'était pas un blog culturel ???)
Et puis au bout d'un moment mon estomac me rappelle à l'ordre. J'ai faim ! Il est l'heure, environ midi, de passer à table et heureusement j'ai prévu d'avoir sur moi des barres faites maison conçues avec du riz soufflé / sarrasin / gingembre / confit d'orange / pignons de pins torréfiées le tout enrobées de caramel glucosé etc... pour la recette dont je me suis inspiré c'est là. C'est la première fois que je mange ce type de barres et c'est une bombe. Je vais faire breveter.
Cela cogne très très dure toujours à l'approche de Laguiole mais enfin voilà que le village se profile. Il est aux alentours de 13h40. Là je m'aperçois que j'ai 20 minutes de retard par rapport à l'année dernière.
Au ravito je deviens très efficace. Je prends mon sac, ouvre ma boîte de financiers, j'engloutis les 5 gros financiers qui s'y trouvent (dont l'un au thé vert matcha génial)...toujours "home made of course". Je me pommade d'écran total sur toute la peau qui dépasse. Puis je me retourne vers le buffet du ravito pour remplir mes flasques et boire trois gobelet de coca aveyronnais coupé d'eau. Et il est temps d'y aller : Go !
Ravito Laguiole au km 55 =>> pointage à la sortie après 7h56 de course (soit 17 minutes de retard vs 2017). Il est 13h56.
Et voici que commence la plus belle partie de cette Trans Aubrac. La montée vers les plateaux de l'Aubrac. Cela ne tape pas tant que cela car un petit vent frais nous rafraîchit bien. Cela me ferait presque regretter mon manque de condition physique car franchement non, je ne peux plus dire que la chaleur soit un obstacle ! Je ressens toujours ce casque sur la tête, cette sensation de fatigue et envie d'aller me faire une petite sieste : cela ne m'a toujours pas quitté depuis plus de 24 heures Je me souviens l'année dernière d'avoir couru même dans cette montée assez légère alors qu'aujourd'hui je suis scotché au sol marchant rapidement certes, mais avec le style d'un randonneur.... Il est claire que je ne suis pas dans un pic de forme et que j'ai mal géré la récupération de mon entraînement, j'y reviendrai plus tard pour le debrief...
A quelques kilomètres de la station de ski je constate un changement de parcours par rapport aux éditions précédentes. On longe désormais une barrière sur notre gauche qui donne sur un magnifique point de vue sur plateau et chaîne de montagne enneigée. Sachant que mon chrono sera pourri je décide de prendre mon temps et de prendre mon smartphone pour prendre des photos. Mais alors que je continue à courir marcher rapidement tout en regardant le panorama, je trébuche et m'étale de tout mon long sur un tapis d'herbe très moelleux. Le voilà mon matelas de sieste !!! C'est une partie de la Trans Aubrac qui est très agréable et qui permet de reprendre son souffle, enfin pour ceux qui ont envie de s'arracher, ce qui n'est pas vraiment mon cas. Moi je suis plutôt à la recherche de spots pour prendre des photos.
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Bien entendu il y a ce fameux point culminant de cette Trans Aubrac où je me fais prendre en photo systématiquement, il y a deux ans par mon épouse, l'année dernière par un pro qui a exploité la photo pour le site web de l'UTA (youpiii a star - en tenue de Schtroumpf, is born). Cette année je demande au traileur qui me suit s'il a la bonté de me prendre en photo, ce qu'il accepte (c'est ça "l'esprit trail" !). Trop sympa le gars. Ensuite il me demande la même chose...zut je le trouve gonflé le gars. J'ai perdu assez de temps comme ça. Moi je trouve que "l'esprit trail" a ses limites quand même. Et puis j'ai jamais prétendu que j'étais un gars sympa ;-) Bon allez dans une fenêtre (étroite) de bonté je le prend en photo en paysage et portrait. J'aurais culpabilisé de ne pas l'avoir fait. Je dois probablement être investi, à mon corps défendant, par cet "esprit trail" ?
Et puis j'attends avec impatience le plus beau, le plus surréaliste, le plus exquis des ravitos de course qu'il m'ait été de connaître : celui du Buron des Bouals au km 78. Incroyable ravito où un festin nous attend chaque année concocté par un Chef qui a fait ses classes chez...Bras ! je rêve de farçous découverts l'année dernière. Ben oui je me suis réinscrit cette année pour ce ravito qui vaut largement le prix du dossard !
Ah il faut le mériter ce ravito car il faut avoir couru 78 kms pour atteindre le graal.
Bon le problème c'est que ... après avoir couru 78 kms, t'as plus d’appétit !
Encore quelques photos de cette énorme batisse au loin qui est l'église du village Aubrac avant de pénétrer dans le buron des saveurs.
Ravito Buron des Bouals au km 78 =>> pointage à l'entrée après 11h30 de course (soit 46 minutes de retard vs 2017). Il est 18h30.
Voilà j'y suis, j'en ai rêvé depuis un an jour pour jour, depuis que j'ai quitté ce même buron en 2017 en me souhaitant d'y revenir pour y déguster....des farçous !! Ils sont où ? Je dis à une bénévole que j'ai fait 80 bornes pour les farçous aveyronnais. Youpiii ils sont là, identiques à ceux de l'année dernière. J'en englouti un, deux, trois et quatre ! Un vrai bonheur. Mes yeux brillent à voir ces tables garnies de fouaces, gâteau à la broche, verrines de chef pâtissiers, cakes, parts de clafoutis etc... Je décide de prendre une part de cake aux noix et une part de clafoutis à la framboise. Je ne déguste pas, je dévore. Puis je me dis qu'il faut peut être y aller et je ne manque pas de remercier Mickael le chef, les bénévoles également. Et pris d'un remord je me dis que repartir sans reprendre une part de farçou cela serait pécher. Alors encore une...et puis pris d'un remord je me dis qu'il faut quand même terminer par du sucré alors je me reprend une part de clafoutis à la framboise. Voilà ! Comme ça je suis bien pour tenir ... jusqu'à l'année prochaine non ?
J'ai un peu la trouille en sortant du buron lesté de tout ces kilos de me casser la figure dans l'escalier. Finalement cela ne va pas si mal. Je reprends ma course. Enfin ma randonnée photos devrais je dire, car il faut pas exagérer. Je passe devant l'énorme bâtisse du village Aubrac tout en ayant ma femme au téléphone à qui je coupe court la conversation car je dois prendre des photos rapidement. Il me vient à l'esprit cette phrase : "je ne vais pas faire un beau chrono, mais au moins j'aurai de belles photos".
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Et je clame à voix haute en passant devant un traileur cette citation. "je ne vais pas faire un beau chrono mais au moins j'aurai de belles photos". Et là il ne réagit pas, aucune réaction...limite je me demande si je ne l'importune pas. En fait j'ai l'impression de faire un bide. Je pensais être drôle et le mec me renvoie une image de loser. C'est aussi ça "l'esprit trail". Tu penses partager des trucs avec les autres traileurs, sauf qu'eux ne sont pas du tout branché sur la même longueur d'onde que toi. Bon ben faut savoir le gérer aussi.
Après le buron encore quelques kilomètres de magnifiques paysages avec une lumières qui revient plus rasante. C'est magnifique. Encore quelques photos.
Ensuite on attaque la descente vers Saint Geniez d'Olt : elle est longue très longue et va comprendre cette fameuse traversée des bois complètement détrempée style rizières du Mékong.
Tout d'abord cette déception de s'apercevoir qu'une grande partie du sentier en descente a été complètement laminée par un bulldozer pour en faire à terme une route goudronnée...dommage.
Et puis une douleur vive au talon m'empêche de continuer. Je dois, encore, m'arrêter. J'ai un gravillon sous le talon qui me perce la peau. Je pensais pouvoir en faire abstraction mais dans les descentes cela devient insupportable. Je transige, je m'assied dans l'herbe, essaie d'enlever ce petit caillou. Or je ne trouve rien sous mon talon. Je retourne ma chaussure pleine de boue et j'en ai maintenant plein les mains. Je me rechausse. Or horreur malheur, malgré tout ce cinéma je m'aperçois que la douleur est toujours aussi vive ! Incompréhensible. J'ai mal ... malgré tout : effet d’hystérésis ? Compulsez vos dictionnaires svp pour ceux qui connaissent pas, je ne suis pas un blog de vulgarisation scientifique.
Aurais-je une épine calcanéenne ? Cela serait la pouasse, bientôt à force de cumuler tous les maux (TFL, fracture de fatigue, vraie fracture, lésion du tendon d'Achille etc...) je vais me transformer en une vraie encyclopédie des blessures du coureur à pied. Finalement je n'y penserai plus, la douleur s'estompera.
Et me voici dans les rizières tel Sylvester Stallone dans Rambo au Viet Nam. (Mais qui a dit que mon blog n'était pas un blog culturel ?)
D'ailleurs le balisage ne s'embarrasse pas de contourner les obstacles, il passe au travers carrément. On traverse des lits de rivières, enjambe des troncs d'arbres effondrés....bref c'est l'aventure, un raid, une course d’obstacles.
Ce qui peut sembler ludique sur un parcours du combattants de quelques bornes ou autres manifestations l'est beaucoup moins après 85 kilomètres et 14 heures d'un Ultra. Ah...et justement à partir de 14 heures de course (à 20 heures) et bien j'arrivais l'année dernière sur la finish line. Or j'attaque seulement le premier mur de la forêt. C'est dur pour le moral de prendre conscience que l'on est si en retard sur son chrono de 2017..et que l'on va devoir terminer une très grosse partie de cet UTA à la frontale.
Et le soleil tombe vite. Je mets ma frontale avant le croisement de la première route goudronnée qui longe un petit village / lotissement avec clocher et chien méchant qui vous aboie dessus. Il s'agit ensuite de la toute dernière montée bien sèche. Ensuite il y a aura une partie très roulante en plateau puis la toute dernière descente sur Saint Geniez. Cela dit je n'aime pas cette portion où je m'étais étalé il y a deux ans assez méchamment. Or courir à la frontale cette partie du parcours est assez dangereuse. Je me concentre. Et patatatra je me retrouve par terre. Allongé j'en profite pour contempler les étoiles et le petit croissant de lune. Le ciel est magnifique.
La fin est toute proche je la connais très bien. Ce sentier le long du Lot que l'on croise deux ou trois fois en passant sur des petites pontons conçus avec des planchettes en bois où l'on est à deux doigts de perdre l'équilibre et de se retrouver dans la rivière.
Et puis enfin les lumières de la ville. On se sent complètement galvanisé prêt pour un nouvel Ultra ? Sur le dernier kilomètre je vais dépasser trois ou quatre traileurs qui sont en peine. Et je suis assez satisfait de gagner aussi vite des places au classement général. Car c'est aussi ça "l'esprit trail". On est secrètement content de gagner une ou deux places à 100 mètres de l'arrivée parce que quand même !! Cela reste une course à classement : on a une furieuse envie d'en découdre et que l'on n'est pas là pour se faire que des amabilités ;-)
Terminé. Le gymnase est bondé. Il fait chaud. Vive l'aligot !
Arrivée en 16h12 de course à la 71 ième place soit à 28% des finishers (71/250) et 28% des VH1 (31/111). A la pendule il est 22 heures 15 minutes. J'ai faim, j'ai soif.
Le taux d'abandon est de 35% cette année.
Et une belle mise en abyme sur la photo ci-dessous pour finir ("Mais qui a dit que mon blog n'était pas culturel ?"...bon promis j'arrête.
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8 commentaires
Commentaire de yoyotito posté le 27-04-2018 à 09:45:50
Merci pour ce partage fort instructif, l'année prochaine je me servirai de tes recettes dopantes :) qui me permettront peut-être de faire la 2 ieme partie :)
A l'année prochaine pour la manita?
Commentaire de yoyotito posté le 27-04-2018 à 09:57:35
Merci pour ce partage fort instructif, l'année prochaine je me servirai de tes recettes dopantes :) qui me permettront peut-être de faire la 2 ieme partie :)
A l'année prochaine pour la manita?
Commentaire de Grego On The Run posté le 30-04-2018 à 10:37:57
Je m'inscrirai l'année prochaine. Rendez vous est pris. J'ai pas tout testé au ravito du Buron des Bouals.
Commentaire de PhilippeG-641 posté le 27-04-2018 à 13:42:48
Félicitations Grego !
Un récit très agréable à lire, comme d'hab, très cultivé, je te rejoins au sujet de 2001 (Top Ten ever) ;-)
Ou je vois avec plaisir que tu as évolué sur l'alimentation coca à volonté (X-Alpine...)
Bon, faut bien se faire plaisir :-)
Et que vive "l'esprit trail"... !
Bonne récup à toi.
Philippe
Commentaire de Grego On The Run posté le 30-04-2018 à 10:38:43
Merci à toi. Tu es réinscrit à la X-Alpine ? Moi je rempile je ne peux pas m'en passer...
Commentaire de PhilippeG-641 posté le 30-04-2018 à 11:19:42
Non, désolé Greg, l'X-Alpine est un ultra trail extraordinaire mais maintenant j'essaye de nouveaux terrains ou régions.
Je te souhaite de te faire à nouveau plaisir sur Verbier ! :-)
Philippe
Commentaire de Bert75 posté le 28-04-2018 à 18:15:01
Entre le récit de Poucet et le tien, j'ai comme une envie d'y retourner en 2019 à cet UTA.
Bonne récup.
Commentaire de Grego On The Run posté le 30-04-2018 à 10:39:03
Oui cet Ultra est un MUST DO !
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