L'auteur : Petramala
La course : Le Tour du Mirandon - 12.6 km
Date : 9/7/2017
Lieu : Peyremale (Gard)
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Distance : 12.6km
Matos : Maillot MHSC, Asics GT 2000 bleu citron.
Objectif : Se dépenser
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« Cent-vingt, annoncent les organisateurs, c'est presque un record » ; autant d'inscrits, au départ du Mirandon, confirme le succès de l'une des plus anciennes courses cévenoles. Mais aussi, qu'il fait doux, et que le temps inoffensif a motivé les runners du dimanche à régler leur réveil pour être prêts dès l'aube. C'est d'ailleurs bien une heure avant le départ, qu'Éric (qui terminera sur le podium) passe déjà devant le mas familial, en trottinant pour s'échauffer.
C'est la dernière fois, que nous grimpons du Mas Herm au Serre, par cette laie pentue et rocailleuse : le parcours sera revu, dès l'an prochain ― espérons que la virée sur l'Elzière soit conservée, cette courte brèche dans les dédales des vieilles pierres du hameau est une portion gracieuse de la boucle. Est-ce la partie la plus difficile du tracé ? À chacun de le croire, mais lorsque nous arrivons au Chambonnet, le chemin qui se dessine au loin se perd dans les nuages, et s'il est moins technique que l'étroit passage qui nous accueille dès l'entame de l'itinéraire, il est autrement plus long.
Telle une cobla muletière qui s'en va lentement, nous nous élançons durant cinq kilomètres pour nous hisser à travers la châtaigneraie peyremalencque. Geneviève passe devant nous ; tout au long de l'épreuve, elle gardera deux-cents mètres d'avance, impossible de la rattraper, une flèche ! Au détour d'un virage, Jean-Marie et Timoté sont là, avec la meilleure eau de leur cave : tournée générale ! Quelques échanges, au gré de la montée, avec Louis, puis avec Paul, nous permettent de faire le point sur la tête de la course : le trio des plus rapides n'a qu'une vingtaine ou trentaine de minutes d'avance, rien n'est joué ! Lorsque nous posons le pied sur la plus haute marche du col, seules la moitié du circuit et une quinzaine de concurrents sont derrière nous. Il va falloir s'accrocher, pour ne pas dégringoler au classement.
La descente est plus légère. L'on y retrouve le souffle, que l'on croyait perdu, abandonné à l'ombre de quelque lacet durant l'ascension ; l'on y rejoint Marylou, qui dit avoir étudié le tour, la veille, en vélo : une troisième tentative à la nage, et notre Mirandon deviendrait le triathlon idéal ! Comme à chaque édition, nous redoutons l'arrivée aux Traverses et aux Drouilhèdes. Là, le plat nécessite de se resservir des jambes, de retrouver une foulée puissante et rythmée. Mais les mas défilent : Chatusse, le Ranc, Courtès, Rastel, tout un paysage construit par des hommes qui ne pensaient pas à ne rien faire et à s'en aller courir.
Reste une côte, rapide, au Malpas, qui mène sur la route et vers les deux derniers kilomètres du défi matinal. En bas, les ruines du moulin noyé en septembre 1772, plus loin, les maisons du Mas des Noyers, et, enfin, au terme d'un ultime effort ― accompagné par deux souris échevelées, qui nous rattrapent facilement ―, le Claux, où l'on évitera de bifurquer vers Clamoux et Mercoire, pour ne pas donner des idées aux organisateurs qui se verraient bien exagérer, nul doute, les distances et hauteurs de notre belle compétition.
En passant, enfin, la ligne d'arrivée, nous réalisons combien cet exploit personnel est appréciable : il y a encore quelques mois, un ménisque esquinté nous empêchait fermement d'envisager d'épingler un dossard sur le torse. Participer, à nouveau, au Tour du Mirandon, est donc un dû au docteur Didier Mailhé, maître chirurgien de la ville de Montpellier ; qu'il en soit ici remercié, et conseillé aux passionnés freinés par un genou fatigué.
Arrivés bien avant tout le monde, Azeddine, Pierre et Éric sont descendus ensemble vers le Deneyriel, célébrant ainsi, coude-à-coude, la mémoire de Laurie, une athlète disparue la veille. Ce magnifique Mirandon, éprouvant et enjoué, se courait sous les sentiments d'une douloureuse émotion…
Et un ciel d'orage est tombé.
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