L'auteur : poucet
La course : Born to Ride
Date : 9/6/2017
Lieu : Ottrott (Bas-Rhin)
Affichage : 1202 vues
Distance : 1200km
Matos : Merckxx San Remo
Objectif : Terminer
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Pas d'autre récit pour cette course.
Le rencard était donc fixé au Mont St Odile Vendredi après-midi. Initialement le départ était prévu à Ottrott et on devait se taper la montée en hors d’œuvre. J’imagine que ce changement est lié à des considérations logistiques, il faut reconnaître que le site de départ dans les jardins du Monastère était parfait, calme, spacieux, simplement très beau. Seule une météo incertaine pouvait troubler la sérénité des pionniers en transit vers l'aventure Born To Ride ....
Confort de crécher à deux pas, Danièle nous avait conduit la haut Manala et moi en toute fin d’après-midi pour procéder aux formalités après avoir fait connaissance avec Luc Royer et de la petite équipe Chilkoot …
Nous sommes un peu plus d’une centaine à patienter tranquillement en attendant l’heure du repas. Il y a là notamment la fine fleur du Team Cyclosportissimo derrière l'emblématique Président Patrick Gilles. C'est l'occasion de mettre un visage sur quelques uns de mes nouveaux contacts virtuels.
Le menu du soir est un peu déroutant (crudité, poulet frites, glace, café) à la veille d’une telle épreuve … Mais bon, c’était excellent. Et puis de toute façon deux jours plus tard on ne faisait plus la fine bouche sur une (grosse) assiette de frites !!!! Le repas fut l’occasion d’échanger avec Laurent un sympathique cyclo Suisse qui se lançait pour la première fois sur une distance aussi longue …
A l’heure du briefing Luc nous rappelles que Born to Ride n’est pas une course et que l’organisation n’a pas vocation à fliquer les participants … Le but du jeu est uniquement de rejoindre le sommet de l’Aigoual dans les (larges) délais fixés en passant par les monts imposés tout en suivant l’itinéraire de notre choix, en autonomie complète, en respectant le code de la route et en faisant preuve de solidarité envers les autres … Simple et suffisant, un concept auquel j’adhère avec enthousiasme, qui avait motivé mon inscription précoce.
Chacun dispose ainsi de la possibilité d’établir un plan de route en accord avec ses moyens physiques et ses aspirations. Nous avons tous une petite horloge qui fait tic-tac dans un coin de la tête, certain feront le choix de rallier l’Aigoual le plus vite possible, d’autre préférons gérer la distance en prenant le temps. J’ai choisi une option intermédiaire, en suivant la trace directe proposée par Chilkoot mais en privilégiant le confort de vraies nuits à l’hôtel …
Ainsi, avec 3 fois 5h de sommeil et le bonheur de pouvoir se doucher à chaque fois, cette formule m’aura permis d’encaisser les étapes sans soucis et de profiter des paysages. Contrairement à plusieurs expériences passées, je n’ai jamais eu à lutter contre le sommeil. J’ai parfois trouvé quelques secteurs un peu monotones mais ma relative fraîcheur physique m’aura toujours permis d’assurer un rythme correct, sans coup de mou, pour sortir indemne des traquenards successifs …
Etape 1 : Mont St Odile - Blauen , 106 km, 1388 D
http://www.openrunner.com/index.php?id=7563406
J’ai fait toute la première étape nocturne avec Manala, en tirant au plus direct à travers la plaine d’Alsace et en passant le Rhin au niveau de Marckolsheim pour aborder le Blauen par Badenweiller, soit un gain d’au moins 15 bornes par rapport à la trace "conseillée" … Je n’ai pas eu l’impression de lambiner, mais pourtant il y avait déjà beaucoup de monde dans les rampes du Blauen … Ça a donc dû envoyer costaud sur les premières heures du BTR !!!
Génial de trouver Bridou et Jacky le Panda au sommet, avec moult gâteries et boissons … On avait beau être en autonomie, je n’ai vu personne rechigner à mettre le doigt dans le pot de confiture. Sous le regard bienveillant de Luc, le boss Chilkoot. Les compères CCK en ont d'ailleurs profites pour nous faire quelques jolis clichés … MERCI les amis !!!!
Bon, ce n’est pas le tout. Fait pas chaud la haut et il y a encore de la route. On enfiles au plus vite quelques couches avant de plonger vers la suite …
Etape 2 : Blauen - Brigg, 260 km, 3744 D+
http://www.openrunner.com/index.php?id=7563411
Les paquets de cyclos sont encore bien compact en ce début d'étape au profil plutôt descendant. Nous retrouvons les routes reconnues au printemps a l'occasion du Raid du Lapin de Pâques avec Laulau Bretzel Man et le jeunot Gaetan. Le soleil tarde a percer …
Celui qui perce plus tôt que prevu par contre c'est mon ami Jean Luc …. Ah ah, les fameux tubeless miracles, plus confortables, qui colmatent tout seul … Mouais ... Bon OK, pas de commentaires !!!
Petite galère à Bad Sackingen ou nous tombons une zone de travaux. Nous tentons un passage au juger au milieu d'un labyrinthe résidentiel, l’œil rivé sur le GPS … Et paf, ce qui devait arriver arriva : je me suis empalé comme un naze en plein dans une voiture à l'arrêt. Purée, ça secoue, ça réveilles … Pfff, quel bœuf, évidemment je grogne, j'ai la rage envers moi même. L'aventure aurait pu s’arrêter là. Coup de bol, il n'y a pas de dégâts. Nous rebroussons et on se tape un peu de portage dans le chantier pour sortir a travers les barrières sur la bonne trace …
Depuis le début je tourne au gâteau de semoule, barres et cake salés maison. Mais à l'heure du petit déjeuner une halte gourmande s'impose … On se pose donc dans un salon de thé au cœur de Arrau la jolie … Arghh, on avait oublié qu'on avait passé la frontière Suisse et que les euros n'étaient pas les bienvenus. On s'en sort avec le joker carte bleue, dont nos amis Suisse raffolent et s'ingénient a déplumer !!!
On échappe une fois encore à la correctionnelle à la sortie de Lucerne, à nouveau sur une zone de travaux. La circulation est alternée, un groupe de cyclistes pépères s'engage sur le trottoir pour échapper au feu … Et là, incroyable : les poulets sont en garnison serrés 200 m plus loin pour chopper les cyclos. Les cinq devant sont pris par la patrouille. Coup de bol bis il n'y a plus de flic disponible et on en profites pour filer discrètement sans demander notre reste ... Bon, nous voilà au bord du lac. C'est parfait pour débâcher et remettre le nez dans la sacoche a cake …
Les choses sérieuses débutent peu de temps après avec le Brunigpass et son intense circulation dans le final …
Nous voilà à Merigen, il fait chaud, nous trouvons pas mal de pionniers plantés par là. Manala a besoin d'une petite ronflette, je suis plutôt pressé de passer le Grimselpass et de plonger vers l’hôtel de l'autre coté … Nous décidons de poursuivre chacun à notre rythme et de nous retrouver à Brigg
Le Grimselpass est un monument, vraiment pas facile mais superbe, malheureusement gâché par le tintamarre infernal des hordes de motos et des décapotables … C'est à croire que c'est un jeu, a qui te frôlera le plus prêt en t'en mettant plein les esgourdes. Le passages les plus agréables sont ceux qui nous laissent sur l'ancienne route, largement pavée, mais bien à l'écart des mécaniques hurlantes . Et heureusement on en prend plein les mirettes en haut ...
Longue, très longue descente vers Brigg avec bien sûr quelques coup de cul que le profil ne laissaient pas deviner … J'arrive a l'entrée de la vile dans le sillage d'un trio BTR qui a également prévu une halte à l'hôtel. C'est la fiesta au centre-ville et un peu galère pour se repérer. Je me fie au GPS et débouche enfin à l'hôtel ou je suis soulagé de trouver une charmante réceptionniste qui parle parfaitement en français et n’hésite pas a largement dégraisser ma carte bleue. La nuit sera courte , je troque les petits déjeuners inclus dans le forfait (mais trop tard) pour deux sandwichs jambons et deux pommes … Le trio qui a plus galéré que moi rapplique à son tour, le chef de la bande est un Gilles … Smiley !!!!
Jean Luc me rejoindra dans la piaule un peu plus tard et fera la fête au sandwich jambon ...
Etape 3 : Brigg - Borgone Susa, 300 km, 3868D+
http://www.openrunner.com/index.php?id=7563416
Réveil à 3h du matin. La première réaction de mon cerveau a été : "ça va pas être possible … ". Et puis les connections se sont remises dans le bon ordre, j’ai englouti une dose de Spordej et tout s’est enchaîné logiquement pour repartir à l’abordage, Manala dans le sillage ...
Avec le Simplon pour débuter la journée, on ne risquait pas d’avoir froid bien longtemps … Après les premières rampes un peu raides abordées au clair de Lune, j’ai apprécié ce col bien plus roulant ensuite, avec les premiers rayons du soleil qui illuminait la montagne de toutes les nuances de rouge.
Beaucoup avaient choisi de faire étape à Brigg, cette première ascension a été l’occasion de retrouver quelques collègues. Jean Luc tiraillé par ses problèmes de genoux a décroché rapidement. Nous nous sommes revus au sommet mais je ne pouvais plus attendre compte tenu du timing que je m’étais imposé avec les hébergements et le train retour déjà réservés. Chacun a poursuivi l’aventure a son rythme.
Me voilà parti dans la loooongue plongée vers l’Italie et Domossola ou je comptais faire une pause petit déjeuner. C’est là que mon GPS m’a bizarrement invité à sortir de la trace. Les panneaux routiers indiquant une direction d’autoroute je me suis dit que ce GPS était rudement bien inspiré. Et me voilà donc pas mécontent de quitter cette longue ligne droite pour m’enfiler vers de petites rues en direction des villages accrochés aux collines avoisinantes … De toutes petites ruelles, de plus en plus pentues, au milieu de villages deserts, sous un soleil qui commençait a bien me chauffer la couenne … Pas de doute, la flèche rose m’indiquait bien par-là, et le nom des rues étaient bien celui indiqué par Super GPS … Il m’aura bien fallu une vingtaine de minutes pour que je me décide, sous la pression de mon estomac en famine, à sortir enfin la p’tite carte Michelin joker, faire le point et admettre je faisais n’importe quoi. Demi-tour fissa donc, je déboule au plus court pour rattraper la voie directe et la trace … Leçon retenue : ne jamais suivre les raccourcis bizarres proposés par Mr. Garmin !!!
Pfff, qu'est ce que ça fait du bien de retrouver des prix en euros. La boulangère se souviendra de mon passage dans sa boutique mais manque de bol les cafés n’avaient pas encore tirés le rideau. Qu’à cela ne tienne, me voilà reparti requinqué vers le Lac Majeur et le fameux Mottarone que je comptais bien mater avant le casse-croûte de midi.
Encore un sacré truc que cette terrible grimpée, très irrégulière, avec quelques passages particulièrement raidasse … Je suis arrivé en haut un peu plus tard que prévu et bien déchiré malheureusement sous un ciel un peu couvert, accueilli par Luc et ses acolytes. La terrasse de l’auberge étaient bien attrayante, plusieurs baroudeurs y étaient attablés, mais j’ai pensé que j’aurais du mal a repartir si je me plantais là … J’ai donc avalé machinalement le sandwich de l’hôtel de Brigg qui trainait toujours dans ma sacoche et assuré le timing du soir fixé dans un airb@b à Borgone Susa, cinquante bornes après Turin. Surprise en dévalant sur Gozzano de croiser pas mal de cyclos qui avaient choisi de grimper le Mottarone par le versant opposé, bien moins raide, moyennant probablement quelques kilomètres supplémentaires.
Puis je n’ai plus vu personne pendant 80 km . La traversée de la plaine, plate et rectiligne, au milieu des rizières sous un cagna pas possible a été bien monotone. Au niveau alimentation je commençais à saturer de mes barres et cakes, c’est les glaces italiennes qui m’ont sauvées la mise … C’est a l’entrée de Turin que je suis tombé sur Benjamin, un p’tit jeune costaud qui avait pris un éclat dans la plaine … On s’est posé ensemble dans un petit restau bien sympa, au frais, avec une assiette d’excellentes Carbonara .
La dessus nous voilà reparti pour l’interminable traversée de Turin, ou nous sommes tombé sur David …
Benjamin et moi avons poursuivi ensemble jusqu’à Borgone Susa, un très agréable moment d’échange et de partage. Plutôt que de me suivre au airb@b Benjamin a préféré continuer jusqu’e Susa ou étaient stationnés ses parents suiveurs-supporters … Pas simple de trouver le logement en question et gros coup de bol que mon hôte Ivano se soit montré très patient car j’étais gravement en retard sur les horaires convenus … Bref, le logement étaient immense, on aurait pu y mettre la moitié du BTR. Après une douche divine je me suis endormi comme un sac.
Etape 4 : Borgone Susa - Sault, 251 km, 3159 D+
http://www.openrunner.com/index.php?id=7563422
Nous sommes déjà Lundi, en ce début de semaine je m’accorde une grasse matinée jusqu’à 4h du mat … Une douche et un bol de Spordej plus tard il est temps de faire un peu de ménage dans les bagages. A 5h pétante je laisse la clé sur la table comme convenu avec Ivano, je claque la porte, et hop c’est parti pour une nouvelle journée de vagabondage moulinette. Le jour est déjà levé, pas besoin des lumières. La température est juste idéale pour partir en court. Le profil en faux plat légèrement montant parfait pour mettre en route ….
Ça se corse sérieusement à la sortie de Susa, la pente est raide pendant quelques kilomètres. Mais je retrouve rapidement des pourcentages bien sympathiques et également l’ami David qui avait pioncé à la sortie de Turin. L’approche du Montgenevre est très longue mais c’est plutôt tranquille, il y peu de voiture. Après avoir traversé Cesana la route se cambre à nouveau pour un final de toute beauté qui nous ramène en France …
Il est 9h lorsque je déboule au pied de l’obélisque ou comme prévu nous attend l’équipe Chilkoot pour le tamponnage réglementaire. Luc m’indique un bar un peu plus loin ou quelques cyclos sont attablés … Je ne me fais pas prier pour engloutir enfin un véritable petit déjeuner !!!
La dégringolade sur Briançon est sympa, mais la suite beaucoup moins. Je rejoins la N94 et sa circulation très dense, avec de nombreux poids lourds. Par ailleurs si le profil est globalement descendant, plusieurs talus meurtriers viennent couper notre bel élan. Ce passage me rappelles mon premier 1000 du Sud dans la roue à Bridou … Nous nous étions retrouvés à l’Ibis de Briançon après l’épisode de la jante explosée et avant celui légendaire du marcassin !!! Séquence émotion … Mais cette fois j’ai un peu plus de bouteille et je maitrise bien mieux ce passage délicat.
Même si la route gratte un peu je ne suis pas mécontent de sortir au niveau de Châteauroux les Alpes, ou je résiste à la tentation de me poser sur les belles terrasses ombragées qui se succèdent … Mentalement j’ai programmé Embrun pour la pause de midi, donc je pousse jusqu’à Embrun ou là aussi il n’y a que l’embarras du choix pour casse crouter … Bonne pioche avec un petit restau sympa ou je me lâche sur un coca entrecôte frites du meilleur effet. Adieu les grands principes de la diététique, on fait comme on peu pour absorber ce qui veut bien passer … Fred qui m’a rejoint entre temps adopte lui la méthode Ricard !!! Bon, je crois qu’il avait prévu une sieste après ….
Malgré la température torride j’ai une pêche d’enfer. Je m’empresse donc de repartir dans l’espoir de rejoindre l’hôtel à Sault de bon heure pour pouvoir profiter de la soirée tranquillement … Ça glisse tout seul après avoir passé la sortie de la ville, je passe la plaque et tout à droite … Sensation bizarre au toucher de la manette droite. Je suis bien obligé de me rendre à l’évidence, le câble a pété et je suis bloqué sur le 13 dents. Petit coup de massue sur la tronche. Un bref instant l’idée d'un abandon a effleuré mon esprit … Bof …
Le plus raisonnable aurait surement été de retourner sur Embrun, mais je n’avais pas trop envie de me taper la côte dans l’autre sens. J’ai donc poursuivi vers Savines en espérant y trouver un vélociste après avoir envoyé au préalable un SOS à Bridou, puis sur FB … La solution qui s’est rapidement imposée fut de faire le détour par Gap pour faire réparer.
Petite galère pour sortir de Gap, mais une fois bien orienté par un papy local je me suis retrouvé sur un sacré toboggan qui m’a ramené rapidement sur la bonne trace … Peu de temps après on retrouvait des routes plus agréables vers Ventavon puis Larragne Montéglin ou j’ai pris le temps de faire quelques emplettes à la superette du coin. Avant d’aborder les jolies Gorges de la Méouge, un classique du 1000 du Sud, ou j’ai aperçu une nouvelle fois David pas mécontent de trouver là un peu de fraicheur revigorante ...
Avec déjà la silhouette du Mont Chauve en ligne de mire, j’avais dans l’idée de manger à Sederon, mais ce bled est désert. Le petit Col de Macuegne n’est pas bien méchant. Voila deux copains qui trouve l'endroit tranquille pour le casse croute du soir ...
Eric m’avait conseillé l’itinéraire par Ferrassières qui évitait de descendre … Mais ma trace indiquait Montbrun, et j’avais un bon souvenir de Montbrun (1000 du sud). Je me suis donc lancé dans une descente absolument géniale …
Pour ne rien gâché je suis tombé sur un super petit restau à Montbrun. Vite, vite .. D’abord une bonne mousse bien fraiche.
Et puis le menu cycliste avec un gratin de ravioles aux cèpes … à se taper le cul au plafond !!! C’est l’estomac bien calé et un brin euphorique que je suis donc remonté vers Aurel pour enfin rejoindre l’hôtel réservé à Sault !!! Bien plus tard que prévu, mais peu importe. J’avais corrigé le coup au préalable avec la réception à l’occasion du stand by a Décathlon … Une bonne douche et direct dans les bras de Morphée le Poucet !!!
Etape 5 : Sault - Mont Aigoual, 240 km, 3818 D+
http://www.openrunner.com/index.php?id=7563427
Comme la veille j’avais mi le réveil à 4h pour un départ à 5h. Je me suis réveillé pile poil avant la sonnerie, comme quoi c’est la dose qui me convient bien. Cette fois c’est une boite de riz au lait qui me fera office de pre-petit déjeuner … Et en avant pour le Mont Chauve non sans avoir une nouvelle fois salué David qui sortait de la boulangerie sur la place du village …
D’ailleurs, je croiserai pas mal de monde en ce début de matinée, Sault étant une étape naturelle évidente pour la plupart des participants. Tiens voilà Sergio un Espagnol de Strasbourg, avec un délicieux et inimitable accent coktail … Nous faisons connaissance, sacré baroudeur le Sergio. Déjà une Transcontientale dans la musette, il sera sur la French Divide cet été …
L’ascension du Ventoux par cette voie est conforme à sa réputation : tranquille. Idéale pour bien débuter la journée et là, j’ai pris un pied pas possible … Le Ventoux à cette heure et avec cette météo, c’est du bonheur en barre …
Je ne suis pas le seul à savourer ces instants magiques …
Quelques-uns redescendent par Bédoin, il parait que c’est plus court … Mouais, bon, finalement je reste sur le tracé prévu par Malaucène ou je m’accorde un petit déjeuner bis puis les superbes dentelles de Montmirail … Ça aurait été dommage de louper ça.
Le profil est toujours descendant et je file bon train vers le Rhône. Il n’est pas encore midi ce qui justifie de ne pas succomber à la tentation d’une terrasse lors de la traversée de Chateauneuf du Pape … Je poursuis donc dans le département du Gard et là ça tourne à la fournaise.
Les routes redeviennent râpeuses avec une multitude de petites bosses … Je n’avance plus, il est temps de faire le plein. J’aperçois un gars en vrac a l’ombre dans un fossé. Je me traine ainsi jusqu’à St André des Arbres ou par bonheur un troquet est planté au milieu du village, un genre de cantine pastorale ou la patronne trône derrière le bar et ne passe pas inaperçue … J’ai le choix entre la carte sur la terrasse et la totale au fond du restau. Je prends la totale … Entrée, plat, fromage, dessert, pinard et café pour 14 € … Glups, c’est possible ça ??? Oui oui. En plus c’est délicieux et le service est rapide. Bon OK, j’ai fais l’impasse sur le rosé, sinon je ne repartais pas …
Pas simple quand même de repartir ensuite sous cette canicule. C’est peut être cet épisode qui a été le plus compliqué à gérer, m’obligeant à m’arrêter fréquemment pour me tremper dans les fontaines et m’enfiler des glaces et des Perriers rondelles dans les bistros …
Bref, je n’ai pas fait une grosse moyenne jusqu’à St Jean du Gard ou je pensais qu’on attaquait l’Aigoual. En fait pas du tout, on se promène tranquillement en bordure du Gardon sur une vingtaine de kilomètres et ce n’est qu’à St André de Valborgne que les choses sérieuses débutent ....
C’est régulier, plutôt roulant jusqu’à la bascule inattendue du Col Salides. Là on descend franchement et après avoir traversé un petit pont ça repart de plus belle sur une toute petite route sans aucun rendement … Jusqu’à retrouver enfin le hameau de Cabrillac et un billard pour les 6 derniers kilomètres que j’ai pris le temps d’apprécier comme il se doit, heureux, un brin euphorique.
Je suis donc arrivé à l’Aigoual un peu avant 22h, pile poil à la tombée de la nuit … Quelques campings car étaient garés sur la parking mais bizarrement pas de véhicule Chilkoot en vue. La dessus j’ai tournicoté dans le secteur a la recherche d’un indice, d’une trace. Avant de me résoudre à appeler Luc. Communication difficile dû au manque de réseau. Finalement j’ai trouvé la solution sur un message employant un vouvoiement plutôt incongru et déroutant …
Apparemment je n’avais pas mémorisé les informations qui auraient été données … Et apparemment je n’étais pas le seul !!!
Effectivement il y avait bien une flèche discrète mais absolument pas visible dans la pénombre. Effectivement les gars étaient bien regroupés dans une salle de l’autre côté de la station météo. C’est l’un de mes prédécesseurs qui a donc tamponné le fameux passeport BTR …
Ce final m’aura vraiment contrarié, au point d’égarer mon portable et de passer pour un vieux con jamais content. Portant tout le monde a été sympa, quelques-uns mon aidé dans ma recherche nocturne de portable qui était finalement planqué dans ma sacoche au milieu des restes de bouffe. Des accompagnateurs m’ont même gentiment donné de quoi manger et une bière … MERCI.
Etape 6 : Mont Aigoual - Ganges, 53 km, 1537 D-
http://www.openrunner.com/index.php?id=7563430
La plupart avaient choisi de pioncer là … J’avais de toute façon réservé mon hôtel à Ganges depuis belle lurette, et j’y avais laissé ma housse et quelques affaires lors de mon déplacement sur le Ceventrail début Mars … J’ai enfilé tout ce que j’avais et hop me voilà reparti pour pratiquement 1h30 de descente … C’était la fournaise en bas, et cette fois je n’ai pas vraiment bien dormi.
Etape 7 : Ganges - Nîmes, 63 km, 505 D+
http://www.openrunner.com/index.php?id=7563435
Après le petit déjeuner partagé avec un gars qui allait seulement monter, j’ai plié les gaules et pris la direction de Nîmes … Une étape pas bien méchante sur la papier mais pourtant délicate à gérer. Comme si mon corps avait compris que c’était la fin de l’aventure, tous les appuis ont lâchés en même temps … Plus possible de m’assoir sur la selle, plus possible de serrer le cintre, et plus possible d’enclencher les cales (j’ai tout niqué pendant ma recherche nocturne de portable sur le parking). Et puis du vent, des bosses et une circulation a nouveau assez dense … Bref les 63 bornes jusqu’à Nîmes auront été bien laborieuses.
Purée, qu’est-ce que j’ai apprécié la Pietra sur la terrasse en face de a Gare. C’était marrant d’apercevoir là a nouveau quelques pionniers, dont les jolis maillots du Team 200, un Magazine que j’adore, bien dans l’esprit de ce Born to Ride … J’aurais aimé avoir le temps d’échanger … J’imagine que nous aurons droit à un bel article dans le prochain numéro.
Et pour moi, c’est THE END !!!!
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5 commentaires
Commentaire de peky posté le 22-06-2017 à 23:14:48
Beau parcours et beau récit, j'ai tout lu d'une traite.
bravo
Commentaire de poucet posté le 27-06-2017 à 06:33:33
Merci Peky
Commentaire de Philippe8474 posté le 26-06-2017 à 12:19:48
Cette épopée!
C'est hallucinant, un autre monde!
Immense bravo en tout cas!!!
Commentaire de poucet posté le 27-06-2017 à 06:34:35
Heureux de faire découvrir cet autre monde sur kikou
Commentaire de Philippe8474 posté le 27-06-2017 à 09:23:22
C'est clair, c'est une richesse de Kikourou de ne pas être que "mono-centré" sur la cap!
Encore bravo!
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