Communauté des sports d'endurance

Bom Dia Riou Péroux

 

UT4M 2° épisode – L’Oisans/Taillefer :

 

En 2015, nous nous arrêtâmes à Vif après le Vercors, au cœur de la vallée, à l’entrée de la route Bonaparte.

En face l’Oisans et ses montagnes hallucinées.

 

Août 2016 :

A la fraîche, nous partîmes à la lueur des lampes et éclairage des bourgs.

Notre groupe se composait de 50 éclaireurs et de 150 challengers plus aguerris et sportivement plus doués.

 

Notre équipée s’étire rapidement au gré de la montée de Lachal. 

Agrémenté par le doux susurrement du ruisseau, l’effort matinal est amoindri et nous joignons Laffrey et son lac majestueux.

Quelques ondées nous rappellent que nous sommes ici que pour deux, trois collations.

 

Le lac contourné nous gravissons Grande Cuche en laissant sur la gauche Grand Serre.

Un valeureux compagnon a des coliques.

Nous longeons un bout de falaise, attention à la chute.

Après qu’un autochtone nous jouât de la cloche pour nous invectiver à aller plus vite,

Nous dévalons vers la Morte.

 

Après avoir fait le plein de nos besaces, nous attaquons la longue montée de 1000 mètres du Pas de la Vache.

Un regard de tant en tant en arrière voir si, de ce village au nom si mortel, n’apparaît pas Madeline Usher ou son spectre.

La fatigue, l’altitude et le soleil me rendent mon état physique et mental très faible.

Tout en haut j’aperçois des silhouettes.

Serait ce une démence à la Charles Dexter Ward ?

Non, simplement de valeureux bénévoles, plantés au contrôle du sommet de notre histoire.

 

L’orage approche et, près des lacs, la cabane de Brouffier prône.

Abrite-t-elle un grand ancien tel Cthulhu ?

Les nuages accrochant les hauts me refroidissent.

L’appel à la raison fait disparaître l’envoûtement de ces lieus.

 

Ces montagnes quittées, nous descendons abruptement vers Poursollet.

Laissons ces endroits mystérieux derrière nous.

 

La civilisation un peu retrouvée, nous passons le gîte du Taillefer avant d’accélérer le retour de notre expédition par une dégringolade de 1200 mètres de dénivelé négatif.

L’itinéraire zigzague. Un coup à droite, un coup à gauche, tel un pendule acéré frôlant le traileur, manquant de le faire tomber dans un puit sans fin.

 

Cette inquisition, cette recherche de soi arrive enfin à son terme.

Le Bourg de Rioupéroux met un terme à notre périple.

Je me retourne, aucun Shoggoth ni Anciens ne m’a suivi.

Aucune peur de ces montagnes ne me restera.

 

Que l’on me questionne, l’Oisans et son Taillefer se sont refermés derrière, laissant à tout jamais une partie de moi, de mon esprit.

Les moments de folie, les instants d’euphorie sont tout à chacun de nous les traileurs.

 

 

Merci :

A Poe et Lovecraft pour mon inspiration.

A Bertille Chazaux avec qui j’ai fait un bon bout de chemin.

A Sébastien alias PetitManseng finisher du 160 km challenge avec qui j’ai fait connaissance lors du briefing.

A tous les bénévoles et à leurs spectres plantés ici et là le long du chemin.