Récit de la course : 100 km de Saint-Nazaire-les-Eymes 2002, par HervéB
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Le récit
Vendredi 15:
Après un voyage agréable en Shadockmobile arrivée sur à Saint-Nazaire-les-Eymes vers 15h00, accueil chaleureux de toutes les personnes de l’organisation. J’installe mes affaires au Gymnase car c’est là que je passe la nuit. Nous discutons entre coureurs puis un léger somme s’impose. Je sens une présence, c’est leLtBlueb qui viens de récupérer L’Papy à la gare, ils sont venus chercher le dossard du Papy. Celui-ci se restaure un peu suite à un coup d’hypoglycémie, nous faisons connaissance. L’heure du repas arrive ,ça permet de rencontrer d’autres participants. L’heure du dodo, mais certains sont un peu indélicats et continuent à parler trop fort, la lumière fini par s’éteindre, mais, stupeur les lumières des lampadaires de la rue resteront allumé toute la nuit…qui sera donc hachée.
Samedi 4 heure:
Inutile de rester couché plus longtemps. Petit déjeuné classique, chocolat et tartines. Préparation des 9 bouteilles de ½ litres de boisson glucidique ça devrait suffire.
Arrivée du Millepattes et préparation du vélo pour le ravitaillement (en plus des boissons, des gels et barres, mais je ne compte pas les utiliser). Il fait frais, 6 ou 7 ° (?) à peine, mais le ciel paraît être clément, pas de vent non plus, Je suis donc en short,maillot à manches courtes et gants, les jambes et les bras enduits d’huile pour mieux encaisser la température du début de course. Arrivée du LtBlueb et du Papy.
6h50 : rendez-vous sur la ligne de départ, j’ai le sourire aux lèvres, on va enfin pouvoir y aller
7h00 :C'est le départ, consigne du Papy "tu restes avec moi pendant au moins les 4 premiers kilomètres (avant les 8 aller-retours)".
Je n'ai pas démarré mon Chrono, pour une fois, car je ne compte pas trop calculer et prendre la manie de le regarder sans arrêt (c'est pas un dix bornes), donc les temps de passage aux tours sont de mémoire. Je trouve curieux que dans les 4 kilomètres pour arriver sur le circuit les 105 coureurs soient tant répartis. L'Papy continue de m'abreuver de conseils et recommandations, nous parlons un peu des rigueurs du matin, les coureurs aux alentours nous regardent : il n'y en a que deux qui parlent
comme s'ils faisaient leur jogging matinal.
10 mn : la montre du Papy sonne, il s'arrête, je le regarde, ne comprend pas bien, "il faut marcher quelques secondes pour détendre les muscles " et on repart.J'ai les doigts de la mains gauche gelée (pb connu de la bête quand elle coure) malgré les gants de soie je les mets dans ma paume pour les réchauffer. Nous entamons le premier tour L'Papy laisse filer la corde, et à sa pose suivante c'est la séparation, je pars avec le Millepatte qui me donne à boire au bip de sa montre, LtBlueb reste au
côté du Papy.
Côté circuit : un A/R à faire 8 fois qui aurait pu être lassant, mais qui s'est vite transformé en Plus du fait du croisement constant des concurrents en avance ou en retard. C'est pourquoi avec le Papy nous nous sommes croisé 14 fois !!! Et quasi à chaque fois, on s'est tapé dans la main (+ encouragements FORTS du Papy! , Quelle pêche !). Dès le 25 ème j'ai eu un problème à la cuisse gauche, un mal sournois qui s'est installé et amplifié à l'extrême (alors que mes entraînements se sont toujours déroulé sans soucis , je mets ça sur le stress du débutant), mais je n'ai rien dit au Mille-pattes (qui m'a posé la question au sujet
de mes muscles après le 50 ème) pour ne pas l'affoler .
Le marathon en 3h34 (12,03 km/h), ça va toujours. Je passe donc les ravitaillements sans escale, sans manger ni boire (avec le Mille-pattes s'est réglé au millipoil, sa montre Bip, il sort la bouteille, la débouche et je n'ai plus qu'à boire sans me soucier du reste) Je passe donc énormément de coureurs partis devant, peu reviendront. Croisement du Papy avec le Toutou (là, j'ai pas capté tout de suite.. .Pas vu le Boeuf non plus .). Rencontre avec la Sauterelle qui prend des photos, coure et fera aussi du vélo quand le Mille-pattes se mettra comme le Blueb à courir. Après le 52 ème, j'établi mon record de distance à chaque mètre
supplémentaire, je n'ai jamais couru autant. Lors de nos croisements la distance nous séparant L'papy et moi qui s'était allongée jusqu'à environ 4 kilomètres s'est mise à stagner.Ma tête devient lourde, et part en arrière ; le Mille-pattes je dis de me détendre, de souffler à fond, ensuite il ne le dira plus, il se contentera de souffler pour que par reflex, j'en fasse autant (fort ce Mille-pattes) . Je dois passer en 5h35 au 64 ème (ma moyenne baisse désormais, 11,46 km/h) .La première femme que j'avais passé un tour avant (qui semblait vraiment caler) me repasse sans forcer, c'est pas bon signe. Mes temps de passage s'effondrent (6h39 au 76 ème = 11,42 km/h). A partir de ce moment là, je marche un peu pour me reprendre dans le sous bois autour du lac, chaque redémarrage me coûte et se fait dans la douleur puis je coure jusqu'au bout (6 kms), bois un coca, pour changer de boisson car chaque gorgée ingurgitée me donne des crampes aux intestins, je marche un peu et repars soutenu moralement par le Mille-pattes. J'arrive au début du dernier tour, c'est bon de le savoir, passe la ligne de chronométrage
des 88 kms en 7h55 (soit 11,11 km/h), marche a nouveau dans le sous bois, croise L'Papy (reste environ 3 km d'écart, mais 3 kms après je recale, repars un peu après, au bout (au km 94) je bois deux cocas en plaisantant avec les bénévoles et chronométreurs, marche encore et décide de reprendre sans m'arrêter cette fois ci , jusqu'au bout. Avec tous ça, L'Papy n'est plus qu'a 500 mètres toujours fringant, je ne donne par cher de mon avance.Enfin la Sauterelle, reste peut-être 1000
mètres à parcourir, je lui fait le V de la victoire (non pas parce que je suis devant, mais parce que c'est terminé), le Mille-pattes lui indique en se retournant que L'Papy n'est pas loin, et l'aperçoit au même moment, Il est lancé, j'essaye de reprendre un peu de vitesse, mais la machine est rouillée, il me passe à 200m de la ligne, je ne peux pas suivre ; termine en roue libre. Le speaker m'annonce, je passe la ligne 9h23'26 "(10,64 km/h). L'Papy m'ouvre ses bras où je viens m'encastrer, il me serre dans un élan fraternel, les gens applaudissent autour, quelle émotion ! , Puis L'Papy et LtBlueb me portent, me soutiennent pour prendre la direction du ravitaillement Je suis littéralement détruit, vidé, exténué mais Heureux.
Merci encore au Mille-pattes dévoué à sa tâche et qui m'a soutenu, encouragé, accompagné en vélo et à pied ;
merci au Papy et au LtBlueb qui ont apporté une note de gaieté à chaque croisement ;
merci encore au Toutou, au Boeuf et à la Sauterelle qui sont venu nous soutenir pendant notre journée de course à pied.
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