L'auteur : float4x4
La course : Ultra Tour des 4 Massifs - XTrem 160 km
Date : 19/8/2016
Lieu : Grenoble (Isère)
Affichage : 4505 vues
Distance : 160km
Matos : La Sportiva Ultra raptor en 47.
Sac Camp 12L.
Objectif : Terminer
Partager : Tweet
84 autres récits :
L’an passé, en 2015, je bouclais le Grand Raid des Pyrénées 160k avec une relative aisance et un chrono qui dépassait mes prévisions les plus optimistes (35h07).
J'ai dû me faire un peu violence pour aller chercher ailleurs un objectif pour 2016. J'avais très envie de rempiler sur la même, mais la soif de découverte fut plus forte et j’arrêtais mon choix sur l'UT4M 160.
Coté préparation et entraînement – J'aborde la course physiquement assez serein :
Environ 2300km de CAP pour 60000/65000m de D+ depuis Janvier, et pas de bobo sur cette période.
Quelques trails long en début d’année (24h du Grand Brassac, les Citadelles).
Pas mal de sorties « montagne » dans le pays Basque.
Deux gros blocs, dont le dernièrs mi-juillet, sur les traces du GRP : 150km/9000D+ en 4 jours, avec 2 sorties de plus de 60km.
Un peu de vitesse sur route : nouveau record perso sur semi (1h22’32’’) et sur 10k (37’33’’)
Un bémol tout de même :
Fin juin, je me suis aligné sur l’Ultra Marin. Pourtant parti tranquillement, au bout d’une cinquantaine de borne, je dégueule. Raison vraisemblable : la boisson énergétique qui ne passe absolument pas. Toujours est-il que kilomètre soixante, après avoir de nouveau fait le geyser avec ma bouche, je jette l’éponge.
Première fois que je mettais le clignotant. Tout ça à cause d'une bête erreur d'alimentation. Le grain de sable qui vient gripper la machine. J'ai à présent une rude leçon bien ancrée dans la caboche qui sécrète son flot d'angoisse.
PS : n'ayant, à regret vu la tournure touristique de la course, pris aucune photo, j'en ai pioché quelques unes sur le site de l'orga afin d'illustrer certains passages.
Avant la course :
J’arrive sur Grenoble le 17 Août, 2 jours avant la départ. Cette fois ci, madame n'a pas pu me suivre, je suis donc tout seul à l’hôtel. Je stresse, je somatise, je m'invente des douleurs. Pour ne rien arranger, lors du briefing de course, on apprend qu’après une première journée caniculaire, on aura le droit à une seconde journée très pluvieuse. Ben voyons... décidément, 2016 sera l'année de la glaise.
La nuit précédant le départ, je dors très mal, un truc genre 1h30 / 2h, énervement oblige. Ça plus le sommeil déjà haché des deux dernières semaines, on ne peut vraiment pas dire que je parte serein et au top de ma forme.
L’an passé, je me ne m'étais pas trop mal débrouillé, mais là, je décide qu’il est hors de question me mettre dans un état d’esprit me poussant à vouloir réitérer la même chose. Rapide calcul, j'additionne la fatigue, le terrain inconnu, la météo qui s’annonce calamiteuse, et le fait d’avoir déjà abandonné sur l’Ultra Marin. Résultat, je me contenterais du modeste objectif de finir.
Arriver au bout. Peu importe le chrono.
Premier massif, le Vercors.
Réveil, ou plutôt levé vers 5h30, n'ayant quasiment pas fermé l’œil de la nuit. Je m’envoie un bon ptit dej' avec un gros kawa, une douche et je file au parc Paul Mistral pour le départ. J'arrive vers 6h40. Il y a déjà du monde. Faut dire que le bestiaire est varié : en plus des 500 gusses qui se lancent sur le 160 km solo, on retrouve ceux qui le font en relais à quatre, mais aussi ceux qui viennent pour l’étape du jour du 4x40. Contrôle des sacs à l’entrée du sas. Vu les prévisions météo, rien d’optionnel, tout est obligatoire. Mon sac, au plus lourd avec 2.5L de flotte, pèsera jusqu’à 5kg.
Le Départ, Grenoble – 7h00 - 480ème/484
Je me retrouve tout au fond du sas lorsque la foule s’élance. Je pointe dans les dix derniers. Je voulais y aller tranquille, c’est parfait. On commence avec un déroulage de 5km le long d'une avenue rectiligne, avec le massif du Vercors en ligne de mire. C’est de la route mais ça permet de prendre ses aises. J’y vais à petite foulée, sans transpirer et en respiration nasale.
On amorce la première ascension, direction Moucherotte, 1500m de D+. Du bitume d’abord, avec quelques replats pour éventuellement trotter un peu, puis des chemins larges, alternant sous-bois et prairie. On n’est pas encore très haut, mais les vues champêtres sont déjà réjouissantes. Je suis bien. Toutes les tensions ressenties ces derniers jours se sont évanouies, preuve qu’elles devaient être psychosomatiques.
(bon là je tire la tronche... je sais pas pourquoi... :p )
Déjà un kilomètre de dénivelé d’avalé et on débouche sur le fameux tremplin de Saint- Nizier. Rien de bien difficile. Étant encore en retrait à l’arrière du peloton, ça monte lentement, sous les bourdonnements du drone qui fait des prises de vues. Il y a du public, ça encourage dans tous les sens. C’est dans cette ambiance festive que je débouche sur le premier rativo, frais comme un gardon.
Saint Nizier - 9h22 - 245ème/483
Pause rapide. Je remplis mes gourdes, mange un bout, et repars aussitôt pour le sommet. La trace devient nettement plus sauvage. Entouré d’une végétation luxuriante, le sentier est tantôt pierreux, tantôt terreux. La déclivité s’est accrue et les coups de reins se font de plus en plus fréquents. Chemin faisant, je fini par rattraper un petit groupe de coureurs qui s’entretiennent au sujet de leur courses passées. Ça fait trois heures que je suis dans ma bulle, alors je me glisse dans la conversation. Sans le savoir, je viens de grouper avec Apostolos qui s’avérera être mon binôme pour encore une cinquantaine de kilomètres.
Une heure après avoir quitté Saint-Nizier, nous débouchons sur le sommet de Moucherotte. Grosse ambiance. Il y a du monde, beaucoup d’encouragements, et surtout, une vue qui tabasse. On est au bord d’une falaise qui semble débarouler tout droit sur Grenoble.
La suite du tracé s’éloigne de la ligne de crête et replonge un peu. Si le début de la descente comporte quelques difficultés, ça dévale plutôt bien dans l’ensemble. Une alternance de pistes et de singles finissent par aboutir dans la prairie du ravito de Lans en Vercors.
Lans en Vercors – 10h51 - 208ème/483
Pause légèrement plus longue. On prend le temps de bien boire et de bien manger – d’ailleurs je commence déjà à taper dans le salé, histoire de retarder l’écœurement du au sucre. Je repars avec Apostolos. Il vise un chrono de 48h. Je pense pouvoir faire un peu mieux, mais je me rappelle aussi des consignes que je me suis fixé en début de course. Rien ne presse. Vas-y en mode touriste, à la cool.
Ça remonte assez vite en direction du Pic Saint Michel. Au bout de quelques minutes à progresser dans un raidard, je commence à ressentir une légère irritation au niveau du talon droit. Bizarre, habituellement les La Sportiva ne m’irritent pas à cet endroit. Bref, mieux vaut prévenir que guérir : courte pause pommade afin de prévenir l’apparition d'ampoule.
Plus on s’élève, plus le terrain devient minéral et plus la végétation commence à se faire rase. Devant nous, on voit les silhouettes minuscules des coureurs qui arrivent sur la crête. Il commence à faire chaud aussi. Les premières grosses gouttes de sueur commencent à rouler sur les avant-bras. Cela dit, l’accès au sommet n’est pas si difficile, et une fois là-haut, c’est reparti pour du grand spectacle. C’est encore plus grandiose qu’à Moucherotte. Non seulement on a une vue parfaite sur toute la ligne de crête du Vercors, mais en face de nous, dans l’axe du chemin vers lequel nous repartons, trône de manière colossale la crête des Crocs. J’en ai les yeux qui dégringolent des orbites. Rien que pour ça je ne regrette pas d’être venu.
Doucement, le sentier bascule sur gauche afin de redescendre en vallée. 1700m de D- en perspective. Je remets les bâtons dans le sac afin de trotter plus librement. La trace rebondit d’abord gentiment entres les pierres. C’est un peu technique mais rien de bien méchant. On papote diététique et barres de céréales en enchaînant les lacets qui nous conduisent petit à petit dans les bois. La densité de coureurs augmente. Le terrain, principalement de la monotrace, est propice à la formation de bouchon. Ça ralenti un peu trop à mon goût. Pour la première fois depuis le départ, je double avec un peu d’autorité car devoir freiner trop fortement sur ses cuisses est usant. La descente se termine par l’arrivée sur Saint Paul de Varce. Les jambes sont un peu lasses mais n'ont pas souffertes. L'ombre des arbres cède la place à l'air cuisant de fond de vallée.
Petit ravito sur la place du village. Un oasis pour la caravane de dromadaires assoiffés que nous sommes. Ça cogne déjà fort alors on ne lésine pas sur l'hydratation. Je me rafraîchi à la fontaine et en profite pour remettre du Nok sur mes pieds.
Un petit coup de cul de 450m nous sépare encore de la première base de vie. On l'attaque calmement. Il y règne une chaleur moite qui fait transpirer comme pas possible. Je juge inutile d'essayer d'accélérer. Le moindre effort trop prononcé se paye par l'ouverture en grand du robinet à sueur. Mentalement je me rabâche : « à la cool qu'on t'a dit ».
Arrivé en haut, on pique sur Vif. Niveau température, c'est pire. Le soleil frappe directement le chemin, presque pas d'ombre, comme si quelqu'un venait d'ouvrir la porte d'un four géant. Heureusement, la relative prise de vitesse et l'effort moins intense rendent la chose supportable. Le premier massif se termine là. Les coureurs du 40km et du relais foncent à tombeau ouvert. Ils peuvent se le permettre, c'est la quille pour eux.
Moi j'ai tous les voyants aux verts. Malgré le soleil qui monte, pas de coup de chaud à déplorer. Aucun souci gastrique. Les jambes répondent bien. C'est parfait. Encore quelques hectomètres de zigzag dans Vif, et j'arrive enfin à la base de vie.
Base de vie de Vif – 14h31 - 176ème/478
J'ai juste le temps de récupérer mon sac de change et de chopper quelques tucs à la volée qu'arrive Apostolos. Je l'avais légèrement décroché dans la montée, mais nous voilà à nouveau attablé ensemble. On n’a pas prévu de faire une longue pause donc on va à l'essentiel : bol de riz, flotte, Nok sur les pieds, et changement de tee-shirt. On se retire 35 minutes plus tard, direction le Massif du Taillefer. Gros morceau de 50km pour 3400m de D+ qui va débuter par un enchainement de trois bonnes grimpettes pour nous emmener jusqu'au Pas de la Vache.
Second massif, le Taillefer - 15h07 - 177ème/463
Ça commence doucement. Alternance de bitume et de chemin. La pente n'est pas violente mais il fait chaud. Des fontaines ponctuent les petits hameaux que nous traversons. Humidification systématique pour éviter la surchauffe. Du reste, on avance prudemment. Ça ne sert à rien de s'enflammer en plein cagnard.
Au bout d'un moment, nous sommes rejoints par un trio pratiquant aussi le bavardage. Une conversation se noue autour de l'Andorra Ultra Trail. Apostolos se remet juste de la Ronda Dels Cims, alors que nos trois compères ont eux fait le Celestrail. C'est leur premier 100 miles et dixit leurs mots, ils y vont en mode « Trail Plaisir ». Voilà un propos qui sied parfaitement à la gestion de course que j'ai adopté.
D’humeur particulièrement grégaire, nous voici continuant en gruppetto à cinq. Ça jacte dans les rangs, et c'est tant mieux parce que la montée en sous-bois est monotone et un peu longuette. Il fait chaud et ça me rend somnolant. La causette me sort un peu de ma torpeur. Nous arrivons tranquillement sur le ravito de Laffrey.
Laffrey – 17h51 - 166ème/455
L’arrêt est assez court. Restauration, hydratation, et pommade sur les petons. La routine. Je m'apperçois que le Garmin que j'avais mis en charge dans sac vient de me lacher. La flemme de faire du dépannage, elle restera off pendant le reste de la course, tant pis pour la trace.
L’ascension jusqu'au col de La Morte n'est pas vraiment difficile. Ça nous permet d'avoir un débat hilarant à propos du gluten et du lactose. Un débat agrémenté de sonorités intestinales évidement. Petit à petit les sentiers boisés laissent la place à des paysages plus dégagés et plus sauvages. C'est beau. La luminosité décroit doucement. On traverse un grand pré dans lequel des poutres enflammées font office de balisage pour nous guider jusqu'au ravitaillement. C'est magique.
La Morte – 20h21 - 156ème/420
Rapide routine de ravitaillement. Le jour tombe et l'équipement de nuit est de sortie. Nous reprenons la route bardé de nos frontales tous ensemble, enfin à quatre : David, un des larrons qui nous accompagne a décidé de partir avec cinq minutes d'avance car il craint d'avancer moins vite que nous.
Le kilomètre vertical qui nous attend s'annonce un peu plus velu que toutes les bosses déjà franchies. La nuit a remplacé le crépuscule, et un aimable serpentin de monotrace court tout le long de la paroi noire qui se dresse face à nous. Sa présence est matérialisée par un cortège de frontales qui scintillent au-dessus de nos têtes. C'est juste beau.
Notre progression est régulière, on a tendance à revenir sur des gens. Parfois ça bouchonne un peu, on réduit alors l'allure et puis on double. On recolle avec David. Ça discute toujours autant, du travail, des loisirs... Et puis au bout d'un certain temps, nous arrivons sur un replat, c'est le Pas de la Vache. La vue sur une Grenoble toute illuminée est remarquable. Je savoure – Cette grimpette m'a semblé facile, je suis vraiment bien. Il me tarde de poursuivre.
Ayant préalablement raccroché les bâtons au sac, j'amorce la descente en compagnie de Romain. On dévale gentiment dans la caillasse. Il y a quelques passages un peu techniques mais rien de bien vilain. Le balisage se frayent un chemin au milieu des petits lacs noirs nous entourent. C'est le pied.
Hélas, cette allégresse signe aussi le début de la dissolution de notre « Confrérie du Gluten ». Sans nous en rendre compte, nous avons laissé Apostolos, Guillaume et David dans la nuit derrière nous. C'est un peu triste mais c'est le jeu. Nous continuons notre progression bon train à présent. Après un dernier passage en pinède, nous débouchons sur le ravitaillement du Poursollet.
Lac du Poursollet – 00h18 - 133ème/361
On essaye de faire assez vite. Notre ordinaire est agrémenté d'une délicieuse « potion magique » préparé par les bénévoles. Un genre de jus de pomme bouilli avec du miel, des épices... c'est délicieux. Un coureur hurle sous la tente des secours. Ça fait froid dans le dos. Assez traîné, on reprend la route fissa direction la base de vie de Rioupérou, qui marquera la fin de ce copieux massif.
On remonte assez vite dans les caillasses. On croise un coureur qui semble être en perdition, il titube, visiblement pris de crampes, et surtout, il parle tout seul. Mais lorsqu'on l'aborde. Il ne nous répond pas. Nous passons notre chemin.
J'ai lu çà et là qu'il était dommage que nous n'ayons pu profiter des paysages de l'Oisans, y passant de nuit. Je ne suis pas tout à fait d'accord. La pleine lune brille tellement qu'elle découpe les différents pan de la montagne. Au sol, elle crée d'improbables contrastes entre le végétale et le minérale. Et si les étoiles restent invisibles derrière les nuages, ceux-ci semblent tout droit sortis d'illustrations tirées de livre pour enfant.
Après avoir arpenté ce qui m'a semblé être un genre de vaste plateau, on replonge furtivement vers le bas de la vallée. Il y va de 1700m de D- sur 7km. Sur le profil de course, ça fait un peur et j’appréhende un peu. Il va falloir que je quitte momentanément le mode touriste parce que là ça risque de chauffer.
Nous tombons fortuitement sur un ravitaillement surprise après seulement 400m de descente. Il s'agit d'un petit refuge de pierre assez sommaire. On ne s'y attarde pas. Les bénévoles nous offre un bout de merguez. J'y goûte du bout des lèvres, simplement par gourmandise, et nous repartons.
Chalet de la Barrière - 1h57 - 125ème/354
Les arbres font leur grand retour. L'inclinaison aussi. Ça dévale sec, racine, cailloux, mais dans l'ensemble, rien d'ingérable hormis la longueur qui fait un peu frétiller les quadris. Nous émergeons au bas du flan de cette montagne directement dans le village.
Nous cheminons sur les trottoirs en marche rapide lorsque nous sommes rattrapés par un coureur au trot. Il s'agit du type qui était en perdition après Poursollet. Il semble s'être requinqué en route puisqu'il nous double. Cela dit, il a l'air complètement doigt dans la prise et il court tout de traviole. Un peu comme s'il était ivre.
Base de vie de Rioupérou – 3h22 - 127ème/350
On prend le temps de se retaper un peu. La bonne grosse assiette de patte que je m'enfile me parait être un plat étoilé. Romain va s’allonger un peu. Je veux en faire autant, mais avant il faut que je me change. Je me retrouve dans un couloir devant les douches, l'endroit est exigu et ça n'est pas du tout pratique. Je me contorsionne au milieu de mon sac en vrac et j'ai l'impression de perdre un temps fou pour simplement changer de tee-shirt et de chaussettes. J'embarque aussi des guêtres car la pluie devrait pointer le bout de son nez en début de matinée. Devant les lavabos, j’aperçois le coureur « ivre » en plein monologue. Vraiment bizarre...
Je rejoins mon acolyte qui semble dormir à point fermé et m'étend à mon tour. Je n'ai pas du tout sommeil mais gageons que ça me fera tout de même du bien. Dix minutes de non-sommeil plus tard, nous voilà prêt à repartir.
Mauvaise nouvelle, nous apprenons que nous ne passerons pas ni par Chamrousse, ni par le Grand Colon : parcours de replis à cause de risque d'orage. Une petite partie de moi jubile. Et oui, la course va être plus simple avec tout ce dénivelé en moins ! Mais la majeure partie est vexée: ça édulcore le parcours alors que je suis en forme et surtout, on va rater des passages apparemment sauvages et de toute beauté.
Troisième massif, Belledonne - 4h13 - 103ème/316
Une cinquantaine de minutes plus tard, nous repartons direction le kilomètre vertical qui mène à Arselle. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce nouveau massif ne se fait pas attendre. A peine a t on traversé la route que PAN ! Droit dans la pente ! On prend 1100m de dénivelé dans les gencives en l'espace de quatre bornes. De ma courte vie de traileur, je n'avais jamais grimpé un truc à la fois aussi raide et aussi long. Ma forme relative me permet de ne pas trop y laisser de plume. L’expérience est intéressante et j'y prends même un certain plaisir. Hélas à mi-chemin, mon compagnon de route marque le pas. C'est avec un petit pincement au cœur que je laisse derrière moi le dernier apôtre de la Confrérie du Gluten.
Après avoir franchis les derniers passages un peu scabreux, je rattrape une petite sente qui ricoche entre les sapins pour arriver vers un genre d'énorme boule lumineuse matérialisant le ravito d'Arselle.
Arselle – 5h51 - 99ème/322
Un léger besoin de sommeil se fait sentir. La place est relativement sommaire et il n y a pas vraiment d'espace pour s'allonger. Tant pis. Je scotch deux minutes sur une chaise et repars illico. Vu qu'on ne passe plus par Chamrousse, je me demande bien où l'on va atterrir. Je verrais ça le moment venu. L'aube s'amène et pour l'instant il faut avancer. Je croise Rafion que je ne connais que de visu. On échange quelques mots sur un bon demi kilomètre, mais il semble peiner en montée donc je poursuis en solo. Après une progression assez courte sur terrain ondulé, j'arrive à la station où se situe le ravito de replis.
Recoins – 6h47 - 87ème/319
Un havre de paix. Le jour s'est levé et il n'y a pas grand monde. La pièce est vaste, il fait doux, c'est silencieux, ambiance cocooning. Une bénévole vient tout de suite s'occuper de moi. Soupe, café, petit somme de cinq minutes, et même un arrêt au WC (yes ! ). Par contre mauvaise surprise. En me renokant les pieds, je remarque une ampoule déjà bien formée et même crevée derrière le talon gauche. Moi qui surveillais les échauffements de mon pied droit, je ne l'ai pas vu venir celle-là. J'observe également que mon sac génère de bénignes irritations sur mes flancs. Je mets un peu de Nok histoire de limiter les frottements et basta.
Au bout d'une vingtaine de minutes, je me remets en route à l’assaut d'une petite bugne. De ce que j'ai compris, après cette encolure, l'itinéraire bis fait un V. d'abord une longue descente, puis une remontée sur le ravito de Freydière, le tout étalé sur 17 bornes. Ça risque d'être un peu long.
L'amorce de la descente est sympa. Le sentier déboule le long d'un ruisseau dans une végétation un peu sauvage. Il y a des pierres et des racines, c'est un peu technique mais c'est agréable. La pluie fait mollement son apparition. Je m’arrête un court instant à l'abri d'un sapin pour enfiler mes guêtres et ma Goretex. Je suis tout seul, au calme, en pleine nature, petit moment de félicité - Trail plaisir !
L'étroit sentier se mue peu à peu en large piste forestière. C'est moins joli, mais au moins sa déroule bien. Le souci c'est qu'avec la pluie, certains segments deviennent poisseux, plein de flotte et de boue. La verdure des bas cotés qui s'invite parfois au milieu du chemin rend la progression pénible. Je maudis la météo qui nous oblige à emprunter cette section alors que je devrais être en train de m'amuser plus haut dans les cailloux. Trottant pour abréger ce morceau ennuyeux, je fini par déboucher sur le ravito de Freydière.
Freydière – 9h39 - 77ème/301
Pause assez courte. Je me souviens surtout de l'excellent sandwich pain au lait / Milka chocolat au lait proposé par un des bénévoles. Un régal.
Après une petite bosse, c'est reparti pour 1000m de D-. C'est un peu raide au début, mais ça va. Je peux dévaler en souplesse, la pluie n'ayant pas encore salopé tous les chemins. À mi-hauteur par contre, on commence à rejoindre de nouvelles pistes forestières, bien grasses, avec le genre d'inclinaisons foireuses qui rend la course usante et la marche tout aussi pénible. Je double peu de monde, chacun semble être dans sa bulle.
Au détour d'un virage, je tombe sur un jeune coureur qui semble avoir envie de taper la discute. Ça me va. Ma déambulation solitaire sur ces allées monotones me saoule. Me voilà donc en binôme avec un dénommé Giovanni.
On approche du bas de la vallée quand soudain un véritable déluge s'abat sur nous. J'ai l'espoir que cela ne soit qu'une simple averse mais les rideaux de pluie successifs semblent ne vouloir nous laisser aucun répit.
On traverse rapidement Versoud en chipant un ou deux Haribo à la volée. S'en suit six kilomètres de plat qui conduisent à la base de vie de Saint-Nazaire. D'après ce que j'ai lu, l'an dernier c'était une rôtissoire. Cette année c'est l'inverse, tout est détrempé. Laissant le massif de Belledonne derrière nous, on chemine sur du bitume et du remblai tout tassé. Ça tape dans les jambes alors on alterne marche rapide et course pour ne pas trop se flinguer. C'est très chiant.
Saint-Nazaire les Eymes – 11h59 - 71ème/289
Bon clairement, avec l'arrivée d'une pluie qui ne fait pas semblant, on s'écarte peu à peu du « Trail Plaisir » - Un seul objectif maintenant : atteindre l'arrivée le plus rapidement possible. On n’a pas prévu un arrêt très long ici. J'enfile des fringues sèches, je mange copieusement et je file faire un tour chez les podologues parce que mon ampoule au talon me fait un peu mal. C'est un petit bobo, mais 1400m de D+ nous attendent, et la foulée en montée risque de bien appuyer dessus. On me déconseille d'y mettre un compeed. La peau s'étant déjà fait la malle à cause de l'humidité, il n y a plus grand chose à faire hormis mettre encore et toujours plus de Nok.
Quatrième massif, La Chartreuse – 12h37 - 70ème/484
Un peu de bitume histoire d'approcher la forêt aux pieds de la montagne et puis on commence à s'élever doucement sur de larges allées de gravier. On est tellement pipelettes avec Giovanni qu'un coureur du 100km passant par-là se moque, nous demandant si on fait une randonnée.
Quelques centaines de mètres plus tard je suis obligé de faire un arrêt minute : le tee-shirt que j'ai enfilé en première couche est en train de littéralement me poncer le dos, le ventre, et les flancs. Je me rends compte que mes légères irritations se sont transformées en véritables brûlures. J'inverse première et seconde couche. Ça va mieux mais le mal est fait. C'est de l'ordre du bobo, mais c'est bien rouge et ça fait mal. Merde.
Aux abords des arbres, nous parvenons à l'étroit sentier boueux qui doit nous emmener tout en haut. On dirait une caverne végétale abritant une cascade de fange marronnasse bien glissante. Les branchages chargés de grosses gouttes nous frôlent et viennent nous foutre de l'eau dans la tronche. L'adhérence est limite et même avec les bâtons il n'est pas simple d’avancer. J'ouvre la marche tant bien que mal. Mon ampoule me fait un peu souffrir mais fort heureusement, ayant tourné à l'économie jusqu'ici, musculairement, ça va nickel.
En approche du sommet, la déclivité s’estompe et l'air se fait un peu plus sec. C'est mieux, mais ça empire après avoir contourné quelques empierrements. On se retrouve dans une espèce de gros bordel plein de glaise grisâtre, de flaques, et de cailloux glissants. La trace est crade, une frondaison touffue vient nous barrer la route avec ses tiges humides.
Lorsque nous en sortons enfin, la grimpette est terminée. Plongé dans le brouillard, nous pouvons cavaler un peu plus librement sur de vastes étendues herbeuses. Ça me rappelle un peu le Pays Basque.
Vient ensuite succession de petits coups de cul. Rien de très méchant en terme de pente, mais un calvaire vu le revêtement du terrain. Tantôt c'est de la bonne grosse chiasse dans laquelle on s'enfonce jusqu'à mi mollet, tantôt c'est une fine barbotine ultra lubrifiante qui nous fait faire des figures de hip-hop. Coté paysage c'est pas mal par contre. On voit Chamchaude jouer à cache-cache dans les nuages. Hélas, météo capricieuse oblige, nous n'y monterons pas non plus. De toute façon, vu l'état des sentiers, ça ne me chagrine que très moyennement.
Patinant jusque dans les derniers mètres, nous finissons par arriver au ravito suivant. Celui-ci signe la fin des grosses difficultés. Encore une trentaine de kilomètres avant l'arrivée, ça sent l’écurie.
Habert de Chamchaude – 15h53 - 63ème/484
Bucolique ce petit ravito niché dans un refuge. On peut se poser au chaud près d'un bon feu de cheminée, le temps de prendre une soupe et un café. Nous reprenons notre route au bout d'un quart d'heure.
Mon ampoule ne me fait plus autant souffrir vu que ça grimpe moins, mais il en va autrement pour mes brûlures de sac. La douleur n'est pas vive, mais la gêne est constante. C'est usant. Petit à petit une certaine lassitude me gagne. Le sentier glissant qui joue aux montagnes russes et qui parait refuser de vouloir piquer vers Le Sappey ne m'amuse plus du tout. De « Trail plaisir » je suis passé à « Trail Agacement ».
Quand on oblique enfin dans la pente, c'est pour mieux se taper du chemin de coupe tout merdeux. Ce n'est ni vraiment technique, ni vraiment casse gueule. À vrai dire, ça a même tendance à amortir la foulée. Sauf que je trouve ça quand même chiant.
A trois kilomètres du ravitaillement, bonne surprise qui me remonte un peu le moral : nous tombons sur Mathieu, un pote de vélo et de CAP rencontré sur Bordeaux et qui est originaire du coin. Il est venu en VTT de descente. Je lui fais part de ma hâte d'arriver au Sappey. Musculairement, tout va bien. Je sens que j'ai encore pas mal de jus. Par contre les abrasions du sac n'ont pas fait qu'éroder ma peau. Elles commencent à m'entamer le moral. Je décide d'aller voir les secours pour qu'ils y jettent un œil.
Le Sappey – 17h56 - 66ème/284
La grosse foirade. A l'entrée du ravitaillement, je préviens Giovanni que je vais voir les secours pour soigner mes dermabrasions. Je leur explique mon problème, j'ôte mon tee-shirt, ils m'examinent, et là, je pense que le relâchement nerveux conjuguer au manque de sommeil m'assène un coup de pompe monumentale. Une armoire de fatigue me tombe sur le coin de la gueule. Je m'assois dans les graviers. Non. Je m'allonge dans les graviers, torse poil. Je ferme les yeux quelques instants. J'ai l'impression de rebooter.
Lorsque je les ré-ouvres, j'ai la sensation d'être parti dans les vaps pendant plusieurs minutes. Mathieu qui a suivi la scène avec les secouristes me dit que non. Je suis juste à terre depuis une quinzaine de secondes.
Bigre. Ça ne m'était jamais arrivé. Et bizarrement ça va déjà mieux. Je commence à rigoler de mon sort. J'ai grave la honte. Toujours couché sur les graviers, les secouristes me foutent sous une couverture de survie. Ils me scotchent les flancs avec du sparadrap et me font un check-up par acquis de conscience. Que ça soit le pouls, la tension, ou la saturation en O2, tout est OK. Ça confirme mon hypothèse du méchant coup de fatigue. Je pars m'allonger à l’intérieur pendant que Mathieu s'occupe de mon barda.
J'ai prévu de dormir au minimum une demi-heure. Je sais que quoiqu'il arrive, je finirais, quitte à tout faire en marchant. J’exhorte Giovanni à continuer sa course en solo. On faisait un bon binôme, mais on n’est pas marié, faut qu'il fonce. Et il repart avec Mathieu.
Je suis bien sur le lit de camp, il fait chaud sous la couverture. Sauf que je ne parviens pas à dormir. Je ferme les yeux, et j'ai déjà envie de repartir. Au bout d'un quart d'heure, je me réarme. Frontale sur la tête, j'enfile mon collant, je graille, prend un bon kawa, et c'est reparti !
J'aurais perdu cinquante minutes et une douzaine de place dans l'histoire. Tant pis.
C'est comme un sou neuf que j'attaque la dernière colline à la sortie du village. Je croise Mathieu qui revenait sur ses pas. Hop, demi-tour, il m'escortera encore pendant un ou deux kilomètres, très sympa. À peine m'a-t-il quitté qu'une vilaine averse crève les nuages. Je m'en fous, le Trail plaisir commence à revenir. Je suis facile mais j'évite de trop accélérer car j'ai peur d'avoir un autre coup de mou.
Après un joli passage autour du Fort de Saint-Eynard, la trace plonge en sous-bois vers le col de Vence. Le sol dégouline, mais je trouve cette descente très agréable. Mes brûlures me font nettement moins souffrir, je peux donc trottiner avec plaisir. Le couvert des arbres et la journée qui décline installent une pénombre orangée de plus en plus épaisse. Guidé par le filet d'eau beige qui coule sous mes pieds, j'allume ma frontale et ne tarde pas à arriver au dernier ravito.
Col de Vence – 20h25 - 72ème/284
Tout petit stop, il reste dix bornes. Un café, des bouts de melon, et je repars. Un long tunnel boisé grimpe en pente régulière en direction de Lachal. Avec la nuit qui tombe, on se croirait un peu dans une grotte. Je suis tout seul. Personne devant, personne derrière. J'ai repris du poil de la bête. J'allonge la foulée et m'autorise à relancer.
Puis vient la dernière bascule, enfin. Le ciel n'est pas encore totalement noir mais en contre-bas Grenoble est toute scintillante. J'essaye sans succès de distinguer où se situe le parc Paul Mistral. On quitte la piste pour un sentier plus joueur. Ça dégringole par à-coups successif avec parfois un peu de technique. Ça pimente un peu cette dernière section, c’est ludique, alors je cours et je savoure.
[Aparté] J’entame une seconde nuit. J’ai cru comprendre que c’est durant celle-ci que pouvait survenir quelques hallucinations. Hélas ou tant mieux, je n’en aurais pas vraiment. La frontale fait se mouvoir des ombres qui peuvent, l’espace d’un instant, se confondre avec les silhouettes furtives de serpents ou de mulots. La fatigue me fait entendre des chuchotements. Mais rien de bien terrible. En revanche, durant cette descente final, j’aurais cet improbable morceau de musique en boucle dans ma tête :
https://www.youtube.com/watch?v=myvFq3HKIkM
La suite est un peu plus ennuyeuse. De larges lacets de piste m’amène jusqu'au pied de la Bastille. La fin se fait vraiment sentir. Grenoble est là, juste sous mes yeux, toute illuminée. Après quelques volées de marche dans le fort, ça repart sur de la piste. Un panneau indique l'arrivée à cinq kilomètres. Je trace. J’aperçois quelques frontales plus bas. Ça me force à galoper et je finirais par les doubler avant d'arriver en ville.
La pente s’interrompt brutalement au moment où j'entre dans les ruelles grenobloises. Il n'y a plus qu’à suivre le marquage au sol, une ligne continue qui doit me guider jusqu'à l'arche. Je cours sans interruption à présent, sourire aux lèvres. Quelques encouragements sporadiques m’accompagnent lorsque je traverse le parc. Je franchis enfin la ligne d'arrivée après 39h00'44'' de balade en 68ème position sur 484 partants et 283 finishers
Je suis satisfait, très content de ma petite épopée. Pas de raz de marée émotif, juste une légère et agréable euphorie diffuse, la satisfaction du devoir accompli. J’ai la banane. Aucun gros pépin physique à déplorer. Assis sur une chaise à bouffer un excellent plat de ravioles, je constate que je n’ai pas un pet de jeu, que ça soit aux pieds, aux jambes, au dos, aux bras…
Epilogue :
Après une bonne mais courte nuit de repos, excitation oblige, j’ai pu aller profiter d’un bon massage ainsi que du repas de fin de course en compagnie de Mathieu.
Rétrospectivement, je me dis qu’en me sortant un peu les doigts, malgré la fatigue d’avant course, j’aurais pu faire un peu mieux. Cependant le fait de m’être mis en mode « traileur épicurien » m’aura permis d’avaler la course sans réelles difficultés et de faire de très chouettes rencontres. L’abandon ne m’aura jamais ne serait-ce qu’effleuré l’esprit. Mon seul véritable regret sera celui de ne pas avoir pu emprunter le parcours original dans son intégralité. Je serais certainement obligé d’y revenir…
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.09 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
15 commentaires
Commentaire de arnauddetroyes posté le 29-08-2016 à 21:20:32
Bravo pour ta course et ton cr .Entre canicule et pluie,tu as bien maitrisé !
Commentaire de st ar posté le 29-08-2016 à 22:40:27
Excellent ton CR, je m'y retrouve bien et j'avais oublié les poutres enflammées, trop beau effectivement...finalement c'est la bonne option que de partir en mode "Trail plaisir" car au final ton chrono est pas mal du tout et tu finis en bon état ;)
Bravo !
Commentaire de float4x4 posté le 30-08-2016 à 10:30:22
Merci, de toute façon partir tranquille, c'est souvent une bonne solution. Le truc c'est que faire 700km de route, se payer un hôtel, tous ça pour bacher au bout de 40k parce qu'on est parti trop vite, c'est chiant... donc :)
Commentaire de menez breizh posté le 30-08-2016 à 10:22:18
Bonjour Pierre. Bravo pour cette belle gestion de course : un départ prudent pour un classement plus qu'honorable. Excellent résultat après ta déconvenue du trail du golfe ( je confirme pour la boisson énergétique); j'y étais. On a du se croiser au Sappey: j'étais sur le 100. Bonne récupération et peut être a bientôt sur autre course.
Commentaire de float4x4 posté le 30-08-2016 à 10:33:33
Oui c'est dommage pour l'Ultra Marin, ça à beau être tout plat, j'ai vraiment apprécié la première partie de course, l'an prochain j'y reviendrais surement.
Commentaire de Tonton Traileur posté le 30-08-2016 à 10:29:06
elle pique bien, l'Arselle, hein ?
dommage pour Belledonne, tu vas être obligé d'y revenir ...
bravo, finisher !
Commentaire de float4x4 posté le 30-08-2016 à 10:32:22
ah ça oui, mais j'ai trouvé ça plutôt rigolo en fait :)
Commentaire de PhilippeG-641 posté le 30-08-2016 à 11:07:00
Bravo Float pour ta gestion de course et ton récit très sympa à lire, on s'y croirait :)
Je reconnais tout sauf les poutres enflammées (trop tôt pour moi)
Sinon, un bel ultra, je suis passé de jour aux lacs dans l'Oisans et c'est mon plus beau souvenir...
Bonne récup à toi.
@+
Philippe
Commentaire de float4x4 posté le 30-08-2016 à 15:41:16
tu m'étonne, toi tu as fais un temps stratosphérique, ça force au respect :D
Commentaire de Japhy posté le 30-08-2016 à 15:30:43
Presque 2 nuits debout, pas d'hallus, mais alors un hymne à Bruegel (tant que c'est pas Bruel) qui fait qu'on se demande ce qui aurait été mieux ! Mais y a du fond, y a du fond je le reconnais...
Magnifique balade que tu as faite, et puis alors, avec tous ces Giovanni et Apostolos (qui a dû être envoyé par je ne sais qui pour te dire "tu peux le faire cool"), trop exotique, j'adore !
Commentaire de float4x4 posté le 30-08-2016 à 22:27:01
haha, Oui, deux nuits debout oui mais sans AG ni CRS :) Quand à la ritournelle sur Bruegel, je ne comprend toujours pas pourquoi c'est cette comptine qui m'a trotter dans la tête pendant deux bonnes heures plutôt qu'autres choses.
Maintenant que tu me le fais remarquer, c'est vrai, je n'avais pas fait gaffe mais mes joyeux drilles portaient des prénoms qui invitaient au voyage - c'est raccord avec le Trail quelque part :)
Commentaire de jide posté le 31-08-2016 à 10:37:17
Salut, temps canon, super CR. On sent que tu t'es bien amusé !!! J'y étais également et je suis arrivé 14h apres toi :D
Commentaire de jide posté le 31-08-2016 à 11:56:56
Salut, temps canon, super CR. On sent que tu t'es bien amusé !!! J'y étais également et je suis arrivé 14h apres toi :D
Commentaire de hansenphone posté le 02-09-2016 à 14:01:11
Bravo pour cette gestion exemplaire de la course ... Tu m'a "doublé" pendant que j'ai essayer dormir un peu à Rioupéroux. J'ai fait l'inverse: Je me suis dépêcher pour arriver 53e au Moucherotte, tout pour me retrouver 128e à Chamrousse, avant de rattraper quelques places et finir avant minuit. Désolé pour les douleurs!
Commentaire de lamiricore posté le 05-09-2016 à 17:09:12
Salut,
tu finis juste derrière moi (67ème 38h40) toutes mes félicitations ! Une belle édition malgré la coupe dans le Belledonne ...
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.