Récit de la course : Marathon de Florence 2014, par marathon-Yann

L'auteur : marathon-Yann

La course : Marathon de Florence

Date : 30/11/2014

Lieu : Florence (Italie)

Affichage : 1354 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

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Mon mât de Toscane

Indécis éternel, j’ai longuement hésité avant de choisir mon marathon d’automne. Vannes ou Florence ? Chemins du Morbihan ou ville musée ? Pourquoi choisir, après tout ? Pour la première fois j’ai choisi d’enchainer deux marathons, et (désolé pour le suspense), je ne l’ai pas regretté. Six semaines après rencontré le mur à Vannes, et fini difficilement en 3h38, je partais un peu anxieux pour le « Firenze Marathon », mon premier à l’étranger.

Nous nous sommes envolés sans les enfants pour un weekend dans une ville  qui, d’après Le Routard, comporte la moitié des œuvres d’art d’Italie, qui contient elle-même la moitié des œuvres d’art mondiales ! Rien que ça ! Bon, on n’a pas compté, mais ce n’est pas faute d’essayer, vu le nombre de visites effectuées le samedi ! Fantastique ville, très agréable en cette saison moins touristique.

Samedi : Reconnaissance du parcours

Un autre intérêt de faire un marathon en Italie est évidemment gastronomique. Même si tous les restos ne sont pas extraordinaires, le repas du samedi soir Chez Toto est un beau moment, à tel point que nous en faisons notre lieu de rendez-vous pour l’après-course, avec d’autant moins d’hésitation que la patronne porte un tee-shirt « Firenze  Marathon».  

Dimanche matin. Tandis que j’essaie de rentrer dans le SAS de départ, me revient une expression trouvée sur  marathonguide.org. A propos du départ,  les coureurs y sont décrits comme se bousculant d’une « non-charming manner » Je confirme ! Même si ce n’est finalement pas pire que sur d’autres marathons, comme celui de Paris, et franchement plus un problème quand on a réussi à rentrer dans le sas. L’attente est la même que pour toutes les courses, un mélange de stress et d’impatience. Je m’occupe en regardant  les différents drapeaux qui indiquent les nationalités sur nos dossards, pas mal de français quand même, quand on entend une vague d’applaudissements remonter depuis la fin du peloton. Ce sont les coureurs élites qui viennent se placer en première ligne et sont salués par les coureurs « anonymes » au fur et à mesure de leur progression. Parmi eux, Kiplang, futur vainqueur, qui a battu le record du monde à Berlin l’année précédente. Premier frisson de la course.

C'est écrit : il faudra lire ce récit jusqu'au bout !

Enfin, le départ ! Craignant cette course 6 semaines après mon dernier marathon, je me cale dans le peloton 3h30, en me disant que ce n’est pas grave si je flanche. Dès les premiers ravitaillements me revient une autre expression trouvée sur  marathonguide : le thé chaud aux ravitaillements est une « brillant idea ». Là encore, je confirme ! Je me jetterai chaque fois sur le thé sucré et chaud qui nous est offert. La course commence bien, les km défilent, je reste calé sans difficulté dans mon groupe. Nous sortons de la ville, traversons un grand parc, retournons dans la ville, contournons le stade, rentrons de nouveau dans la vieille ville. En attendant le moment où je vais flancher, je compare mes temps avec ceux de mon précédent marathon, dont le souvenir est encore frais : « tiens, au km 21 j’étais passé 5 min plus tôt», «km 30 : j’étais dans le même temps », « km 35 : j’ai presque 5 min d’avance sur Vannes ». « Yann, Yann ! » c’est mon épouse qui me surprend et m’encourage ! Beau coup de fouet ! Je me sens toujours bien, tente d’encourager en hongrois un coureur magyar, conserve mon allure même si les pavés sont de plus en plus durs et les ponts de plus en plus hauts. Il reste deux km, je sais que je vais atteindre mon objectif du jour,  et je me dis que je peux même tenter le negative split. J’’accélère (il me semble) dans le dernier km, remonte un petit peloton et sprinte dans les derniers virages ! Avec succès : en 3h28, je mets 10 min de moins qu’à Vannes, respecte mon objectif de 3h30, et m'offre mon premier "negative split". Belote, rebelote et dix de der !

L'intérêt gastronomique des marathons en Italie !

Comme convenu, je retrouve mon épouse Chez Toto après la course. Je n’ose pas commander la côte de bœuf florentine (700 g minimum) mais suis bien content d’une pizza Margharita cuite au feu de bois. Je reconnais en la patronne une bénévole qui était sur les premiers ravitaillements de la course, son tee shirt de la veille n’était pas que de circonstance, c’est une vraie passionnée. Il y a aussi de nombreux coureurs douchés, habillés « en civil », portant fièrement leur médaille. Du coup je ressors la mienne, jusqu’à ce qu’une touriste anglaise me demande si c’est moi qui ai gagné !!!

Chez Toto, un feu pour les escalopes florentines, un pour les pizzas

Quel bilan en tirer ? Ville magnifique, parcours formidable, ambiance chaleureuse, météo idéale pour courir, peloton de taille respectable (environ 10 000 coureurs), tout était parfait. L'expérience de courir à l'étranger a été fantastique. Outre le décor (rien que les noms font rêver : Parco delle Cascine, Ponte Vechio, piazza Santa Croze, Duomo, berges de l’Arno…) et le plaisir d'entendre les encouragements en italien (Bravi! Bellisima ! Grande! Vai vai vai) d’un public nombreux, tout le weekend était magique. Seule ombre au tableau : le décès d'un coureur de 38 ans, un jeune homme visiblement bien entrainé (il courait en 2h45), que j'ai appris dans le bus nous ramenant à l'aéroport.

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