L'auteur : Sprolls
La course : Trail du Lac d'Annecy - Technica Maxi Race
Date : 30/5/2015
Lieu : Annecy (Haute-Savoie)
Affichage : 3892 vues
Distance : 86km
Matos : Mizuno Tarawera
Objectif : Pas d'objectif
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91 autres récits :
http://benjiscrazy.over-blog.com/2015/06/maxi-race-2015-un-grand-tour-de-lac.html
C'était l'objectif trail de la saison: la Maxi-Race, le tour du lac d'Annecy par les crêtes: 85km et 5000m de dénivelé positif. Pour s'étalonner face au gratin mondial, le parcours servait également de support aux championnats du monde de trail. Je me suis fixé un objectif de 11h sur la base du classement de l'année précédente. Comme pour l'Obivwak l'an dernier, Sandrine et Seb pouvait m'accueillir à 10 minutes à pied de la ligne de départ, idéal comme camp de base ! Merci ! Quant au cadre, c'est juste... aussi beau que d'habitude ! Avec une vue sur tout le parcours à peu près, il suffit de faire le tour du lac du regard: le Semnoz, Doussard, le pied de la Tournette, le Mont Baron/Veyrier.
Réveil à 3h30, à l'heure où partait le championnat du monde. Dehors il fait bon et beau, conditions parfaites. J'ai la chance d'avoir accès au sas élite ce qui me permet d'arriver la bouche en cœur quelques minutes avant le départ pour me mettre tout devant la meute (2000 traileurs au départ), un avantage non négligeable vu l'augmentation du nombre de partants et l'étroitesse du début du sentier vers le Semnoz. Du coup je me paye le luxe d'un départ rapide sur le plat à 15km/h sur les 2 premiers kilomètres dans les 10 premiers. Je lève le pied dès les premières pentes. Ne pas courir quand la pente se fait trop raide, laisser les coureurs me dépasser, ne pas m'enflammer ! ça tourne en boucle dans ma tête dans toute cette longue montée en forêt, ponctuée de replats et de relances où les jambes semblent bien tourner. Le jour se lève doucement alors que ma position finit par se stabiliser.
Surprise sur la fin de la montée où l'on rattrape les premiers concurrents/concurrents sud-coréens ! Ils ne sont pas arrivés !! Enfin je rejoins le sommet du Semnoz, le crêt de Chatillon, en un peu moins de 2h. Le verdict: 10 minutes d'avance sur le plan de course. Gloups, trop rapide alors ? Le ravito est juste après: une soupe, un bout de banane et de pomme et je remplis une softflask de produit énergétique. Je e suis préparé plein de recharges en petits sachets pour toute la course mais c'est un peu galère à verser dans la flask avec son ouverture étroite: j'en fous partout, ça colle, c'est la vie...
J’attaque la première descente vers St-Eustache. Sans forcer mais je gagne vite quelques places en entrant dans la forêt sur une partie bien glissante. Mes chaussures adhèrent mal, c’est du dérapage contrôlé (plus ou moins) ! Si bien que malgré tout je sens que les cuisses ont bien travaillé sur un petit replat qui suit. Mince, toujours trop vite comme à la montée ?! J’arrive au point d’eau de St Eustache où on m’annonce dans les 30 premiers avec un petit quart d’heure d’avance sur mon plan au sein d’un petit groupe de 4. Dès que ça remonte je décroche un peu. Les sensations ne sont pas top sur cette ascension assez raide et bien glissante (surtout un passage ultra boueux à mi pente). Pas mal de coureurs me rattrapent tandis que nous dépassons toujours quelques coureurs et coureuses des championnats du monde. En haut du col de la Cochette, mon temps de passage me rassure puisque j’ai fait l’ascension à la vitesse prévue. C’est donc les autres qui vont vite, pas moi qui me traine ;)
Nouvelle descente bien raide sur une crête un peu dans la brume vers un nouveau point d’eau et donc à nouveau quelques places gagnées, toujours sans trop attaquer pour autant. La suite est un longue traversée sur une crête vallonnée en forêt pour rejoindre la descente à nouveau glissante, vers Doussard. En bas, on ressent pour la première fois la chaleur et le soleil sur les 2 ou 3 kilomètres pour rejoindre le gymnase accueillant le 2ème ravitaillement de la course où j’ai toujours une vingtaine de minutes d’avance sur mon plan de marche. Avec en approche une vue sur l'ascension prochaine vers le col de la Forclaz.
Je me ravitaille bien : soupe de vermicelles, fromage, banane, pomme. Je fais el plein d’eau, toujours en galérant avec mon produit énergétique que je verse à moitié à côté. 6 minutes d’arrêt. La montée qui suit devrait aider à digérer tout ça. Elle est relativement régulière, à l’ombre, et j’arrive à trouver un rythme efficace qui me permet de rattraper pour la première fois quelques coureurs qui semblent en difficulté. Un seul coureur me rattrape juste avant le sommet, c’est plutôt très bon signe pour moi, les sensations sont bien meilleures qu’au col de la Cochette. Après une courte descente, nouveau point d’eau pour la 2ème partie de la montée. Cette fois on est en prairie et il fait plus chaud (mais tout est relatif, la température doit être à 15°/20° grand max). Au moins ça me permet de justifier d’avoir emporté les lunettes de soleil que je sors pour l’occasion, ainsi que la casquette. Ça commence à être dur et ça devient pire après le court répit en descente suivant le chalet de l’Aups. On remonte sur une épaule herbeuse puis rocheuse très raide où paissent quelques chèvres jusqu’au Pas de l’Aups. Sur cette find e montée très raide, je suis vraiment dans le dur. Les ascensions raides ne me conviennent visiblement plus aussi bien qu’avant ! ça me rappelle aussi pourquoi la Mitic en Andorre m’avait fait tellement souffrir. Heureusement la montée offre un des quelques jolis points de vue sur le lac qui ponctue le parcours.
Sous la Tournette vers les Chalets de l'Aups (plus trop de photos après, la transpiration fait trop de buée):
Gros soulagement une fois en haut ! Il me faut quand même quelques minutes sur le plateau qui suit pour récupérer avant d’attaquer la descente raide et parfois caillouteuse qui suit. Très exigeante pour les cuisses, elle me permet de doubler un bon wagon de coureurs de la Maxi-Race et des championnats du monde dont une française qui s’est visiblement fait une entorse à la cheville. Nouveau point d’eau et nouvelle section à relances entre plat et courtes remontées, avant de redescendre sur le dernier ravitaillement de Menthon St Bernard. L’arrêt est rapide, juste de la banane et le plein d’eau car il risque de faire chaud sur cette dernière montée. La bonne nouvelle en tout cas, c’est que mes classiques soucis d’estomac sur ultra que je craignais voir apparaitre sur la fin de course ne sont pas au rendez-vous.
Petit loupé de suivi d’itinéraire au-dessus de Menthon mais je m’en rends compte après qqs dizaine de mètres en l’absence de balisage, jusqu’ici très régulier, ce qui m’évitera une remontée inutile, pfiou. Je fais un petite bout de montée avec le coureur qui m’avait dépassé dans l’ascension précédente puis que j’avais repris en descente. Tant que la pente n’est pas trop raide, nous restons ensemble. Mais lors d’un premier raidard, mes limites du moment dans les forts pourcentages m’obligent à le laisser partir devant. Je le garde quand même à vue sur presque toute cette montée forestière à flanc de montagne. Après un replat et un bref passage sur route au col des Contrebandiers, on attaque les dernières rampes vers le Mont Baron, sur une crête dégagée qui offre à nouveau un superbe point de vue ! Tiens, je rattrape un coureur puis mon compagnon de tout à l’heure qui subit un gros coup de fringale.
Enfin arrive la dernière descente que j’attendais depuis longtemps en me disant que j’allais attaquer à fond ! En fait la fatigue m’oblige à tempérer un poil, même si ça va vite. Je reprends d’ailleurs peu avant le bas de la descente un dernier coureur de la Maxi-Race avant de déboucher sur le bord du lac, la piste cyclable et enfin la plage d’Albigny où je franchis la ligne d’arrivée à une 13ème place qui me surprend très agréablement même si je savais avoir fait une certaine remontée. Le temps surtout me fait bien plaisir : 10h22 ! Près de 40 minutes d’avance sur un plan de marche qui me paraissait déjà ambitieux. En plus les français ont fait le doublé (en 2h de moins que moi pour Sylvain Court et 30minutes de moins pour Nathalie Mauclair, sympa de pouvoir comparer son temps à eux J ). Bref, c’est cool et je me précipite pour faire trempouille des jambes dans le lac (pas plus, c’est pas encore assez chaud !).
Dernières longueurs (photos prises la veille):
Hélas je n’ai pas le temps de savourer trop longtemps. Car mon estomac, si tranquille en course se rappelle à mon bon souvenir. Donc comme à l’arrivée de la Diagonale de Fous ou au Tour de l’Oisans et des Ecrins, je dois rejoindre la tente médicale gérée par l’assistance publique avec mes nausées. J’y passerai près de 4 heures ! L’estomac n’a visiblement rien absorbé depuis le dernier ravitaillement et il me faut finalement une perfusion d’eau salée et de glucose pour que les nausées ne me reprennent plus quand je me lève. Dommage, ça m’empêchera de rejoindre Sandrine et Seb dans leur chalet du plateau du Revard. Mais bon, ces désagréments ne m’empêcheront pas de garder un bon souvenir de ce week-end qui efface le raté andorran de l’an dernier et clôt le programme « ultra » de l’année.
Et pour finir, une photo de la perf du week-end :)
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2 commentaires
Commentaire de Jam posté le 26-06-2015 à 16:52:30
Wouah, suis jaloux: comment fais-tu pour courir aussi vite et avoir le temps de prendre de si jolies photos. Moi qui coure (beaucoup) mons vite, j'ai pas le temps de faire plus de 2-3 photos, et encore !
Bravo pour ta perf. Une sacré perf.
Commentaire de Sprolls posté le 28-06-2015 à 12:32:39
Merci pour ton commentaire ! L'iphone prend de jolies photos, et c'est rapide. Et de toute façon, une pause ça fait toujours du bien, surtout quand les paysages sont aussi chouettes !
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