L'auteur : Natou
La course : Ultra Trans Aubrac - 105 km
Date : 25/4/2015
Lieu : Bertholene (Aveyron)
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Distance : 105km
Objectif : Terminer
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25 avril 2015, je m’aligne sur l’Ultra Trans Aubrac avec ses 105 km et 3600D+. C’est l’objectif de l’année : un bel ultra à apprécier du début à la fin. Se faire plaisir jusqu’à l’arrivée.
Certes c’est relativement tôt dans le calendrier et la préparation s’est faite pendant l’hiver avec beaucoup de flotte, de vent et de neige.
Donc le risque sur cette épreuve est lié à la météo… et bien on sera servi !
Arrivée à 5H20 à Bertholène, passage obligatoire au contrôle des sacs, puis montée tranquille au château, point de départ de la course. Je décide de me mettre en queue de peloton, histoire de ne pas me laisser entraîner par les avions de chasse. Le feu d’artifice prévu par l’organisation est avorté : l’humidité a eu raison des préparatifs festifs du départ.
6h10 : c’est parti ! En route pour Saint Côme d’Olt, lieu du 1er ravitaillement.
Le parcours est très roulant et très agréable. Très vite, il faut que je quitte ma veste GoreTex. Je suis dans les derniers partis, mais peu importe. J’essaie de ne pas dépasser les 9km/h de moyenne afin de ne pas me griller pour la suite. Petit à petit, je remonte certains coureurs solo ou en relais. Ca discute encore beaucoup : les gens sont encore frais et ça plaisante bien ;-) Les petites montées se font en douceur, tout en trottinant.
Passage au château des Bourines. Bon, j’ai bien regardé, mais je n’ai pas aperçu Fanfan la Tullipe (lieu du tournage du film), puis direction le château de Roquelaure.
Malgré mon hydratation régulière et quelques petites denrées, je ressens bien vite une gêne au mollet droit rappelant à un début de crampe. Même sensation ressentie déjà pendant les entraînements, mais qui s’estompait au bout de quelques minutes. Mais là, elle m’accompagnera un bon bout de temps. Il va falloir gérer la course avec ça.
Arrivée à Saint Côme après 2H45 (24 km). J’adore ce village situé au pied du plateau de l’Aubrac. C’est magnifique avec ses ruelles pavées. Je refais le plein de la poche à eau, car maintenant, il va falloir attaquer les premières difficultés. Le temps est gris, mais bien agréable.
C’est parti pour 31 km et presque 1900 D+ pour atteindre Laguiole. Là, ça rigole moins. De bonnes montées, mais surtout, je commence à gouter aux bains de pieds dans la boue. Le sol est trèèèèès humide, gorgé d’eau et bien labouré par tous les coureurs. Par moment, on s’enfonce jusqu’au dessus des chevilles dans une boue bien collante. Il y a bien eu une dizaine de fois, où j’ai bien cru que celle-ci allait gober mes chaussures ! Lors des premiers passages dans la boue, chacun essayait de se trouver un chemin le plus propre possible. Il y a un moment où il ne faut plus hésiter et ne pas chercher à contourner la difficulté. Faut y aller franco, et c’est ce que j’ai fait, laissant beaucoup de mes compagnons de courses entêtés à chercher les appuis les plus secs possibles. Les montées se font en marche dynamique et je relance dès que possible. A chaque fois que cela est possible, Mickaël se trouve en bordure des chemins pour m’encourager. Et hop, une photo devant l’abbaye de Bonneval. Il paraît que les soeurs y font un excellent chocolat ! pas eu le temps d’aller gouter !
Par moment, quelques averses nous font jouer avec j’enfile la GoreTex, puis je l’enlève. Mais ce qui va nous tomber sur la tête au niveau de la Vitarelle ne va pas passer inaperçu : un bon orage de grêle !! Heureusement ma casquette me protège des grêlons qui fouettent. Le moindre passage se transforme en torrent de boue. On se fait tout petit devant Dame Nature. Tout est détrempé, et les derniers kilomètres avant d’atteindre le 2ème ravito se font à la mode mudday. C’est très éprouvant mais le moral est bien là, et c’est mon carburant.
J’arrive à Laguiole après un peu plus de 8H de course. Déjà 55 km parcourus. J’y ferais une bonne pause : une bonne soupe bien chaude, mais surtout je prends le temps de me changer après avoir nettoyé au maximum mes jambes enveloppées d’une belle couche de boue ! Changement pour affronter le temps plus froid. Nous sommes à 1000m et le parcours va nous faire passer sur le plateau souvent bien venté et bien froid.
Je repars requinquée. Passage obligé par la forge d’une coutellerie ou comment associer tourisme culturel et épreuves sportives. La pluie refait son apparition, et il faut attaquer les nouvelles côtes qui mènent à la station de ski, puis la traversée de la forêt.
Accompagnée de Fabrice, une connaissance rencontrée à Chamonix, nous enchainons quelques relais pour atteindre le 3ème ravitaillement à Aubrac. C’est son 1er 100 bornes, et il compte sur mon expérience pour mener à bien son aventure. Difficile pour moi de donner des conseils, je lui fais part de mon expérience, et de ma façon de gérer la course. Les passages dans les tourbières ne sont pas toujours simples, car les appuis sont souvent en dévers et les articulations sont très sollicitées. La vue est magnifique. L’impression d’être seule dans l’immensité. Un bien-être ce silence. Tout va toujours bien. Je gère au mieux mon mollet qui est dur comme du béton. Je relance doucement ou passe en marche rapide. Les montées sont dynamiques. Je profite au maximum. J’atteins Aubrac après 12h30 de course (77 km)
Les jambes sont dures. Et c’est parti pour un nouveau changement vestimentaire avec un haut à manches longues chaud, le buff et la GoreTex. Le ravito est excellent : soupe, petits toasts que je savoure pleinement. Je prends le temps qu’il faut car, il reste une dernière partie difficile et qui se fera de nuit.
Je repars sans Fabrice qui décide de rester encore un peu. Je suis seule. Au loin quelques coureurs devant moi que j’essaie de garder en point de mire le plus longtemps possible. Je profite encore de la lumière pour observer cette nature sauvage et désertique. La lumière du soleil (et oui, il a fini par sortir !!) donne des couleurs magnifiques.
Le parcours se fait à nouveau à travers la forêt et sur des sentiers parsemés de genets qui me griffent les mollets. Tout s’assombrit et j’atteins la cascade de Lacessat (86 km) avant la nuit. Le parcours est jonché de traversées de torrent dont un jusqu’aux genoux. Ca glisse et je suis à deux doigts de me vautrer dans la flotte ! Le sentier est tortueux avec des passages difficiles où je me demande comment ils ont pu être franchis par les premiers ! Un parcours de combattants, mais ce n’est rien par rapport aux dernières bosses qu’il faut franchir dont un mur glissant de boue. Je cherche mes appuis afin d’éviter de refaire tout le chemin en arrière. Une de ces montées me paraît interminable. A chaque fois que je lève la tête, ma frontale fait refléter les balises réfléchissantes et me donne l’impression que le sentier monter à n’en plus finir. J’ai rattrapé quelques coureurs qui s’accrochent comme moi aux derniers kilomètres à franchir.
On a beau avancer d’un pas décidé, les lumières de Saint Geniez d’Olt se font désirer ! Et quel soulagement quand enfin je les aperçois. L’arrivée n’est plus loin. Mickaël se trouve là, et m’indique qu’il reste encore 1,5 km.
Après 18h20 de course, je franchis enfin cette arrivée. Heureuse d’avoir pu mener cette aventure jusqu’au bout.
Je finis 115ème sur 256 partants, 7ème féminine et 5ème dans ma catégorie.
Une très belle course dont je veux saluer l’organisation et tous les bénévoles. Un balisage impeccable, des ravitaillements savoureux et copieux, des sourires et des encouragements du début jusqu’à la fin. Que dire de plus de cette très belle épreuve, sinon de pas hésiter à la faire !
Et tout cela ne peut se faire sans le soutien et les encouragements de ma moitié adorée, Mika ! Merci d'être toujours là...
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10 commentaires
Commentaire de millénium posté le 29-04-2015 à 09:03:01
bravo miss. Et merci pour ce récit bien détaillé , belle analyse de course
Commentaire de Yvan11 posté le 29-04-2015 à 10:10:03
Bravo pour la course dans des conditions pas faciles et merci pour le récit.
Commentaire de paulotrail posté le 29-04-2015 à 12:59:30
Quelle course et surtout quel moral au vu des conditions : chapeau !
Commentaire de regneriebambip posté le 29-04-2015 à 13:54:25
je te le redis encore et bravo, quelle course et quel mental !!
Commentaire de Ironmickey posté le 29-04-2015 à 21:51:04
Toujours heureux de te suivre sur ce type d'épreuve. Tu continues à bien m'impressionner. Bonne idée cette casquette comme cadeau de noël ;-)
Commentaire de philkikou posté le 30-04-2015 à 07:02:12
Bravo pour la course, belle gestion et merci pour les photos... avec du soleil c'est quand même mieux pour les photos et la course..
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 30-04-2015 à 17:25:19
Je connais le coin pour avoir couru la Fila Aubrac au siècle dernier et je mesure le super boulot que tu as fait sur cette distance. Un grand bravo !
Commentaire de Natou posté le 01-05-2015 à 21:55:36
Un grand merci à vous pour vos comm !! C'est très sympa. A très bientôt :D
Commentaire de Alain du 42 posté le 02-05-2015 à 14:05:51
Bravo, je suis très impressionné, j'étais moi aussi sur ce parcours magnifique, je termine après toi en 19h04.
C'était mon tout premier 100 km, et je dois dire que, passé le ras le bol des derniers kilo dans la gadoue, je n'ai qu'une envie ..... recommencer dés que possible.
Commentaire de c2 posté le 02-05-2015 à 18:39:32
Belle perf Nathalie. Je revois les paysages et "l'humidité" à travers ton récit.Tu finis plus fort dans le final presque 20mn devant moi, sinon on a du se croiser dans les 3 ravitos vus les temps de passages. Je rassemble mes photos prises en course et écrit un petit quelque chose dès que possible.
Bonne suite dans l'ultra.
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