L'auteur : Zeb
La course : L'Infernal Trail des Vosges - 158 km
Date : 13/9/2014
Lieu : St Nabord (Vosges)
Affichage : 2848 vues
Distance : 163km
Objectif : Terminer
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C’est un peu par hasard que je me retrouve ce 13 septembre à St Nabord, petite commune des Vosges près de Remiremont pour affronter les 163 km et 7300m de dénivelé du bien nommé « infernatrail des Vosges ».
Depuis un petit moment, rien ne va plus coté course à pieds, je foire tout ce que je fais : soit je fini à l’agonie (Trail du Vulcain), soit j’abandonne, parce que malade, mal préparé (100km de Steenwerck) par manque d’envie ou les deux (la montagn’hard 100 ).
Bref, c’est la loose total en 2014, même le beau projet de traversée en autonomie des Alpes à vélo n’a pu se faire (merci la SNCF!). Heureusement quelques sorties avec « Trail Aventures » (ascension du Buet) et surtout avec Benoît Guinet (Chamonix, Tour de la montagne de Reims) m’ont redonné goût à la « course nature » et j’ai pu retrouver un relatif petit regain de forme en début de cet été. Optimiste, je décide donc de m’inscrire début juillet pour ce 163 km de l’infernatrail des Vosges. Pourquoi celle-ci et pas une autre ? C’est « roots », pas très loin (hé, hé, si abandon, retour rapide à la maison) , pas trop cher, et on peut encore (chose très rare aujourd’hui) s’inscrire quasiment au dernier moment.
Voilà, c’est juste pour voir si le physique et surtout le mental, tiennent, bref se rassurer. Si ça passe, je refais le plein de confiance et je poursuis dans cette voie-là, si ça casse, j’arrête tout. Je me mets au tricot, à la belote ou au loto bingo, mais j’arrête la « loose à pieds ».
Coté fin de préparation, ce fut un peu chaotique, de bonnes sorties en montagne avant d’abandonner à la Montag’hard 100, pour finalement me faire une belle entorse à la cheville droite dans le Canigou avec la Picard’Family, un mois avant la course, la loose continue, normal jusque-là me dirait-vous…
Donc, quasi arrêt total de l’entrainement à partir de là, au moins, je serais « frais » pour le départ, c’est déjà cela.
Les circonstances vont faire que Benoît (Guinet) sera également de la partie, et ça, c’est plutôt pas mal pour nous deux . En fait, surtout pour moi, en m’obligeant à rester avec Benoit, en plus du partage de l’aventure, cela m’oblige à rester à une allure plus confortable que si je partais bille en tête tout seul. Donc, pas d’objectif chrono, de classement, juste finir humblement dans les 42 heures imparties. En même temps, je me dis que ça fait un bail que je n’ai pas passé deux nuits consécutives dehors, euh, ouais, depuis 2007 (UTMB) en fait ha, ouais, quand même….
Le jour j :
Catherine (épouse de Benoît) est également de la partie, mais coté « logistique », nous arrivons au stade des Perrey en fin d’après-midi. Les installations sont impressionnantes !!! Y a presque plus de bénévoles que de coureurs à ce moment-là. A peine les dossards récupérés, que nous filons à la Pasta nous engouffrer les premières de nos futures nombreuses assiettes de pâtes du WE. L’organisation et les bénévoles sont au poil, on sent qu’il y a des moyens, sans que cela ne soit un véritable barnum, mais avec toujours ce petit coté familial qui me plait bien.
S’ensuit une petite sieste sous la tente où le sommeil ne viendra pas réellement, mais qui nous apportera à Benoît et moi, le sentiment d’avoir fait le « plein » avant le départ, même si tout cela est relatif.
23H30, nous sommes dans la place, il y a d’autre UFO que je ne verrais pas à part Chtikikour. En fait, je préfère la jouer « profil bas », incognito.
Benoît fait l’andouille devant la sono en esquissant une danse de la pluie, c’est très réussi, il pleuviote, mais pas assez à mon goût pour enfiler une veste, je pars avec deux T-shirt (un moulant type « odlo » et un classique + manchette), coté T°, c’est du +/- 15°.
Contrôle des sacs avant d’entrer dans le sas, rapide et efficace, puis feu d’artifice et illumination des feux de l’infernatrail, pan c’est parti pour un tour de stade….
(des moyens, que j'vous dis, plein de pognon :-))
(ca ne fait pas un gros peloton quand même !!)
Départ – La croisette : 25 km (-681/+960) : 3h38’34 (63ème)
Je me cale derrière Benoît, je pensais que cela allait partir pépère, pas du tout. Bon, on est pas à 12km/h, mais, je trouve que c’est un poil rapide. Bref, de toute façon, ça va pas durer, on se retrouve rapidement dans les bois, à la queue leleu . Ca grimpouille gentiment, c’est propre au sol. Je reste à bonne distance de Benoît dans les descentes, car avec ma patte folle, je cours sur des œufs en descente.
D’ailleurs, cette patte folle, je l’ai strappé afin de limiter le gonflement, qui, indéniablement, va se produire. Pour l’instant, je ressens toujours une gêne, mais pas de douleur.
Le parcours tournicote autour de Remiremont, c’est un peu désorientant, mais pas désagréable, par contre le brouillard s’est confortablement installé, et on n’y voit goutte, la frontale formant un hallo éblouissant devant nos yeux. Heureusement, le balisage est nickel, et les flèches semblent être des chandelles posées dans les arbres, impossible de se perdre sauf à suivre bêtement son prédécesseur sans être vigilant.
Pour l’instant, pas de grosse difficulté, c’est de l’enchainement petites montées/petites déscentes sur un terrain très propre.
Le premier ravito à la Croisette se fait sous une tente, on prend le temps, comme on le fera systématiquement, par la suite, remplissage d’1.5l (j’ai quasiment bu mes 2 litres en 3h30), pillage des tucs et du fromage et c’est reparti.
La Croisette- Reherrey : 12km (-745/564D+) : 5h56’55 (65ème)
La première « vraie » bosse arrive quelques km après ce premier ravito, et là, c’est va-y Lulu droit dans le pentu, le brouillard est vraiment dense, je me retrouve en tête d’un petit groupe, et tiens, c’est bizarre, personne ne se propose pour « faire la trace », c’est une fois en haut de la bosse, quand la visibilité sera meilleur que certains repasserons devant. Ensuite, on plonge vers le ravito, sur une longue descente herbeuse.
Reherrey-Le Syndicat : 11km (-377/+276Md+) : pas de pointage automatique
Pas de gros souvenir de cette portion, car, c’est toujours à ce moment de la nuit que je m’assoupi, en fait, je reste calé derrière Benoît, sauf dans les bosses, et je lutte pour ne pas fermer les yeux, en attendant que le jour se lève. Une fois que celui-ci est levé, le changement est radical, complétement reboosté, même si pour l’instant, on y va vraiment avec le frein à main. Les derniers km avant le Syndicat sont plats, on fait un peu de « cyrano » afin de s’économiser. En regardant les temps de passage par rapport à l’an dernier, on est à +/-15’ dans les clous des temps moyens (sachant que le parcours est « rallongé »).
Le Syndicat-Le Haut du Tôt : 9 km (-134/561) : 9h30’57 (62ème)
Voilà sans doute un de mes passages préférés de la course. On nous prévient au ravito que certains se sont trompés et on fait une boucle pour revenir sur leurs pas, franchement, je ne vois pas comment ils ont fait, tout est super bien balisés ! Ca commence par une petite traversée dans une coupe de bois, puis , la bosse est là, Benoît me dit de me faire plaisir, alors c’est ce que je fais, et je monte à mon rythme en remontant pas mal de concurrents, je "pac-manise" tout en sachant que c’est inutile puisqu’il faudra que j’attende Benoît au prochain ravito, mais ca ne fait rien, je m’éclate.
Passage le long d’une magnifique cascade, petit pont de bois, éclats et écrins de verdure, c’est bôôô ;-) A proximité, il y a un passage en « escalade » où je suis bien emmouscaillé avec mes bâtons, mais j’ai la flemme de les replier et puis c’est relativement court. Ensuite je poursuis à bonne allure jusqu’au ravito.
Ici, c’est encore le grand luxe, médecin, podo, le tout à la sauce « hawaïenne ». Je me bâfre en attendant Benoît (qui arrive 15’ après) : un bol de soupe aux vermicelles, plusieurs minis sandwichs jambon/fromage, des chips, des cacahouètes, des tucs, pétard je n’arrête pas-;-)
Après 30’ de pause au total (15’ tout seul +15’ avec Benoît), c’est reparti.
Le Haut du Tôt- Fourchure : 13km (-614/593D+) : pas de pointage informatique
Et c’est reparti plutôt pépère, on est laaaaarge coté BH (je n’ai pas ma montre au poignet, elle est dans ma pôche) je ne regarde l’heure qu’au ravito), donc ce n’est pas la peine de se mettre la rate au court bouillon. On se retrouve dans un petit groupe à discuter, et ça ne manque pas, la vigilance baisse et on rate une bifurcation qui nous faisait quitter un chemin et partir plein champ à gauche, heureusement, je m’en suis aperçu rapidement, juste quelques minutes de perdues.
S’ensuit une assez longue descente sous une ligne électrique assez raide, on y va vraiment très très cool afin d’économiser les jambons (et je flippe toujours un peu pour ma cheville droite). On se fait la réflexion qu’heureusement le terrain est sec, car avec la pluie, cela aurait-été la patinoire assurée ! Sinon, on continu à faire le yoyo, ou l’élastique avec un certain nombre de concurrents, on se perd, se retrouve à la faveur des ravitos.
La bosse vers Fourchure arrive assez vite, j’avais lu quelque part qu’elle était interminable, bé, j’ai pas trouvé. Comme pour le Haut du Tôt, je la fais à mon rythme et attendrais Benoît au ravito, je le laisse au niveau de la carrière et je reprends mon jeu de « pac- man » jusqu’au ravito. C’est vrai que le départ n’est pas très « sexy » sur une large piste, mais ensuite, c’est du single entre les pins et c’est très bien comme cela !
Au ravito, Catherine est là, c’est une surprise, ca fait du bien de la voir ici . C’est reparti pour une séance « gavage » en attendant Benoît, qui arrive 10’ après. De mémoire, on repart de ce ravito vers 13h15, en ayant encore bien mangé, mais pas bu de café !
(technique de pause un peu....différente ;-))
Fourchure- Saulxures : 19km (-1021/688 md+)16h50’36 (74ème)
Justement, un ou deux km après, au sommet de la bosse qui surplombe toute la vallée (là où il y a un monument aux morts), nous tombons sur un couple de parents venus supporter le fiston. Ils nous proposent à boire, nous refusons (gentiment), à manger nous refusons (toujours gentiment), et puis Benoît s’aperçoit qu’ils ont du café, alors, il leur dit qu’il en prendrait bien un. Et c’est parti pour une pause-café à discutailler le bout de gras, j’en ai profité pour leur piller leur spéculos ;-) Bref, on prend vraiment notre temps, (qui ne sera d’ailleurs pas perdu car, nous rattraperons les gus qui étaient parti juste devant nous au ravito précédent). C’est vraiment un bon moment, difficile de croire que l’on est sur une course, on se croirait plutôt sur un « OFF » genre « Tour de la Montagne de Reims » (et oui, ne rigolez pas, bande d’ignares, il y a une montagne à Reims, elle culmine à 283 m d’altitude ;-))
Encore 2-3 cotellets, dont une belle vers un promontoire affublée d’une croix géante avec son Christ et une longue descente très ludique (belle vue, traversée de sapinière tapissée d’amanites) vers la première base vie de Saulxure.
(bon, t'a fini, là ?? :-))
Alors, c’est première base vie, c’est le Palace. Il y a beaucoup de monde, entre les coureurs et les assistances, y a du people ! A peine assis, qu’un bénévole me demande ce que je veux manger. En fait, j’ai pas vraiment faim, mais bon, autant en profiter , et hop, un bole de soupe et deux assiettes de pâtes bolo !! Ha, la vache, ca tourne à l’orgie cette histoire ;-)
Pas de sac ici (nous l’avons prévu à RUPT, la prochaine base vie).
A mi- course, ce qui est frappant, c’est la fraîcheur de tous les concurrents, pas de « walking dead » en vu ! Environ 3 quarts d’heure de pause et c’est reparti !!
(bon, c'est par où ??)
Saulxures- Rupt : 14km (-630/581m D+) : 20h40’02 (pas de classement ?)
Euh, pourquoi deux "bases vie" si rapprochées ???
C’est parti pour une montée droit dans les bruyères, pas de chemin, on trace tout droit, heureusement (pour l’instant) ce n’est pas trop pentu. Par contre, faut toujours être super vigilant où tu poses tes panards, car, t’a vite fait de te mettre une cheville ou un genou à l’équerre.
M’enfin, entre « chien et loup » c’est plaisant, je me rends compte qu’on ne pourra arriver à la prochaine base vie sans rechausser la frontale, je me prépare mentalement à cette seconde nuit : si tu passes la nuit, c’est gagné, rien ne t’arrêtera. ! D’autant qu’avec l’ami Ben, on est comme qui dirait un peu seul au monde, c’est quand même un vrai plus de partager cette aventure à deux, et je ne regrette vraiment pas de rester avec lui (d'autant que je ne suis pas sûr d'aller plus vite, plus loin, tout seul).
Lors de la première partie de la descente sur Rupt, nous dépassons deux gars, dont l’un a un genou en vrac et ne peut plus courir et presque par marcher, les deux vont abandonner à Rupt. C’est les deux seuls « abandonneurs » que nous croiserons !!
La nuit est tombée très rapidement, pas facile de se réadapter à la pénombre puis à la nuit noire, le rythme baisse d’un coup. La descente vers Rupt se fait très gentiment, car c’est assez abrupt par moment. Des enfants nous encouragent depuis le bas, apercevant depuis longtemps nos frontales.
A notre arrivée, on leur tape dans les mains, et eux nous appellent « les supers héros » !! C’est bien la première fois qu’on nous appelle comme cela !!
(de la vaseline, partout où ca couine !!)
Ici , l’arrêt est prévu un peu plus long, Benoît a programmé une petite douche et moi faut que je soigne une irritation de l’aine à cause d’une slip « non-conforme » : bref, ca pique et comme dirait E.Bonnotte : « de la vaseline partout où ca couine » !! ce que je m’empresse de faire !
De nouveau Catherine est présente, elle donne aussi des informations à Géraldine sur notre avancement.
On est maintenant rodé niveau alimentation : c’est le carnage, je pille le ravito, tout y passe. Mais que voulez-vous, y a toujours un bénévole pour me proposer un truc à boire ou à manger !!!
Rupt- La Croisette : 13km (-375/ 625md+) : 24h29 (67ème)
Une heure après, nous revoilà parti dans la pampa, Benoît n’a pas trop envie de courir même sur le plat, soit, nous y allons d’un bon pas. En fait, nous allons passer la nuit comme cela : marche rapide sur le plat et en descente et marche tout court dans les bosses.
Pas grand-chose à dire sur cette section, on se fait déposer par deux avions, puis par un gars à la démarche approximative, balbutiante, que nous finirons par lâcher en descente (il monte en fait aussi vite qu’il descend). Un autre nous mettra une mine au départ d’une cote (la dernière avant le ravito de la Croisette), pour le retrouver plus loin assis sur un rocher, façon "Penseur de Rodin" qui aurait un petit coup de mou.
Bref, chacun avance un peu au grès de sa fatigue, cependant, nous avançons très correctement et le moral est très bon.
Parfois, c’est un peu flippant dans les bois,de nombreuses chouettes hululent, on voit des lumières, qui s’allument, puis s’éteignent, il ne s’agit pas de concurrent car ce n’est pas sur notre route. Des braconniers ? D'ailleurs, tout courageux que je suis, je ne m'éloigne jamais trops de Ben Le Sage ;-))
La Croisette- Le Girmont : 12km (-499m/454m D+) : 27h38 (pas de classement)
De nouveau ce ravito (c’était aussi le premier). Deux ou trois gars sont sous une couverture en train de dormir, on ne s’attarde pas trop, on fait le plein d’eau et on se jete un café derrière la carafe et c’est parti pour la 3ème et dernière base vie : Girmont.
Autant le dire tout de suite, ce fut la partie la plus dure, mentalement, de la ballade. Au cœur de la nuit, on s’est retrouvé à quatre pattes, à grimper un mur interminable, s’accrochant à ce qu’on pouvait : arbustes et racines. Les pierres roulant sous nos godasses, j’ai failli assommer Benoît en lui en envoyant une rafale …Sur certains passages, j’avais vraiment du mal à conserver mon équilibre. « Allo Houston, on a un problème, il y a de la bruyère sur la lune… ». On s’est posé la question de l’utilité de ce passage, « durcir pour durcir » ? Rétrospectivement, finalement, ça m’a plus, cela nous a forcé à sortir de notre torpeur nocturne. Mais on était pas au bout de notre peine, une dernière belle bosse avant la base vie de Girmont, après le passage dans les champs, joua avec mes nerfs : je l’avais pas calculé celle-ci !! Et la nuit noire vosgienne entendit mon premier(et non dernier) ronchonnement….
Le Girmon –La demoiselle : 16km (-546/464m D+) : 32h24 (58ème)
Dernière base vie, dernier changement de vêtement : je mets du « cours », mauvaise idée, la base est « ouverte aux 4 vents » et on se pelle grave le jonc. Benoît a décidé d’aller dormir une demi-heure, et me charge d’aller le réveiller à 5h10. Pendant ce temps-là ? je mange ;-) Très peu de monde à ce moment-là, deux ou trois concurrents qui se protègent du froid avec une couverture.
Après avoir réveillé Benoit, je décide d’aller fermer les yeux 10 minutes pendant qu’il se change et mange. Au bout de 5’ je suis réveillé par les ronflements de mon voisin, mais c’est dingue ces 5 minutes, m’ont fait un bien énorme!
S’ensuit un épisode clownesque où Benoît cherchera son dossard pendant 20’, réveillant le gars qui a pris sa place sur le matelas, lui retirant sa couverture, vidant le moitié de son sac (belle envolée de barres et de gels) pour finalement retrouver son dossard qu’il avait autour de la taille…C’est bon, Ben, t’a fini ton sketch, on peut y retourner ? :-)
5h40, on est reparti, direction le lever de soleil et « La demoiselle ». Ouais, bé, pour l’instant, ca caille sévère, y a un peu de zef, et on est bien exposé, malgré ma petite veste gore, je claquotte des chicots.
Bien vite, dans cette fin de nuit, c’est la torpeur qui nous reprend tous les deux, nous naviguons un peu au radar, dans le silence. Ce n’est pas que nous sommes réellement épuisés, mais y en a un peu marre de l’obscurité, on veut du soleil, non de diou !!
Peu avant l’aube, un passage à la « one again be stou fly » nous réveille un peu : tu descends direct dans une sorte de ravin ou rien ne tient à part des touffes d’arbustes, pour remonter aussi sec de l’autre coté et finalement redescendre encore un peu plus loin, c’est bizarre, là maintenant, cela ne nous fait plus rire ;-))
Bref, le jour fini par se lever, le soleil darde ses premiers rayons et nous réchauffe les guiboles tout autant que l’esprit, on enclenche la seconde, et c’est reparti au petit trop.
Une dernière belle bosse dans un village puis on « plonge » vers le ravito de la Demoiselle, en passant sous une nationale par un tunnel empli d’eau : il faut marcher sur des cubes en béton disposé en damier.
La Demoiselle - Pusieux - 34h28 (pas de classement)
Ravito express : un petit café, et go ! Ca sent l’écurie maintenant un dernier ravito à 8 km et ce sera l’arrivée. Seulement, la distance sur le profil de la course n’est pas la bonne, au bout d’1h30 nous ne voyons toujours pas ce ravito, or, nous courrons partout où c’est possible. Ca a le don de m’énerver un peu (serais-je pressé d’en finir ? ) Du coup, j’enclenche la 3ème, bien décidé à dénicher ce foutu ravito. Finalement, au bout d’1h45 après la Demoiselle (et sans aucune erreur de parcours, du genre : double tour de l’étang du même nom), j’arrive au ravito où les une bénévole nous indique qu’en fait il n’y avait pas 8 mais 13 km entre les deux ravitos, ha, j’aime mieux ça !!
Ben arrive quelques minutes ensuite : l’arrêt sera relativement court, , je ne recharge pas la pôche à eau, cela devrait suffire.
Pusieux- Stade des Perrey (-168/158m D+) : 36h09 (57ème)
Cette course pourrait tout aussi bien s’intituler « l’interminable trail des Vosges », on entend assez rapidement le speaker à droite, et le balisage t’emmène, évidement, à gauche, et ce petit jeu, à la faveur de quelques bosses toujours aussi bien senties, va durer quelques km. Finalement, on y arrive à ce sacré nom de stade des Perrey, reste à grimper encore sur le talus (ce qui me fait râler) et faire un petit tour d’honneur sous les applaudissements des spectateurs présents, un dernier raidar à descendre histoire de finir les quadris et c’est l’arche.
Petit bilan :
Course très bien organisée avec des bénévoles vraiment au top, des ravitos largement pourvu en quantité et qualité. Parcours finalement assez équilibré : il faut savoir courir dans les portions roulantes et grimper aux arbres également !!
Donc à faire absolument !! A refaire, non, car j'ai décidé de ne plus retourner sur des épreuves déjà faites (sauf les "locales" et celles où j'ai abandonné)
C’est clair, que cela n’a rien à voir avec une course en montagne, plus difficile, moins difficile ? Je ne sais pas, c’est juste…différent !
Personnellement, pas de casse à l’arrivée, mise à part deux belles ampoules.
La cheville a bien entendu gonflée, mais a relativement tenu le choc.
Merci à Benoît pour m’avoir supporté pendant tout le WE, à Catherine pour son soutient (moral et logistique) et à Geraldine bien sûr qui m’autorise toutes ces belles escapades !!
Celle là, c'est pour m'avoir fait chercher ton dossard pour rien :-)
Et celle-là, c'est pour m'avoir aidé à remballé la tente 3" !!! :-) Merci Catherine ;-)
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4 commentaires
Commentaire de crocodile posté le 30-09-2014 à 16:50:08
Genial, ton compte rendu de l'Infernal Trail des Vosges. Bravo pour la pref; c'est admirable d'arriver à terminer de telles distances. Moi je me suis contenté de faire le petit parcours de 12km. C'est une bien belle région, et les vosgiens sont très accueillants .
Commentaire de Marielle13 posté le 30-09-2014 à 18:54:59
bravo pour en avoir terminé et pour ce récit :-)
Commentaire de gayil posté le 30-09-2014 à 22:44:18
J'ai adoré ce CR, et éclaté de rire avec l'épisode du dossard! Ton récit donne envie de la faire, bravo à tous les 2 pour ce bel exploit.
Commentaire de lapuce92 posté le 01-10-2014 à 07:04:22
Excellent ton CR, super les photos!! C'est vrai que c'est une belle épreuve que cet infernal trail, même si pour l'instant je ne connais que la version 30kms. Rien que pour la bouffe je viendrais bien sur le 160 tiens!!! :) Bravo!!
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