Tri Sapin Longue Distance – 2006
C’est avec un peu d’appréhension que j’aborde cette distance en Triathlon (1.9 km, 100km, 21km) n’ayant jamais dépassé le Courte Distance(1.5 km, 40km, 10km), d'autant plus que cet hiver a été ponctué d'une tendinite du fascia lata qui m'a force à stopper tout entrainement pendant un mois et demi. Mon objectif est donc de terminer, si possible en moins de 8 heures.
Le cadre :
Tout d’abord la région de Cublize ou se passe cette épreuve est vraiment magnifique, c’est en fait un petit paradis de verdure perdu au fin fond du Beaujolais. Les paysages sont bucoliques, très verts, et les villages très jolis car rustiques avec beaucoup de maisons en pierres. Les routes sont sinueuses, vallonnées, et traversent de nombreuses forêts qui apporteront leur quota de fraîcheur le moment venu dans la partie vélo.
Le samedi, lors de l'habituel retrait des dossards je constate que l’organisation à l’air bien huilée, c'est très animé, il y a de nombreux stands. Les bénévoles sont nombreux et détendus, des enfants participent à une animation peinture sous une grande tente, au milieu de tout ça une comédienne détend l'atmosphère, un tirage au sort est même prévu pour les 250 premiers dossards retirés, sympa ! Il fait très très chaud, une chaleur lourde, assommante. Sous les tentes c'est quasiment le sauna. Nous récupérons rapidement notre dossard, et comme pour les concurrents du Très Très long qui eux sont obligés de le faire, nous déposons les vélos dans le parc, comme ça c’est fait ! Je suis impressionné car l’aire de transition est immense, et les abords sont fléchés de partout. Ici, il y a marqué COURIR, là PEDALER etc… c’est très sympa. Hum, un petit orage rafraîchissant survient en fin d’après-midi et vient quand même nous rappeler que si la région est bien verte, ce n’est pas pour rien !
La course :
6H00 : je me réveille et j’entends le départ du Très Très longue distance où notre président du club est présent. Dommage j’aurais bien voulu aller l’encourager mais bon c’est raté… j’en profite pour me reposer encore un peu car la journée va être longue.
8h00 : Le moral est bon car contrairement aux prévisions météo le temps est au beau fixe. Le petit déjeuner passe bien malgré l’estomac qui commence à se nouer un peu.... Au menu Riz au lait, café + biscuits et jus d’orange. Jusque la tout va bien, le camping est très bien placé, juste au bord du lac, donc en 5 minutes nous voilà fin prêts à en découdre au beau milieu de 700 autres concurrents. Mauvaise nouvelle, un bruit court comme quoi les distances seraient plutôt proches de 2.5 km que des 1.9 annoncés, et lorsqu’on regarde au loin, au bout du lac, c’est vrai que la dernière bouée est vraiment très très loin, on la voit à peine !
NATATION : 8H30 : Bang ! les premiers s’élancent dans une eau à 22°C. C’est parti et tout de suite je me sens oppressé. Est-ce l’appréhension, ou le fait de savoir qu’il va falloir nager autant, ou tout simplement l’absence de visibilité dans l’eau vraiment très verte elle aussi. Hormis un petit moment d’égarement, l’aller se passe sans encombre au beau milieu des derniers nageurs. Mais le retour est plus délicat. Tout d’abord on navigue en éventail, au feeling car nous avons le soleil en pleine poire, et rien pour nous guider que les cris des bénévoles sur le bateau « a gauche, a gauche ! » De plus, le bracelet de ma puce fixé à ma cheville me lacère le tendon d’Achille, je dois m’arrêter à de nombreuses reprises pour essayer de le remonter un peu, mais sans vraiment y arriver. La fatigue aidant, je bois quelques tasses aussi, réalisant que je n’ai pas pris de smecta pour anticiper les éventuels problèmes gastriques et autres diarrhées de circonstance. Heureusement la fin approche : je reconnais avec soulagement les jets d’eau qui annoncent la rive proche, j’accélère un peu pour en finir en « beauté » avec ce petit bain qui aura duré approximativement 1heure pour moi. Je réalise que viens de battre mon record et de loin. 1.9 ou 2.5 peu importe, youpeee !
Dans le parc a vélo presque vide je prend mon temps : essuyage des pieds, chaussettes, casque, lunettes, gants etc.... En me dirigeant tranquillement vers la sortie, j’entends le speaker annoncer qu’il reste encore 3 personnes dans l’eau. J’ai une petite pensée pour eux, car moi aussi pour mon premier CD à Embrun en 2004 je suis arrivé dernier en natation sur plus de 600 partants.
VELO : 9h40 : J’ai décidé de faire ce premier tour de 50 km en mode « reconnaissance » donc très en dedans. Je mouline bien dans les côtes qui ne sont jamais ni très dures ni très longues, et me laisse glisser dans les descentes. Je fais presque tout en 36*21, en gardant le 23 en réserve pour le second tour. Il y a juste le revêtement qui laisse un peu a désirer mais au moins s’il pleut on ne glissera pas ! Je profite du paysage qui est magnifique, de plus la température est très agréable, la route passant par de nombreux sous-bois rafraîchissants. Les descentes sont aussi agréables, pas trop techniques et il n’y a aucune voiture, juste quelques villages à traverser ou il faut faire attention, on ne sait jamais une poule pourrait traverser…. Le public est bien la, avec ses encouragements, crécelles et divers ustensiles de cuisine, ça fait toujours plaisir et on relance un peu pour la galerie. Résultat du premier tour : 1h 55 environ soit 25 km/h de moyenne et que du plaisir.
Il est environ 11H40, le second tour s’avère plus difficile à négocier. D’abord le chaleur est bien présente, conséquence il faut s’hydrater plus, mais c’est déjà trop tard car j’ai un peu oublié de le faire dans le premier tour, un peu euphorique à posteriori (je n’au bu qu’un bidon sur 50 km). Ensuite la fatigue et le mal aux jambes arrivent assez vite dans la succession de cotes que je trouve beaucoup plus dures qu’au premier tour, d’ailleurs je suis sur le 23 dents depuis un bon moment… La fin fut assez atroce car une douleur me vrille le ventre sur les 20 derniers km, quelque chose n’est pas passé, gel, banane, sandwich ? Il faudra que j’analyse ça à tête reposée. Résultat je met environ 10 min de plus et ma moyenne tombe à 23 km/h, mais ça reste honorable pour moi. Le problème c’est de savoir comment va réagir mon estomac à la transition car j’ai une grosse fringale mais très mal au ventre aussi. Je ne sais que faire, attendre que cela passe au parc a vélo ? partir comme ça ? abandonner ? Je me poserai toutes ces questions durant une méga transition d’au moins 10-12 minutes, et le mal disparaît. Je décide donc de prendre quelques provisions et de partir comme ça, un peu en vrac.
CAP : 13h50 : c’est parti pour un semi-marathon en aller-retour, grignotant peu à peu mon sandwich fromage à la main, la lingette humide dans l’autre ne sachant qu’en faire. Mais peu à peu tout s’organise : je place comme beaucoup, la lingette sur la nuque et rabat la casquette par dessus dans le plus pur style saharien, m’alimente régulièrement aux stands en coca et eau pétillante sans oublier un petit verre pour la casquette, et oh miracle, les jambes sont là, je tiens un bon 10km/h, et même à mon plus grand étonnement il m’arrive de doubler quelques concurrents. Ca commence par une ballade agréable, en sous-bois (bon il faut quand même courir alors que d’autres pique-niquent au bord du lac, sans même daigner vous adresser un regard au passage). Mais les rives du lac sont vite dépassées, laissant place au bitume surchauffé de le route reliant Cublize à Amplepuis. Le parcours est bien balisé, pas monotone du tout, c’est légèrement vallonné aussi, et les ravitos nombreux. Le soleil à eu la bonne idée de se voiler derrière quelques nuages ce qui est parfait.
Lorsque j’arrive à Amplepuis vers 14h50, je cours depuis une heure, et quel plaisir de voir le marquage au sol « A » se transformer en « R ». Passage euphorique sous les jets d’eau ou je fais le guignol devant la caméra tellement je suis content d’être la. En fait je réalise que je vais probablement terminer, et en plus dans les délais prévus. Le retour est loin d’être une formalité, en fait je réalise que ça monte (forcément Amplepuis est à environ 50m plus bas que Cublize) et la fatigue aidant, je suis obligé de marcher de temps en temps. Je fais la plus grande partie du retour avec un coureur Parisien avec qui je discute un peu de tout et de rien, il n’a pas de chrono et nous décidons d’essayer de terminer le semi en moins de 2h10, car je pense que c’est possible. En fait, nous avons vraiment beaucoup discuté et un peu oublié le chrono, lorsque finalement la Monstress apparaît, nous annonçant l’arrivée proche. Nous rigolons car peu avant la côte il y a un panneau fléché « COURIR » mais nous nous marchons, préférant réserver nos dernières forces pour finir honorablement. L’arrivée est un peu « tarabiscotée » mais finit quand même par se profiler, et là c’est un moment de pur plaisir : entendre le speaker annoncer notre arrivée, passer sous l’arche, et enfin être finisher d’une si belle épreuve. Un diplôme nous sera remis, après quelques minutes d’attente, avec les temps sur les différents parcours, et le classement, que dire de plus, parfait.
Mon temps : 7h33
Mon appréciation : un de mes meilleurs souvenirs Triathlétiques, à refaire.
1 commentaire
Commentaire de akunamatata posté le 20-06-2006 à 21:28:00
joli recit Christian, j'ai fait le tri sapin il y a qq annees (CD), magnifique ambiance, La Jacq avait gagne une superbe trifonction.
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