Récit de la course : Les Foulées de Vincennes - 10 km 2014, par Prokofiev

L'auteur : Prokofiev

La course : Les Foulées de Vincennes - 10 km

Date : 2/2/2014

Lieu : Vincennes (Val-de-Marne)

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Distance : 10km

Objectif : Pas d'objectif

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Trouver la Foulée idéale

8h30, ça fait déjà 10 minutes que je tourne dans ces $%* rues de Vincennes pour trouver une place pour me garer.  J’ai rendez-vous avec le groupe des « forumeurs » devant le café de la mairie. Je ne les connais pas encore mais je connais leurs habitudes d’entrainement grâce au groupe Garmin dans lequel je me suis incrusté. Bon, je ne serai pas à l’heure au rendez-vous. Tant pis. Je tâcherai de les retrouver après la course.


Je finis par me garer au diable, dans le bois, mais, peu importe, je mets à profit les 10 minutes qui me séparent de l’aire de départ sur la place de la mairie, pour m’échauffer.

Devant la mairie c’est le grand soleil, il fait frais juste ce qu’il faut. Bref des conditions idéales.

Il y a 1 an,  jour pour jour,  le 2 février 2013, faisais la plus longue sortie de ma vie : 7,7 kilomètres (finis sur les genoux, mais le sourire aux lèvres). Que de chemin parcouru! 900 kilomètres, en fait. Aujourd'hui, c’est mon 3ème 10km et ma 5ème compétition.

J'ai bien failli ne pas être là.  J’ai le semi-Marathon et le Marathon de Paris en ligne de mire et ce 10 km n’était pas au programme. Mais je sais que beaucoup de membres du groupe des Forumeurs y seront, une bonne occasion de les connaître. Les entraînements en solitaire commencent à me peser et j’ai envie de partager ma passion.  Et puis il y a un 10km « Elite » réservé aux coureurs de moins de 50 minutes. Mon record de 49’03 est tout frais d’il y a un mois. Quelque part, j’ai l’impression que  « j’y ai droit donc faut que j’y sois » (je sais, c’est bête). Sourire

Aujourd'hui je n'ai pas la pêche, je suis sous traitement médical et mes médocs ont tendance à m’engourdir. Le beau temps m’a décidé, je ferai au mieux, je partirai sur l’allure de mon record 4’50 au kilomètre et on verra bien si ça tient la distance. Incertain

Le départ se subdivise en deux groupes, les dossards pairs et les dossards impairs partent de deux rues différentes pour se rejoindre au bout d’une centaine de mètres. Pas bête lorsqu’on part de rue étroites. Je scrute les participants au cas où je tomberais sur un maillot blanc des forumeurs. Etant loin d’être une « élite », je me positionne sagement en queue de peloton, côté dossards pairs. Tout le monde piaffe. Quelques débardeurs-mini-shorts se caillent grave depuis probablement une demi-heure. Vivement le départ.


9h15 : Top c’est parti. Je franchis la ligne rapidement avec la fin du troupeau.

Le groupe est dense mais, grâce à la limite des 50 minutes, il est plutôt homogène, C’est la bonne surprise.  Pas d’escargot qui vous freine subitement, pas de slalom sauvage à se glisser en catastrophe entre deux joggeurs traînards.

Certains empruntent les trottoirs. Nous longeons le bois de Vincennes. Habitant pas loin du Bois de Bologne, je ne connais pas du tout le coin, je me laisse porter dans ces allées inconnues, entraîné par le flot.

Un coup d’œil à ma montre GPS: je suis aux alentours de 5 minutes au kilomètre. Impeccable. Accélérer juste un poil et garder la cadence, cool. Rester le plus régulier possible. Foulée légère, économie, économie. 4’45 trop vite, décélérer. 4’55, trop lent, accélérer. Trouver le juste milieu est un art subtil.

La première boucle se déroule sous un beau soleil, dans les rues du bois de Vincennes. Pas désagréable. Très vite je me trouve au milieu de coureurs qui sont à mon allure.

Avant le kilomètre 4, deux photographes sont postés. Je fronce un poil les sourcils et prends un air pénétré, regard vers l’avant. J’ai déjà fait, comme tout le monde, la pose « sourire au photographe » les deux mains levées, doigts en « V », ça fait des photos vraiment tartignoles. (De fait, mes photos seront vraiment pas mal, et pour la première fois, j’en paierai deux, …..mais c’est cher, la vache !).


Coup d’œil au cardio : 165. C’est mieux qu’il y a un mois à Issy où j’étais déjà à 180 au bout de 3 kilomètres et où j’ai terminé à l’agonie. C’est très bon signe ! Contre toute attente, j’envisage de pouvoir faire un record. Mes médicaments ne semblent pas du tout me plomber. Pourvu que ça dure.

Nous entamons la deuxième boucle de 5 kilomètres. Je sens que je suis bien chaud. Le souffle est régulier, à la limite. Le circuit est relativement plat. Quelques faux-plats légers, une mini-côte d’une dizaine de mètres de long, si on veut chipoter. Mais c’est à peu près tout.

Après le 7 ème kilomètre, insensiblement, mon GPS affiche  4’37 au kilomètre. Je n’ai pourtant pas le sentiment d’avoir forcé l’allure et je suis toujours bien. Je décide de continuer sur cette sensation sans trop regarder le cardio. D’ailleurs je sens que je grapille lentement des places.

8ème kilomètre, j’y vais un peu plus franchement, mais pas trop, de peur d’être trop court.

Ce n’est qu’au 9ème kilomètre que je me sens complètement rassuré, le record est dans la poche, c’est sûr. J’allonge la foulée, je souffle tous les 3 pas, c’est bon. Je passe des coureurs à bout de souffle. Nous entrons dans la ville, le beau bâtiment de la mairie est maintenant visible sur la droite. La foule est plus dense, elle acclame les coureurs.

Virage à droite, la ligne d’arrivée est là-bas, à 150 mètres, c’est le moment de lâcher tout ce qui me reste. Je penche le buste en avant, donne une bonne impulsion et lance un sprint. Faut dire ce qui est, le sprint c’est vraiment jouissif. Les jambes donnent comme si elles étaient toutes neuves. J’ai beau être à bout de souffle, je mets un vent aux 5 ou 6 coureurs qui sont devant moi et franchis la ligne, au comble de la joie.


Coup d’oeil au chrono : 48’03’’, record battu d’une bonne minute.  Yesssssssss ! Excellent ! Et encore un negative split, décidément, je suis abonné. Je me laisse baigner de la lumière hivernale bienfaisante qui inonde l’arrivée.  Mon cœur redescend doucement, délicieusement. Le souffle reprend son rythme tranquille. Je retrouve dans le sas d’arrivée la masse des coureurs qui m’ont précédé. Retrait de la puce. Médaille (donnée à la main dans son sachet, Déçu dommage, ça a plus de gueule quand l’organisateur prend la peine de la passer autour du cou).


Je m’extraits du sas et ignore le ravitaillement d’arrivée. Je suis tout à la joie de ce record  inespéré. J’informe par SMS ma petite famille qui est restée à la maison.

Devant le Café de la Mairie je repère le maillot blanc d’un Forumeur, je le suis, ils sont attablés au fond du café. Je me présente, je mets enfin un prénom et un visage sur des pseudos. j’ai l’impression de déjà les connaître un peu. On commente la course, le départ, les chronos, les prochaines courses, en sirotant une bonne bière. Apparemment nous avons tous les 7 battu notre record. Ils me mettent tous au minimum 6 minutes dans la vue, le meilleur ayant terminé en 39 minutes. Humilité. On ne joue pas dans la même cour.


Mais parce qu’il faut bien se trouver une excuse je me rappelle que j’ai quelques années de plus qu’eux (et quelques kilos de trop, ok). Certains habitent près de chez moi, on se promet de faire quelques sorties ensemble.

Bref, excellente journée, à refaire.

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