L'auteur : ced2nay
La course : Le P'tit Tour des Fiz
Date : 28/7/2013
Lieu : Passy (Haute-Savoie)
Affichage : 2333 vues
Distance : 30km
Objectif : Balade
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CR Trail P’tit tour des Fiz
Dimanche 28 juillet 2013
En vacances en famille aux Saisies, je me suis inscrit à ce trail afin de découvrir un coin de la région à la manière d’un trailer, c’est-à-dire une grande randonnée réalisée plus rapidement qu’en mode randonneur. Au vu des repérages photos et vidéos sur internet, je m’attends à en prendre plein les yeux. Du fort dénivelé, de grandes falaises, le désert de Platé, de nombreux refuges, les gorges de Salles, 2 cols à plus de 2200m, le tout agrémenté d’un peu de neige vu l’hiver passé, et une vue de temps en temps sur le massif du Mont-Blanc, l’aiguille du Midi,…
Plus facile à dire qu’à faire, j’ai promis de ne pas trop forcer pour être en forme le reste de mes vacances. Pour cela, je vais prendre plein de photos. Cela me permettra de profiter des paysages encore plus.
Arrivé tôt à Plaine-Joux pour récupérer mon dossard, la vue n’est malheureusement pas dégagée sur le Mont-Blanc. Quelques nuages s’accrochent et on ne distingue que l’aiguille du Midi et des glaciers.
Entrée dans le sas coureurs en premier des coureurs pensant faire moins de 6h (bonne idée). Problème, je n’ai pas la puce qui est restée dans la voiture. Petit sprint, complémentaire à l’échauffement, rapide afin d’éviter de se retrouver à l’arrière du peloton des 500 participants… Au retour, je réussis à bien me positionner dans le sas. Même sans pression aujourd’hui, je ne souhaite pas attaquer la montée après 2km de « plat descendant » en file indienne et au ralenti. Ya quand même 1100m de positif d’entrée, sur 4,5km.
Sans ces sacrés nuages, départ encore plus majestueux...
Départ à 8h. Je me cale dans les 100-150 et on verra par la suite, après la montée, si j'ai besoin de relâcher le rythme ou pas. La montée est belle et bien pentue. Je suis tranquille, j’en entends me doubler essoufflés. Un traileur parisien est surpris de me voir sans bâtons. C’est vrai que près de 50% des coureurs en ont. Nous discutons, et je lui explique que ce n’est pas dans mon esprit de course, je suis plutôt « brut ». D’ailleurs, lorsque je tends l’oreille pour écouter la nature, je ne fais qu’entendre les coups de bâtons contre les cailloux. C’est raté pour l’observation acoustique.
A noter 3 casquettes de meilleur grimpeur qui vont perdre leur statut
Je sens que mes pulsations ne sont pas hautes, j’ai de la marge, s’il fallait accélérer, doubler, cela se ferait sans problème. Mais le train me convient, on monte raisonnablement rapide. Ce n'est pas escargot non plus. Au 2/3 de la montée, à l’approche de la cheminée de Platé, je me dis que ça risque de coincer puisque le paysage se resserre. J’accélère donc un peu et passe quelques concurrents.
Entrée dans la cheminée de Platé
Le passage est très joli, et nous basculons sur un balcon de verdure. Course dans l’herbe jusqu’au refuge de Platé.
Arrivée à Platé
Refuge de Platé, 2000m. 9h10. Ravitaillement. 143ème.
Derrière le refuge, c’est le désert de roches de platé. Nous partons vers la droite, sur un court replat avant d’attaquer la montée du col de Portette, 2350m. Il y a beaucoup de monde devant dans les lacets supérieurs malgré un positionnement dans les 150 premiers. Mais quand je regarde derrière, il y a quand même plus de coureurs.
Col de Portette, 2350m. 9h30.
Je m’arrête 2-3 minutes pour profiter de la vue. Sommets que je ne peux nommer, névés, vallées éloignées… Je perds plus d’une dizaine de places, mais peu importe, je suis en vacances .
On aperçoit les gorges de Sales dans le creux.
Début de descente technique, puis traversée d’un névé sur 200-300m.
L’extase est à nouveau atteinte lorsqu’après ce passage sur névé, on court sur une prairie herbeuse.
Col de Portette et névé derrière nous
La descente continue nous atteignons le début des gorges de Sales encore sur une prairie herbeuse.
Je trouve que ces passages sont un vrai caviar en trail.
Refuge de Sales, 1870m. 10h05.
Ravitaillement, TUCS, chocolat, abricots secs et recharge de la poche à eau pour aller jusqu’à la fin. J’ai bu mes 2 litres quasiment. Je repars en compagnie du traileur Parisien. Nous avons la chance d’avoir un peu de vent depuis le début sinon la chaleur serait étouffante, comme les jours précédents. La partie après refuge est à l’ombre. C’est une chance. Nous sommes à peu près sur le même rythme, même s’il se trouve moins bon descendeur. Quelques centaines de mètres après le refuge, nous découvrons une jolie cascade sur notre droite. Je m’arrête pour la prendre en photo. Le petit groupe de traileur continue sans s’arrêter, ni même regarder je pense… Je perds quelques places, et à nouveau encore quelques mètres plus tard pour de nouveaux clichés.
Je rattrape le petit groupe un peu plus tard. Une féminine se prend une vilaine gamelle juste devant moi. Heureusement, elle tombe côté amont… Nous lui apportons secours avec mon compère Parisien, mais celle-ci a besoin d’étirer les crampes survenues. Tout va bien, on trace notre chemin, et bientôt nous attaquons la nouvelle montée de 400m. Dès le début, je lâche le petit groupe de 4/5 coureurs. Une féminine me rattrape, me double et tombe devant moi encore ! Celle-ci se relève toute seule et repart. Je pourrai essayer de suivre, mais je préfère conserver mon rythme pour ne pas me griller. Je rattrape tout de même un autre groupe de 5 coureurs, que je finis par doubler 1 par 1. A la fin de la montée, sur le replat, je rattrape 2/3 coureurs, mais une soudaine crampe à l’ischio gauche me contraint à marquer le pas pendant 200m.
J’atteins le refuge A. Wills péniblement.
Refuge A. Wills, 1810m. 11h15. 154ème.
On n'est pas bien là ... ?
J’ai donc perdu des places depuis le refuge de Platé, mais depuis la dernière montée, le solde est plutôt positif. Je suis peu inspiré par le ravitaillement. Les abricots secs ne passent pas. Un verre de coca, et j’emmène quelques tucs et du chocolat. J’ai déjà mangé tout à l’heure ma 1ère barre de céréales. Bientôt je vais avaler la 2ème pour éviter une fringale comme en vallée d’Aspe. Pas 2 fois la même erreur ! Je repars, mais ce n’est pas vraiment la grande forme. Mon compère de route Parisien ne m’a pas rattrapé, et je ne le reverrai plus d’ici l’arrivée. Dans la montée, les organismes sont fatigués. Je constate que les traileurs sont beaucoup plus silencieux, et tournent au ralenti comparé à précédemment. On est dans le vrai . Une crampe à l’ischio droit me saisit, mais passe lentement. Je reste régulier. La santé revient au fur et à mesure et au replat, après 300m de dénivelé positif depuis le refuge, nous découvrons le lac d’Anterne, ainsi que la pointe éponyme qui le domine.
Le cadre est somptueux. La barrière rocheuse qui longe notre chemin depuis le refuge A. Wills jusqu’au col d’Anterne est photogénique. Et je ne m’y trompe pas. A peine ai-je rattrapé ou doublé un coureur, que je m’arrête pour prendre une photo J. Ah ben oui, je suis en vacances moi ! Nous traversons quelques petits cours d’eau qui alimentent le lac, et c’est l’occasion de rafraîchir les pieds, voire la tête. Bon allez, c’est pas tout, mais la montée qui suit est l’occasion de doubler 4/5 coureurs.
Montée douce vers le col d'Anterne
Au col d’Anterne à 2250m, en forme, je ne m’arrête que 10 secondes pour profiter de la vue alors que d’autres font une pause plus longue. Très vite, on rejoint le refuge de Moëde vers 2000m.
Refuge de Moëde, 2000m. 12h21. 145ème.
Aahh enfin des bananes ! J’adore faire un mélange banane chocolat aux ravitos. En plus du côté agréable, je trouve que le fruit est plus nourrissant, consistant que des quartiers d’orange. Banane, chocolat et Tucs pour le sel, c’est mon trio préféré. MIAM ! Etant à nouveau quasiment à sec, je redemande 1 petit litre d’eau pour bien terminer, et faire taire au maximum toute tentative de crampe de mon corps. Avec les quelques verres de coca bus, mon solde sera de 5 litres bus pendant cette course. Je repars rapidement, nourriture dans les mains comme d’habitude. Je prends une photo sur la gauche de l’aiguille du Midi. J’oublie de photographier le gite passé ainsi que le col, c’est bien l’un des rares oublis de la journée ! Avec un groupe de 4, on suite une sente en crète légèrement descendante, à bon rythme. Je me dis que je suis dans le bon groupe, on va aller loin ensemble… sauf que l’ischio gauche se rappelle à mon bon souvenir. Je laisse mes amis dévaler la descente sans moi. Je marche lentement 5mn, puis commence à reprendre la course lentement, même si quelques passages sont assez techniques et donc peu roulant.
Peu avant les chalets du Souay, quelques chaînes et rampes sont utiles pour faciliter le passage. La fatigue est là, je les utilise un peu afin de réduire l’effort des ischios. Une passerelle permet de franchir le joli cours d’eau, très apprécié des promeneurs qui nous encouragent par nos prénoms (inscrits sur le dossard), comme depuis le début. 200m devant moi, je remarque un coureur qui était dans le rouge dès la 1ère montée. Cela me motive qu’il ne soit pas derrière moi et je cours dans la petite remontée jusqu’aux chalets. Devant lui, se trouve le petit groupe avec qui j’étais. Je n’ai pas beaucoup perdu. Commence une descente sur piste pendant plus d’un kilomètre. Je dépasse quelques coureurs qui marchent dès qu’il y a un replat ou une très légère montée. Je me surprends à en dépasser de plus en plus, et surtout à chaque petite remontée. Tel Pacman, plus j’en mange, plus je me sens fort ! J Je deviens glouton. Je retrouve mon père, qui a prévu de faire les derniers kilomètres avec moi depuis le chalet d’Avères.
Mon rythme en fin de trail ne devrait pas être excessif et on a prévu de rester ensemble. Je passe devant le ravitaillement sans m’arrêter. J’ai ce qu’il faut pour les 2 derniers kilomètres. On quitte enfin la piste pour un sentier très sympathique et ludique en sous-bois. Je ne me lâche pas dans les descentes techniques, car c’est pas son truc à lui le trail. On discute et rattrape tout de même quelques concurrents. Dans une petite montée je continue de courir et double encore 3-4 coureurs. J’ai distancé mon père, et je suis dopé par cette boulimie. Il y a tellement de coureurs que je retrouve toujours avec un nouveau en point de mire 50m devant. MIAM ! Cette fois, c’est définitif, je ne vois plus mon père et je suis pris dans l’engrenage. Je continue seul cette folle remontée. Un coureur, requinqué par le fait que je le rattrape surement, se remotive et fait booster par sa famille sur le côté à ce moment là. Il me remet 50 bons mètres dans la vue. Mais à 500m de l’arrivée, il est dans le rouge (vif), je le double ainsi que 2 ou 3 autres trailers. Je remonte la dernière pente au tout petit trot, avec les encouragements des spectateurs dans ces derniers hectomètres.
J’ouvre la bouche en grand pour chercher de l’air. Je me donne bien, je souffle fort mais ça avance bien. Allez, relance sur le plat, recherche d’air, sourire pour le photographe et franchissement de la ligne d’arrivée dans la joie d’avoir profité un maximum des paysages (36 photos !) et de m’être assez bien donné physiquement en parallèle.
Plaine-Joux, 1350m. 5h17. 126ème.
19 places de gagnées entre le refuge de Moëde et l’arrivée (8km) !! La majorité dans les 5 derniers kilomètres puisque ce n’était pas la grande forme au début.
Comme dit, très content puisque j’ai rempli mes 2 objectifs qui étaient de profiter des paysages, et de ne pas finir complètement sur les rotules.
Points positifs : organisation, bénévoles nombreux, balisage, paysages… et à titre personnel, la forme sur la fin de parcours, à moins que ce ne soit la méforme des autres
Points négatifs : repas d’après course assez sommaire, le cuissard long ou corsaire à avoir en tant que matériel obligatoire !
Prochaine course : le tour du pic du midi d’Ossau le 7 septembre 2013. Course historique, organisée la dernière fois il y a 20 ans. 17km et environ 1000m D+, c’est-à-dire un sprint presque tellement que ce sera rapide !
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8 commentaires
Commentaire de PhilippeG-641 posté le 04-08-2013 à 18:20:18
Bravo pour ta course (c'est bon pour le moral de pouvoir terminer fort sur la fin) et tes photos, c'est sympa de pouvoir retrouver ensuite ces paysages sous un beau soleil.
Bonne récup et prochaine course.
Philippe
Commentaire de st ar posté le 04-08-2013 à 21:57:30
bravo pour ta course! très belles photos. J'étais à Samoens début Juillet. Je reconnais quelques passages que j'ai pu découvrir durant mes sorties en OFF...le décor est splendide!
Commentaire de Jean-Phi posté le 05-08-2013 à 10:47:24
Il eut été dommage de ne pas prendre le temps de regarder et de faire ces superbes photos ! Le cadre est tout simplement somptueux ! Merci !
Bravo pour ta course car tu n'as pas traîné malgré tout !
Commentaire de Papillon posté le 05-08-2013 à 17:31:29
Bravo pour la course et les photos!!!! J'ai oublié mes bâtons au refuge de salles... dis donc le mec brut, tu ne les aurais pas récupéré par hasard??? ;-)
Commentaire de ced2nay posté le 05-08-2013 à 22:10:48
Merci Philippe, st ar, et jean-phi, je sais bien que les photos, en plus d'être un souvenir pour mon entourage et moi-même, permet aussi à d'autres de visualiser leur prochain trail, ou se rappeler des souvenirs. C'est en partie pour cela que je suis venu à faire des CR, car je trouve cela bien utile quand on ne connait pas !
Papillon, désolé, touche pas à ça moi :) J'avoue que cela m'aiderai bien sur, mais ça va m'énerver de les porter, les ranger,etc... ou alors il me faudrait tel un membre de grande team, les laisser en haut de chaque sommet ;))
Commentaire de MiniFranck posté le 08-08-2013 à 14:28:48
Bravo pour ta belle course.
Merci pour ton CR et surtout les photos , moi je suis tellement brute que je prends pas de photos ni de cuissard long.. :-P
Commentaire de PhilippeG-641 posté le 08-08-2013 à 14:50:35
Et pourtant il était obligatoire ce cuissard long (ou un pantalon, collant) !
Tu copies Leptichat ;-)
Commentaire de le G.G.O. posté le 14-08-2013 à 14:39:06
ça fait plaisir un CR qui respire le bonheur d'être là, juste là pour en profiter. Et merci pour les photos, ça donne envie de mettre ça sur le calendrier 2014, en compet' ou en Off
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