L'auteur : lesalersdelapeur
La course : La Pastourelle - 32 km
Date : 25/5/2013
Lieu : Salers (Cantal)
Affichage : 1511 vues
Distance : 32km
Objectif : Objectif majeur
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Alors voilà, pour mon premier récit je vais devoir m'atteler à vous conter le trail printanier le plus dantesque que j'ai eu à affronter dans ma modeste vie de coureur...
Suite à la frustration des erreurs de balisage sur le VSV du trail de vulcain début mars, j'ai décidé de me trouver un trail objectif d'une trentaine de kilomètre au printemps. Mon choix se porte naturellement sur la Pastourelle et je réserve des petites cabanes de camping à Pleaux pour emmener toute la petite famille en we dans ce magnifique cantal que j'aime tant...
Malheureusement, comme préssenti toute la semaine précédente par météofrance, la température dans et à l'extérieur de la cabane ne dépasse pas 5 degré... Un parcours de repli est annoncé pour le lendemain, le gars du camping m'annonce des conditions titanesques en altitude! Après la bronchite de novembre, le mauvais balisage de mars, la météo de mai : décidément, j'ai la poisse !
Oublié les flaneries dans salers, ma femme me dépose en quatrième vitesse et en tenue de course à 12 h : il tombe une espèce de grésil glacé... 2 h à attendre dans le froid, je vais retirer mon dossard, m'achète un bonnet et à 13h15, décide d'aller m'échauffer. La température remonte, l'envie de ne pas prendre le départ s'estompe, une légère éclaircie parait dans le ciel...
C'est le départ... en route pour l'aventure : on annonce de 24 à 28 km et de 800 à 1200 m de D+, je n'ai pas trouvé de profil du parcours de repli. Je sais juste que le début est identique au parcours initial : une longue montée en pente douce...
Rapidement, nous quittons salers et les premiers chemins boueux nous ramènent rapidement à la dure réalité du jour ! Sur les premiers hectomètres, les gens tournent, esquivent, sautillent, contournent, franchissent les obstacle boueux qui descendent de la montagne. Rapidement, je prends le partie de tracer droit dans les flaques, tous ces sautillements ne feront que m'épuiser et c'est heureux comme un enfant de trois ans que je commence à courir au milieu du sentier dans une rivière de boue. Rapidement, je me rend compte que ma tactique est la bonne et "mes qualités" de pied me permettent de remonter un grand nombre de place
Au bout de trois ou quatre kilomètres d'ascencion, je me retrouve dans un petit groupe en file indienne ou nous évoluons à peu prêt au même rythme : la neige a fait place à la boue, une belle couche de 20 cm de poudreuse qui rend de toutes manières l'engagement sur chaque dépassement compliqué et physiquement très difficile... Je fais le choix de ne pas m'arrêter aux différents ravitaillements : les conditions sont franchement dures et j'ai peur d'avoir trop de mal à repartir.
On court, on regarde les mollets du mec de devant, on ne voit pas à 50 mètres... Régulèrement un bénévole nous salue, immobile, au milieu de la montagne, engoncé sous d'épais vêtement, il veille à note sécurité : je me dis que jamais je ne serais sorti dans de telles conditions. C'est incroyable, le grésil qui tombe à l'approche du sommet m'empêche à présent presque d'ouvrir les yeux ! Je regarde en coin; la tête en travers, je sers les dents....
Nous redescendons enfin légèrement sur un chemin en sous bois, je discute un peu, fais le plein de sucre et de flotte et essaye de bien récupérer : 8 km sur cette première heure de course, dans ces conditions, je suis très heureux, mais j'ai peur d'être parti trop vite....
La deuxième ascencion se profile, bien plus raide que la première : une légère éclaircie nous fait voir la longue file indienne de traileur qui serpentent en marchant dans la montagne enneigée. C'est la seule fois ou je verrais une partie du cadre dans lequel j'évolue depuis le milieu d'après midi !
Arrivée au sommet, on bascule sur une belle descente, bien raide: j'en profite pour lâcher les chevaux et me faire plaisir hors entier dans la neige fraiche... nous franchissons quelques marres de boue sur un sentier douteux avant d'attaquer la longue descente vers salers, du moins je le crois. Un bénévole nous annonce fièrement "allez les gars, 8 km de descente et c'est terminé"... fin de la deuxième heure pour moi, 16,5 km et 1000 m D+ : j'envisage sereinement de taper les 3 heures en sachant que les bénévoles enlèvent régulièrement des kilomètres...
J'attaque la descente tambour battant, 15 km/h, une partie bitumée qui habituellement doit offrir une belle vue sur la vallée... Le grésil tombe de plus belle et c'est les yeux fermés que j'enchaine la descente sur cette partie peu technique... puis nous rejoignons un large chemin, je ralentis un peu, les fessiers commencent à sérieusement tirer... La fatigue me gagne, les kilomètres s'enchainent, je suis trempée et décide de passer un coup de fil à ma femme pour qu'elle vienne me récupérer : j'arrive dans trente minutes... Pris d'un doute, je regarde le gps qui m'annonce fièrement 1080 de D-, le sentier continue de descendre : je prends conscience qu'on va remonter sur salers, comme prévu dans le parcours initial; le moral en prend en coup :(
Arrivée à saint paul de salers, une banda joue de la musique, quelques concurrents amorcent deux ou trois pas de danses en mangeant des abricots secs... On voit au sommet de la vallée le village de Salers, la ligne d'arrivée : dieu que ça va être compliqué...
Il ne me reste qu'un long calvaire à vivre, un long plan incliné ou chaque mètre gagner implique 20 centimètes de perdus tant le sol est gras, boueux, lisse, savonneux... 200 m de D+ ou je vais perdre la première moitié du classement dont je "rêvais"... je peste de ne refuser obstinément d'investir dans des batons... les gabarits légers me dépassent comme des mobilettes, des concurrents sont cloués dans la pente, perclus de crampe...
Salers, enfin, je trouve la force de finir en trottinant au milieu de la foule.... 3h30min, le temps me satisfait pleinement...
la place me déçoit un peu mais finalement, je me dis qu'il n'y avait que des furieux pour participer à une telle épreuve et parmi les furieux, je m'en sors bien :)
j'ai encore du boulot, il m'a manqé" 20 ou 30 minutes dans les jambes, ou une meilleure gestion de la descente finale.... en tout cas, que de souvenirs incroyables ! quelle fierté d'avoir participé à une telle course !
et un immense merci à tous les bénévoles de nous avoir fait découvrir la montagne comme sans doute je ne l'aurais jamais vu sans eux !
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1 commentaire
Commentaire de lesalersdelapeur posté le 12-06-2013 à 10:15:03
Je suis désolé, je repère plein de fautes :(
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