L'auteur : Pierre qui court
La course : Marathon d'Albi
Date : 28/4/2013
Lieu : Albi (Tarn)
Affichage : 1362 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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J'ai eu le plaisir de participer au plus ancien Marathon de France, celui d'ALBI, 35ième du nom, ce dimanche 28 avril 2013.
Ayant vu peu de récits et commentaires sur ALBI, j'en profite ici en quelques lignes pour partager quelques informations et mes impressions sur ce Marathon.
Globalement, j'ai trouvé l'organisation vraiment excellente, de bout en bout, sur tous les plans. Des bénévoles, la plupart de plus de 50 ou 60 ans, très dévoués, qui font tout avec le sourire mais rigueur et sérieux, pour faciliter les choses aux coureurs, et ce, depuis l'inscription, jusqu'au repas d'après courses, en passant évidemment par le retrait des dossards, les ravitaillements (nombreux et bien achalandés) et les signalements (merci aussi au personnel municipal et à la Police, le parcours étant très bien balisé et sécurisé, à l'abri de la circulation de bout en bout - ce qui n'est pas toujours le cas sur du long...).
Départ 8h45, commun pour le Semi-Marathon et le Marathon, ce qui faisait pas loin de 1200 coureurs je crois (500 sur Marathon, 700 sur Semi). A noter qu'un 10km est organisé également (départ différé). Départ sur la longue avenue qui mène du Stadium au centre ville : bien large, pas de bousculades, terrain tout de suite bien roulant. Le parcours passe ensuite dans le quartier classé au patrimoine mondial de l'UNESCO : devant la célèbre cathédrale. On revient ensuite (fin de la 1ère boucle de presque 8km) près du départ, et là on a la joie de se faire un 1er tour de stade - pardon, du STADIUM - un vrai tour de piste. Cette belle piste d'athlé sur laquelle le jeune Christophe Lemaître avait fait des prouesses en sprint. En courant sur cette piste d'athlé, j'ai constaté le marquage du kilomètre 42... et je me suis dit que j'allais faire en sorte de la revoir cette balise, et de la passer dans de bonnes conditions. Sans trop rentrer dans les détails de ma vie de coureur, je dirais simplement que j'ai eu pas mal de pépins de santé (pas à cause d'un surcroit d'entraînements, non, à cause de mon organisme fragile... bref). Donc des mésaventures de marathons, j'en ai connues (forfait, arrêt). Là, pour ALBI 2013, toute ma volonté était de me faire plaisir, de vivre une nouvelle aventure d'endurance dans une ville que je connaissais pas, et de ne pas me blesser ! Je n'avais donc pas d'objectif précis au niveau du chrono. Je n'avais pas fait d'entraînements spécifiques marathons, si ce n'est 1 sortie longue de 30km il y a un mois, et mes 2 séances hebdo habituelles. A priori, me connaissant (j'ai déjà approché les 3 heures sur marathon, passer sous 3 heures fut mon objectif sur le marathon de Paris en 2011, mais je fus empêché pour raison de santé), je pensais adopter un tempo entre 12 et 13 km/h. Je précise que je ne suis pas du tout équipé en montre ordinateur de bord et autre cardio... car je préfère m'en passer, je cours beaucoup au feeling, en écoutant mes sensations.
La deuxième boucle emprunte le parcours historique du Marathon, passe dans St Juèry puis fait un aller retour dans la Vallée du Tarn, avec passage à l’aller et au retour dans ses deux tunnels (le premier un peu plus de 900 m, le deuxième 350 m).
Le gros du marathon débute réellement au 14ième kilo, lorsque le tracé du semi s'écarte de notre route : tout d'un coup, on se retrouve bien moins nombreux... les dossards bleu ! Sur une épreuve qui rassemble environ 500 marathoniens, il est clair qu'il y a un "risque" d'être esseulé. De plus, on entre dans cette vallée du Tarn dont le climat semble de suite très différent d'ALBI : d'autant que si nos bornes en ville sont baignées de beaux rayons de soleil, dans la "campagne", du vent commence à souffler et il fait très gris, frais (environ 5 ou 6 degrés je pense) mais sans pluie. J'ai néanmoins assez rapidement la chance de me trouver aux côtés d'un coureur qui a la même foulée que moi, le même rythme, et donc, instinctivement, sans même se parler pendant plusieurs minutes, on décide implicitement de former un binôme. On se relaye, on se motive par quelques mots une fois passé le round d'observations. A un moment, un autre nous rejoint ("comme un malade") de l'arrière, nous demandant sur quel objectif on partait... moi je ne dis rien puisque je n'en avais pas, et le camarade d'un jour lui répond "entre 3h20 et 3h30". Du coup, le coureur ne reste pas pour former un trio mais continue d'accélérer... Or, pour la petite histoire, on dépassera ce coureur avant le 30ième... encore un exemple de ce que le marathon est avant tout l'école de la régularité, et que, sauf à être dans des dispositions exceptionnelles, toute accélération, tout changement de rythme se paye...
Notre équipée à deux durera jusqu'au 34ième kilo environ. On passe le semi (dans le tunnel) en 1h40. A un moment, je dois assouvir un besoin pressant... eh bien, psychologiquement, je me dis qu'il faut que je revienne au niveau du coéquipier d'un jour, car ma bonne étoile me l'a mis sur mon chemin, donc allez, je fais ce qu'il faut (j'en avais sous la semelle) et je retrouve ses pas, peu avant d'entrer dans un nouveau tunnel ! Ah ces tunnels du Marathon d'ALBI : ça vaut le détour, et la distance ! Une atmosphère vraiment spéciale, quasiment la pénombre, la moiteur, la douceur (à l'extérieur il fait exceptionnellement très fin en cette fin avril 2013) : on perd ses repères habituels, on croise les champions de tête escortés par des motards... le tunnel le plus long fait presque 1 kilomètre ! On y passe à l'aller et au retour de cette boucle dans la fraîche et verte vallée !
Les ravitos se passent bien ; j'ai mes gels dans la petite poche intérieure du short, ainsi que mes 2 cachets de Sporténine emballés dans de l'alu, et ça me suffit ; ça plus un peu d'eau prise aux ravitos tous les 5 kilos. Par contre, du 1er au 15ième, j'avais en main ma propre boisson dans une petite bouteille ; je fais toujours comme ça sur chaque marathon, ça évite les éventuelles bousculades des 1ers ravitos et pour moi ça évite de boire l'eau souvent trop fraîche des gobelets et donc d'avoir trop vite des ennuis au ventre...
Le camarade a aussi sur lui ses propres ravitos (ceinture spéciale, gels, etc.), mais au bout d'un moment je sens qu'il commence à se sentir moins bien. Je sens que le camarade décroche... je l'attends au ravito, je ralentis un peu, mais il me dit : "vas-y, je suis cramé..." ! Je l'encourage encore, je lui dis "allez, on se retrouve à l'arrivée mec !", et puis j'engage donc mes 8 prochains (et dernier) kilos tout seul...
Ce sont les kilomètres les plus éprouvants, parce que les côtes que l'on a descendues à l'aller... eh bien maintenant il faut les monter... Je cours seul jusqu'au bout, car les rythmes des uns et des autres sont de moins en moins réguliers, j'en vois s'arrêter, marcher, d'autres miraculeusement débouler de derrière (car moi je pense ne pas décrocher trop ; même si ma moyenne - que je ne mesure pas, mais que je ressens - baisse forcément vu le dénivelé)... Quelques encouragements, particulièrement de jeunes femmes ou d'enfants - mettent du baume au coeur et allez, j'en suis "déjà" à la longue avenue (1 kilo à elle seule !), là il y a quand même plus de spectateurs de part et d'autres, c'est sympa, jusqu'à l'entrée dans le Stadium : eh oui, la fameuse borne du 42ième kilo... je la revois comme je me l'étais promis, je ne suis pas trop amoché physiquement, je peux donc m'offrir le luxe (un peu con, j'avoue) de "sprinter" sur les 150 derniers mètres de la belle piste, histoire de terminer à ma montre en un peu moins de 3h26.
Emotion, sentiment de joie, plaisir d'avoir tenu bon, et joie de revoir le camarade d'un jour franchir la ligne en 3h28 environ, il a donc atteint son objectif.
Voilà, quelques informations et sensations que j'avais envie de partager, sur ce dimanche sportif à ALBI, sur ce marathon (mon 4ième... c'est pas beaucoup je sais, mais c'est le 4ième en seulement 5 ans de pratique régulière).
Au fait, et sans exagérer, je n'avais quasiment pas dormi les nuits de vendredi et samedi : brusquement ressenti le problème des jambes sans repos, sans savoir pourquoi... insomnie... et donc dimanche, encore à 4 heures du matin, tournant en rond dans ma chambre d'hôtel, je pensais ne pas aller le faire ce marathon, que je serais trop fatigué... Finalement, après le petit déjeuner adapté (à 6 heures du mat, merci aux hôteliers d'avoir anticipé), et une bonne douche, je me suis allongé durant une bonne heure, et "comme par miracle", à 8 heures, une fois en tenue et runnings aux pieds, je me sentais d'attaque pour rejoindre la ligne de départ (à 1 kilomètre, ça m'a fait mon léger échauffement).
ALBI est une belle ville.
Son marathon est très bien organisé. Vous verrez sur le site officiel que c'est aussi l'un des moins chers...
Sympathique repas d'après course (pour 9 euros, plateau entrée, plat chaud, fromage, dessert, eau, vin), et sympathiques rencontres et échanges.
Merci encore à toute l'équipe de bénévoles, aux organisateurs et partenaires.
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3 commentaires
Commentaire de diegodelavega posté le 30-04-2013 à 09:41:23
Bravo et merci ... ce marathon a l'air très sympa à travers ton récit. En plus, bel état d'esprit ... comme souvent en course à pied.
Commentaire de dajosport posté le 30-04-2013 à 18:39:54
Belle gestion de course au feeling et récit bien sympa pour ce marathon ! Bravo ;-)
Commentaire de Jean-Phi posté le 30-04-2013 à 18:56:16
Tu as raison, Albi est une TRES belle ville que je rêve de revoir tout comme cette belle région resté encore assez protégée.
Tiens ce pourrait être en y retournant pour ce marathon qui m'a l'air très sympa. Tu en parles en tout cas très bien. Bravo pour ton chrono.
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