Récit de la course : Les Drayes Blanches - 12 km 2013, par Badajoz

L'auteur : Badajoz

La course : Les Drayes Blanches - 12 km

Date : 10/2/2013

Lieu : La Chapelle En Vercors (Drôme)

Affichage : 1310 vues

Distance : 10km

Matos : Nike Pegasus Trail + guêtres

Objectif : Se dépenser

3 commentaires

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Des blancs en neige

Mon collègue avait réussi à m'entrainer sur ce trail blanc, 100% neige. Situé dans le Vercors, il me garantissait un paysage grandiose.

La neige était effectivement au rendez-vous, le speaker annoncait des conditions difficiles avec une trace faite aux raquettes. Le parcours du 23 km a été modifié car jugé trop difficile.

A l'arrivée, il fait frais mais sec et il n'y a pas de vent. Après plusieurs tergiversations, je décide de mettre 3 couches : T-shirt technique manches longues, sous-pull respirant et coupe-vent. En fait, je serai trop couvert mais je m'en rendrai compte en milieu de course... comme d'habitude.

Je me suis inscrit sur le 10 km, une bonne distance pour découvrir cette discipline du trail sur neige. Arrivé récemment dans la région, je ne suis pas familiarisé avec ce genre de course mais j'aime découvrir de jolis coins et la montagne m'a toujours attiré.

Le départ se fait au son du Tam-tam dans une ambiance festive. Et là, on est tout de suite mis dans le bain : Après 50m de neige damée, on rentre dans un champ de poudreuse, en mode monotrace. Les appuis sont fuyants, on s'enfonce facilement de 15-20 cm dans la neige. Les chevilles sont extrêmement sollicitées.

Dans le peloton, les cris de surprise et de dépit fusent. "Mais qu'est-ce que c'est que ce truc?" Certains ne semblent pas apprécier les terrains enneigés. 

Courir dans ces conditions est effectivement très contraignant physiquement et mentalement. Il faut rester concentré en permanence pour ne pas glisser ou se tordre la cheville. A celà s'ajoute la fatigue procurée par cet effort inhabituel qui fait perdre un peu de lucidité.

Même si je ne suis pas du tout habitué à ce genre de course, j'y prends beaucoup de plaisir et je me surprends à rattraper pas mal de monde alors que j'étais parti plutôt prudemment. Je me prends au jeu et décide de faire ma course.

On traverse une fôret de sapins, il faut baisser la tête pour éviter les branches. Quel calme! c'est vraiment agréable de courir dans ce paysage. Le pemier tiers de la course alterne montées et descentes courtes. Il faut parfois marcher pour ne pas se cramer d'emblée. Je fais l'élastique avec une féminine qui ne veut pas se laisser doubler. Et elle aura raison, elle va vite prendre une avance confortable.

Un gars chute dans la neige. Pas de bobo. J'en profite pour lui passer devant.

On attaque ensuite une montée interminable. Je lutte pour ne pas marcher. Je fais de courtes foulées en essayant de mettre mes pas dans les traces de mes prédecesseurs. Mais je sens que je commence à fatiguer. Ca revient par l'arrière, je me fais doubler implacablement par 4 concurrents.

Je commence à avoir soif et je regrette de ne pas avoir pris d'eau. En fait, j'ai eu l'idée géniale de remplacer ma gourde par une couverture de survie sur ma ceinture porte-bidon... Enfin un ravitaillement est annoncé. Alleluya! Il ne pouvait pas mieux tomber. Je prends un verre de coca et deux abricots secs.

On repart sur une piste damée en descente, le pied! Je déroule et rattrape un type qui ne s'était pas arrêté au ravito. Ca reste physique car la neige et molle et les talons s'enfoncent. J'essaie de courir les pieds au maximum à plat, ça se passe plutôt bien. Après un nouveau passage dans la poudreuse, on attaque la montée finale vers l'arrivée. Les conditions sont dantesques, je me prends le vent et la neige en pleine figure. Je franchis enfin l'arrivée bien éreinté.

Je suis très heureux de cette expérience, le trail sur neige est une discipline à part entière qui nécessite je pense un entrainement spécifique. Les appuis sont très différents de la course sur route ou du trail sur chemin. La moindre perte de concentration se solde par une glissade et une perte conséquente d'énergie.

Les muscles des chevilles sont très sollicités mais sans traumatiser les articulations, ce qui est notable.

Pour un coureur non entrainé spécifiquement à la neige non damée, j'estime qu'il faut multiplier la distance par deux pour avoir l'équivalence avec une course sur route "plate". Mon temps de 1h27 correspond à peu près à 20km sur route (+/- 5 min).

Au niveau de l'équipement, des chaussures de trail classiques sont suffisantes mais les guêtres sont obligatoires car la neige aime bien s'engouffrer dans les chaussures.... Les chaines, elles, ne me semblent pas indispensables sur de la neige fraiche.

Bon, j'espère avec ce récit vous avoir donné envie de découvrir le trail sur neige. Pour ma part, je suis conquis et j'espère pouvoir bientôt chevaucher à nouveau les étendues glacées.

Pour la petite histoire, mon collègue traileur a fini 17' après moi... hé hé poutré le collègue!Clin d'œil

3 commentaires

Commentaire de Byzance posté le 12-02-2013 à 20:37:52

J’étais sur les pistes de ski alpin à Font d'Urle avec les enfants. J'en ai profité pour encourager les quelques coureurs vus (passage du grand parcours ? par les pistes). Ça semblait bien brasser !

Commentaire de Badajoz posté le 13-02-2013 à 22:03:11

effectivement, le 10km ne passait pas les pistes mais c'est sympa d'avoir encouragé ceux du 23km, ils en ont bavé apparemment.

Commentaire de l ignoble posté le 13-02-2013 à 07:47:37

un des plus beaux endroits de ce magnifique dauphiné,une de mes courses favorites.merci pour ton récit et bravo à toi.

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