Récit de la course : Marathon des Causses 2012, par ced2nay

L'auteur : ced2nay

La course : Marathon des Causses

Date : 27/10/2012

Lieu : Millau (Aveyron)

Affichage : 4119 vues

Distance : 35km

Objectif : Faire un temps

2 commentaires

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Le Marathon des Causses sans entrainement (ou presque)

Marathon des Causses – 37,5km +1600m.

Bien entendu, l’objectif initial était de faire mieux que l’an dernier, c’est-à-dire 181ème/900 inscrits, et 4h53 de course. Mais une blessure au genou fin août a mis à mal cet objectif. Après 15 jours d’arrêt, les 2 genoux me font mal. Encore 1 semaine d’arrêt. Puis une petite sortie trail supportable, mais me chuchote de consulter un Ostéo.  1 mois après la blessure, je le consulte, puis reprend en douceur 3 jours plus tard. Le genou va mieux, mais une mauvaise réaction me bloque le dos, la nuque, l’épaule, etc… Allez, encore 1 semaine de perdue !

Les 15 derniers jours me permettent de me rattraper, mais pas trop car être trop gourmand m’emmènerait direct vers un surentrainement et une nouvelle blessure. Bref, en 1 mois et demi, j’ai couru 30 km… et la semaine qui précède la course, 34km en 2 fois. J’espère que ces 2 sorties longues me donneront un peu de force dans les jambes.

Contrairement à l’an dernier, mes dernières 24h avant la course se déroulent sans encombre. Toutes les conditions sont (presque) réunies. Bonne nuit, des repas plus équilibrés et à l’heure, ce sont au moins quelques inconvénients évités, je suis suffisamment dans l’inconnu avec mon arrêt prolongé.

###  Millau, le samedi 27 octobre 2012.

Côté météo, c’est hivernal. 4° environ, plus un vent glacial qui réduit la température ressentie. Heureusement, on devrait avoir des éclaircies dans l’après-midi. Enfin, en théorie… Aujourd’hui, je pense pouvoir me raisonner et ne pas partir aussi vite que d’habitude. Je sais que je ne suis pas en forme, donc je vais me retenir. Enfin, en théorie. Sur la pratique, ça se confirme, je pars sur un rythme auquel je suis habitué, dans les 12/13km/h. A l’entame de la piste de Carbassas, je passe pile poil comme l’an dernier en 9mn (soit 12,6 de moyenne). Alors que la montée est mon point fort, je laisse déjà passer du monde signe de ma grande sagesseJ. A Carbassas, on attaque la montée et j’ai 2mn d’avance sur mes prévisions. Je reste prudent dans la montée, et boit régulièrement car l’ingénieuse organisation a prévu un point d’eau au km6, puis ensuite au km29 !!! Très utile un point d’eau après 6km. Bref, moi qui suis un vrai chameau, je dois absolument faire le plein lors de ce ravitaillement. La montée est en effet plus large que l’an dernier, permet de se doubler beaucoup plus facilement. On peut admirer la vallée du Tarn du côté de Millau (et le viaduc) et d’Aguessac.

Vue sur Millau

Le Viaduc au loin

Montée sur le Causse

Aguessac

 

En 45mn (prévisions), je suis sur le plateau, et il ne fait pas chaud ! Je déroule mais laisse passer encore nombre de concurrents. En théorie, je vais pouvoir faire le plein d’eau dans quelques centaines de mètres. Grâce au super parcours annoncé à l’avance par l’organisation, je sais où il est ce ravitaillement. Ils sont malins ces organisateurs ! Mais 1km passe, 2, puis 3km. Génial, pas de point d’eau. Je fulmine. Comment je vais faire ? Moi, complètement à cours d’entrainement si je ne bois pas plus que de raison ! Je positive : ils sont malins. Comme ils ont reçu de nombreuses critiques par mail (ce que j’ai fait), ils vont décaler le point d’eau après la descente/montée arrive maintenant sous peu. 1km, 2km… toujours pas de descente. Mais c’est quoi ce bordel !!! Une totale improvisation du parcours ! Rien ne ressemble à ce qui est annoncé, et que certains coureurs ont pris soin d’apprendre par cœur ! Je suis fou de rage. Parcours différent, pas de point d’eau, etc… Nous en sommes au tiers de la course et je commence à baisser le pied. Je sais que je n’ai pas les jambes nécessaires et que rien n’est fait pour m’aider. Je vois des groupes de 5, 10 coureurs qui me doublent. C’est une catastrophe. Les jambes ne sont pas là. Si encore je pouvais me rassurer en reconnaissant le parcours de l’an dernier, mais même pas ça.

Vers le km16, on tombe enfin sur quelque chose qui ressemble à ce qui était annoncé. Belle descente agréable et remontée sur sentier souple. En haut, l’adducteur gauche commence à durcir. Pas vraiment étonnant. Sur la longue portion qui suit de plat ou terrain légèrement vallonné, je n’avance pas, je suis au ralenti. Les sentiers sont pourtant super agréables. Je me raccroche à ça. C’est souple, pas de cailloux, de la belle forêt, quelques belles vues parfois. Une tempête de neige/grêle amoche encore un peu plus mon faible moral. Etant pas habillé chaudement (Météo France annonçait des éclaircies !), c’est pas la joie.

en course

C'est pas l'extase, pas à l'aise...

Vers le km22, oh surprise, au croisement de la route pour Peyreleau, un ravitaillement a été improvisé ! Eau, boisson énergétique, et cerise sur le gâteau, quelques morceaux de barres de céréales. Royal. Comme il neige, pas le temps de discuter avec des bénévoles surement encore plus gelés que moi. Plein d’eau et je repars. J’ai ce qu’il faut en alimentation, des super barres de céréales maison, faites avec une recette d’Alain Roche (amande, pomme de terre, graines de lin, fructose). Testés quelques semaines avant la course, c’est bon, et énergétique à souhait. Ma femme aussi les a adoptés. Je suis en terrain connu, même montée, redescente, puis virage à droite pour une jolie sente qui nous emmène dans le ravin de Monna. Heureusement, il s’est arrêté de neigé ou pleuvoir. J’ai eu quelques minutes de faiblesse précédemment et j’avais prévu d’abandonner en bas du ravin de Monna (mon père m’y attend). Là où l’an dernier je dévalais le ravin avec personne devant moi, je bouchonne aujourd’hui sur certains passages techniques. J’aime passer par ici, la vue est atypique, et agréable à courir.

Comme prévu, je suis à la seconde près en 3h en bas du ravin ! Passage en coup de vent devant mon père qui se gèle pour moi, et j’attaque la rude montée de la ferme du Cade. Aïe. J’ai prévu un gel pour encaisser mieux la montée. L’an dernier, j’ai doublé quasiment une dizaine de coureurs sur cette portion. Cette année, ce ne sera pas le cas. Je me fais doubler dès le début, mais finit par rattraper les 10m perdus en fin de montée. C’est surement l’effet gel, mais il se dissipe vite, sur le replat, les crampes arrivent dans les ischio-jambiers. Le chemin pour rejoindre la ferme du Cade est un calvaire, alors que c’est le sentier peut-être le plus agréable du parcours.

fin de la montée

fin de la montée

vue

en bas le Monna

en bas le Monna

ah le soleil

ah le soleil ! C'est pas plus joli comme ça ?

soleil

 

Au ravitaillement en 3h45 (km29), je suis mal à l’aise, prêt à vomir. Rien ne me fait envie, ni salé, ni sucré, ni boisson énergétique, ni eau gazeuse, ni soupe. J’ai mal au ventre depuis 1h au moins. Je ne fais que passer, et ressors. Je prends l’air dehors, discute avec des coureurs de la grande course de demain, puis retourne m’essayer à la soupe. J’arrive à en prendre un demi-verre, puis 1 morceau de banane. Je repars en compagnie de 3 autres coureurs, au petit trot. Ca va un poil mieux. Fort heureusement, on ne passe pas par la grotte du hibou. Du coup, on évite la dernière ascension très pentue au point d’utiliser les mains. Côté météo, on profite d’un grand soleil. Plus aucun nuage, grand changement après la neige. On aura eu toutes les saisons pendant la course.

Km32, nous passons au Pouncho d’Agast, exactement sur l’aire de décollage des parapentes, puis redescendons « dré dans l’pentu » à travers la forêt. Pendant quelques mètres, il n’y a aucun sentier, mais cela ne me dérange pas. Je demande même à passer certains concurrents car j’aimerai être moins prudent qu’eux. Ca va mieux, j’ai les jambes pour descendre. Par la suite, le sentier est très technique, il faut s’accrocher aux arbres, avoir de bons appuis précis. Je double et me régale, enfin ! Malheureusement la partie technique se termine rapidement. Nous rejoignons l’autoroute de la Vo2 où des flots de coureurs déboulent de tous les côtés. Nous traversons ensuite un village vacances à travers des pistes désagréables. Je finis ma course en 4h38mn, soit 15mn de mieux que l’an dernier.

Arrivée sur Millau

Arrivée sur Millau, sous le soleil exactement !

 

Cependant, les informations d’après course qui me parviennent confirment que la performance n’est pas meilleure que celle de l’an dernier. Tout d’abord, nous avons fait 2km de moins environ, mais surtout mon classement est 120 places derrière celui de l’an dernier ! Je suis 304ème sur 735 arrivants et 850 inscrits. L’an dernier, j’étais 181ème sur 900 inscrits avec une jeune expérience d’un mois seulement sur ce type de course.

 

Après quelques jours de recul, je ne suis finalement pas trop surpris. Je paye mon manque d’entrainement mais je l’accepte. C’eût été un miracle de faire aussi bien.

Parcours :

http://www.visugpx.com/?i=1349705866&ign


Points positifs :

- Avoir fini un trail de 35km +1400m dans le vent, le froid, la neige avec peu d’entrainement

- Avoir parcouru des sentiers magnifiques dans la forêt du Causse Noir

Points négatifs :

- Non respect par l’organisation des points d’eau, du parcours annoncé.

- Le mélange de toutes les courses à l’arrivée. MDC, VO2, Monna Lisa, et pourquoi pas la course de ma grand-mère aussi ?!

 

2 commentaires

Commentaire de laulau posté le 02-11-2012 à 14:30:58

Avec si peu d'entraînement et des conditions très difficiles, c'est quand même plus plutôt bien.
Je préfère voir les points positifs, le parcours a l'air splendide !
Retape-toi bien avant de repartir sur les sentiers !

Commentaire de Génep posté le 02-11-2012 à 15:16:36

Belle course malgré ton manque d'entraînement.
Pour le nombre de courses, je te rejoins, c'est too much.

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