Communauté des sports d'endurance

Petit petit c'est vite dit le but du jeu c'est quand même de monter de Cauterets 935m au sommet du Petit Vignemale à 3031m, et de redescendre, d'ailleurs, le 21 juillet. 

      

      

 

(Photo prise le lendemain de la course en randonnée    familiale, le Petit Vignemale est le sommet à l'extrémtié gauche de la crète 3031m, la Pique Longue culmine à 3298m)  

 

    Cette course je la plaçais en préparation du Grand Raid des Pyrénées à venir fin août, donc abordée dans un rythme cool à 6 semaines de l'échéance. 

    D'autres part elle me tenait à coeur ayant passé les 18 premiers été de ma vie dans ce coin des Pyrénées, en compagnie de gens présents ou disparus j'ai arpenté ces vallées ainsi que le Grand Vignemale quand j'avais 18 ans.  

      

    Une semaine avant paf la tuile. 

    Ma douleur trainaillante de cuisse se transforme en une douleur insomniante franche et qui empêche toute velléitée d'activité sportive, et même une marche boiteuse.... 

    Enfin j'essaye un tour de VTT pour voir le 14/07 mais ce n'est pas probant même là je souffre. Impossible d'envisager une course à pied et encore moins de longue haleine en montagne...... 

    Mon programme Course du Vignemale / Grand Raid des Pyrénénes est remis en question. 

    Du coup coupure, repos, glaçage, massages profonds (ouïlle ouïlle que ça fait mal !), anti-inflammatoires, avis spécialisé (merci francky) et prise de décision: si ça se calme bien d'ici là je    fait le Vignemale et on verra bien après (et pendant) si le GRP 2012 est jouable. 

      

    La semaine voit évoluer petit à petit positivement les douleurs alors hop c'est parti je retire le dossard à Cauterets le vendredi soir. 

    On nous fournit au passage une cordelette en ceinture avec mousqueton pour un passage aérien. 

      

    Samedi matin départ 7h30 (sympa les vacances qui débutent !) précédé d'un briefing qui insiste sur l'obligation de se fixer sur la corde, et une barrière horaire stricte de 4h à la Hourquette    d'Ossoue. 

      

    Top on lâche les fauves sur la route qui monte au Pont d'Espagne hormis quelques passages de chemins, ce n'est pas très glamour mais ça a le mérite d'éviter un bouchonnage sur les premiers    singletracks. 

    Le peloton est constitué principalement de solides gaillards du sud-ouest, à l'accent chantant et aux muscles saillants qui m'ont l'air plus à leur place ici que moi débarquant de ma    Normandie !   

      

      

    Côté météo comme vous le voyez c'est départ sous ou dans les nuages, on nous a annoncé passer au dessus en cours de route.  

      

    Dans le coeur du peloton on alterne marche rapide et relances, je me sens bien mais il faut gérer la longueur de la montée qui est juste une vingtaine de fois plus longue que mes pentes    d'entrainement. 

    Je retrouve avec grand plaisir ce chemin menant au lac de Gaube 1725m: 

         

      

    Le cheminement est assez plat le long du lac puis on regrimpe rapidement direction le Refuge des Houlettes 2151m au pied de la face nord du Vignemale et ses 1000m de falaise. 

    Là ce situe le deuxième ravitaillement qui comme les autres propose uniquement de l'eau, ce qui implique de s'autogérer pour le reste et c'est bien comme ça. Exception ici les toujours    sympathiques bénévoles proposent leurs cacahuètes à côté de leur probable Madiran ! 

      

    Les premières trouées dans les nuages apparaissent avant l'explosion visuelle: 

      

     

      

     C'est magnifique je me sens comme un enfant au regard émerveillé qui découvre ses cadeaux de Noël ! 

      

      

    Du coup la montée raide qui nous emmène à la Hourquette d'Ossoue 2734m passe vite.       

      

     Arrivée à ce col on voit bien la montée finale à faire en aller retour : un bon petit mur de 300m de dénivelé dans lequel je me sens pas si mal à être dans le sens de la montée, à voir ceux qui descendent parfois en glisses maitrisées dans le schiste parfois en survie précaire. Un concurrent d'ailleurs y laissera là sa cheville... 

    Le sommet !  

    

      

    Après 3h27 de montée, place à la descente ! 

    Enfin une partie mixte passant par le refuge de Baysselance avant la vraie grande descente par la vallée du Lutour. 

    Quelques passages de névés glissants, des vues magnifiques, la partie aérienne assurée par notre mousqueton, c'est superbe.  

      

      

     Je félicite un gendarme de son installation le long de la pente au soleil face à cette vue magnifique des sommets de Gavarnie, mais il aurait préféré cavaler avec nous le chafouin ! : 

      

      

      Dernière remontée vers le col du Labas 2719m:      

      

     avant de basculer dans la vertigineuse descente:       

      

     Bon là autant je me suis vraiment éclaté jusque là autant cette descente va petite à petit m'entamer ! 

    Déjà la première partie quasiment jusqu'au lac d'Estom 1804m est presque inhumaine : un immense pierrier de rochers sans fin. 

    Au milieu de ce paysage extraterrestre, de retour parmi les nuages, j'aide un coureur qui après avoir retiré sa chaussure pour cause de caillou taquin, est perclus de crampes et n'arrive    pas à la relacer ! 

    Allez un double noeud et ça repart ! 

      

    On se trouve de plus en plus espacés, de temps en temps je me fait doubler par des pieds très agiles. 

    Personnellement j'assure avant tout pour éviter la blessure, c'est le début des vacances mince ! 

      

      

    A partir de ce lac d'Estom je retrouve une vallée que je connais très bien me rappelant y avoir déjà gambader dans l'enfance. Le chemin est plus roulant qu'avant mais nécessite une attention    de tous les instants quand même, et je commence à être entamé. 

    J'ai la flemme de ressortir les bâtons remisés dans le sac depuis la fin de la montée, a posteriori j'aurais du les reprendre ça m'aurait aidé. 

    Je trouve le temps long je commence à ruminer en me disant comment envisager raisonnablement de faire quasiment 3 fois la même chose dans 6 semaines au Grand Raid des Pyrénées ? 

      

    Allez je passe un coup de fil à la petite famille pour les prévenir de mon retour à venir, ils m'attendent sur le chemin un peu en dessous de la Fruitière 1371m ! 

    Ca me redonne du baume au coeur, à défaut de résoudre mes douleurs musculaires. 

    4 bisous à mes fans et il ne reste plus qu'à m'enfiler les quelques lacets comme ils me disent ! 

      

    300m laborieux de dénivelés négatifs plus tard j'arrive à Cauterets (de nouveau des passages de route je n'aime pas !) et franchit la ligne d'arrivée en 6h04, selon Garmin 37.06km    et 2396m de d+. (152ème sur 458 arrivants, 17 abandons, 520 inscrits) 

      

http://connect.garmin.com/activity/209832654

 

http://www.race-cauterets.fr/index.php?pg=accueil&chgLang=FR

 

    En résumé cette course est superbe, autant par ses magnifiques paysages que par son exigence (à mon échelle) !

    Le repas d'après-course permet d'échanger avec d'autres coureurs, je partage mes doutes quand à mes capacités à faire ce GRP 80 prochainement, mais les conseils donnés me réconfortent merci !

L'ambiance bandas est sympa !

     Pour une fois, ayant le temps, j'assiste avec émotion à la remise des récompenses aux différents vainqueurs bravo à eux !  

    On apprend le possible retour au sommet du Vignemale pour la prochaine édition, tiens tiens tiens, je met ça dans un coin de ma tête mais c'est tentant cette affaire !       

    Allez maintenant place à une semaine de randonnées familiales dans le secteur (Lac de Gaube, Brèche de Rolland, Hautacam, lac d'Estaing) et de sorties VTT autour d'Argelès Gazost, qui confirment tout le bien de ce coin de paradis !