Récit de la course : L'Hivernale des Coursières des Hauts du Lyonnais - 30 km 2012, par ogo

L'auteur : ogo

La course : L'Hivernale des Coursières des Hauts du Lyonnais - 30 km

Date : 15/1/2012

Lieu : St Martin En Haut (Rhône)

Affichage : 1907 vues

Distance : 30km

Objectif : Pas d'objectif

9 commentaires

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Pèlerinage à Saint-Martin

St Martin-en-Haut, c’est un peu la capitale du trail dans les monts du Lyonnais, la Mecque des coureurs nature du secteur, l’Eldorado des citadins en mal de dénivelé et de verdure. Bien que récemment installé dans la région, j’ai déjà dans ce village haut perché de nombreux souvenir. En mai dernier, j’y ai symboliquement franchi, pour la première fois, la barre des 100 kilomètres. J’y ai également découvert la tradition du saucisson chaud et des patates, lors d’une randonnée mémorable en compagnie de deux piliers du groupe « Courir à Lyon », coach Marat et Flying Arclusaz.

 

Aujourd’hui, si je suis à nouveau présent, baskets aux pieds, à Saint-Martin, c’est pour un exercice bien différent. Ce matin, se dispute l’Hivernale des Coursières des Hauts du Lyonnais. Au programme, deux parcours de 17 et 30 km. Les deux épreuves ont fait le plein, à tel point que Jean-Pierre Molinari, le grand Manitou de l’événement, est obligé de refuser du monde pour ne pas dépasser la barre des 600 inscrits.

 

Je suis monté en compagnie de Lalan et de TwoTival dans les brumes des premières heures du matin. Mais très rapidement, les vapeurs de l’aurore laissent place à un ciel d’un bleu éclatant. En revanche, la température fait dans le négatif. -6°C à trois quarts d’heure du départ. Après avoir salué, les très nombreux Kikous présents pour l’occasion (plus d’une vingtaine, un petit échantillon sur la photo ci-dessous), je quitte le gymnase pour m’échauffer autour du stade voisin.

Les morsures du froid me compriment la poitrine. J’hésite à revêtir une troisième couche, mais me ravise, rapidement. Les nombreuses bosses du parcours et le soleil montant auront tôt-fait de me réchauffer.

 

Le briefing, à quelques minutes du départ, est difficilement audible. Je quitte le gymnase pour m’installer sous l’arche, en espérant figurer en bonne position lors du coup de pistolet. Mais la foule des coureurs qui ne tarde pas à affluer me repousse bien loin de la ligne et je me retrouve en queue de peloton. Les premiers seront les derniers. A garder en mémoire pour la prochaine fois.

Je n’entends pas le signal du départ, mais bientôt, des dizaines de buffs, bonnets et cache-oreilles se mettent à dodeliner sous mon nez.

Je passe sous l’arche en marchant, tente de trottiner mais la ruelle que nous empruntons, encombrée par des véhicules en stationnement, n’est pas propice à l’étalement du peloton.

 

Après une bonne centaine de mètres au ralenti, j’élargis la foulée et commence à me faufiler entre les concurrents pour me placer. J’alterne accélérations et baisses de régime en fonction de la largeur de la route. L’arrivée dans les champs, figés par le gel, me permet de doubler plus aisément et d’en finir avec les à-coups. Doucement, je prends mon rythme et continue ma remontée. Je dépasse Marat et Liline Coq qui s’imposera chez les féminines pour la troisième année consécutive. Puis, c’est Jean-Phi que je rattrape. Sa pubalgie le fait souffrir et il m’annonce qu’il va finir en gérant. Malgré la douleur, il progresse à bonne allure et nous nous souhaitons bonne chance pour la suite.

 

Le chemin serpente entre les collines qui semblent s’éveiller sous l’action des rayons du soleil. A la faveur d’un sommet, j’aperçois les coureurs qui me précédent dévaler la pente en file indienne. Impossible au milieu des coureurs du 17 de deviner ma position. Peu importe, la course est encore longue. Pour avoir reconnu le parcours la semaine précédente avec le team kikou de Lyon, je sais qu’une longue pente sur le goudron se rapproche. A son pied, je réduis la voilure et parvient à rejoindre le sommet en trottinant sans trop y laisser de plumes. Nous dépassons une ferme isolée, puis s’en suit une portion de plat sur bitume d’environ un kilomètre. Je me cale sur un petit 14 et rejoins le ravito, à Chavagneux. Un coup d’œil à la montre : 42 min pour un peu plus de 9 km. Ne suis-je pas, une nouvelle fois, parti un peu vite surtout que les difficultés arrivent ? L’estomac pour une fois me laisse tranquille et les jambes sont là, malgré le froid. Je me saisis d’un morceau de quatre quart et d’un verre de coca et poursuis sur le même rythme. Mais je peine à avaler le gâteau qui s’est transformé en une pâte épaisse dans ma bouche. Je tente de faire passer en buvant au camel. Mais ma boisson semble avoir gelé dans le tuyau car rien ne vient. J’essaye de la réchauffer avec mes mains et finis par obtenir quelques gouttes de liquide qui me permettent de venir à bout de la pâtisserie.

 

Cap désormais sur Riverie. Nous prenons à droite alors que nos camarades du 17 poursuivent sur la gauche. Voilà, le peloton très clairsemé. Une nouvelle pente, particulièrement abrupte, se dresse devant nous. Je l’entame calmement au sein d’un groupe de quatre coureurs. Je cale mes pas sur le premier d’entre eux et m’efforce de courir jusqu’au sommet. Je ne marche qu’une vingtaine de mètres en apercevant le haut, pour pouvoir relancer sereinement. Personne n’a lâché dans le groupe. Je sais que la descente qui suit et particulièrement longue. Je lâche les chevaux. Quel plaisir de se laisser glisser sur ces pentes baignées par le soleil ! Je gagne quelques places et bientôt il faut songer à remonter sur Sainte-Catherine. Je connais bien cette côte pour l’avoir gravie lors des 100 km des Coursières. Elle est relativement longue et escarpée. Je n’aurai pas les jambes pour la monter en courant. Autour de moi, d’ailleurs personne ne semble motiver pour la grimper à petites foulées. Une nouvelle fois, je prends le rythme du coureur qui me précède et attaque la pente en marche rapide. L’église de Sainte-Catherine qui apparaît à travers les branches me sert d’objectif. Mon lièvre est véloce et je me sens faiblir. Petit à petit, il grappille quelques mètres et je dois puiser dans mes réserves pour ne pas le voir partir. Dans le village, un bénévole nous informe que nous sommes dans les trente premiers.

Mais la pente m’a usé et elle n’est pas terminée. Le groupe avec lequel je progresse ne tarde pas à me distancer. Je décide de m’accorder un moment de répit et marche pendant deux minutes. Je mets ce temps à profit pour avaler la moitié d’une barre de céréales et pour boire ma boisson sucrée désormais dégelée. A cet instant, je doute de pouvoir revenir sur les coureurs qui ont pris la poudre d’escampette. Mais pourtant, doucement, les jambes reviennent. Deuxième passage au ravito, j’attrape un verre de coca au vol. Voilà 1h56 que nous sommes partis et nous avons parcouru près de 23 km.

Je connais la fin de la course pour l’avoir reconnue la semaine précédente. Je garde mon calme et conserve les coureurs qui me précèdent à quelques hectomètres devant moi. Très lentement, je regagne du terrain, mais la fatigue se fait sentir.

A un peu plus de deux bornes de l’arrivée, je croise Marat qui a terminé sa course et remonte le parcours. « Tu es 28e. Plus que deux petites bosses ». Ses encouragements ont sur moi l’effet d’un coup de fouet. Les douleurs aux jambes disparaissent, j’accélère légèrement. Dans la dernière descente, je donne tout et double quatre coureurs. Plus qu’un dernier obstacle. Une petite pente de 100 mètres. Je ne lâche rien et finis à bloc. Je passe l’arche en 2h36, à la 24e  position, accueilli par les Kikous du 17 et par Lalan qui a terminé, il y a plus d’un quart d’heure à la 4e place.

 

En savourant du thé, du vin chaud et des sandwiches au saucisson, nous applaudissons les autres coureurs qui en terminent. Puis vient l’heure des podiums. Liline Coq est une nouvelle fois sur la plus haute marche. Son frère Rémi, lui, termine deuxième derrière Fabien Antolinos. Lalan a lui aussi les honneurs de la boîte en tant que 3e senior.

 

 

 

Encore bravo à tous. Ravi d’avoir partagé avec vous ce grand moment de convivialité et de sport (si un peu quand même !)

A bientôt à St Martin ou ailleurs ;)

 

 

 

9 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 18-01-2012 à 21:58:04

Prem's !!!!!!!!
dans la bataille farouche des commentaires qui semble s'installer entre kikoureur, je ne devrais pas être trop mal placé....

Bravo pour ta course et pour avoir vaincu ton angoisse maladive de la feuille blanche pour écrire ce CR !
finalement, tu n'écrit pas si mal !!!!!!!!!!!!!!!!!!
bon, j'en ai mis plein là des "!!!!!!!" pour que tout le monde comprenne bien que je suis un de tes lecteurs-fan (rappel : le livre et le film sont toujours en vente !)

Commentaire de tidgi posté le 18-01-2012 à 22:33:49

Bon, ben 2° alors...
Bravo champion pour cette gestion "calme" de ta course.
Les Monts du Lyonnais te sourient plutôt (normal quand je t'y vois fractionner lors de off ;-)).

Commentaire de lalan posté le 19-01-2012 à 06:16:33

Quelle plume,n'arrêtes pas les courses.Parce que t'es bon et je veux en lire et relire des pages de cr.Sympa les photos,belle réunion de famille kikou.Fans aussi.

Commentaire de Jean-Phi posté le 19-01-2012 à 07:10:16

Médaille en chocolat en ce qui concerne mon commentaire mais ça ne fait rien !
Joli CR, surtout la partie ou tu me cites... ^^
C'est comme si l'on était resté encore un peu là haut tant ce dimanche était sympa. On remet ça en mai ? Belle course que tu as réalisé. On voyait que tu t'étais fait plaisir. Tu le confirmes par écrit.
PS : au prochain off, amène moi donc ton livre que je fasse partie des heureux possesseurs.
A +
JP

Commentaire de marat 3h00 ? posté le 19-01-2012 à 08:21:25

Ah quelle belle écriture pour une page racontant un beau dimanche. c'est toujours un moment savoureux que de te lire. Merci et bravo pour la perf, ça va envoyer mi-mai !

Commentaire de Nini posté le 19-01-2012 à 10:04:52

Je vais répéter, mais c'est un plaisir de te lire !
Une belle course, sans mal au bide !! :-)

Commentaire de totoro posté le 19-01-2012 à 12:25:31

Merci pour ce récit encore une fois très bien écrit et bravo pour une course bien menée qui en appelle d'autres ! Vivement les prochains récits !

Commentaire de sebmelalix posté le 20-01-2012 à 16:41:20

C'est effectivement très plaisant de revivre la course et cette matinée à travers ton récit, merci. En plus tu réalises une très belle 24e place, félicitations et à très bientôt. Seb

Commentaire de franck de Brignais posté le 20-01-2012 à 21:53:28

Bon ... je vais (encore...) faire parti des derniers, po grave, je ne me gênerai pas pour confirmer que tu as une très belle plume. Conjugué à un résultat superbe on a une belle histoire d'un radieux dimanche matin ! Merci pour ce petit flashback !! Et au plaisir

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