L'auteur : Le Loup
La course : Gore-Tex® - 50 Miles
Date : 3/12/2011
Lieu : San Francisco (Etats-Unis)
Affichage : 1756 vues
Distance : 80km
Objectif : Pas d'objectif
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Pas d'autre récit pour cette course.
Samedi 3 décembre 2011, 2:00AM.
Les alarmes des smartphones viennent de sonner avec une synchronisation parfaite ! Se lever n’est pas si difficile… il faut dire que l’excitation est grande : dans 3h ce sera le départ de la course de l’année (pour nous) : la dernière étape du North Face Endurance Challenge dans les trails et forêts magnifiques des Marin Headlands au Nord de San Francisco, au-delà du Golden Gate Bridge.
Je me sens en forme mais, comme à mon habitude, je n’ai pas mis beaucoup de dénivelé dans mon entraînement.
Les affaires sont prêtes depuis la veille et se vêtir n’est qu’une formalité. Petit déjeuner frugal composé de gatosport et d’un café et c’est parti dans la superbe "Oldrolla" qui nous attend sagement un peu plus bas dans la rue, sur son stationnement. Il s’agit de la voiture de Marioune. Il est 3:10AM et nous quittons notre camp de base de Berkeley.
La route est dégagée à cette heure-ci mais nous avons choisi de passer par le haut de la carte afin d'éviter la grande ville et son fameux pont rouge. Nous longeons donc la marina vers le Nord avant d’emprunter le Richmond Bridge, puis nous virons au Sud à hauteur de la prison de San Quentin, sur la Highway 101 ("prononcez wouâne-ho-wouâne").
Un peu plus loin un mini embouteillage nous rassure sur le choix de la sortie et l’arrivée prochaine à bon port ; à cette heure-ci il ne peut s’agir que d’autres coureurs… Il est 4:00AM.
Se garer est un jeu d'enfant tant l'organisation est bien rôdée. Nous attrapons nos affaires et rejoignons le village départ à bord d’un des school bus mis à disposition pour la circonstance.
Il faut maintenant procéder à la dépose des sacs : 1 pour le change à l’arrivée, et l’autre que j’ai choisi de laisser sur le ravito de Cardiac Hill (mile 18 à l'aller et mile 33 au retour). J’ai décidé de partir avec un sac à dos presque vide, puis de le remplir progressivement des effets que je vais ôter dès le lever du jour : frontale, coupe-vent, manchettes, gants, bonnet, ceinture porte-gels… Au mile 18 ma ceinture porte-bidons se substituera au sac pour me permettre de bénéficier d’un allègement substanciel. Un tee-shirt sec est également prévu, ainsi qu'une visière plus adaptée que le bonnet pour la belle journée qui nous attend. Il va sans dire que les gels et boissons auxquels je me suis accoutumé sont judicieusement répartis et ont fait l’objet d’un comptage précis avec juste la petite marge nécessaire : je ne dois manquer de rien mais je ne dois pas non plus trop embarquer de poids, ici on court light… Une paire de chaussettes et des chaussures sont également à disposition dans le sac si le besoin s'en faisait sentir au second passage.
Nous prenons maintenant place sur le départ et j’étreins une dernière fois la main de Marion : ça y est c’est le moment ! Il est 5:00AM. Je remonte progressivement le peloton alors que nous commençons par une descente sur la route qui nous ramène au lieu où nous avons garé la voiture.
Le vrai chemin commence sur la gauche du parking avec la première montée par Bobcat Trail. Le ciel est d'une pureté fabuleuse et les étoiles d’une luminosité intense, signes annonciateurs d’une journée magnifique… Dans le halo de la frontale de fines particules dansent : c’est la poussière levée par les concurrents, le terrain est assurément très sec.
La montée de Bobcat se fait en courant pour moi bien que je vois déjà des coureurs alterner les allures. Je sens que mes jambes sont vraiment bien et je surveille surtout mon aisance respiratoire. Pendant ma progression je me retourne fréquemment pour profiter du spectacle annoncé des centaines de petites lucioles.
La descente côté Rodeo Valley est rapide mais je ne rattrape plus grand-monde, chacun est déjà plus ou moins installé à sa place semble-t-il…
Je marque un premier arrêt au mile 5 pour remplir mes 2 bidons. Une gentille bénévole a voulu m’aider et nous renversons la moitié du bidon goût légume sur mon cuissard… C’est pas trop grave, après essuyage je complète le bidon et je repars avec le sourire. J'en suis à 46' de course, en avance de 11’ sur mon pointage.
La deuxième côte se profile, le ciel est toujours noir mais les cimes commencent à se détacher de l'arrière-plan. Les étoiles brillent toujours aussi intensément. Cette ascension de Miwok est un poil plus raide mais je sais qu’elle sera assez brève, aussi je continue de courir.
Au sommet les espaces entre les lucioles ont grandi et quelques lacets masquent maintenant le gros de la troupe. Proportionnellement beaucoup de féminines sont là et sachant le niveau des filles inscrites je dois être en plein dans le paquet des 6-8 coureuses qui vont se disputer le podium derrière les intouchables Frost et Hawker.
La bascule est rapide, il y a beaucoup de vent au sommet. La descente sur Tennessee Valley se fait au train dans un petit groupe que je finis par lâcher lorsque nous arrivons sur les premiers escaliers de bois. Sous la pluie ces petites marches auraient été dangereuses mais aujourd'hui c'est zen...
A Tennessee Valley nous sommes accueillis par le son de cloches ou d'un autre ustensile (voir la vidéo des Endurables lors du passage de Grégory Vollet -copiez le lien suivant dans une fenêtre de votre navigateur- http://youtu.be/3jIeqfKlRKs). Je n’ai rien à déposer ici ; je complète rapidement en eau et je repars aussi vite. J’ai toujours 11’ d’avance (1h15' de course au lieu de 1h26') et je commence à me méfier… Serais-je parti trop vite ?
Rejoindre Muir Beach est une formalité de 4 miles mais le sentier qui y mène est simplement l’un des endroits les plus magiques du parcours. Je surplombe l’Océan Pacifique au moment où le jour se lève. Les vues sont à couper le souffle… C’est difficile de décrire les émotions qui me traversent et je suis obligé de rester concentré pour ne pas sortir du petit sentier. J'entends les coureurs s'exclamer devant et derrière moi et je ne peux retenir à mon tour quelques cris d'exaltation, c'est vraiment trop beau !
Tout en profitant du spectacle magnifique je range ma frontale et mes manchettes dans le sac. Je pointe en 1h53’ environ pour 12.7 miles, je suis donné dans les 40 premiers si je comprends bien ce que me dit l'un des ravitailleurs. 14 minutes d'avance maintenant ; je soupçonne le tableau qui m'a servi de base de calcul d'être un peu faux car je suis attentif à mon allure depuis le départ... Je veille à recharger en poudre et eau mes bidons et à bien m’alimenter car je suis au pied de la première véritable difficulté : la montée vers Cardiac.
Nous traversons d’abord une sorte de prairie puis, passée une petite barrière, c’est le début de l’ascension. Derrière moi 2 filles discutent assez fort en courant… La montée est une succession de lacets qui me rappellent vaguement certaines montagnes de chez nous. Je m’attendais à une pente raide mais ce n’est pas le cas ici ; je cours donc, toujours poursuivi par le bavardage de ces demoiselles !
A l’occasion d’un lacet je lis le prénom de l’une-d’elles sur son dossard : Kristin. Je me demande si c’est la fameuse Kristin Moehl… Peu importe, les entendre discuter signifie que l'allure n'est pas assez tempo et j’accélère un peu. Les discutions s’éteignent mais je suis toujours marqué à la culotte...
Sur la fin de la montée je laisse passer Kristin qui "klaxonne" et relance (c'est bien elle, elle finira 4ème femme...). Elle a maintenant une autre concurrente en visuel et je lui souhaite une belle course. L’autre fille est plus bas, et les 2 garçons qui les accompagnaient sont hors de vue. Le ravito est là devant moi, ma montre indique 2h46’ de course à ce mile 18, soit encore le quart d’heure de marge… Cool !!
Les sacs sont placés après le ravito. Je préfère me changer avant de ravitailler, d’autant que je dois charger les bidons de la ceinture twin-belt avec laquelle je vais finir la course, autant faire les choses dans l'ordre.
Un grand moment de solitude m’envahit lorsque d’un coup d'oeil je constate l’absence de mon sac. Celui-ci, bien identifiable, n'aurait pas pu échapper à mon regard… et pourtant je ne le vois nulle part ! Une bénévole me demande gentiment mon numéro et je lui baraguine "one-one-eight"… Hélas, pas de sac !!!
Je suis un peu abasourdi et le temps défile. Les concurrents qui étaient à mes côtés sont déjà repartis depuis 2 bonnes minutes.
Je n’ai pas le choix : non seulement je vais devoir garder le sac à dos (dont je sais qu’il finira par me gêner car je n’aime guère les sacs lorsque les courses sont très roulantes) mais aussi ce qu’il contient car je ne peux rien déposer. La frontale ne pèse que 300gr mais lorsque vous pensiez vous en débarrasser pour gérer une allure de course assez soutenue… bref. L’absence d’un TS sec m’oblige à garder le coupe-vent pour éviter un refroidissement qui serait catastrophique. Le pire sera quand même de ne pas pouvoir compter sur mes gels et boissons… Je vais devoir me résoudre à transgresser la règle d'or qui consiste à ne rien tester le jour d'une course ! Je sais ce qui peut arriver mais je n’ai pas le choix : ne plus s’alimenter aurait signifié un arrêt pur et simple car à ce stade de la course il reste encore 32 miles à couvrir. Il valait donc mieux tenter que renoncer enfin... de mon point de vue.
Alors je prends une poignée de gels en sélectionnant des parfums qui pourraient me convenir et quelques morceaux de banane pour retarder le besoin de m’en servir. Je complète mes bidons à l’eau claire et me voilà reparti à l’assaut de Mc Kennan Gulch, le prochain ravito.
Le moral a pris un coup, pas le mental ! Je sais que je peux gérer à ma main et assurer jusqu'à la fin cette course car les jambes et l'expérience sont là, mais je sais aussi que le chronomètre va progressivement m'échapper, je suis très lucide là-dessus. Je m’interdis formellement de bouder ou de faire la gueule à quiconque : tellement de gens aimeraient être ici à voir ce spectacle que je ne peux pas, que je ne veux pas, me plaindre ! Ce serait stupide et égoïste...
La montée vers Mc Kennan est chiante car il faut se ranger pour laisser passer les coureurs qui redescendent. Toutefois lorsque vous croisez des calibres comme Geoff Roes, Christophe Malardé, Anna Frost ou Lizzy Hawker... Que voulez-vous que je vous dise ? Vous vous garez et vous profitez du spectacle ! (Sur la vidéo des Endurables c’est le passage où à l’aller Chris Malardé est encore en tête, et où au retour il se fait avaler par les locomotives... de fait quand je croise Christophe il n’est plus en tête)
Enfin je rejoins le ravito au mile 23. J’y retrouve mon pote Thierry dont je ne savais pas la position en course. Je lui raconte vite fait ma mésaventure et essaye de picorer quelques trucs sur la table tandis qu'il repart. C’est horrible de se résoudre à consommer des trucs dont on ne sait pas s’ils vous feront du bien ou du mal…
Thierry semble m’attendre un peu plus loin et il m’avoue avoir peut-être pris un départ un peu rapide... On attaque la descente de folie vers Stinson Beach.
A mi-pente on croise la loutre qui monte à belle allure, pas vraiment le temps de discuter mais je l’encourage. Je sais maintenant la distance qui nous sépare (environ 3 miles) et en mon for intérieur je devine qu’elle va se réduire comme peau de chagrin car je ne suis qu’à mi-course et je sens déjà les premiers signes négatifs liés au changement d'alimentation.
La descente est peu sévère mais s’accentue lorsque nous quittons Coastal pour engager le Matt Davis Trail. Je connais ce secteur pour l’avoir emprunté en avril. Je le dis à Thierry et il me laisse le lead de la descente ; j’engage la pente et nous prenons une petite allure. Un petit groupe de 5-6 s’est formé, dont un autre français résidant en Californie et tout heureux de trouver des compatriotes. Autant dire que nous faisons la loi pendant quelques belles minutes ! Mes dernières belles minutes...
Maintenant j’ai l’impression d'attraper point de côté sur point de côté… Je sais ce qui se passe : les gels de la marque GU que j’ai ingurgité à Mc Kennan passent mal. Ils sont très épais et malgré une hydratation correcte j’ai l’impression que la transition avec les Squezzy plus fluides que j’ai pris pendant les 20 miles précédents ne se passe pas bien. Bon, au moins j’ai encore un peu de jambes pour le moment !
La descente est très longue : pas loin de 7km avec parfois des petites remontées très brèves. Dans sa partie inférieure elle me fait un peu penser à la descente du Nivolet-Revard pour ceux qui connaissent, mais en plus jolie je dirais ; avec des séquoias majestueux, des fougères magnifiques, des traversées de petits ponts en bois, des marches énormes et pas mal de petits blocs rocheux ici et là qui obligent à ne jamais relâcher sa vigilance...
Les crampes abdominales se précisent sur cette fin de descente, à moins que ce ne soient des gaz, ou les deux… J’ai l’impression qu’on m’écarte les côtes au pied de biche à chaque foulée, ça devient assez pénible et je laisse filer le groupe dans la portion goudronnée qui précède le ravito de Stinson Beach au mile 28.
Je suis un peu dépité mais ce qui était à prévoir depuis Mc Kennan se manifeste : à force de "stresser" mon organisme et faute de l'alimentation adaptée je sens mes forces s'amenuiser. J’explique ça à Thierry… qui me répond qu’on est encore sur les bases de moins de 9h. Là on ne parle plus le même langage : je lui réexplique gentiment qu’il ne doit pas m’attendre. Pour moi les ennuis commencent et cela n’ira pas en s’améliorant... Il me tape gentiment sur l’épaule puis il part vers son destin.
Cette deuxième ascension vers Cardiac est un chemin de croix, avec des marches énormes ! Au sommet, au mile 33, j’ai désormais un retard de 15’ sur mon objectif initial… Je n’ai pas voulu me ravitailler à Stinson en pensant soulager l’estomac, mais ici je n’ai à nouveau plus le choix : mon sac n’est toujours pas là et mon dernier espoir de rebondir s’effondre. La même bénévole revient me voir et semble s’excuser ; je la rassure en souriant tristement et en lui répondant : "it’s not a drama"… en pensant 10 fois le contraire !!!
La prochaine étape est Old Inn que je rejoins après une succession de montagnes russes. Je suis complètement défoncé et j’ai passé tout mon temps à pétarader comme une vieille mobylette. J’ai beaucoup de mal à rester compact, si vous voyez ce que je veux dire… J’ai bien du papier dans une poche mais pas de pelle US pour enterrer un éventuel magot ! Heureusement (et la suite le prouvera) les désagréments semblent vouloir s'en tenir à des douleurs abdominales...
Au ravito d'Old Inn donc, au mile 39, je ne prends pas une chambre mais je m’assois par terre pour dévorer quelques cookies au chocolat qui me faisaient envie (et puis le chocolat a des vertus qui m'intéressent à ce stade... autant pour le moral que pour le reste). Oh put*** qu’ils me feront du bien !!!
Je n'en peux plus de ces terribles gels GU. J’en ai pris 2 et la moitié d’un autre pour un résultat plus que douteux… Pas habitué mon estomac n'a pas accepté la transition brutale. Je décide de finir en mode bananes-cookies, et pour la boisson, comme je ne suis plus à ça près je vais tenter les électrolytes NUUN, qui ne passeront pas si mal bien dilués.
J’ai maintenant grosso-modo 40’ de retard ; je décide donc de me perdre un peu pour faire bonne mesure !!! A une traversée de route un pick-up me masque le chemin et je m’engage à gauche, sur le chemin bordant la route… Certaines portions de course ont été longtemps sans rubans, de fait je ne m’inquiète pas tout de suite. Cependant après 500 ou 600m j’entends des acclamations et des encouragements pour les coureurs et je m’aperçois que je suis presque revenu à Old Inn mais par la route ! Oh misère… Demi-tour express et je retrouve la trace, ainsi que d’autres coureurs dépassés un peu avant. Damned !
Mon 2ème passage à Muir Beach est moins triomphal qu’au petit matin, je suis bien salé et je ne sens pas très bon. La loutre et son pacer me rejoignent à cet instant. Nous sommes au mile 42,6.
Je lui explique que je profite bien du paysage… elle a compris sans avoir besoin d’un dessin, et d'ailleurs elle a bien vu mon sac à dos là où il ne devrait plus être, c’est-à-dire sur mon dos ! Mon retard est désormais de 55’ environ.
Je repars devant mais je suis vite repris dans la montée de Marincello. En fait le profil de la course ne lui rend pas hommage à cette montée : non seulement je suis déjà bien rétamé mais en plus elle ne serpente pas comme les autres ! C’est un mur !!! J’en bave des ronds de chapeau et j’ai toujours un alien qui gargouille dans le ventre… Pourtant je me retrouve peu à peu sur la mi-pente et je stabilise mon retard. Je remonte même 2 fois à hauteur de Marion et David jusqu'à Tennessee Valley au mile 45,5...
Las, mon calvaire n’est pas fini avec cet ultime coup de cul jusqu’à Alta au mile 48,2. Je fais le yoyo et si j’aperçois toujours la petite casquette blanche je ne parviens plus à me rapprocher. En fait je commence à entrevoir la fin de course et je lève le pied malgré moi : le spectacle est si beauuuu…
La dernière descente est juste l’enfer : c’est horrible j’ai l’impression de passer à l’équarrissage tout debout ! Au pays des cow-boys je suis en train de me faire étriller sévère…
Passage près du parking du matin, retour sur la route pour l’ultime petite montée. Elle est de trop celle-là ; je la snobe et je marche tranquillement, un rien frondeur.
Il reste 100m, je vois l’arrivée et bien sûr je me remets à trottiner pour la forme. Je passe sous l’arche et j’enfonce mon bonnet sur mes yeux pour me cacher...
Puis je le relève et je souris de bon cœur, je n’ai pas à avoir honte. Je suis arrivé au terme de cette course dans des conditions juste incroyables qui aurait tout aussi bien pu me valoir un abandon. Dès lors pas de véritable regret : je suis évidemment passé à côté de mon objectif mais je sais bien que je n’y pouvais pas grand-chose ; on appelle ça un coup du sort.
Je retrouve Marion, David et les autres à l’arrivée. Je suis tellement content pour elle que ma déception est vite oubliée : elle réussit une très belle course et s’adjuge même la 3ème place de sa catégorie en 9h37'. Bravo !!! Je suis devancé de plus de 12 minutes et il est bientôt 15h... Je suis à plus d'1h de mon objectif initial.
Thierry est là, il a bouclé en 8h41' avec une très belle 69ème place au général. C'est à peu de chose près l'objectif que je visais ; l'allure de course était donc bien la bonne. Good job camarade !
Du côté des stars du trail les Salomon's boys ont eux craqué avant la fin avec une stratégie peut-être trop ambitieuse... Mike Wolfe et Dakota Jones ont fait exploser le record de l'épreuve tenu par Uli Steidl depuis 2009 avec un chrono hallucinant de 6h19' pour le premier. J'apprends que Lizzy Hawker est également sortie de la course (blessure qui l'handicapait apparemment) laissant Anna Frost s'adjuger une 2ème victoire d'affilée ici.
Geoff Roes est encore là, à discuter avec des potes à lui. A voir sa mine on comprend qu'il n'est pas super content de sa course ; il est 5ème et a eu... mal au ventre !
Mon sac me sera finalement restitué vers 17h. Je suis en train de scruter le déchargement des colis qui reviennent des zones de ravitos lorsqu’un gars apporte le sac en expliquant que ce n’est pas le sien… Comment est-il entré en possession de mon sac alors que le numéro de mon dossard y figure toujours ? Je ne sais pas… Je renonce à demander une explication à laquelle personne ne sera en mesure de répondre, il ne manque rien et c’est déjà ça.
Je commence à avoir un peu froid. Je n’ai pas faim car mon estomac se refuse toujours. Le soleil commence à glisser un peu et je pense à ceux qui vont finir à la frontale tout à l’heure, comme ils sont partis ce matin… Bon courage ! Je laisse le lien de cette vidéo réalisée par un coureur arrivé dans les derniers ; merci à lui pour ce témoignage poignant qui nous montre d'autres aspects de la course : http://youtu.be/KI-xHZLsMPI
Le d+ indiqué ci-dessus est faux... 16000/2 = 8000 pieds d+, alors que nous avons profité de pas moins de 10800 pieds positifs de chouette balade soit 3300m d+. Confirmation par plusieurs sources...
Il est maintenant l'heure de se rentrer, et le rideau se baisse sur une journée qui restera inscrite pour longtemps dans mes gênes de trailer et quelques paradoxes en sus : voici certainement l'une des courses pour laquelle j’étais le mieux préparé, l’une de mes plus dures par le fait des rebondissements et du mauvais sort, la plus chargée en émotions aussi peut-être par le cadre et le beau résultat de Marion, la plus loupée certainement au plan du résultat sportif mais là je dois dire que pour une fois je m’en fiche ! Vive le trail !!!
Ce soir ce sera bière et burrito mexicain, histoire de me ramoner le bide un bon coup ! Ainsi s'achève cette 3ème aventure américaine du loup.
Tous les résultats ici : http://2doc.net/ynwu4
- THE END -
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11 commentaires
Commentaire de a_nne posté le 09-12-2011 à 22:51:50
Hé beh, quelle histoire !!!
Heureusement que les paysages ont réussi à te faire un peu oublier ton 'calvaire' !
En tout cas bravo pour avoir tenu jusqu'au bout dans ces conditions, et je te rejoins pour dire vive le trail !!!
Commentaire de kkris posté le 09-12-2011 à 23:21:59
merci pour ce récit,bravo à toi d'avoir terminé malgré tout.L' ultra c'est l'aventure,on ne maitrise pas tout!
Commentaire de Rudyan posté le 10-12-2011 à 13:57:17
Super récit Alex! Une course rendue bien compliquée par le destin, mais tu as su t'ensortir avec les honneurs! Ton résultat est tout de même impressionnant!
A bientôt j'espère!
Commentaire de Land Kikour posté le 10-12-2011 à 17:44:26
Merci pour le CR toujours top, belle expérience pour le mental que ce Gore-Tex® - 50 Miles. Bravo pour ta course !!
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 10-12-2011 à 21:30:57
Quel bol ! En Amérique et avec la Loutre ! Veinard !
Le bonnet Glazig en Amérique, il faut envoyer la photo à Sam22, c'est collector.
Bravo pour ton trail malgré la mise à sac... Ça avait l'air superbe.
Commentaire de Mustang posté le 10-12-2011 à 23:50:40
impressionnant! quel beau terrain d'aventure!! bien frustrant cependant tes mésaventures de sac et d'intestins!!!
Commentaire de CROCS-MAN posté le 13-12-2011 à 10:06:51
Un bien beau voyage et une bien belle aventure que tu nous a fait partager.
Merci Alex. Sur une telle course, je pense que le chrono est secondaire mais je sais combien tu es un performer.
Au plaisir de te croiser Alex
Commentaire de gdraid JC posté le 13-12-2011 à 13:17:18
Quel plaisir de lire ce beau récit Alex, toujours aussi bien écrit.
On te comprend, perdre son sac de ravito, ça ne peut que faire mal au ventre ...
Mais comme tu le décris bien, la compagnie de Marioune dans ce décors américain, efface totalement ton chagrin.
JC
Commentaire de Jorge posté le 14-12-2011 à 19:22:59
Merci pour ton CR !
Avec les photos, on s'y croirait presque.
T'as l'air content de ta balade et c'est le principal!
Bravo à vous deux pour vos courses respectives.
Jorge.
Commentaire de eric41 posté le 15-12-2011 à 10:37:19
Dommage pour ce contretemps qui t'a enlevé pas mal de plaisir.
Superbe parcours,merci pour le CR.
Eric
Commentaire de trinouill posté le 31-01-2012 à 19:22:26
terrible ce trail !!! surement l'un des rares participants munis d'un sac à dos.........courir dans cette baie doit être quelque chose de magique.
bravo pour ta course et à la prochaine ;-)
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