Récit de la course : L'Enduro pédestre des Sables - 14 km 2011, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : L'Enduro pédestre des Sables - 14 km

Date : 27/8/2011

Lieu : Agon Coutainville (Manche)

Affichage : 2088 vues

Distance : 14km

Objectif : Pas d'objectif

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Les sables d'Agon

Les sables d’Agon

Ce dernier samedi d’août, sur  la côte normande,  le soleil a décidé d’être de  la  partie,  mais  il  n’est  pas  le seul ! Un bon vent souffle du  large ! De  la  promenade de bord de  mer,  on aperçoit vers  le nord-ouest, Jersey et vers  le sud-ouest,  les  îles Chausey. La marée  basse  a découvert les parcs  à  moules. Le terrain de  jeu de  ce début d’après-midi est  prêt  pour accueillir  1 558 coureurs,  jeunes et  moins  jeunes en différentes vagues.

Huit ans  après  ma  première  participation,  je suis revenu avec des amis à Agon courir  l’enduro pédestre des sables. J’y viens sans  prétention pour  cette cinquième fois : je  ne me suis pas entraîné et  j’ai  les tendons d’Achille qui couinent sérieusement. Mon kiné  m’a déjà  fait  les gros  yeux  pour être allé  crapahuter dans  les Pyrénées !

Agon, c’est  une belle  course sur l’estran. La  plage découverte, la  mer, les estivants, la fin des vacances donnent  une ambiance  particulière  à cette épreuve  pédestre, comme  une  page qui se tourne sur  une saison, avec ce brin de  nostalgie qui  pince  le cœur.

C’est  la  30e édition, les coureurs sont au rendez-vous. L'organisation à cette  occasion  offre  à tous un  magnifique t-shirt technique rose vif! Depuis  midi,  les différentes courses  pour  les  jeunes se succèdent. A  13h15,  les  femmes  pour  10,5 km et  les  hommes pour  14,5 km vont s’élancer depuis  la salle des fêtes sur  le  petit  boulevard étroit vers  la  plage.  Connaissant  le déroulement,  je conseille  à mon compagnon de club, Allain, VH3, de se  placer devant au départ afin d’éviter  l’engorgement de la rue étroite qui  mène  à  la  plage.  Tant qu’à faire,  je  reste avec  lui ; comme  ça  je  verrai  plus de 1 000 coureuses et coureurs  passer devant  moi ! Joël s’est  placé en arrière avec sa Brigitte et Cathy. Depuis  que les  primes sont devenues alléchantes,  des Kényans participent  à l’épreuve. Je  ne sais pas si  le sport,  lui,  y gagne quelque chose !

 

 

 

Le starter a du  mal  à faire reculer  les troupes derrière  l’arche de départ. Stoïques, Riah50 et  moi, à  l’abri de  la voiture  ouvreuse,  ne  bougeons  pas. Voilà,  c’est  presque correct. Le départ est donné  et  ça  part  à fond !  Déjà  la chicane au carrefour puis  la  montée de  la rue. Riah50 m’a déjà largué. Bonne course Allain, toujours aussi  impressionnant dans sa détermination et son calme. Respect. L’an dernier, il a accompli plus de  450 km en courant dans  le désert  en  10 étapes, en off avec  un  compagnon. En arrivant  en  haut de  la cale,  je  prends, comme les autres,  le vent en pleine face ! Ça  promet !

 

                                    Riah50   dossard 383

Virage en droite  pour remonter vers  le  nord  sur environ  300-400 m  jusqu’au tracteur et ensuite demi-tour  plein sud sur  la  plage. Le sable  mouillé est ferme,  pas trop de flaques.  On repasse devant  la cale entre deux haies de spectateurs enthousiastes. Puis  plus rien, que  la  plage, immense, découverte par  la grande  marée, et  les coureurs : des  petits, des gros, des  minces, des élancés,  hommes et femmes aux tenues si variées. Pour  l’instant,  on a  le vent  ¾ arrière. Je trouve,  pour l’instant, que  les appuis sont bons. A  priori,  je  n’ai  plus de  problème  pour respirer comme  pour  mes  précédentes épreuves  mais,  faut  être réaliste,  pas de caisse du tout ! Le contraire eut été étonnant !  Le  peloton galope sur  la  plage de  manière resserrée car,  pour  l’instant,  il  n’y a  pas de  problème de sable  mou.  Je  me fais remonter  par toute  la course.  La variété des maillots qu’arborent  les compétiteurs  est  impressionnante. Mais nombreux sont ceux qui n’ont  mis qu’un simple t-shirt de coton ! Certains  me font sourire en ayant accroché  leur dossard dans  le dos !! Vers  le  km4,  un premier passage de sable un  peu  moins ferme étale  le  peloton à la recherche du  meilleur appui ! Le  premier ravito : je  ne vais en négliger aucun, étant  parti sans rien. Bon  point  pour  les  organisateurs, des  bénévoles,  à  la sortie du ravito, tendent des sacs  poubelles afin que  nous  y  jetions  nos gobelets. Cependant, certains gardent   le  leur  pour le  jeter  plus  loin sur  le sable !!!! J’aperçois déjà à ma droite   les  premières féminines sur  le retour ! Voilà  le  km5  où nous allons quitter  la  plage  par  une cale. Comme d’habitude, Dom50 de NCAP est  là pour  photographier  les coureurs.  Le  sable  mou qui fait suite calme  un  peu  le  jeu. Pendant  que  les  hommes continuent  par un sentier sableux,  les femmes font demi-tour et retournent sur  la  plage en sens  inverse.

 

 

 

Sur cette  partie étroite,  peu s’essaient  à doubler. Voici  le petit  bois de  pins qui  précède la  pointe. A sa sortie,  un  petit coup de cul  à donner pour se  hisser sur  le chemin qui conduit  à  la  pointe. Wilh s’est  installé     pour  ses  photos.  Comme d’habitude, un  portique avec des douches est  placé à gauche pour rafraichir  les coureurs  mais cette année, ce n’est pas  la grande chaleur. Par contre,  la distribution d’éponges a  plus de succès. Effectivement, c’est  bien agréable de se passer  une éponge fraîche sur  le visage et  les  lèvres. Là encore, des  bénévoles  avec des sacs recueillent  les éponges  utilisées mais des  porcs,  plus  loin,  les  jetteront dans  les dunes  ou sur  la  plage.

 

 

 

Maintenant,  nous traversons le cordon dunaire. j’y vais doucement, en essayant de  garder le  pied  à plat car  mes tendons commencent  à  ne  pas  être d’accord,  on  le serait  à moins sur ce terrain fuyant. Me voilà à nouveau sur la  plage  pour le retour ! Ah,  on sent  bien le vent ! Bigre. Et  là,  le sable est du genre  mou. Le  peloton s’étale sur toute  la  plage. Certains tentent  leur chance vers  le  haut  de  la  plage  mais  la  plupart essaie vers  le bas. Quelle belle vision infinie! Chacun donne ce qu’il  peut sur ce retour. Mais  le vent souffle !! Et  je  m’aperçois qu’en me  plaçant en ¾ arrière d’un grand coureur,  je suis  à  l’abri du vent et  pas qu’un  peu ! Quelle  illumination !  Mais  ça continue  à me doubler de tout côté, rares sont ceux que  je  passe. De toute  manière,  j’ai  les tendons en feu. Il va falloir gérer ! Enfin,  pour ce qu’il  y a  à gérer ! Agon se  profile. Dom50 est revenue sur  la  plage pour saisir  le retour ! Une  petite tape amicale dans son dos ! Cette  présence  multiple de coureurs autour de  moi est finalement grisante, c’est  inhabituel  pour  moi,  habitué à l’effort solitaire dans  les trails. J’aimerais  bien arriver avant  1h20. C’est  jouable si le parcours fait  14km. Voilà la cale  où sont  massés  les spectateurs. Ma tendre m’encourage  mais  j’ai  le cœur dans  les chaussettes.  Je  continue  ma course  pour continuer  vers le tracteur. De  l’autre côté de  la  ligne de  partage  bien symbolique,  les coureurs en finissent sous  les acclamations des  spectateurs.

 

 

Voilà, à mon tour,  je reviens  vers  la cale pour  les dernières centaines de  mètres. Après que tant de coureurs  m’aient  passé,  je veux  désormais garder  ma  place. Alors,   j’oublie  la douleur et  j’allonge  ma foulée.

 

 

 

Encore ce  plaisir d’accélérer vers  la  ligne d’arrivée, griserie de quelques  instants seulement, bien  modestes certes  mais si bons. Juste  pour se sentir encore capable de  le faire,  juste  pour encore goûter cet instant sublime.  Je vais me ranger sagement dans  les barrières. Un coup d’œil à l’affichage chronométrique me déçoit pour  mon  maigre  objectif,  je suis au-delà du temps espéré. Tant  pis. J’ai aimé courir mais la douleur aux tendons  a été trop vive. Dans  les  barrières, je me sens  morose. Il  va falloir que je  me  mette au repos pour  un certain temps. Pourtant,  je suis encore  inscrit  à deux compétitions, les fédéraux  à Escaudain dans  15 jours et  l’UTL en  octobre. Je vais me contenter d’accompagner  les copains afin de tenir mes engagements. Ensuite,  on verra.  Chiche que l’an  prochain,  je serai  à Agon !

Mais en attendant,  direction   le camping-car d'Allain pour se restaurer avec tous  les amis  heureux de  leur course. Le soir, ce sera  moules-frites!!!

 

 

 

6 commentaires

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 30-08-2011 à 08:47:22

Désolé de n'avoir pu être là pour tous vous poutrer grave, histoire de vous mettre le moral dans les chaussettes.

Je me vengerai, un jour...

Commentaire de brague spirit posté le 30-08-2011 à 09:07:16

Un beau récit d'une belle après midi.Normal,que ton ami Riah50,soit devant,avec son maillot jaune.Pour les tendons,il va falloir appliquer,un remède de cheval(lol).

Commentaire de robin posté le 30-08-2011 à 09:29:45

Comment cela ? en bon pur-sang tu n'as pas fait quelques foulées dans la mer pour soigner tes tendons ?
Sympa cette course qui m rappelle les foulées des dunes à Saint-Brevin .

a +

Commentaire de xaxa posté le 30-08-2011 à 09:33:23

Merci (aussi !) pour ton compte rendu ! A mon avis une vraie bonne coupure sans attendre plus longtemps te ferait sûrement gagner du temps pour retrouver ta foulée "perdue" ;)

Commentaire de totoro posté le 30-08-2011 à 13:28:20

Bah, t'as bien mériter de savourer les moules-frites :-) Repose-toi bien !

Commentaire de Jay posté le 31-08-2011 à 07:43:03

merci pour le récit .. et zou un p'tit passage par le prés pour le Mustang pour un peu de récup' et puis ça va repartir de plus belle :-)
Soigne bien ce tendon ,
Jay

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