L'auteur : ced69
La course : 24 heures de Grenoble
Date : 9/10/2010
Lieu : Grenoble (Isère)
Affichage : 574 vues
Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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Hello !!
Bon, il m’a fallu 3 mois avant de me décider à un petit CR de ces 24h de Grenoble, c’est l’inscription à l’UTMB 2011 qui m’a rappelé comment j’en étais arrivé à m’inscrire à cette course de psychopathes…
En effet, en regardant dans le rétro l’année 2010, mon gros objectif de l’année, c’était l’UTMB, mais après seulement le demi-tour bouclé en 20h, j’étais un peu frustré et je me disais qu’il me faudrait un petit os à ronger avant la Saintélyon.
En parallèle, je suis allé voir un pote aux 24h de St-Laurent-du-Pont en septembre. Je suis allé voir les 2 dernières heures, et j’ai été impressionné par l’état de fatigue physique général des concurrents. Donc, quand mon pote m’a dit qu’il remettait ça pour les 24h au parc Mistral à Grenoble, j’ai sauté sur l’occasion pour m’inscrire aussi.
Du coup, je faisais un peu paumé parmi les 70 partants qui me paraissaient ultra expérimentés. Moi je me suis ramené avec le bus 30 minutes avant le départ à 10h, toutes les couchettes étaient déjà prises, le briefing en cours, et moi j’étais même pas encore changé et il fallait que je prépare le sac que j’allais laisser sur le parcours…
Les 8-10 premières heures m’ont laissé un bon souvenir. Il faisait beau, même trop chaud en cette journée de début octobre. Il y avait 2 postes d’épongeage sur le parcours, et il fallait bien ça. Au début, je courrais à un 9km/h, pile poil ce que j’avais prévu et petit à petit j’ai un peu accéléré pour flirter avec les 10km/h. Quand le soleil a baissé vers 18h, j’étais déjà bien bien fatigué, mais j’arrivais encore à avancer. Toutefois, le tour de 1km me paraissait de plus en plus long, j’avais 4 ou 5 tours d’avance sur mon pote qui flânait un peu, mais bon je me suis dis que finalement, pour 8 heures de course j’étais pas trop mal encore. En plus, ma préparation cette année avait été complètement axée pour être finisher UTMB, donc j’avais bouffé pas mal de dénivelé, et quasiment pas travaillé ma vitesse. En gros, j’étais pas préparé à un tel challenge. Je l’ai compris en début de nuit.
J’avais passé les 10h de course avec un honorable 85km au compteur. Par contre, c’est allé de mal en pis par la suite. Tout d’abord j’ai commencé à plus pouvoir avalé grand-chose. Je me suis pas trop affolé, parce que c’est un grand classique chez moi sur les trails, j’ai systématiquement des gros maux de bide. Le problème, c’est qu’ensuite les jambes ne suivaient plus et une grosse fatigue générale s’est installée.
J’ai eu un petit coup de mieux pendant 20 minutes, ce qui m’a permis de faire 2-3 tours avec un gars qui finira 5ème au scratch.
Un peu après minuit, j’ai fait un dernier tour au ralenti avant de rentrer dans le gymnase pour dormir. A ce moment-là, je n’étais vraiment pas sûr de repartir. J’ai croisé Brice qui venait de se faire un bon gros roupillon, et il m’a laissé sa couchette. Nickel !! J’avais envie de l’embrasser. Ni une ni deux, j’ai mis une sonnerie pour 1h plus tard, pour voir… Quand ça a sonné, j’avais l’impression que 5 minutes étaient passées : rebelote pour 1h !! Brice est repassé juste avant que ça ne re-sonne. Je me suis préparé pour y retourner, ça allait un peu mieux, par contre pour se relever, c’était terrible et j’ai boité pour atteindre le ravito. Côté du ventre, ça allait mieux, j’ai pu manger un peu de soupe et de pâtes, et je suis reparti vers 2h30, assez motivé. Le premier demi tour je l’ai fait en marchant pour reprendre un peu le rythme ; ensuite j’ai essayé de re-trottiner, mais j’avais 2 énormes barres de fer sur le haut des mollets !! Rédhibitoire pour courir, impossible. J’étais un peu frustré, mais bon tellement fatigué que j’étais pas trop mécontent de pas réussir à courir.
Brice m’a rejoint à ce moment-là et on a pas mal avancé en marchant à un bon 6km/h pendant 1h30’. Après, j’ai fini comme j’ai pu en m’arrêtant tous les 3 tours au ravito pour m’arrêter 5 minutes, j’étais cuit, je comptais les demi-heures qui me restaient à tirer avant 10h. Je faisais des calculs pour voir quel kilométrage j’allais réaliser.
Avant la course, je m’étais dit entre 150 et 180km (ça fait une sacrée fourchette !!). Au final, j’atteins les 146km et une 26ème place anecdotique au scratch : super ambiance sur la fin avec l’histoire du témoin que les organisateurs te donnent 15minutes avant la fin et que tu poses à l’endroit où tu te trouves au moment de la sirène ; et puis tous les concurrents qui se congratulent une fois la course finie, c’était beau.
J’ai pas pu apprécier néanmoins l’après course à sa juste valeur, car j’étais dézingué complet et je marchais au radar.
L’aprem, j’étais un vrai zombie dans mon appart. Une douleur énorme aux mollets, mais les cuissots même pas entamés, c’est bizarre. Le lendemain au boulot, je me trainais lamentablement et j’ai mis une bonne semaine pour récupérer comme il faut (même si j’ai pas pu m’empêcher de participer à la montée de la Bastille le mercredi (Gresivaudan Xpress tous les mercredis en septembre-octobre, je vous le recommande vivement !!).
Avec un peu de recul : de loin la course la plus difficile à laquelle j’ai participé depuis les 5 ans que je me suis mis à la CAP. Il faut dire que j’ai plus de trail que ce genre d’imbécilités. Le demi UTMB dans la boue de cette année et le Grand Duc m’apparaissent comme tranquillou en comparaison. C’est difficile à expliquer au commun des mortels ; mais il y a un monde entre une course que tu fais à 4 ou 5km/h de moyenne, aussi longue soit-elle, avec de longues montés qui te permettent de gérer plus facilement les alternances de marche et de course (quand ça monte, de toute façon tu marches !!) avec des courses plus rapides où tu te tues à répéter sans cesse le même mouvement à une vitesse plus importante.
On pourrait quasiment dire que ce n’est pas le même sport…
En tout cas, une très bonne expérience, très instructive. La semaine suivant l’épreuve, j’avais dit « plus jamais ça », mais avec du recul je sais que je me relancerai sur un 24h, mais sûrment pas avant quelques années, et avec une préparation adéquate et pas en touriste.
A+ les kikoureurs
Ced
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6 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 04-01-2011 à 21:02:00
pourquoi "ce genre d'imbécilité"??!!
C'est un monde rude, comme celui de l'ultra trail, mais avec une solidarité formidable dans lequel tout le monde démarre et finit en même temps. c'est ce que j'apprécie en circadie contrairement aux autres courses où les meilleurs cotoient rarement les autres.
Bravo et merci pour ton récit.
Commentaire de Pat'jambes posté le 04-01-2011 à 22:03:00
Merci pour ton récit ced69...
Tu n'as pas eu froid aux pieds d'y aller comme ça sans préparation !
Commentaire de LtBlueb posté le 05-01-2011 à 00:28:00
Jamais trop tard pour bien faire : merci pour ce CR!
J'ai partagé lors de ma derniere expérience sur 24h ta conclusion : le plus dur qu'il m'ait été donné de faire ! par contre, 6 mois plus tard je bouclais l'UTMB, et c'est pas de la tarte non plus !
Commentaire de chtigrincheux posté le 05-01-2011 à 05:34:00
Tu n'attendras pas quelques années ... T'es cuit tu as chopé le virus . Avec une prépa à allure spécifique tu te survoleras ...
Commentaire de raspoutine 05 posté le 14-01-2011 à 10:35:00
Bon, déjà tu me fais culpabiliser car j'étais aussi là-bas mais avec une équipe en relais (les Abeilles et le Frelon).
Je n'ai pas non plus eu le temps de faire le récit, cependant je compte me mettre bientôt à la tâche pour plusieurs raisons. Outre le fait que je le doive à mes amis, j'ai vraiment été plein d'admiration pour ces athlètes qui se trouvaient sur une discipline autre que celles que je fréquente habituellement. Je compte vraiment essayer ça en 2011.
On sent chez toi un avis un peu mitigé sur la discipline, peut- être trop d'un coup ? Je crois que je tenterai de couper la poire en deux une première fois sur Grenoble en 2011 avant de me lancer de façon solide sur le 24h en fin d'année.
Merci pour ton récit
Raspa
Commentaire de la boulette posté le 23-10-2011 à 23:34:36
joli cr ps je suis venu en bus aussi avec mon gros sac en me disant au dernier moment olala qu'est ce que tu fais la mais j'ai adoré.
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