Récit de la course : Marathon du Mont-Blanc 2010, par marmotte_parano

L'auteur : marmotte_parano

La course : Marathon du Mont-Blanc

Date : 27/6/2010

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3510 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Faire un temps

3 commentaires

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Marathon du Mont-Blanc : objectifs non-atteints mais maxi plaisir !

Marathon du Mont-Blanc 2010

 

3ème participation pour ce magnifique trail. Après une belle réussite en 2009 (5h07 et 72ème place), les objectifs étaient de faire mieux : moins de 5h et dans les 50 !

 

Mais deux blessures sont passées par là, une entorse du gros doigt de pied et une douleur au genou droit, qui malgré plusieurs séances d’osthéo ne veut pas partir. Je garde donc ces objectifs dans un coin de la tête : on ne sait jamais, sur un malentendu… Bref, l’objectif est surtout de terminer sans trop de douleurs au genou.

 

Ma sœur (schtroumpfette_74), mon père et ma copine se sont laissés tenter par l’aventure et en ont fait leur objectif de la saison. Ma mère nous accompagne pour profiter des paysages ! Nous récupérons les dossards, les gobelets et les t-shirts salomon la veille, avant de récupérer les chambres dans un hôtel à Argentière (10min du départ en voiture). Le repas du soir sera un pique-nique au col des Montets avec une belle vue sur le Massif du Mont-Blanc.

 

Le petit déjeuner se fait dans la chambre de l’hôtel, les deux filles ne sont pas très rassurées à l’idée de s’élancer sur une distance aussi longue avec autant de dénivelé. Le temps s’accélère 1h avant le départ. Dans le sas de départ, je me place devant étant donnés mes objectifs.

 

 

 Préparatifs

 

 

  Avec la soeurette !

 

 

5…4…3…2…1… C’est partiiiiii ! Les 1900 participants et moi, et moi, et moi s’élançons dans les rues de Chamonix. Comme d’habitude, ça part vite. Je trouve rapidement mon rythme. Je me fais plaisir, je suis content de ma foulée et de mon souffle après 3 semaines de repos forcé. La température est agréable à cette heure de la journée.

 

 

  

 Au départ !

 

 

J’arrive à Argentière avec un peu plus de 50min au chrono, c’est pas aussi bien que ce que j’espérais et ce d’autant plus, que l’ampoule faite aux Drayes du Vercors (récit à venir…) recommence à me faire mal. Cela devient de moins en moins supportable. J’espère pouvoir tenir jusqu’à la montée de l’Aiguille des Posettes, mais n’y tenant plus, je m’arrête au Col des Montets pour mettre un pansement. Je chronomètre cette pause : 3min  de « perdues ». Je repars hésitant, car la douleur est toujours bien présente. Mais après quelques bonnes foulées, c’était au final une bonne idée. Je fonce maintenant sur Vallorcine, le soleil commence à être de la partie. J’espère passer dans les même temps que l’an passé et je double par gros paquets les participants. La stratégie est de se replacer avant la montée à l’Aiguille des Posettes, de se reposer dans la 1ère partie sur sentier, puis d’appuyer sur l’accélérateur sur la partie en piste.

 

  Photo prise par Nico La Clusaz - Merci à lui !

 

Vallorcine : temps de passage : 1h40min12s / 125ème place (en 2009 : 1h37min15s / 102ème place)

Je suis satisfait de mon passage à Vallorcine, remplissage de camel et c’est parti pour l’ascension de l’Aiguille des Posettes. L’an passé, j’avais fait une super montée en 1h05min pour 1000m de dénivelé positif. J’espère faire aussi bien. Hélas, je n’ai pas de jambes et la douleur perçue au niveau des adducteurs au bout d’une heure de course semble plus vive. Je sais déjà qu’aujourd’hui, ce sera cette partie du corps qui risque de me poser problème (alors qu’habituellement, je n’ai jamais mal aux adducteurs…). Je me laisse doubler dans cette première partie bien raide. Je me dis que je referais ce retard sur la piste, qu’il faut que je fasse du « jus ».

Enfin, la piste tant attendue ! Dans mon souvenir, c’était moins raide  ! Effectivement, je suis un peu moins cuit que les autres, mais pas de retour phénoménal, je reprends tout au plus une dizaine de places dans cette montée qui nous amène au Col des Posettes et sa vue légendaire sur le massif du Mont Blanc. C’est toujours aussi beau !!! La lumière matinale sublime le toit de l’Europe.

Le check de la puce se fait un peu après le ravitaillement alors que l’an passé il était au sommet de l’Aiguille des Posettes (15min environ pour y aller)

 

 

 Col des Posettes : temps de passage : 2h33min41s / 159ème place (en 2009 à l’Aiguille des Posettes : 2h42min47s / 108ème place).

Au ravitaillement du Col des Posettes, je sais déjà que je commence à être dans les choux par rapport à l’an passé, mais c’est tellement beau. Même si je sens que je n’ai pas les jambes de l’an dernier, je suis content de ne sentir aucune douleur au genou et je me fais super plaisir. Je prends tranquillement la crête qui nous amène à l’Aiguille des Posettes. Je m’en mets plein les yeux, tellement c’est agréable de courir ici.

J’aborde la descente sereinement. En 2009, j’avais perdu beaucoup de temps dans cette partie. Cette année, il s’agit du seul endroit où je peux vraiment gagner du temps. Comme pour le moment, tout va bien, mise à part les adducteurs un peu douloureux, je laisse aller. Je ne perds pas de place, j’en gagne pas non plus et la descente me parait plus courte.

 

Le Tour : temps de passage : 3h19min05s / 160ème place (en 2009 : 3h15min02s / 117ème place).

Et oui ! J’ai rattrapé une partie de mon retard dans cette descente . Les participants sont cuits dans ces sections de courtes montées et de relances. Je reprends un certain nombre de places. A Montroc, juste avant le ravitaillement, je commence à accuser le coup, j’ai chaud et les adducteurs ont pris cher dans la descente.

 

Tré-le-champ : temps de passage : 3h35min12s / 134ème place (en 2009 : 3h33min00s / 114ème place).

Je laisse mon camel à une orga. Je la vois qui d’abord me le remplit énormément (ma poche fait 3L !) puis qui galère à la refermer (un long filet d’eau dégouline de mon sac !). Quand je repars avec, j’ai l’impression d’avoir une enclume dans le dos. Je le vide au fur et à mesure que je cours en appuyant sur la tétine.

J’ai très mal aux adducteurs et je n’ai plus de jambes. Je sais que je n’arriverais pas à égaler mon temps de l’an passé. Je me traine sur cette partie où j’avais fait un retour phénoménal. Même avec des crampes aux adducteurs en guet-apen, même si mes objectifs sont en train de s’envoler, je me fais super plaisir. Peut-être que les 3 semaines de repos forcé m’avaient mis en situation de manque !

 

La Flégère : temps de passage : 4h42min51s / 151ème place (en 2009 : 4h27min43s / 84ème place).

 

 Petit passage technique

 

Un gros quart d’heure de retard, c’est encore honnête. Il faudrait que je garde cet écart. Mais je me souviens avoir volé de pierre en pierre l’an passé. Je ne m’arrête pas longtemps au ravitaillement car il me reste à manger et à boire. J’aperçois l’arrivée, là-bas, sur la crête, loin, très loin. Quelques bribes du speaker nous sont portées par le vent et j’attaque ma descente aux enfers ! Comme je n’ai plus d’objectif, je termine sans forcer en essayant d’en profiter même si c’est de plus en plus dur. Un participant me double et j’asphyxie ! Son odeur de transpiration est horrible ! Elle est acide et rentre dans le nez pour ne jamais en sortir. Je ralentis encore, je peux pas rester derrière lui, il pue trop ! Ma mère est au sommet d’une bosse, ça fait toujours plaisir !!!

 

 

Enfin, la dernière descente avant la dernière montée. Mais quelle montée ! Cette piste n’en finit pas déjà quand tout va bien. Je n’en vois pas la fin. Ce sera le seul moment où le plaisir ne sera pas au rendez-vous. J’aurais envie de m’arrêter là, de stopper le chrono. Allez essaye au moins de faire juste une demi-heure de plus que l’an passé. Je tire un peu la langue au public qui se fait plaisir à nous encourager par nos prénoms.

 

Enfin la banderole, pour la dignité, je trottine un peu, je lève les bras devant les photographes et voilà c’est fini : 5h37min30s et la 179ème place (en 2009 : 5h07min29s / 72ème). La bière à l’arrivée passe toute seule.

 

 

  Content !

Je me change, puis je vais attendre mon père, ma sœur et Emilie qui ont tous les 3 l’objectif de terminer en 6h30.

C’est un plaisir de se faire encourager par notre prénom, c’en est un aussi d’encourager tous ces participants par leur prénom, voir leur visage se tourner vers soi. Les sourires, les petits signes de la main font aussi tellement plaisir quand on est public !

Emilie arrive en 6h32, étonnée de s’en sortir aussi bien ! Mon père arrive 7min après, des crampes aux adducteurs (comme moi !) ont eu raison de son objectif. Puis Pauline termine en 6h48.

 

L’organisation est au top ! Les navettes et le repas d’après course sont parfaits. Le prix d’inscription est cher sur le coup mais est justifié au niveau des prestations et de l’organisation.

Un grand merci donc aux bénévoles, au public très très nombreux le long de la course et à toutes les personnes qui ont pu penser à moi.

 

 

 

  

3 commentaires

Commentaire de @lex_38 posté le 30-06-2010 à 19:37:00

Ah les crampes... La terreur pour tous les coureurs!
Enfin malgré ça, tu as bien assuré! Tu l'avais mérité ta bière!
Merci pour ce récit et à bientôt

Commentaire de raspoutine 05 posté le 30-06-2010 à 19:46:00

Sympa les photos ! on a envie d'y retourner même si ça va moins vite (comme ça on profite plus du moment !)
jolie course et jolie perf !
félicitations et merci pour le récit !

Commentaire de Schtroumpfette74 posté le 01-07-2010 à 08:56:00

Super contente que tu te sois fais autant plaisir ! Merci d'avoir été là sur la fin de ma course, et de nous avoir motivé à participer à cette belle épreuve. On repart quand ?

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