Récit de la course : Sparnatrail 2005, par LeSanglier

L'auteur : LeSanglier

La course : Sparnatrail

Date : 13/11/2005

Lieu : Epernay (Marne)

Affichage : 2935 vues

Distance : 50km

Objectif : Pas d'objectif

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Ce qu'il ne faut pas faire...

Huit heures passées, le « faux départ » est donné au COMEP, pour 15’ de traversée d’Epernay en groupe, avant de nous lacher sur le bord du canal, pour le vrai départ. Cette traversée groupée est l’occasion de retrouver des connaissances et de discuter deux minutes avec l’un ou l’autre, très sympathique. 8h20 environ, c’est parti pour 50 gros kilomètres, en longeant le canal sur un chemin de hâlage boueux à souhaits. Le demi-tour au bout de 3/4km sur le pont est l’occasion de voir les premiers qui ont déjà pris quelques centaines de mètre d’avance, puis les derniers qui en ont autant, voire plus, de retard.
La première côte arrive vite, je la monte en courant, alors que la plupart marche. Je double pas mal de monde, tout en restant en presque aisance respiratoire, côté cuisses ça chauffe un peu. Je me rends compte que je pars vite, très vite pour mon niveau. Je sais très bien que je ne tiendrai pas à cette allure, mais je m’entête, c’est tellement bon de courir à bonne allure dans ce superbe environnement vallonné.
A Hautvilliers, l'abbaye, on m’annonce 75ème, les premières côtes je les passe en courant, toutes ! Je cours à bonne allure dans les descentes, je m'amuse comme un fou, c’est très chouette. Je reprends régulièrement des gars qui marchent en montée, par contre en descente je vois passer des avions, ils n’ont pas froid aux yeux !
Dans toute cette première partie les chemins sont bien courables, plein de caillasses mais pas trop glissants. Au premier ravito (17km) j’ai à peine marché 10m... Je me ravitaille vite fait (2 abricots secs, 2 morceaux de 4/4, 2 verres de coca), soit 2' environ, et je repars toujours à la même allure. Je n'ai rien mangé d'autre pour le moment, juste bu de l'eau (par le tuyau moisi de mon camelbag, berk elle a sale goût). Depuis le début je suis au niveau de la seconde féminine, elle me double, je la redouble, on se re redouble, amusant.
Au 20ème km je suis pointé 65ème, mais ça commence à coincer, je me sens bien faible. Le terrain en même temps devient herbeux, gadouilleux, glissant dans les descentes, il faut être beuacoup plus prudent. Du coup je ralentis bien l'allure, pour me reprendre et éviter de me faire mal, j’ai des objectifs sérieux dans les semaines à venir.
Vers le 25ème, je suis sec, au bord de l'hypoglycémie, je m'en rends compte : plus du tout de jus, faible, je ne cours/marche pas droit, plus de jambe, l'esprit à la dérive. Je prends un morceau de barre de céréale pour dans 30' et 1/3 de mon gel coup de fouet pour tout de suite. C'est raide, j'atteinds le ravito du 30ème km tant bien que mal, heureusement qu'il y a du soutien sur le bord de la route, dont une partie de ma famille, ça fait vraiment du bien, je me demande si je n'aurais pas arrêté sans ça.
Au 30ème km, ravito, un peu de saucisson, du thé sucré chaud, remplissage du camelbag, mais je ne mange pas assez je m'en rend compte après coup. Bref je repars, ça avance doucettement, j'atteinds le 39ème km sans trop m'en rendre compte, avec l'impression de n'en avoir fait que 6 ou 7 depuis le ravito, bizarre. Dans ce petit village, on trouve la côte la plus raide du parcours, la rue du château, 250m à... Je ne sais pas trop, 20% peut-être, jolie. Enfin, les montées permettent de récupérer, le pire c'est les descentes, qu'est-ce que ça fait mal une descente quand tu as les cuisses en vrac...
Et on avance toujours, je me fais beaucoup moins doubler maintenant, d'ailleurs entre le 40ème et l'arrivée, seulement deux coureurs me reprendront, et j'en reprendrai 5 ou 6 (dont un blessé, le pauvre, il avait un physique à finir très bien classé).
Bon, je ne me fais plus doubler mais ce n'est pas la fête pour autant, c'est dur dur, mais je ne suis plus à la ramasse complète. Une fois de plus, l'adage se réalise : laisse passer le coup de bambou, ça va revenir. Toujours être patient, toujours se dire qu'après la pluie vient le beau temps, l'ultra n'est qu'alternance de bons et de mauvais moments.
J'accélère sur les 4 derniers km, que les traceurs ont pris plaisir à prolonger indéfiniment en nous faisant remonter dans les vignes à chaque fois qu’on croit enfin entrer dans Epernay. Finalement je franchis la ligne en 5h09'13’’, à la 119ème place. Pfiou, ce fut dur, vraiment ma plus grosse galère de course depuis un moment.

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