L'auteur : Sprolls
La course : Raid O'Bivwak
Date : 22/5/2010
Lieu : La Chapelle En Vercors (Drôme)
Affichage : 1965 vues
Distance : 60km
Objectif : Pas d'objectif
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27 autres récits :
Avec un peu de retard, un CR de ce chouette raid ensoleillé. Pour ceux que ça intéresse, la carte complète est visible (avec les choix d'itinéraires de quelques équipes) sur le site Matrace: http://www.matrace.fr/gadget/cgi/reitti.cgi?act=map&id=514&kieli=
Quelques photos en plus sur http://benjiscrazy.over-blog.com
L’avant-course
La CO est dorénavant associée pour moi au réveil ultra matinal qui pique les yeux… Après avoir renoncé à ma grâce-matinée du dimanche matin, avoir souffert au départ à l'aube des grands relais, ce WE c’est réveil à 5h30 pour attraper le 1er TGV à destination de Lyon à 7h, puis une voiture de loc pour rejoindre la Chapelle en Vercors avant, on l’espère, le départ du 29e raid O’Bivwak ex-IGN !
Ça faisait un sacré bail que je voulais me lancer dans le raid’orientation et la localisation dans le Vercors de cette édition de l’O’Bivwak m’a définitivement décidé dès l’automne 2009. C’est avec Laurent, mon coéquipier cette année sur la Mégalo’night et le Raid 28, que je vais courir sur le circuit A, même pas peur ! Après moult hésitations sur la composition du sac et la nourriture à emporter (léger mais suffisant pour un peu de confort, mais pas trop non plus, mais un peu quand même, etc…), je décide… de voir ça le matin sur place et de tout refiler à Laurent qui a un plus grand sac que le mien ;)
On se retrouve donc à la gare avec Laurent mais aussi Patricia et Vincent qui courent sur le B. Bonne chose, le train est à l’heure (comment ça c’était risqué de partir le samedi matin ?) mais on fait une erreur sur le choix d’iti entre Lyon et la Chapelle en Vercors. Mais c’était pas écrit sur la carte que les Gorges de la Bourne étaient toujours fermées à la circulation !! Adriaan récupèrera les dossards pour nous heureusement, ce qui nous laisse un peu de temps pour dire bonjour aux castors en goguette sur le parking et finaliser les derniers préparatifs et les choix importants de dernière minute : TUC ou cacahuètes ? Lunettes de soleil ou non ? c’est bien pour le look 8 mais il faut se prendre le boîtier en plus ;) Au moins on est sûrs de nous pour le saucisson ! Bref c’est plutôt détendu et, comme prévu, j’arrive à refiler tout plein de truc à Laurent dont le sac pèse à peu près la même chose que le mien… sauf qu’il n’a pas encore mis ses 2L d’eau dans le Kmel back…
Laurent, au top de la concentration
Vincent et Patricia en plein préparatifs
Avec tout ça, on entre dans les derniers dans l’aire de départ mais no stress car on commence par 4km de liaison non chronométrée à faire en 1h max. On admire la belle carte géante à disposition pour l’occasion et je lorgne déjà vers le sud et les crêtes qui devraient être superbes.
L’étape 1
Départ :
C’est parti à 12h30, tranquille, tranquille, sous le cagnard. On retrouve quelques GO de plus dans la foule, Laurent multiplie les blagues, il est très en forme de ce côté là ;) On se met à trottiner un peu plus loin, tant que c’est plat, pour être un peu plus à l’avant du pack. Bien nous en prend, il y aura des bouchons dans le passage sur chemin à l’arrière qui mettront certains un peu en retard. Bref on prend de la hauteur et on est prêt à partir après 45 minutes sous le soleil.
Poste 1 :
Top départ au boitier, et c’est parti pour une descente rapide vers la prise de carte à l’entrée de la vaste plaine dégagée. On se pose dans l’herbe et on commence le report des postes : Laurent me dicte les coordonnées et je recopie le rond. On en trace 8 en un peu moins de 3 minutes. On part vers le premier poste en continuant de reporter un peu sur le chemin. Je choisis d’attaquer par la dépression au sud mais je n’ai pas l’échelle de la carte (1 :20000) dans l’œil et la progression rendue difficile par des bruyères et du lapiaz me fait sur estimer notre progression sur la carte. On arrive finalement sur un rentrant qui pourrait être notre dépression. Mais depuis l’extrémité cela descend tellement bas et loin (je ne vois pas avec les branchages de bord opposé), que je pense finalement être sur le mouvement de terrain plus au sud-est. Là aussi c’est l’échelle qui me trompe. J’ai en tête une dépression de la même taille au 1 :10000. Ici ce sont des gouffres !! Bref, au lieu de descendre voir en bas, je passe de l’autre côté et nous fait jardiner en vain dans une zone très peu praticable. Grosse galère, ça commence bien (je crois que Laurent était un peu inquiet pour la suite à ce moment-là… ;) ). On se recale sur la clairière d’où je repars à l’azimut et retombe sur mon gros mouvement de terrain dans lequel je me décide à descendre voir. Et je pointe enfin la balise ! 10 minutes de perdues d’entrée !
Poste 2 :
Vu mon manque d’adaptation à l’échelle, j’opte pour la prudence et les détours assurés par les chemins pour la 2, une fois le chemin qui grimpe rejoint. On en profite pour continuer de reporter, sauf que, mauvaise surprise, mon stylo-feutre rouge n’écrit plus ! L’est tout neuf ?! 1er arrêt : je sors le noir : même topo ! Aaaaaarggggg, on dirait que j’ai eu le temps de suffisamment transpirée sur la carte un peu plastifié pour rendre impossible l’utilisation des feutres. 2e arrêt, je sors le crayon à papier conseillé par Lionel pour cas de pluie. Ouf, il écrit ! C’est vraiment pas très lisible mais on s’en contentera, y a plus le choix ! Décidément il n’y a rien qui va sur ce début… Apprentissage intensif du Raid’orientation en cours !! Encore un petit doute en voyant une trace partir à droite avec plein de gens dessus, quelques secondes pour vérifier que, non, c’est pas par là et on rejoint la balise. Malgré cela, malgré les arrêts stylo, malgré le report, on n’est pas mauvais sur cet interposte de 20 minutes…
Poste 3 :
Descente vers la petite plaine plein ouest. On aborde prudemment la zone mais cette fois la zone jaune est moins piégeuse
Poste 4 :
Assez long interposte à nouveau mais pas de réel choix d’iti. Encore un gouffre à la place d’une dépression mais je suis prévenu maintenant ! On continue de reporter 1 poste ou 2 par-ci par là.
Poste 5 :
Liaison vers la route. RAS.
Poste 6 :
Un peu plus intéressant : on rejoint le coude de la route et on grimpe ! Première grosse côte du jour et c’est sévère : 1 courbe tous les 10m de déniv ça fait mal et ça passe pas vite !! On rejoint la piste juste au dessus de l’intersection, d’où je veux partir à flanc, grâce à une bonne lecture de carte (on avait le temps dans la montée…). Le flanc à guetter les traces pas très visibles qui descendent m’inquiète un peu suite à une expérience douloureuse l’an dernier mais ça se passe mieux cette fois. On passe juste au-dessus de la balise sans la voir mais la trace nous arrête et on trouve la charbonnière rapidement en faisant demi-tour.
Poste 7 :
On rejoint le sentier qui descend et qui devrait nous épargner une lecture de carte et une progression difficile sur le trait rouge. Je ne vois pas la 1ère intersection de sentiers d’où je voulais attaquer le poste mais je le comprends vite en voyant la route en contrebas. Il faut juste remonter un peu du coup.
Poste 8 :
Faire le tour par le sud ou monter/descendre ? Un vrai choix cette fois-ci et j’opte pour la trace directe car je trouve le détour trop long (sans doute pas encore assez de dénivelée dans les jambes à ce moment de la course). Descente par le rentrant, nouvelle grosse côte dont la difficulté sera de nous situer une fois en haut. Je cherche à être sur la partie plus plate de la crête mais la visibilité est un peu juste pour être sûr de moi. Je pense être à gauche du poste par rapport à notre azimut de montée mais une clairière me fait espérer qu’on est pile avant le poste. Mais non, on est bien à gauche, et je trouve assez vite le poste un peu plus au nord.
Poste 9 :
On continue les montagnes russes : descente en travers vers la route. Je la quitte un peu trop tard après l’intersection avec le sentier et passe trop à gauche. J’ai du mal à faire le lien entre ce que je vois et la carte tant les proportions des éléments de relief sont grandes ! On se concerte brièvement avec Laurent pour finalement convenir qu’on a dû contourner la zone par la gauche. Gagné, on pointe le poste.
Poste 10 :
Début de la grande montée du jour. On suit le rentrant (où on croise la Ediar team) pour rejoindre la route sous le poste puis on va chercher la trace qui monte vers le poste. Une dépression géante d’où entrent et sortent des dizaines d’orienteurs, ça fait un peu fourmilière à l’envers, et il y a généralement un poste au fond !
Poste 11 :
Rrraahhh, la poste qui décoince les cuissots. 200m de montée raide de chez raide, dré dans l’pentu ! On rejoint le chemin sous le sommet. Il devient un peu invisible dans le jaune en haut mais on arrive à le rattraper et l’affût de chasse ne peut pas se manquer. On se retrouve avec les 3èmes du jour (des Bretons) qui pointent juste après nous.
Pas vraiment de choix d’iti sur celui-là (même si certains sont passé par le bas !?). Un doute en route avec une liaison avec la piste parallèle que je ne vois pas sur la carte (aujourd’hui encore) mais le doute est levé à l’intersection suivante et on reprend la bonne piste. Il faut quand même être prudent sur l’attaque. Je ne vois pas la pistouille qui doit rejoindre notre sentier qui descend et on part au feeling sur la gauche. On arrive juste un peu bas du rentrant, dommage, un petit effort en plus.
Poste 13 :
Jonction vers la traversée de route. On arrive un peu bas à nouveau et on doit longer la route vers la traversée autorisée.
Nouvelle montée. Le téléski plus direct que la piste s’impose pour tout le monde. Dommage il ne marche pas, ha ha ! C’est moins raide que la précédente côte mais le soleil cogne plus durement. Pas de difficulté pour le poste.
Poste 15 :
On va arriver sur le plateau découvert pour la 1ère fois. Je choisis de rejoindre et remonter la piste jusqu’à la tache blanche pour ensuite rejoindre le poste à niveau. On pouvait faire plus direct car les nuances de relief en zone découverte sont ici très lisibles et permettent de viser la bonne direction sans problème, tandis que mon trajet à flanc fait traverser un rentrant rocheux avec névé glissant (encore là fin mai !) qui nous ralentit un peu. Les Bretons pointent 30s avant nous en ayant fait une montée plus progressive.
Poste 16 :
Pas de problème particulier a priori. Je vois devant les Bretons qui se dirigent trop à gauche à mon sens, vers une antenne. Je vérifie mais ils ont bien l’air de se planter. Notre poste est bien placé au coin du terrain.
Poste 17 :
On croise en sortant du poste les Bretons qui pestent et c’est parti pour une bonne portion de course à pied vers la traversée de route suivante. Petit tordage de cheville pas cool mais pas trop méchant, heureusement, en voulant me retourner. C’est le retour vers le campement, ça sent l’écurie et je nous motive à tout donner pour bien finir…
Poste 18 :
Pas de chance, je me plante sur le poste juste après la route. Je pense que je prends pour un rentrant la « petite » dépression et ne vois pas le poste la 1ère fois qu’on passe au-dessus. Plus loin je vois une dépression/marais que je ne repère pas sur la carte. C’est le doute... Laurent ratisse le haut et moi le bas tandis que nous retournons sur nos pas. Je finis par la trouver, mais un peu tard. Dommage !
Postes 19-20 et arrivée :
Avec la fatigue et la concentration qui baisse, il ne faut pas se planter de chemins mais ça reste facile, en plus ça descend. Il est temps quand même temps qu’on arrive. Tous les participants obliquent vers l’arrivée de toutes les directions. Nous, on finit à l’arrache. Les jambes commençaient à être bien lourdes mais je me sens globalement bien en forme sur cette première étape. On rejoint les Bretons qui nous ont repassé sur la 18, pff, même pas mal.
On nous contrôle les sacs, visiblement, c’est qu’on est bien placé. Effectivement, 6e sur 25 et surtout à juste 5 minutes de la 3e place et 20 minutes des premiers ! On se prend à rever un peu vu que notre course était loin d’être parfaite…
La taille de l’aire de bivouac est conséquente. Je cherche du regard si d’autres petits bonshommes bleus et verts sont arrivés mais rien à signaler. On cherche une zone assez grande et plate pour s’installer et éviter les grosses mottes d’herbes et de terre qui jonchent le terrain. Petit à petit, arrivent Michel et Hélène, Camille et Véro, Lionel et Marc, Adriaan et Renaud, avec Vincent et Patricia, et le clan Duterage ! Bref on est au complet, vautrés dans l’herbe et le soleil qui permet à ce bivouac d’être vraiment un moment agréable. Déjà dès qu’un nuage cache le soleil, on sent la fraîcheur qui vient vite, un avant-goût de la nuit…
C’est l’heure de l’apéro, de la soupe chaude, du thé et des comparaisons des parcours de la journée. On n’avait pas trouvé notre parcours très techniques mais c’est encore pire sur le B et le C visiblement, où il fallait uniquement courir sur sentiers… Un peu décevant pour une édition vendue comme étant très technique et au vu de la demi-finale de l’an dernier pas si loin où j’avais beaucoup pleuré dans les flancs calcaires… On espère que le lendemain sera mieux, les zones non investies de la carte semblant être les plus techniques, on fait des pronostics sur l’itinéraire à venir.
Sortent ensuite les repas divers et variés. De notre côté les plats lyophilisés de D4 sont un demi-succès. Le hachis-parmentier est correct, le poulet au curry (ou plutôt la soupe de poulet au curry ;) ) un ton en dessous… Quant au gâteau de semoule je n’arrive même pas à l’avaler, mais c’est peut être parce qu’on s’est déjà bien gavés ! Lionel et Marc traînent, Adriaan n’arrive pas à finir son kilo de pâtes, Camille pique dans toutes les assiettes… Michel nous donne les dernières news (le nom du traceur…, la GEC qui a planté, pas de départ en masse sauf le A et le B) et quelques « trucs » pour le lendemain comme reporter les postes non visités des autres circuits. On n’en aura qu’un en commun en fait le lendemain, mais c’est toujours ça de pris !
Quelques photos d'ambiance:
Je crois qu'on est pas seuls...
L'emplacement GO78
La zone interdite GO78...
Hélène et Michel à table
Adriaan et Renaud attendent les pâtes
Le clan Duterage
Le gang Rauturier dans son terrier
Lionel et Marc à l'attaque
ça plane pour Patricia et Vincent
Le hachis parmentier lyophylisé, miam miam...
Le stress du bivouac...
Votre serviteur...
La nuit tombante sonne l’heure du coucher, le froid incitant à faire vite, le temps de ranger, protéger ce qui peut l’être de l’humidité du matin, prendre un bain et boire une bière en terrasse… Ah non je divague là (même si on m’a beaucoup parlé du Raid Bombis). On s’installe dans notre palace Quechua. Je suis content, mon nouveau duvet est bien chaud, même si je sens un peu le froid venir par le sol (ça marchait au fait le coup de la couverture de survie dessous ?). J’ai les bouchons d’oreille au cas où. Par contre pas moyen de m’endormir… C’est long… long… Je dois bien somnoler un peu de temps en temps mais j’ai quand même l’impression de ne pas dormir sauf 2 fois où Laurent me file un coup qui me tire de douces rêveries… Et c’est à nouveau long… long… la luminosité augmente dehors, je guette au bruit les signes d’un réveil imminent. Je commence d’ailleurs à avoir un peu froid en T-shirt et jambes nues dans le duvet (je dis ça juste pour écœurer ceux qui ont grelotté toute la nuit ;) mais bon j’ai pas plus dormi qu’eux !) quand enfin le clairon sonne, comme un soulagement !
La nuit a été difficile pour tout le monde visiblement à cause du froid. C’est même gelé par endroit ! Réveillé comme je suis, mes affaires sont rangés de 2 temps 3 mouvements. A vrai dire je ne me sens pas spécialement fatigué, sans doute l’excitation du départ proche. Gloubi-boulga qui réchauffe la gorge et les mains pour le petit-dej (muesli + lait en poudre) et direction le départ. C’est qu’on a droit eu départ en chasse, à moins d’une demi-heure des premiers, quelques minutes avant la meute qui se tasse déjà à côté…
L’étape 2
Poste 1 :
Suite à nos mésaventures d’hier, nous avons emprunté à Hélène un stylo-feutre en plus. Mais dès qu’on tente le 2ème poste à reporter, le constat est sans appel : ça n’écrit pas non plus, sans doute à cause de la condensation qui est un peu présente sur la carte... Il faut sortir le crayon à papier mais je décide de ne pas reporter au delà du 2ème poste et qu’on parte directement pour éviter la masse des coureurs qu'on entend partir. Pas de souci pour le poste qu’on attaque au coude de chemin dans le rentrant, si ce n’est que nos poursuivants nous ont déjà rattrapé avec le coup de la panne de stylo. Ils devaient avoir un stylo bille…
Poste 2 :
On arrive sur une jolie plaine couverte d’un léger brouillard. Ça se corse pour une bonne raison : j’ai mal reporté le poste, mon rond étant centré sur une autre falaise en contrebas. Je ratisse la zone en long et en large, montée, descente avant de comprendre mon erreur, alors que l’équipe suivant nous rejoint à son tour. Grumpf, m’énerve ça, en plus sur un poste reporté au sol, même pas en courant… 5 grosses minutes de perdues d’entrée et déjà 2 places… Le vague espoir de podium est vite oublié !
Poste 3 :
Liaison vers la route mais je n’ai pas les yeux en face des trous et ne voit pas tout de suite que notre chemin ne mène pas exactement à la balise qui est plus à droite ! Je ne suis pas dans mon assiette ce matin...
Poste 4 :
On contourne les départs de téléskis pour rejoindre la dépression, sans difficulté particulière.
Poste 5:
On profite du fait qu'on soit en côte avec une bonne main courante (le rentrant) jusqu'à la route pour continuer à reporter quelques postes. Une fois la route traversée, un mauvais choix de ma part je pense: je ne veux pas monter sur le plateau mais contourne par la trace, ce qui fait un petit détour et remonter assez loin dans le rentrant rocheux où se trouve le poste. Pas de grosse conséquence cela dit.
Poste 6:
Là pour le coup le choix de contourner le relief avant le poste en passant par la station de Fond d'Urle était peut être plus intéressant en évitant quelques courbes et une orientation plus compliquée. Je n vois pas ce choix et vais tout droit et on reporte trop longtemps sans refaire le point sur la carte: du coup je n'ai pas le positionnement de la balise en tête en arrivant sur zone et mets beaucoup de temps pas manque de lucidité à comprendre où il se trouve, alors qu'on voyait une équipe repartir de la zone. Du temps perdu bêtement...
Poste 7:
Les quelques séances de jardinage précédentes m'ont coûté pas mal d'énergie et je commence à me sentir fatigué. J'ai du mal à relancer sur cette longue traversée, très jolie par ailleurs, du plateau. On croise de nombreuses équipes d'autres circuits qui cheminent un peu à la queue-leu-leu. Le côté orientation sur de grandes zones dégagées comme cela est en tout cas intéressant, avec la possibilité de prendre des points de repère très lointain pour la direction générale sur ces longs interpostes. Il ne faut pas se laisser embarquer par les traces mais le léger promontoire avant le trou permet de trouver le poste sans erreur.
Poste 8:
Un long interposte intéressant. J'ai vu la direction prise par les 2 équipes qui nous ont doublé et fait le même choix (je crois): longer la crête rocheuse par la trace en contrebas plutôt que couper tout droit pour être sûr de bien me situer en arrivant au bout du plateau. Hélas la fin de la trace laisse place à une zone accidentée qui nous ralentit et me désaxe un peu vers la plus petite avancée de jaune (alors que je voulais prendre celle plus à l'ouest qui amenait directement le chemin). Je m'en rends compte mais décide de ne pas corriger le tir: c'est un mauvais choix car la partie de forêt qui suit est très difficile avec du lapiaz et des rochers au sol et je me fais un peu embarquer par la pente trop à droite. Une fois le chemin rejoint (après pas de temps perdu, 3/4' en tout je pense), le poste est facile.
Poste 9:
Un interposte plus technique qui m'incite à la prudence vu le début de course. On y va très tranquille par la dépression puis le chemin. Encore une petite erreur de lucidité à la fin qui me fait penser que je dois rejoindre le 2ème chemin, mais non, le poste est juste à notre droite. On rejoint les Bretons d'hier qui ont fait un début encore plus mauvais que le nôtre (mais à vrai dire en course je ne savais pas s'ils étaient partis avant ou après nous).
Poste 10:
Liaison vers la route. Je choisis de passer par la clairière au nord, ce qui limite le dénivelée. Il y a du monde !! C'est un point de convergence de tous les circuits.
Poste 11:
Je choisis la route pour continuer le report. On attaque le poste avec les bretons qui semblent vouloir aller à l'azimut. Moi je veux me baser sur les 2 dépressions plus au sud pour atteindre le poste. Hé hé, cela perturbe nos concurrents qui dévient de mon côté. Ils partent du coup chercher le poste du mauvais côté du flanc où pas mal d'équipes doivent en chercher un autre, tandis que je pointe la bonne balise avec Laurent, gniark gniark.
Poste 12:
Pas de chance, je me rate sur le suivant. Attirés par le chemin qui mène à la clairière, nous rejoignons trop loin la route et je dépasse le virage d'om je comptais attaquer la balise. On rejoint du coup l'intersection suivante et on fait le poste à l'envers. Un peu de perte de temps dans le flanc où j'ai du mal à situer la hauteur du poste. Mince les Bretons reviennent sur nous du coup !
Poste 13:
Pas très confiant sur mon orientation, je choisis le chemin pour aussi continuer à reporter et tant pis pour le dénivelé en plus.
Poste 14 :
On rejoint la grande clairière pleine de trous (comprendre: de gouffres). Une fois dans la zone du poste, j'ai du mal à situer la bonne hauteur où celui-ci doit se trouver, un peu perturbé par les nombreux raideurs présents. Laurent le repère mais pas de chance, c'est plus haut et je dois m'y coller !
Poste 15:
La petite montée finale vers le poste 14 m'a confirmé que je suis cuit... Galère de relancer... On fait une pause pour enlever les surcouches dues au froid de ce matin. Il fait maintenant bien chaud !! Plein de monde sur le poste, pas de problème.
Poste 16:
On voit les Bretons repartir vers le 16, ils nous ont laché avec notre pause et notre rythme un peu ralenti. Pas de problème pour le poste.
Poste 17:
Je choisis de suivre le haut de la clairière et rejoindre le sentier qui passe au col. Pas moyen de courir, j'ai les batteries à plat. On retrouve Camille et Véro pour un chassé-croisé qui va durer un moment (elles font les postes sur les chemins du circuit C censé être technique... tandis que nous avons droit à quelques postes un peu plus techniques à droite à gauche en plus. Non c'est pas parce queo'n se perd à chaque fois !). Une fois en haut j'ai besoin de récupérer alors on continue à marcher et reporter les derniers postes. Je ne vois pas la pistouille qui doit rejoindre le sommet de la colline que je veux contourner pour arriver au poste... Du coup on dépasse un peu et on doit remonter un poil. Après une bonne tranche de flanc, on rejoint la zone où on retrouve les Bretons qui ont dû rater leur approche. On trouve la balise un peu plus loin.
Poste 18:
Maintenant ça va descendre pour un bon moment, et les jambes vont tout de suite mieux pour moi dans ces cas-là ! Le poste est sur le chemin.
Poste 19:
J'interroge Laurent: on peut couper plein pente d'entrée ou suivre un peu le chemin. On décide de gérer un peu par le chemin et on coupe juste quand celui-ci devient plat pour rejoindre celui d'en-dessous. Au niveau de la charbonnière, on attaque le poste, sans problème. Tiens les Bretons ne sont plus là.
Poste 20:
Je n'ai pas assez préparé le partiel et fait une petite erreur en rejoignant la piste au nord qui n'est pas l'option la plus courte. ça ne vaut pas le coup de changer en cours de route. Tant pis, tant que ça ne remonte pas ;)
Poste 21:
Maintenant c'est un peu de la liaison jusqu'au village, le meilleur est derrière nous. Une grande descente avec pas mal de monde, on dépasse, on dépasse. Le poste est le seul qu'on avait déjà reporté la veille avec la technique de sioux de Michel, c'est toujours ça de pris.
Poste 22:
Le gros plantage de fin de course. A l'approche de la forêt, entrainé par la foule, je manque la trace qui part droite que je veux suivre pour couper dans le rentrant et rejoindre le sentier plus haut. Je propose à Laurent de couper un peu après car la forêt semble assez propre. Mauvaise idée, ça se dégrade vite et bien en arrivant vers le petit sommet. Pire, je perds le contact carte-terrain et pense qu'on est en haut de la colline et nous redescendons un peu dans le flanc, là où je voulais arriver au début... Une belle boucle en rab ! Une fois le chemin rejoint plus haut, c'est plus facile.
Postes 23 à 27 et arrivée:
Je soumets la question à Laurent du choix: assurer par les chemins au sud ou tenter de couper dans la descente vers le nord. Laurent, qui est passé par là 10 ans plus tôt recommande à très juste titre de prendre les chemins, la végétation étant très difficilement pénétrable dans ce coin. Il n'y a plus qu'à se laisser porter. Tout le monde suit le même parcours et se regroupe. On arrive à maintenir un bon rythme au début mais je sens l'hypo qui approche sur la fin, pas assez mangé en course ! Je n'ai qu'une angoisse: que le poste 27 soit loin de l'arrivée si celle-ci se tient au centre du village. Mais non, elle est juste derrière et on peut passer ensemble sous la ligne en courant en 3h47 environ !
Après-course
Je suis vanné, oppressé par la chaleur et je ne me sens pas très bien, sans doute ce début d'hypoglycémie. J'ai du mal à savourer le fait d'en avoir fini à cause de ça. Un peu déçu aussi par mon orientation et ma forme aujourd'hui car je pense qu'on a perdu quelques places (d'ailleurs nos sacs n'ont pas contrôlés). En fait 1 seule, nous serons 7e, ce qui est quand même très bien pour une première sur ce raid très relevé ! Ensuite, c'est la routine d'après-course: aller chercher la voiture à l'autre bout du village, guetter l'arrivée de Patricia et Vincent et se relayer à la douche, retrouver les différentes équipes du GO qui passent devant nous pour refaire un peu la course, s'enfiler un bon repas à base de ravioles qui me fait le plus grand bien, je commençais à me sentir mal ! Puis c'est le retour en voiture à Lyon, un peu fatigant, puis le TGV où je vais enfin pouvoir dormir... mais non, des jeunes rentrent d'interclubs d'athé (ça me rappelle des souvenirs) et mettent un peu trop d'ambiance pour le bon repos du guerrier. Je m'écroule en arrivant chez moi !
Malgré la petite déception du 2ème jour, ça reste un excellent week-end ! Même si le circuit A ne proposait que peu de choix d'itis et n'était pas très technique, il l'aura été suffisamment pour que je perde déjà beaucoup de temps... Un bon apprentissage car l'orientation sur raid n'est quand même pas la même que sur une CO normale et on perd vite beaucoup de temps et d'énergie sur un choix peu judicieux. Content du choix de matériel, le confort d'avoir une tente pas trop petite et un duvet chaud était appréciable, les investissements valaient le coup. Très content aussi du bivouac, moment ensoleillé très sympa dont a eu le temps de bien profiter dans la bonne humeur avec toute la bande ! Et très content d'avoir à nouveau pu courir avec Laurent, en forme à tous points de vue, et qui n'aura pas cessé de me faire marrer tout le week-end ! Mince, par contre c'est la 1ère fois qu'on est pas 2èmes d'une course qu'on fait ensemble... J'espère aussi que le fait d'avoir squatté la carte n'a pas été trop frustrant pour lui, surtout qu’avec nos pannes de stylos, il n’a pas pu reporter le parcours sur sa carte... On remet ça au raid Bombis ?
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