Récit de la course : Trail du Camp de César - 44 km 2010, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Trail du Camp de César - 44 km

Date : 18/4/2010

Lieu : Orsan (Gard)

Affichage : 3123 vues

Distance : 44km

Objectif : Pas d'objectif

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O fortunatis nimium, sua si bona norint !

Le Trail du Camp de César

 

Pour  les vacances de printemps  2010, je cherchais  un trail dans  la région de Montpellier où je séjourne habituellement  à cette époque de  l’année. Je tombais sur  le trail d’Orsan. Il était  à la date  idéale, c’est-à-dire au milieu des vacances ! La décision fut  prise en décembre surtout que Françoise84 proposait de  m’héberger  pour  le week-end ! Cependant son aimable  invitation était assortie d’une  embarrassante condition : je devais traîner  le  Lutin avec  moi ! Contre  mauvaise fortune, bon cœur,  j’acceptai  la  proposition de Françoise et de Xavier.

Si bien qu’en cette  mi-avril, nous voilà  tous du côté de Bollène où nous sommes reçus comme des  princes  par Françoise et Xavier.  Tel Hannibal  à Capoue,  nous  goûtons  aux  plaisirs de  la région. Et ce  n‘est  pas  la venue de Badgone et de Martine qui    y  met  un terme. L’ami  lyonnais  oint au  Beaumes-de-Venise (  à vrai dire, c’est avec un Jurançon mais  on ne se oint  pas  avec, vous  me suivez ?) se  laisse  même à s’engager dans  la  légion de César ! C’est dire !

Et  le  jour fut.  Le sort en est  jeté quand  nous franchissons  le Ru… Rhône. Le Gard  prend garde, nous arrivons ! s’écrie même  le Lutin présomptueux. Et  nous sommes  à Orsan. Sur  la  place, des coureurs se  préparent. 

 

 

Comme  nous  pénétrons dans  la salle,  il faut repousser  les ardeurs bien sympathiques d’admirateurs qui veulent absolument  nous toucher  pour constater  notre réelle  présence ! Pensez donc, le Lutin et  le Mustang  en vrai !  Nous retrouvons  l’ami Badgone avec  un je ne sais quoi dans le regard ! Mais si, tu vas  voir, cela  va  bien se  passer !

Cela dit,  le rouge est  mis ! Le rouge des Kikous : outre Xavier, Françoise 84, Badgone, Martine, nous croisons Elcap, DJ Gombert, DJ les Pins, Chorizo, Jack26, Klem, Ludorsan bien sûr ! L’ambiance est détendue. On se retrouve tous, enfin  presque tous,   pour  une  photo de groupe.

 

 

L’heure approche, Badgone est dans ses  petits souliers ! Le Lutin,  prévenant,  va signaler  ma  présence auprès des secouristes afin qu’ils se tiennent près à me recueillir  à l’issue de  la course.  Les  organisateurs  nous briefent  pour  le départ et  nous  nous dirigeons vers  la  ligne fatidique.  8h30, c’est  le départ.

 

 

Je  me suis  placé à l’arrière car  je  pars dans  l’incertitude à cause  de  ma cuisse droite qui est  en délicatesse avec quelques fibres  musculaires. Je remonte  les rues du village en compagnie de Françoise, de Badgone et du Lutin.

 

 
Badgone, auguste,  salue  la foule: ave  morituri, te salutent !

 

Le train est tout doux : du  10 puis  bientôt du  9 à l’heure ! Le soleil est de  la  partie,  la  journée  promet d’être belle. Nous voilà déjà dans les vignes.

 

 

J’ai  pris  un  peu d ‘avance sur  les amis  pour  suivre  le  clan  marseillais. 

 

 

Après cet échauffement,  les choses sérieuses commencent. Nous attaquons  les contreforts boisés du  plateau. Nous grimpons d’abord dans  les  pins, puis dans  les chênes verts.

 

 

J’émerge sur  le  plateau en compagnie des  marseillais. Le ciel est  bleu. Ludo est    pour  les  photos. Moi aussi, je  prends  le temps de  photographier quelques coureurs en  plein effort,  les  mains sur  les cuisses ! Puis  nous filons  vers  le nord  au  bord du  plateau.  Rien que cette vue vaut  le voyage ! 850 km tout de  même ! 

 

 

Je suis  parti sans  musique !  Avec  les  kilos  pris en  2 jours,  il a fallu  prendre des  mesures drastiques concernant  le  poids ! Un  petit camel-back,  pas de  lunettes   de soleil,  pas de  MP3, juste habillé d un t-shirt et d un running. Il faut  être sérieux ! J’ai renoncé  à comprendre  le parcours, tout ce que j’ai constaté c’est qu’il se tortille dans tous  les  sens ! Et qu’à la  limite,  il faut faire attention afin de  ne  pas couper tellement les boucles du  parcours sont  proches  les  unes des autres !

 


 

Tiens voilà le  pas du loup ! Ils sont  malins  à Orsan,  ils  ont  placé  une barrière  horaire somme toute assez  large mais en début de  parcours,  ils  ont  placé  un gabarit. Large d’épaules ( je  n’ai pas dit  gras du bide) s’abstenir ! Ni Douillet, ni Depardieu ne  passeraient ! Ah  le  bar - le  poisson, qu’allez-vous penser-  de Bollène ! Ah  les gambas d’Avignon ! Ah les tapenades de Françoise ! Ouf, je  passe. A la sortie, Photogone hilare  immortalise ce  passage. Et  nous  partons  pour  un  petit  tour dans  les  bois avant de revenir sur  le  plateau césarien. Je longe des ruines  toujours  à la suite des DJ. Nous  continuons sur  le  plateau  pour arriver sur  la corniche qui domine  la combe d’enfer.  Nous revenons sur  le  plateau  pour  traverser de  nouvelles ruines plus  importantes. Photogone qui a coupé  nous tire encore  le  portrait ! C’est  à ce  moment que  je  prends  mes ailes et  laisse  les DJ !

 


 

Puis, c’est  une très  longue distance  à travers les bois de  chênes verts et de buis.  Enfin, ce sont  les vignes. Le  paysage se donne des airs de Toscane ! J’ai rejoint un groupe:  Nathalie, Mohand, Pascal, Olivier, Christian, Richard. Nous allons  nous côtoyer  pendant de  longs  kilomètres à travers  les vignes.

 

 

La  lumière est belle ! Nous cheminons toujours dans  les vignes du côté des Espilades. Dès que  le  profil se redresse,  nous  marchons.  Nous  passons auprès d’une  maison forte ruinée. Est-ce la forteresse aperçue tout  à l’heure au détour d’un chemin ? 

 

 

 

Voici  le  premier ravitaillement au  17e  km. La bonne  humeur est de  mise. Certains  portent déjà  la fatigue sur le visage. Je remplis  ma réserve d’eau. Je bois de  l’eau et du coca. Une tranche de  pain d’épice  complète ma restauration. 

 

 

Tout  à l’heure,  j’ai vu que nous devions  grimper de nouveau. Bah ! On est  là pour  ça. Parfois,  des trouées dans  la végétation permettent de  jolies  vues sur la vallée. 

 

 

Je continue  à  mon rythme. Ma cuisse se fait discrète, c’est  bon  pour  mon  moral.  Je bois  par  petites gorgées. Je  mange des abricots. A  un  moment,  je cherche  mes  bananes séchées dans  mon sac et  ma ceinture et  ne  les trouve  point. J’en suis désappointé.  Quelle andouille,  je  les ai  préparées et  je  les  oubliées !  A  intervalles réguliers,  je  prends  un cachet de  sportéine.  La  piste souvent en single track serpente dans  le sous-bois. Puis  à  nouveau,  il faut repartir  à l’assaut du  plateau qui domine Bagnols-sur-Cèze. Au  km 22,5,  je  passe auprès d’une autre  maison forte ruinée.  La chaleur commence  à se faire bien  présente. A  mon  passage,  dans  les fourrées de  buis, cela s’agite. Est-ce des sangliers ? Non, plus sûrement des  oiseaux effarouchés.  A vrai dire,  la seule  présence animale que  je verrais, ce sont de simples  iules enroulés sur  le sentier.

Non  loin des ruines,  je débouche sur  un empierrement. Une bénévole est là en train de téléphoner! Je  la  prends en  photo, elle  n’en revient pas. Je  l’entends  le dire  à son correspondant ! Les  500 m à parcourir sur cette digue  empierrée sont assez rock and roll.

 

 

Maintenant,  je cours  seul,  j’ai  lâché  le groupe avec qui j’étais. Seul, tout  à l’heure, Mohand  me remontera et finira  10 mn devant  moi.  Le  parcours alterne  les  parties  boisées et  les vignes qui dominent Bagnols-sur-Cèze. Mon rythme de course  n’est  pas violent, c’est  le  moins qu’on  puisse dire mais c’est  bien agréable de courir ainsi. Voici  le ravitaillement du  30e  km. Il est  le bienvenu.  Je  me restaure copieusement avec les  pâtes de fruit, le  pain d’épice et  une  banane ;  je bois tout autant. Sur  la table,  un bouquet d’asperges sauvages  a été  placé  à rafraîchir dans  un gobelet ; il finira ce soir en  omelette.

 

 

Et qui vois-je débouler dans  le chemin ? Mon Lutin,  l’œil brillant ! Il  n’est pas  peu fier d’avoir rattrapé le Mustang !  Je quitte  le ravito, Thierry  me suit et dans  les  premiers  lacets d’un chemin empierré,  il  me passe  et s’éloigne tout en  me  parlant. Je  ne  l’entends  pas. Me  parlait-il des folies d’Espagne ?

 


 

A  nouveau seul,  je débouche sur  un  plateau que revêt  une  végétation de  maquis. La vue est superbe sur  la vallée du Rhône. Le  parcours  m’amène au ras de  la corniche. C’est totalement grisant. Puis,  la  piste  me conduit sous  la corniche et    plonge  dans  la  pente. Heureusement, des cordes  permettent une descente sans trop de risque. La descente se  poursuit avec  une  pente  moins  forte dans  les taillis de buis et de chênes-verts ; je  m’agrippe aux  branches et aux troncs des arbustes sans appréhension grâce  à mes gants de cycliste.  A  peine en bas,  le chemin creux se redresse. Je cours  et  marche  à  la fois.  J’ai  mon coup de  moins  bien. A  un  moment,  la végétation est clairsemée. Des  iris  bleus et  jaunes égaient  la rocaille ;  je  profite de  leur  présence  pour me reposer en  les  photographiant.

 

 

Allez,  il faut reprendre la course. Je  remonte des concurrents qui avaient  l’air bien abattus. Je regrimpe sur  le  plateau vers  le sud  pour ensuite  le descendre  par  un  long chemin droit vers  le  nord est. Je regarde  de  plus en  plus  mon Garmin.  Au  bout du chemin,  la route est  barrée  par  un  véhicule du poste de secours. Oui, bien sûr, à gauche, dans  la  pente ! Et quelle  pente ! Ne  pas trop regarder en haut. Ma  progression est  lente, très  lente,  mais toute aussi lente que ceux que  je  précède !  On  prend  près de  90 m de hauteur en  300 m de  progression.

 

 

 Et c’est reparti. J’en suis au  38e km quand  j’entends  le speaker annoncer  l’arrivée de Martine ! Mince,  il  m’en reste  7 à parcourir et  je suis  juste au-dessus d’Orsan !

 

 

Il faut  en  prendre son  parti ! Encore quelques belles vues sur  la vallée. J’ai repris du  poil de  la  bête. Je sens  l’écurie !  J’allonge  ma foulée. Je  néglige  l’eau que  l’on  me  propose à un carrefour au  40e  km. Je continue sur  le chemin qui descend tranquillement.  Mais  je sais bien que cela  ne va  pas se terminer comme  ça. Ce serait trop simple.  Au  bout du chemin,  une  bénévole  m’indique qu’il faut repartir dans  la  pente.  Je  lui demande s’il en reste d’autres comme ça. Sa réponse est évasive ! Enfin, cette grimpette  n’est  pas trop  méchante.  Je rattrape encore  un coureur. Allez cette fois, c’est fini,  on rentre ? J’entends toujours  le speaker  à  l’arrivée ! J’en suis au  41,5 km. Ça  ne  le fait pas. Il  ne faut  pas trop compter sur  un  kilométrage à la  louche  ici.  Et voici  le dernier coup de cul ! Bien raide sur  la fin, tellement raide que  les  organisateurs  ont  placé des cordes. Tant  mieux, car si  les cuisses sont  épuisées,  ce  n’est  pas  le cas  pour  les  bras ! Je  me  hisse à la force des  bras en  prenant appuis sur  les troncs des arbrisseaux puis en tirant  sur  les cordes !

 

un autre Thierry

 

Voilà, c’est terminé ! Il reste encore  un  peu  plus de  2 km et tout en descente ! Je regarde  l’écran du Garmin. Hum,  un  peu  moins de  10 mn  pour arriver en  moins de  6 heures. C’est  jouable !  Je  me  lance dans  la descente. Je rattrape  un couple de coureurs  puis encore  un autre.  J’arrive dans  le bourg d’Orsan. A  l’entrée, des  bénévoles sont  juchés sur  un calvaire.

 

 

Des  gosses font du VTT  dans  un terrain bosselé en bordure de  la route. Des escaliers,  une  longue rue,  un droite-gauche et  j’aperçois  la salle. Je  ne sais  pas  où est exactement  l’arrivée. Je fonce, l’œil sur  le chrono. Je crie comme  un forcené. Je déboule dans  la salle. Moins de  6 heures ! A chacun sa victoire ! Ma  cuisse  a tenu. J’ai  pris  du  plaisir à courir ( et à marcher) dans ce  magnifique  paysage.

 

 

                                                                                           Le Lutin, Xavhië, Elcap

Le reste, c’est du bonheur. L’accueil de  mon épouse, des amis. Une bonne douche. Puis repartir vers  l’entrée du village  pour accueillir Badgone, Françoise et  les autres.

 

 
 

 

Une arrivée triomphale ! Veni, vidi, vici.

 

 

                                  Badgone félicité  par Vincent

 

 

                 Le serre-file, filoudorsan!

 

13 commentaires

Commentaire de millénium posté le 23-04-2010 à 13:00:00

Je tiens à être le premier à te féliciter et..te remercier !
Chapeau pour tout ce que tu fais l'ami

Commentaire de eric41 posté le 23-04-2010 à 13:47:00

Vraiment belle course.
Merci Philippe.
Eric

Commentaire de CROCS-MAN posté le 23-04-2010 à 14:02:00

Merci pour la super ballade.
Impressionnant ce tracé. Au palisir de te croisé.

Commentaire de martinev posté le 23-04-2010 à 14:05:00

Des week-ends comme cela, on en redemande.

super course, super ambiance et surtout merci pour ta gentillesse et ton humour.

Et encore bravo pour ta course, racontée comme cela, cela paraît facile.

A bientôt

Commentaire de Françoise 84 posté le 23-04-2010 à 14:23:00

Trop facile, ce Mustang!! Bravo, même avec la cuisse en vrac, tu as vraiment assuré! Et encore merci pour votre présence dans notre belle région!

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 23-04-2010 à 15:10:00

Tu vois, je ne suis pas si méchant, je te laisse un commentaire sur tes CR !!!
Bravo pour ta forte remontée de la fin, à ce rythme tu m'aurais rattrapé si le trail avait fait 50 bornes.
Je suis partant si tu veux m'emmener dans une autre aventure du même style !

Commentaire de RogerRunner13 posté le 23-04-2010 à 15:33:00

Merci pour cette belle balade, tracé vraiment impressionnant et une belle brochette de joyeux Kikous.

Commentaire de frankek posté le 23-04-2010 à 19:54:00

bravo et merçi pour ton réçit et ton reportage...

Commentaire de Dom 61 posté le 23-04-2010 à 20:26:00

Tout était réuni pour faire un beau trail dans une bonne ambiance !
Bravo Philippe, tu t'est fait plaisir et la cuisse à tenu,que du bonheur !

Commentaire de Xavhië posté le 24-04-2010 à 22:25:00

Tu vois, avec le Côte du Rhône, pas de baisse de tension! (mais je ne sais pas s'ils le font en comprimés ou en gel...)

Commentaire de titi61 posté le 24-04-2010 à 23:19:00

que du bonheur ce trail.bravo philippe.

Commentaire de vogoy' posté le 26-04-2010 à 11:58:00

bravo mustang !
belle course, belles photos, beau trail, belle journée...
cela donne envie:)

Commentaire de DJ Gombert posté le 20-05-2010 à 06:02:00

Ah ! quel plaisir d'avoir eu le temps de discuter avec toi après course, autour d'un petit rosé ... in vino veritas !

Mes félicitations pour le poutrage express sur le plateau du Camp de César ... dura lex, sed lex

Le meilleur tu es, et tu restes ;-)

Amicalement.

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