Modérateur: Modos
JLW a écrit:Cela ne m'est encore jamais arrivé depuis plus de 20 ans que je cours régulièrement, mais vous me faites un peu peur en fait
Jean-Phi a écrit:Je peux te parler de mon cas perso. Absence de motivation ou plutôt motivation en décroissance depuis quelques année (plus de fractionné depuis 3 ans, pas envie de me faire mal, etc.), j'ai complètement arrêté il y a un an avec les symptômes que tu décris : report au lendemain, sortie très light, course en fond de peloton ou annulation parce que j'avais pas envie. Et puis une dépression sévère avec un burn out en août et septembre qui a duré (dure encore) 4 mois d'arrêt de travail, envie encore amoindrie, je ne cours plus ni ne marche, etc.
Le plus emmerdant : La Prise de poids.
Je vais (un peu) mieux et tente de reprendre mais ce n'est plus comme avant (je cours depuis 17 ans). Je n'arrive pas à retrouver de vitesse (normal je suis lourd et ne fractionne pas), je n'ai plus envie de compétition ou plutôt d'ultra, je me désintéresse du monde de la compétition. Mais c'est pas grave au fond.
Ce qui compte c'est de prendre le temps. Aller marcher (ce que je fais de plus en plus souvent tous les jours. Pas beaucoup, 4, 5 ou 8 kms), je mets de la musique ou j'écoute la nature. Toutes ces choses que je ne faisais pas, obnubilé par mon chrono que j'étais. Quand je fais une course, je pars en dernier et je m'amuse à remonter si je peux (ou pas !) et surtout je suis libéré de cette idiotie qui a consisté à dire toujours plus. Pour dire : Avant 40 kms de sortie, c'était une "petite" sortie. Aujourd'hui 15 kms c'est une sortie (très) longue. Et alors ? L'essentiel est ailleurs.
Le seul hic c'est que je ne peux plus participer aux offs, je n'ai plus le niveau du tout : trop long, trop de D+, trop rapide pour moi. Il faut dire que Kikourou est un piège à bigorexiques. On ne se rend plus compte ! Moi qui en suis sorti, je lis sur off à lyon "sortie tranquille 25 kms 1100 de D+" ! C'est pas vrai que c'est tranquille. C'est énorme ! Mais quand on a la tête dedans on ne s'en rend plus compte.
Alors prend le temps, repose toi, tu sembles en avoir besoin selon ce que tu décris et si ça veut, ça reviendra. Tu vas pouvoir faire la grasse mat', ne plus se lever à 4h00 pour aller courir c'est le pied ! Plus besoin de tenir le plan pour être à l'objectif, tu feras la sortie que tu veux. En somme tu es LIBRE !
En attendant tu te seras ressourcé, découvert d'autres plaisirs et qui sait peut être même trouvé un autre centre d'intérêt.
Perso, j'ai compris qu'il n'y avait pas que la course dans la vie. Et c'est très bien ainsi. Même si parfois ça me manque aussi quand je vois ou lis les copains !
Jean-Phi a écrit:Le seul hic c'est que je ne peux plus participer aux offs, je n'ai plus le niveau du tout : trop long, trop de D+, trop rapide pour moi. Il faut dire que Kikourou est un piège à bigorexiques. On ne se rend plus compte ! Moi qui en suis sorti, je lis sur off à lyon "sortie tranquille 25 kms 1100 de D+" ! C'est pas vrai que c'est tranquille. C'est énorme ! Mais quand on a la tête dedans on ne s'en rend plus compte.
cissou83200 a écrit:Putain j'ai l'impression que c'est moi qui écrit je pense que beaucoup de coureurs peuvent en arriver la
fano a écrit:Le culte du toujours plus, toujours mieux, est effectivement omniprésent sur ce site.le jeu du 365 en est la preuve.Faut prendre beaucoup de recul, un ultra est et ne sera jamais anodin en terme d'effort pour le corp humain, banaliser ces courses est une grave erreur...
razyek a écrit:Intéressant ce post, je m'y' retrouve également même si mon passé dans le monde de l'ultra n'a rien à voir avec la plupart d'entre vous.
Un objectif limite obsessionnel depuis quelques années : faire l'UTMB. Ne me demandez pas pourquoi, ça aurait pu être une autre mais bon c'est celle là. Bref !
Course aux points, pris au tirage sort l'an passé, super. Mais plus les mois passent et plus l'entrainement devient une contrainte jusqu'à ne plus prendre le départ des courses prévues. En juillet coup je flippe en voyant les semaines qui défilent, je charge un max jusqu'à me blesser à 3 semaines du départ et donc à renoncer.
Mais en bon mulet je récupère les points nécessaires lors de l'endurance trail et me reinscrit pour cette année. Entre temps en janvier mutation en corse, déménagement à gerer, nouveau secteur à découvrir je dois tourner à 55-60 heures de taf par semaine, réveils aux aurores, pas mal de stress, et pour l'entrainement même si la Corse est belle j'ai un mal de chien à me motiver. Je n'ai envie que d'une chose, glander et me reposer le week-end. Aujourd'hui pour tout dire je devais partir à 8h pour une sortie de 3h....résultat à 10h je suis toujours sur kikourou ....
Mais je compte malgré tout aller au bout du projet, faire cet UTMB, mais après cest fini, basta....et la course à pied ne sera plus que plaisir, sans contrainte.....
Quand on se dit en partant s'entraîner "vivement septembre et la fin de tout ça" cest que quelque chose ne va plus non ?
razyek a écrit:e n'ai envie que d'une chose, glander et me reposer le week-end. Aujourd'hui pour tout dire je devais partir à 8h pour une sortie de 3h....résultat à 10h je suis toujours sur kikourou ....
razyek a écrit:Quand on se dit en partant s'entraîner "vivement septembre et la fin de tout ça" cest que quelque chose ne va plus non ?
Jean-Phi a écrit:razyek a écrit:Quand on se dit en partant s'entraîner "vivement septembre et la fin de tout ça" cest que quelque chose ne va plus non ?
Clairement oui et c'est ce qui m'a fait réfléchir. C'est quoi l'intérêt de ne voir plus que de la contrainte là où ça ne devrait être que du plaisir ?
Du coup, il me paraît primordial aujourd'hui de surtout prendre le temps de se ressourcer, profiter de mes proches et tant pis pour le culte du super sportif
Sylvain IT a écrit::arrow: J'imagine que vous avez compris que vous étiez dans le "pathologique", et que c'est pour ça que vous n’êtes pas contents parce que vous y êtes encore!
Parce que si votre non-envie correspond à un trop qui n'est pas trop net, alors la non-envie est de par elle-même la solution.
@Galaté, normal que personne n'y aille : tu te gaves
Dans 1 semaine : 24 km + antipasti à gogo (donc salaison, trucs frits, etc.) + 2 ou 3 primi (mais je vais rester sur un classique ragù) + différents type de viande (classique grillade mixte mais surement aussi un truc ou deux en sauce) + desserts maisons > 20 € (ravitos inclus dont un avec une vue vraiment magnifique, espérons qu'il fasse beau!).
Une super course que j'ai toujours vendue ainsi "venez... j'ai jamais mangé aussi bien sur un trail!!!"
Evidemment c'est pas forcément la solution pour l’embonpoint de jean-phi
Par contre, pour ceux à qui "ça plait autrement", il n'y a aucun jugement à avoir, chacun son truc... le "pathologique" commence avec le manque d'envie, pas dans l'activité, tant que la personne s'y retrouve, très bien... pour elle!
Un mec du village à coté de chez moi a fait le TOR, a une moyenne dont on pourrait presque penser, m'enfin à ce rythme là ç'aurait pas été mieux le faire hors course en dormant tranquille dans les refuges... genre pour un néophyte comme moi, je me sentirais plus de faire ses étapes en dormant dans un lit plutôt que sur un lit de camp dans une tente avec des gens qui arrivent et repartent tout le temps. Mais si lui il a pris son pied comme ça?
Pareil aujourd'hui passe LA 100 km la plus connue d'Italie dans ce même village, 100 km sur du goudron ben personne ne m'oblige à la faire, je ne la ferai jamais, fin... mais si ça plait à d'autres, qu'ils la fassent.
OderF_06 a écrit:Coté motivation, apres l utmb 2017, l utlo 2016 que je vais refaire en 2018, l utcam 2015 et autre utba, je note une tres nette baisse de motivation variant de 3 semaines à 1 mois, pareil apres un 24h en route.
De mon point de vue il est important de planifier sa saison avec des objectifs raisonnables mais pas d ajouter a tout va de plus en plus de courses au feeling c est le meme moyen de tout stopper d un coup.
Pieromarseille a écrit:Quelle est la part de l'épuisement professionnel dans vos gros coups de pompe ?...Tout n'est peut-être pas dû qu'à un surentrainement en CAP non plus.
Pieromarseille a écrit:Le problème du surentrainement / démotivation vient à mon avis de la non réadaptation d'objectifs que l'on s'est fixé longtemps à l'avance et qui ne sont plus compatibles avec cette fatigue générale
Galaté57 a écrit:Je comprends pas
Première fois que je me retrouve dans cette situation...
Khanardô a écrit:Galaté57 a écrit:Je comprends pas
Première fois que je me retrouve dans cette situation...
Salut à toi.
Il y a un autre truc aussi, qui peut expliquer cela. En tout cas qui pourrait me l'expliquer si j'étais confronté à une perte de motivation telle que tu la décris : 59 ans en septembre, dans ma vie j'ai toujours fonctionné par cycles.
10 ans de guitare et de musique... puis arrêt complet au profit de la montagne (escalade, alpinisme, ski de rando, expés)
15 ans de montagne... puis arrêt presque complet au profit de la CàP
Route tout d'abord, puis arrêt presque complet au profit de la rando-course (le mot "trail" me parait un peu prétentieux pour moi ).
Et à chaque fois, la question "qu'est-ce qui m'arrive, pourquoi j'ai plus envie de faire ce qui a structuré ma vie durant toutes ces années ?"
La CAP c'est plus de 30 ans pour moi, il est vrai avec des "étapes", je suis passé du stade à la route avec une progression vers le marathon, après 10 années de marathon, j'ai tourné vers le trail et cela fait effectivement une dizaine d'année..
Mais comme écrit plus haut, je pense aussi, que c'est un tout, le coté professionnel n'est pas étranger aussi, depuis plusieurs année, une charge qui augmente, avant le sport servait de "défouloir" alors qu'actuellement, une certaine fatigue générale, m'empêche de "m'éclater" avec la CAP..
Bref c'est un ensemble qui m'emmène avec cette situation.
A moi, maintenant, de retrouver cette envie, de changer mon rapport avec le sport.
Déjà en parler ainsi, est un plus, après j'ai bien conscience que c'est aussi un travail sur du long terme, mais l'endurance je connais
Le sourire est toujours présent, je ne suis pas dans une phase de dégoût, justement parce que j'ai évité que cela devienne une contrainte pour moi.
Comme quoi, il faut savoir garder un objectif réalisable.
Lassitude ? Arrêt ou stagnation de la progression : impression "d'avoir fait le tour" et de ne plus pouvoir progresser (atteinte de ses limites ou/et vieillissement inexorable) ?
A terme, je pressens l'arrêt de la CàP au profit du redémarrage d'une activité "musique" ou "photo".
Si j'étais à ta place je me dirais que je suis arrivé à la fin/début d'un nouveau cycle. Mais ce ne sont que mes deux pences.
L'essentiel est de se sentir en harmonie avec soi-même et ses besoins. A nos âges cela devient plus facile, on se connait mieux. En tout cas je te le souhaite.
Amicalement.
neofoxy a écrit:Le tout est de savoir pourquoi on le fait.
On le fait rarement pour être dans les meilleurs.
Certains y voient une reconnaissance sociale.
Pour ma part, ça a commencé par un besoin de perte de poids.
J'ai eu ensuite un objectif, toujours en cours.
Enfin, je fini par me rendre compte des avantages de se retrouver parfois avec soi même: pas de hiérarchie qui juge, pas d’engueulades, tout ne viens que de soit les bonnes choses comme les moins bonnes (sauf accident).
Par contre, niveau séances, je n'arrive pas à forcement tout planifier. C'est en fonction du ressenti si j'arrive à me pousser à faire de la VMA, du fractionné ou de l'EF.
Il faut voir en fonction de ces moteurs le pourquoi. Cela vient-il d'un besoin, d'une envie ou d'un élément extérieur?
Galaté57 a écrit:neofoxy a écrit:Le tout est de savoir pourquoi on le fait.
On le fait rarement pour être dans les meilleurs.
Certains y voient une reconnaissance sociale.
Pour ma part, ça a commencé par un besoin de perte de poids.
J'ai eu ensuite un objectif, toujours en cours.
Enfin, je fini par me rendre compte des avantages de se retrouver parfois avec soi même: pas de hiérarchie qui juge, pas d’engueulades, tout ne viens que de soit les bonnes choses comme les moins bonnes (sauf accident).
Par contre, niveau séances, je n'arrive pas à forcement tout planifier. C'est en fonction du ressenti si j'arrive à me pousser à faire de la VMA, du fractionné ou de l'EF.
Il faut voir en fonction de ces moteurs le pourquoi. Cela vient-il d'un besoin, d'une envie ou d'un élément extérieur?
Ma principale motivation reste le plaisir.
Et je l'ai retrouvé
Reprise depuis 10 jours, doucettement mais sûrement.
Bon le fait d'avoir validé le prochain objectif de UTLO n'est pas étranger aussi.
Je me retrouve dans tes propos,suis pas dans la recherche sociale, surtout via les réseaux sociaux, simplement l'envie de repousser ses limites, d'aller plus loin à la découverte de monde nouveau..
C'est mon coté SPOCK
fano a écrit:J'ai pas retrouvé entièrement le plaisir que j'éprouvais avant quand je chaussais les baskets !
giloubee a écrit:fano a écrit:J'ai pas retrouvé entièrement le plaisir que j'éprouvais avant quand je chaussais les baskets !
Une solution pour cela: courir pieds nus ! La pratique est riche d’enseignements: nouvelles sensations, retour à la simplicité, quête de la foulée idéale, curiosité intellectuelle, frais nuls, plus de prise de tête à la recherche de bonnes chaussures, moins de risque de blessures, course plaisir, pas de comparaison avec les chronos d’antan (du moins au début !). Bref pas viser tout de suite le trail, mais la variété.
Je sors de 8 km de course sur routes, sentier, sous bois, graviers et pelouse. Qu’est ce que c’est bon ! Juste l’epiderme un chouille sensible
Gilles
philtraverses a écrit:Reste la question de l'hygiène du fait du contact avec des matériaux souillées, matières fécales notamment, ou pollués ( carburants, métaux ) et je pense qu'un nettoyage et une désinfection en profondeur tant des pieds que des jambes s'impose après. Ceci étant ca doit certainement solliciter le système immunitaire
giloubee a écrit:A la base j'ai fait une digression en m'écartant du sujet initial ! Rien de sérieux là dedans, j'espère que ceux dont la motivation est en berne pourront renouer avec le plaisir de courir, ou de autre chose. Les motivations sont très personnelles, et la recherche de toujours plus "perfer" peut aussi se voir en mieux "perfer" et être source de motivation.
A la question de l'hygiène, chacun voit midi à sa porte. Il est clair qu'il nous faut pas psychoter Faire de la mécanique à "mains nues", bêcher son jardin, nettoyer les fesses de bébé, ou macérer dans ses chaussures qui puent la mort (mais ce sont NOS microbes, ils sont donc meilleurs ) peuvent largement rivaliser en terme de prise de risque inconsidérée !!
Gilles
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