nonosuunto a écrit:...Nine14 a écrit:...
Le "Negative Split" se justifie actuellement par la physiologie (par exemple l'inertie du métabolisme aérobie)....
Moi ce qui m’intéresse ce sont déjà les développements relatifs à cette affirmation... Tu veux dire que le "négative split" est naturel ? Perso j'ai du beaucoup gérer pour y parvenir....
1) Non, ce n'est pas naturel.
- C'est pour cela que rares sont ceux qui courent avec cette tactique. Car se freiner au départ, alors que toute la troupe démarre au triple galop, c'est très difficile. Il faut l'avoir planifié d'avance et en être totalement convaincu.
2) Justifications physiologiques
- Le problème vient du fait de l'inertie du métabolisme aérobie, le métabolisme qui produit l'énergie (ATP) en consommant de l'oxygène. Ces métabolismes ont lieu à l'intérieur de la mitochondrie et ce sont les métabolismes "cycle de Krebs" et "chaîne respiratoire" qui sont concernés.
L'inertie vient du fait que l'oxygène est amené aux cellules musculaires (donc aux mitochondries) par la circulation sanguine mue par le coeur.
Et le coeur ne peut passer instantanément de FC 100 à FC 170 par exemple.
Selon le coureur, sur 10 km, les FC's atteignent leur niveau nominal (par exemple les 170) après environ 2 à 4 minutes.
Et pendant cette durée, toute l'énergie non fournie par le métabolisme aérobie est tout simplement fournie par le métabolisme anaérobie (la glycolyse) qui est performante, puissante, rapide mais a l'énorme inconvénient de produire de l'acidité musculaire.
Plus vous démarrez vite, plus vous produirez de l'acidité (acidose).
Et comme sur un 10K, on ne relâche jamais la pression (on ne ralentit que quand on est obligé car fatigue), cette acidose initiale ne peut être éliminée car vous êtes à la limite.
Vous traînez donc cette acidose sur toute la course et vos grosses difficultés (grosse fatigue, jambes lourdes, ..) arrivent plus vite que si votre acidose initiale avait été plus basse.
Pour pallier à cela, sur le premier km, démarrer plus doucement que l'allure moyenne que vous espérez, surtout sur les 500 premiers mètres.
Perso, sur 10K, je lâchais entre 10 et 15 secondes au premier Km puis prenais l'allure moyenne à partir du km 2, en tentant d'accélérer très légèrement à partir de la 2 ième moitié de la course.
Cela vous fait déjà de formidables courses ou vous pouvez pousser jusqu'au bout, et bien sûr, vous remontez des tonnes de concurrents.
Très bon pour le mental, et surtout pour le chrono.
3) Spécificités par course
- Ce que je viens de décrire est vrai pour le 10K et le semi.
Pour le marathon, c'est vrai également mais un autre point peut devenir critique : c'est votre stock énergétique (le glycogène).
Pour cela, je préconise 30 Mn en dedans pour laisser une chance à la filière "Lipides" de monter en charge et donc de se mettre à l'allure marathon qu'après ces 30 mn.
La réduction d'allure peut être entre 15 à 20 s au km.
Donc un premier Km en-dedans pour l'acidose puis 5 à 6 km encore pour attendre l'activation progressive et complète de la filière "Lipides".
En ultra, c'est surtout l'économie du glycogène qu'il fait viser.
Pour repousser le plus loin le moment ou les jambes deviennent très lourdes.
Plus facile pour le mental de finir 20 km dans le dur que 50.
PS : il faut savoir que votre cerveau a une vision permanente de vos variables physiologiques (acidose, glycogène, température, hydratation, fréquence cardiaque, ventilation, etc ...) et est capable d'inactiver une partie des fibres musculaires actives (pour vous protéger et préserver votre intégrité, pour que vous n'alliez pas trop loin et ne mettiez pas votre vie en danger), ce qui provoque ces très très grandes fatigues, heureusement des fois.
C'est la conviction des physiologistes NOAKES et MARCORA.