les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Discussions sur des sujets moins sérieux en rapport avec les sports d'endurance.
Le hors-sujet y est toléré, mais dans une certaine limite : le sujet doit commencer par [HS], le HS doit rester minoritaire, et les sujets polémiques, agressifs ou contenant des attaques nominatives, ne sont pas tolérés (et seront supprimés par les modérateurs).

Modérateur: Modos

Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Le Lutin d'Ecouves » 02 Nov 2014, 16:55

Ayant rédigé 132 récits, je peux dire que je suis substantiel, quant au préfixe, je ne sais pas... Une minorité sont des récits de trail et, par contre, on y trouve des récits de cross de 5000m ; comme quoi, on peut jouer à qui a la plus petite.

Si les gens font l'effort d'écrire, c'est pour communiquer, il n'y a pas forcément de narcissisme ou d'exhibitionnisme. Quoi de plus humain que la communication (Je sais, les animaux communiquent aussi : les singes avec les gestes et les cris, les papillons avec les odeurs, les abeilles avec la danse, les boucs avec les fesses...).

Au début, j'écrivais pour faire rire les copains mais au bout de quelques années, je me suis aperçu que j'écrivais pour le plaisir d'écrire, pour aligner des mots, quoi... D'ailleurs, je ne cours plus pour le plaisir, je cours pour courir.

Je rajouterais que le trailer (ça se voit sur ce site et dans des sujets du genre "c'est quoi ton job") est plus bourgeois et plus diplômé que la moyenne des forçats du bitume et donc plus apte à la rédaction du récit. Je fréquente en cross des types que j'admire et dont la profondeur humaine est exceptionnelle mais qui n'ont pas les outils pour narrer leur expérience. Quand il arrive que l'un d'entre eux lise un des mes récits, il me dit "J'ai lu ton histoire, je me suis marré." Et ça me console de terminer loin derrière ces types qui me mettent parfois 1km dans la vue.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar philtraverses » 02 Nov 2014, 17:13

je ne pense pas que les récits soient spécialement plus consubstantiels au trail qu'à toute autre activité humaine individuelle, telle que cuisiner, être fashion victim ou visite des musées ou piéton.

Par contre, le trail s'est développé à peu prêt à la même époque que l'arrivée des réseaux sociaux. pour mémoire, naissance des premiers blogs en 1995, facebook en 2005, twitter en 2006. Il est donc logique que les traileurs, comme tous les utilisateurs des réseaux sociaux, ou les blogueurs, ni plus ni moins selon moi, profitent de ces instruments. Le traileur, auteur de récit, est sans doute un individu inséré socialement et épanoui individuellement, bref bien dans sa peau. Justement sans trop d'état d'ame.

Je pense que le profil du traileur qui écrit des récits, est le même que celui du blogueur ou de l'utilisateur des réseaux sociaux moyen. Il est probable qu'outre ses récits, il fréquente twitter, facebook et commente à peu prêt tout sur tout ( articles du point et du figaro par exemple) . Il aime en effet communiquer et a des aptitudes en ce sens, qui supposent justement d'avoir confiance en soi, de s'aimer suffisamment pour ne pas avoir peur de s'exprimer, d'où le narcissisme, d'être adapté socialement et épanoui individuellement.

Si le narcissisme est ici entendu de manière péjorative, il ne faut pas oublier que dans sa définition psy, il est l'assise sur laquelle la personnalité de l'enfant se construit sans laquelle aucune estime de soi ne peut exister.

Toutefois, je pense que, en partant de l'idée émise sur ce site que les blogs se sont particulièrement développés lors des attentats du 11 septembre 2001 et ont été utilisés comme catharsis,
http://le-grenier-des-archivistes.over- ... hivistique
pour certain traileurs, le récit de course peut parfois être une catharsis et qu'il existe donc une spécificité du récit de trail de ce point de vue.

Définition de la catharsis :

La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à un spectacle théâtral, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux. La catharsis désigne donc, d'abord, la transformation de l'émotion en pensée.

En effet le trail, surtout l'ultra, reste quand même une aventure: on sait quand on part, on ne sait pas si on va arriver. Or, nous vivons dans une société hyper sécurisée, avec des existences souvent routinières, souvent sans véritables émotions et passions.

Le trail, surtout l'ultra, répond à ce besoin de passion, de prise de risque et est donc, quelque part, une fracture dans la vie quotidienne, par la charge d'incertitude, émotionnelle, passionnelle qu'il peut dégager.

Mettre en mot ces émotions, cette incertitude sur la possibilité de terminer, par un récit, est donc bien une sorte de catharsis, en tous cas dans certains récits. Il s'agit pour le coureur de donner du sens à posteriori à ce qui n'en a pas forcément lorsqu'on est dans la course.
C'est le fameux " qu'est ce que je fous là".

Si le récit est une catharsis pour le coureur, il l'est aussi pour le lecteur qui envisage de faire la course. Il permet ainsi de démystifier.

Donc, si le récit de course est certainement l'expression d'un certain narcissisme, il n'est pas pour autant si vain que cela, puisqu'il est utile au coureur et peut être celui qui le lit pour répondre à japhy.
la bonne nouvelle, c'est qu'il ne se passe rien, la mauvaise c'est qu'il ne se passe rien.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Le Lutin d'Ecouves » 02 Nov 2014, 17:38

emilcioran a écrit:je ne pense pas que les récits soient spécialement plus consubstantiels au trail qu'à toute autre activité humaine individuelle, telle que cuisiner, être fashion victim ou visite des musées ou piéton.

Par contre, le trail s'est développé à peu prêt à la même époque que l'arrivée des réseaux sociaux. pour mémoire, naissance des premiers blogs en 1995, facebook en 2005, twitter en 2006. Il est donc logique que les traileurs, comme tous les utilisateurs des réseaux sociaux, ou les blogueurs, ni plus ni moins selon moi, profitent de ces instruments. Le traileur, auteur de récit, est sans doute un individu inséré socialement et épanoui individuellement, bref bien dans sa peau. Justement sans trop d'état d'ame.

Je pense que le profil du traileur qui écrit des récits, est le même que celui du blogueur ou de l'utilisateur des réseaux sociaux moyen. Il est probable qu'outre ses récits, il fréquente twitter, facebook et commente à peu prêt tout sur tout ( articles du point et du figaro par exemple) . Il aime en effet communiquer et a des aptitudes en ce sens, qui supposent justement d'avoir confiance en soi, de s'aimer suffisamment pour ne pas avoir peur de s'exprimer, d'où le narcissisme, d'être adapté socialement et épanoui individuellement.

Si le narcissisme est ici entendu de manière péjorative, il ne faut pas oublier que dans sa définition psy, il est l'assise sur laquelle la personnalité de l'enfant se construit sans laquelle aucune estime de soi ne peut exister.

Toutefois, je pense que, en partant de l'idée émise sur ce site que les blogs se sont particulièrement développés lors des attentats du 11 septembre 2001 et ont été utilisés comme catharsis,
http://le-grenier-des-archivistes.over- ... hivistique
pour certain traileurs, le récit de course peut parfois être une catharsis et qu'il existe donc une spécificité du récit de trail de ce point de vue.

Définition de la catharsis :

La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à un spectacle théâtral, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux. La catharsis désigne donc, d'abord, la transformation de l'émotion en pensée.

En effet le trail, surtout l'ultra, reste quand même une aventure: on sait quand on part, on ne sait pas si on va arriver. Or, nous vivons dans une société hyper sécurisée, avec des existences souvent routinières, souvent sans véritables émotions et passions.

Le trail, surtout l'ultra, répond à ce besoin de passion, de prise de risque et est donc, quelque part, une fracture dans la vie quotidienne, par la charge d'incertitude, émotionnelle, passionnelle qu'il peut dégager.

Mettre en mot ces émotions, cette incertitude sur la possibilité de terminer, par un récit, est donc bien une sorte de catharsis, en tous cas dans certains récits. Il s'agit pour le coureur de donner du sens à posteriori à ce qui n'en a pas forcément lorsqu'on est dans la course.
C'est le fameux " qu'est ce que je fous là".

Si le récit est une catharsis pour le coureur, il l'est aussi pour le lecteur qui envisage de faire la course. Il permet ainsi de démystifier.

Donc, si le récit de course est certainement l'expression d'un certain narcissisme, il n'est pas pour autant si vain que cela, puisqu'il est utile au coureur et peut être celui qui le lit pour répondre à japhy.


Très intéressant, je ne voyais pas le sujet sous cet angle fort pertinent. On rejoint ainsi la tragédie grecque et sa représentation cathartique. Si le Mustang devait être Sophocle, je préférerais être Aristophane, ce qui me va bien car si je ne suis pas noble, je perds quand même les pétales.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Free Wheelin' Nat » 02 Nov 2014, 18:25

Catharsis, oui,même si à priori je n'aurais pas utilisé ce mot qui dénote pour moi un drame, mais c'est bien ça: un besoin irrépressible (et comme le Lutin, j'aime bien écrire ce qui me permet en plus de rester neurologiquement active :roll: :lol: ) de faire sortir de soi tout ce qu'on a vécu et comment on l'a vécu.
Je m'intéresse moins aux CR qui alignent juste les actions au x, x+1, x+2 km, c'est le chemin parcouru , chemin intérieur, j"entends qui m'intéresse le plus...
Que ce ce soit bien passé ou pas, j'aime également bénéficier de l'expérience des autres. Comme j'aime également l'idée de pouvoir éventuellement apporter ma petite pierre à l'édifice.
Par contre, mes récits, je les jette aux quatre vents , s'ils ne sont pas lus, ça ne me gêne pas plus que ça même si mon égo aime les commentaires! :wink:
On rejoint l'idée de catharsis encore...
Que les coureurs de trail aient également besoin de nature (c'est pesant à la longue de vivre/travailler en ville , dans le bruit , l'odeur et les contraintes, moi en tout cas, je me félicite de vivre en montagne), c'est normal. Et la liberté (relative...) est une sensation grisante même si elle se vit dans la douleur.
Pour se faire mousser, un peu, mais je pense également que le trail n'est pas la meilleure discipline pour cela... j'ai eu l'occasion de servir dans une maison familiale un groupe de sportifs et ils étaient pourvus visiblement d'égos surdimensionnés, nanas comprises. Pas sûr que leur mode d'expression soit le même que le nôtre, le leur doit être beaucoup plus analytique.
Alors consubstantiels au trail, je dirais pour une bonne partie quand même, on trouve souvent dans la plupart des récits une certaine sensibilité que je retrouve dans certains blogs de rando, mais pas tant.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar ilgigrad » 02 Nov 2014, 18:30

Les récits de Trail sont-ils proustiens ?
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar philippe.u » 02 Nov 2014, 18:41

ilgigrad a écrit:Les récits de Trail sont-ils proustiens ?

Ce qui est certain c'est qu'il en existe de très proutiens
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Mustang » 02 Nov 2014, 18:51

mettre en mots ses émotions, alors ok pour la catharsis
et aussi le plaisir d'écrire
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Le Lutin d'Ecouves » 02 Nov 2014, 19:19

Mustang a écrit:mettre en mots ses émotions, alors ok pour la catharsis
et aussi le plaisir d'écrire


Je profite de ce sujet pour demander au Mustang de se remettre à écrire des récits, son silence est scandaleux ! :wink:
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar RayaRun » 02 Nov 2014, 20:07

philippe.u a écrit:
ilgigrad a écrit:Les récits de Trail sont-ils proustiens ?

Ce qui est certain c'est qu'il en existe de très proutiens


Voir prout-proutiens !

désolé pas pu m'empêcher :arrow:
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Calaferte » 02 Nov 2014, 21:01

Rien de mieux qu'un récit de course à saucisson du bouk pour égayer une journée :!:
Sourire à l'avenir c'est être indestructible.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Japhy » 05 Nov 2014, 09:13

La "catharsis" je veux bien (je ne savais pas trop ce que ça voulait dire en fait, merci de l'explication), mais est-ce que ça a besoin de se répéter à l'infini? Je veux dire, je comprends tout à fait que lorsqu'on débute les courses longues par exemple, on se mette à vivre des trucs nouveaux, à forte charge émotionnelle comme tu dis emil, et qu'on ait besoin de "décharger" tout ça. (j'ai pas dit décharger à la main Raya OK? :mrgreen: )

Mais lorsqu'on l'a fait une fois, deux fois, trois fois, est-ce qu'on en a toujours envie/besoin? C'est ça que j'entends par "un peu vain". Ce n'est pas un reproche, tout au plus une question. Moi je n'en ressens plus le besoin pour l'instant. ça peut revenir remarque, qui sait?
Et puis un peu vain aussi parce que si je me rends compte que je passe plus de temps à écrire ou lire des CRs plutôt que des bouquins, y a un truc qui ne va plus.

Par contre, en parcourant toute la longueur du post, je trouve qu'il faut quand même faire attention à ne pas trop se placer au-dessus de la mêlée. Je vois pas mal de sous-entendus. Déjà que les traileurs étaient censés être des gens ultra écolos et avoir un esprit trail très particulier comme chacun sait, je lis que si on fait beaucoup de récits, c'est sûrement parce qu'on s'exprime bien, qu'on manie bien la langue française, et qu'on serait bien intégré à la société et épanoui (ha bon? Tiens d'ailleurs ça ressemble aux personnages de Proust ça :mrgreen: ). Par rapport au reste des sportifs?
Bon, restons humbles quand même.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Namtar » 05 Nov 2014, 10:10

Calaferte a écrit:Rien de mieux qu'un récit de course à saucisson du bouk pour égayer une journée :!:


C'est pas faux
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Arclusaz » 05 Nov 2014, 10:59

Dans le 20 minutes du jour (référence journalistique !), les trailers sont qualifiés de "sportif de communauté".

Si on est des sportifs de communauté, c'est "normal" qu'on veuille faire partager à la communauté ce qu'on vit et ressent. Ou le contraire : on nous qualifie de "communautaires" à cause de notre besoin de partager. Qui de la poule ou de l'oeuf....


mais, je trouve intéressant, qu'un journaliste d'un média non spécialisé mette immédiatement en avant dans un article sur le boum du marché du sport en france, cette particularité des trailers.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Benman » 05 Nov 2014, 15:58

Allez,
faible contributeur (5 récits à mon actif), ma motivation a été au début de trouver un angle original et surtout rigolo, en assouvissant ma passion pour les jeux de mots foireux.
Quand j'ai commencé à faire un récit + sérieux (genre je me la pète car je suis un warrior), j'ai arrêté... pourtant c'est celui qui a été le + lu et commenté...
Bref, je vais plutôt rechercher la légèreté et la futilité dans un récit.. question de style.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Reg » 05 Nov 2014, 16:13

Benman a écrit:Allez,
faible contributeur (5 récits à mon actif), ma motivation a été au début de trouver un angle original et surtout rigolo, en assouvissant ma passion pour les jeux de mots foireux.
Quand j'ai commencé à faire un récit + sérieux (genre je me la pète car je suis un warrior), j'ai arrêté... pourtant c'est celui qui a été le + lu et commenté...
Bref, je vais plutôt rechercher la légèreté et la futilité dans un récit.. question de style.

Ne crois tu pas que c'est plutôt la course concernée qui amène les gens à lire les CR ?
=> Il y a un peu plus de participants potentiels sur le MMB que sur le Tacot (je sais de quoi je parle, et j'aime autant l'une que l'autre attention ;-) )
En ce qui me concerne, avant de m'engager sur une course, j'aime bien les lire pour savoir à quoi m'attendre par exemple. Quant à ma contribution, elle est nulle puisque 0 CR à mon actif. Mais qui sait.... Un jour j'apprendrai peut être à écrire.

NB: J'adore tes CR.
Reg
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Trixou » 05 Nov 2014, 17:05

Namtar a écrit:
Calaferte a écrit:Rien de mieux qu'un récit de course à saucisson du bouk pour égayer une journée :!:


C'est pas faux
+ 1
Y'a de sacrés artistes dans l'animalerie chambérienne et affiliée !!! Un petit tour sur leur post ou sur leurs récits ca détend les tendons !!!
Donc pour répondre à la question je dirais je sais pas !!! Par contre les récits de la basse-cour sont cons mais substantiels !!!
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Benman » 05 Nov 2014, 23:26

Reg a écrit:Ne crois tu pas que c'est plutôt la course concernée qui amène les gens à lire les CR ?
=> Il y a un peu plus de participants potentiels sur le MMB que sur le Tacot (je sais de quoi je parle, et j'aime autant l'une que l'autre attention ;-) )
En ce qui me concerne, avant de m'engager sur une course, j'aime bien les lire pour savoir à quoi m'attendre par exemple. Quant à ma contribution, elle est nulle puisque 0 CR à mon actif. Mais qui sait.... Un jour j'apprendrai peut être à écrire.

NB: J'adore tes CR.

Tu as complètement raison. Après, c'est aussi sympa d'essayer d'écrire quelque chose d'enlevé sur une petite course.
Je n'écris pas pour l'audience (même si je suis ravi si il y a des commentaires), mais surtout pour moi, pour plus tard, et pour partager un truc avec ceux qui ont le même délire que moi... ou raconter une belle histoire. Le Bouk et son saucisson, le Lutin et ses histoires ou Happy Lactique sont des maîtres en la matière.

Par contre, je n'ai pas trop envie de me mettre en avant, c'est pour cela que je pense que l'exercice du récit a ses limites (mais pourtant j'adore lire les récits de ceux qui osent divulguer leurs sentiments).
Pour savoir si une course m’attire, c'est vrai que je lis comme tout le monde des récits avant pour tester le terrain et l'ambiance, et surtout voir des photos. Je ne suis pas sûr que ce que j'écris ait une grande utilité dans ce but effectivement, à part les photos.

Je trouve finalement l'exercice du blog plus libre et créatif. Par contre, c'est dur d'y faire de la qualité, et comme je suis parfois perfectionniste, je passe parfois un temps dingue à rédiger un article. A la fin, ça sent trop la sueur (d'où le rapport finalement avec la course à pieds??).
Bref, je me la raconte là...

NB : Merci pour ton NB, c'est sympa.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Jeff Moontain » 06 Nov 2014, 07:38

Etant plus BD et cinéma, je ne lis que les CR avec beaucoup de photos ou avec vidéo.

Les gros pâté sans ponctuation et n'allant pas à la ligne je les fuis.

J'adore malgré tout un bon bouquin et ma bibliothèque est bien fournis.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Le Lutin d'Ecouves » 06 Nov 2014, 10:59

Il ne faut pas perdre de vue que l'intérêt de Kikouroù en tant que site vient en partie de ses milliers de récits de course à pied. Si cela existe autre part, l'ampleur et la qualité des textes, le fait qu'ils soient multimédia en font un site unique qui perdrait beaucoup de son intérêt sans cela.
Le Blog de le Lutin :
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar valdes » 06 Nov 2014, 17:08

Je me mêle à la conversation ... en cours de route.

L'an passé, je tenais un blog, où je racontais mes entraînements, mes courses, mes projets, mes doutes, mes échecs et mes humeurs aussi parfois. J'ai arrêté. Cela me prenait pas mal de temps. J'avais peur aussi de paraître un peu "auto-centrée" sur moi-même ou le sport, même si parfois je m'en écartais. C'était l'emploi et le sur-emploi du "je" qui me gênait un peu (je suis de la "vieille génération").

Maintenant, je le regrette. C'était comme un journal de bord. Je devrais continuer juste en le fermant au "public". J'apprenais des choses en allant chercher des informations et en tentant de les restituer, cela pouvait aller d'un tableau de correspondance des différentes définitions utilisées par Heubi, Cottereau, Brun etc. au passé d'une petite ville qui avait connu une grande activité industrielle par le passé et dont il ne reste plus rien ... A part des ruines. C'était ma mémoire. Mieux que la mienne qui a tendance à transformer mes souvenirs. Mieux qu'un journal papier qui s'efface ou qui se perd. Mieux qu'une mémoire d'ordinateur qui peut s'endommager. Je m'en suis rendue compte en perdant une grande partie des données contenues dans le mien ...

Bien contente alors de retourner sur mon blog et d'en retrouver une part.

Je n'ai mis que deux fois le récit de mes courses : celles du marathon de Paris et du trail du golfe du Morbihan en 2013. A chaque fois, je m'étais bien amusée et rien qu'à écrire, j'avais revécue la course pour de vraie. En même temps, cela m'avait aidé à faire la "résilience" de ces moments là. Des moments longtemps attendus, rêvés, travaillés, pensés, ... en amont. Et après d'un coup, on a plus rien. Sauf des souvenirs qui s'effacent et se transforment ou un récit à quoi s'accrocher. Pas toujours fidèle d'ailleurs, le récit, j'en conviens.

Je suis d'accord aussi que pour un non initié (au pseudo, au "personnage", aux courses) cela peut paraître "monomaniaque" et vain.

J'avais beaucoup aimé le récit de @Japhy sur sa CCC 2012. Les conditions météos. La course pour échapper aux B.H., les travers d'une course de masse en milieu naturel, ...

J'aime beaucoup les récits du lutin. Je lui reproche toutefois de m'avoir mal informé sur le nombre de plages traversées à Erquy. J'avais bien lu les bouchons, les escaliers, mais les 4 ou 5 plages, là, pour le coup, je lui en veux énormément ... Non j'rigole.

Rien à voir avec un récit écrit mais c'est une nouvelle forme de récit. Le récit en visuel. L'an passé, un p'tit gars du CDM de CAPnet avait fait la CCC avec son amie. Il y était allé avec sa caméra. Le but étant de finir la course et de surtout faire un beau film de souvenirs. Ben je dois avouer que j'ai voulu juste visionner quelques minutes et ... je me suis laissée embarquée jusqu'à la fin. Tout y était. La beauté du lieu. L'impression de "grand" de la nature, des montagnes. L'impression que ces petits bonhommes qui courent pour grimper la montagne, c'est juste débile et cependant ... comme beaucoup de choses que fait l'Homme c'est débile mais c'est attachant. Bref, le film était une réussite.

Comme il était personnel et pour la famille de son auteur, il est resté peu de temps sur la toile. Mais je pense que ce seront de bien beaux souvenirs à monter à leurs enfants plus tard.

J'avoue qu'il y a tellement de récits quotidiennement sur Kikourou que je ne regarde que ceux où l'auteur caché sous son pseudo m'a déjà intéressé par de précédents récits ... ou bien parce que la course décrite m'intéresse. Sur aucun d'eux je n'ai trouvé la réponse à ma question. Peut-être parce qu'il n'y en a pas ... Mais pourquoi l'on fait cela ? Je veux dire se stresser en portant un dossard, se stresser dans un peloton de gens pas forcément tous sympas, se stresser en affrontant une météo exécrable, se stresser en tentant d'échapper à une BH, se stresser pour respecter les termes d'un pari fou, se stresser pour lutter contre le chrono ... Lutter contre le Temps ...

Mais les récits ne sont pas consubstantiels au trail. Il y a pas mal d'autres récits qui abondent sur des courses sur route, des 24h, des 12h, de la marche. C'est juste qu'en trail, le chemin est moins "rectiligne" et qu'il a des fois des embûches ; plus de rebondissements donc ; surtout si le trail est long. De la même façon, filmer un 24h en boucle de un kilomètre ou une course sur route en ville, avec un long ruban de bitume qui se déroule devant la caméra ... Ouaips, à moins d'être très talentueux, ça fait quand même moins fantasmer qu'un grand ciel bleu et des crêtes de montagnes couvertes de neige. Mais continuez à écrire surtout, même si vous doutez parfois de l'intérêt de vos écrits.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Jeff Moontain » 06 Nov 2014, 17:46

....Le récit en visuel. L'an passé, un p'tit gars du CDM de CAPnet avait fait la CCC avec son amie. Il y était allé avec sa caméra......


Tu aurais le lien s'il te plait?
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Juanma » 06 Nov 2014, 19:05

Je pense que la réflexion d'Iligrad relève plus d'un questionnement objectif (si tant est que cela possible) sur ce qui pousse le trailer à raconter ses exploits.
L'écriture sur soi est bien un acte fondamentalement narcissique car il implique un regard sur soi. De plus, à partir du moment où il est publié, c'est bien pour qu'il soit lu (tout comme le message que je suis en train d'écrire d'ailleurs...)
Il n'en demeure pas moins que je prends beaucoup de plaisir à lire ces récits. D'autant qu'il me projette par procuration dans des périples je suis encore bien loin de pouvoir réaliser (pour ma part je vise de réaliser mon premier marathon en 2016...).
Enfin je pense que ce besoin des traileurs trouve aussi une explication dans le fait qu'il s'agit d'exploits authentiques qui mobilisent un investissement de longue date à tous les niveaux (physique, professionnel, familial...), il est donc tout à fait naturel de vouloir en laisser une trace plus importante qu'un simple résultat chronométrique perdu au milieu d'une liste de coureurs pour faire part de cette aventure. Ce à quoi se prête tout à fait le cr.
Voilà pour ma petite contribution à ce sujet, tout à fait intéressant par ailleurs.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Pieromarseille » 20 Nov 2014, 18:20

Alors là ! Super sujet !!! Je le découvre avec retard, mais je le trouve vraiment intéressant...

Je suis convaincu que le récit de course est d'abord et avant tout le produit d'une pratique communautaire. Plutôt qu'un besoin de satisfaction narcissique, il faut le comprendre avant tout comme un signe d'appartenance. Dans ce sens, il est plus consubstantiel à Kikourou qu'au trail (même si d'autres communautés de trailleurs/coureurs/skieurs... ont également ce type de pratique).
Le récit n'a pas de sens en dehors de la communauté qui l'abrite. On peut les faire lire à nos proches, mais la plupart de nos récits sont essentiellement écrits pour être lus par nos pairs, même si certains se prennent au jeu de l'écriture et apportent plus d'ambition à leurs récits en tentant d'étendre un peu le cercle de leurs lecteurs.
De ce fait, ils sont à la fois dépendant du forum qui les abrite et hyper codifiés. La trame est presque toujours la même : la préparation, la course avec ses inévitables morceaux de bravoure, le bilan, les photos... et les indispensables commentaires placés dans une évidente logique de don contre don, comme marque de validation par le reste de la communauté. De la même façon, sous leur diversité apparente, on retrouve une typologie qui devrait être assez simple à établir entre les différents styles de récit : la course aventure (au moins une nuit passée dehors, sinon ça vaut pas), la course compétition (le nez sur le chrono, RP à la clé !), la course touristique (avec grande variété de paysages ou - variante - force références historiques et culturelles), le récit décalé (je suis un peu un branque mais qu'est-ce que je m'amuse / je regarde les compétiteurs courir avec amusement mais moi j'ai des motivations bien différentes pour être là...), l'analyse de course (autopsie d'un succès, parfois d'un abandon : variation de la fc, taux de glycogène, % VMA, usure des chaussures... tout est passé en revue), la course introspective (rien de tel que le silence d'une nuit à courir la montagne pour retrouver qui je suis), la course amitié (en duo avec un pote à la vie à la mort), la course témoignage (j'ai pas fait de perf, j'ai rien de spécial à raconter, mais j'y étais et je tenais à dire que j'ai pris mon pied), etc. Cela ferait sans doute un intéressant sujet d'étude pour l'étudiant en lettres qui voudrait analyser ce nouveau genre de littérature populaire, genre qui commence à sortir du seul support numérique (déjà 3 éditions du livre compilation "Si Kikourou m'était conté") et qui se cherche même quelques nobles origines du côté du récit de montagne (c'était moi le commentaire Matchbox :wink: ).

Ces récits renvoient tous à de fortes valeurs morales proclamées par la communauté : chez Kikourou : amour de la nature et des grands espaces, dépassement de soi, culte de l'effort mais aussi humilité, fairplay, amitié, entraide, grandeur d'âme, reconnexion à son intimité émotionnelle (dans un cadre sérieusement limité à la seule parenthèse du moment extra-ordinaire vécu pendant la course et à l'exclusion de tout contexte risquant de nous "ramener sur terre")... Avec une variante possible entre ceux qui valorisent la performance (les plus nombreux mais pas de beaucoup) et ceux qui s'en défendent, ces deux partis ayant tacitement signé un prudent pacte de non agression mutuelle, qu'il n'est pas prudent de faire même semblant de transgresser... ( :roll: ).

Car la valeur la plus importante, celle qui bien qu'elle ne soit jamais explicitement formulée soude au fond la communauté, est celle de l'unité et de l'égalité entre les membres. On ne juge pas les autres. On accueille le débutant comme l'expert chevronné. On valorise le champion Kilian qui sait rester simple et accessible à ses fans. La communauté égalitaire des coureurs (comme de nombreuses autres communautés virtuelles d'ailleurs) se déploie dans une bulle qui cherche à (inter)rompre (momentanément) le lien avec une société extérieure parfaitement inégalitaire (et parfaitement insupportable), permettant de faire vivre des valeurs plus pures et débarrassées des enjeux de pouvoir. Par voix de conséquence, tous les sujets qui pourraient introduire de la division ou ramener à la hiérarchie sociale extérieure au trail sont tabous : on ne parle sur kikourou ni de politique, ni de boulot, ni de religion, ni de tout ce qui risquerait de ramener à une identité différente de celle de simple coureur (*).

Les récits de course ne sont donc pas tant consubstantiels au trail qu'à la production d'une communauté de trailleurs (en même temps qu'ils en sont le marqueur d'appartenance), celle-ci étant productrice d'une part d'identité qui nous permet de nous extraire momentanément de notre triste époque pour nous projeter vers un univers moral supérieur, ou l'idée de noblesse cherche à se réhabiliter.

Car la spécificité d'un forum comme Kikourou (mais aussi d'ADDM par exemple...) et à la différence de forums plus grands publics comme http://www.courseapied.net, c'est bien cette présence essentielle des récits de course qui sort le vulgaire forumeur de l'anonymat et le met en scène, en construisant une image idéalisée où l'héroïsme et le sentiment d'appartenir à une petite élite n'est jamais complètement absent. Cette noblesse a ses héros mythologiques, ceux qui courent très vites et très longtemps tout en restant humbles et proche du peuple (plus de 1200 messages sur le post concernant Kilian Jornet...), ses grands tournois chevaleresques (l'UTMB, la Diagonale... et tout au sommet le mythique Tor des Géants qui semble vraiment consacrer l'aristocratie des trailleurs), ses nobles valeurs (qui visent une pureté morale non salie par la corruption du reste de la société), et son pays : le forum kikourou. On y croise de multiples personnages : ses preux chevaliers bien sûr (qui courent presque aussi vites et longtemps que les héros mais vivent parmi nous... la listes est longue), ses troubadours qui tiennent les grands registres du Who's who de la chevalerie (les listes d'arrivée UTMB...), ses grands stratèges (Papy !), ses gardiens de l'ordre (les modos), ses gardiens du temple (les maitres et grands maitres qui maintiennent l'ordre social), ses Chevaliers Noirs (l'orgeuilleux Aroche qui s'entête à faire rentrer le monde professionnel dans un pays qui l'a banni, le gourou Rodio qui détourne des centaines de courtisans vers la fausse idole de la performance pure et persiste à ignorer le code de l'honneur chevaleresque...), et peut-être son roi Arthur, oui, le Grand Mathias, mais je ne l'ai jamais approché :wink: .
C'est une noblesse jeune, que son idéal égalitaire et son extraction de la société des intérêts rapproche bien d'avantage des preux chevaliers de la table ronde que du seigneur féodale et ses rapports de vassalité (mais pour combien de temps ?...). C'est enfin et surtout une noblesse ouverte, dont l'exploit sportif reste la quête... mais pas la porte d'entrée. Car pour en faire partie, il n'est besoin ni de courir vite, ni de courir longtemps. Son adoubement, puis ses faits d'armes... résident précisément dans la production de récits de course. Cette noblesse, qui ne peut se déployer dans le monde réel, est un simple (mais beau) produit de narration.

Sans doute plus que les endorphines ou la dopamine, cette faculté de la course à pied à nous faire vivre une autre expérience relationnelle et morale - à condition de s'y investir complètement - peut expliquer la dimension potentiellement addictive de notre sport favori.
En tout cas à titre personnel, je l'avoue, je pense que je ne m'impliquerais pas autant si cette dimension communautaire n'existait pas.


(*) Une exception quand même, les innombrables sujets portant sur le matos, qui nous rappellent que les trailleurs ne sont pas moins que les autres prisonniers de la société de consommation.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Mustang » 20 Nov 2014, 22:50

Intéressante contribution de Pieromarseille !
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Benman » 20 Nov 2014, 23:51

Clap clap Pieromarseile pour cette analyse de haute volée sur le phénomène communautaire kikourou et ce classement en typologie des formes de récit.
Bien vu et très juste.
La sociologie voire l'ethnologie font leur apparition. C'est quand même extra la capacité de l'homme à être humain même si il vit dans un milieu parfois déshumanisé.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Elcap » 21 Nov 2014, 11:49

Et le CR de mon tour de cham jamais terminé, hein Arclusaz ?

Je crois que je ne le terminerai jamais.... un psy qui en dirait beaucoup, de cela.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar millénium » 21 Nov 2014, 11:57

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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Le Lutin d'Ecouves » 21 Nov 2014, 12:08

Bravo Pierroàmillebornesdechezmoi ! Belle analyse.

Tu compares kikouroù à la table ronde, je vois bien Mathias en Arthur ! Qui fera Perceval le benêt ? :wink: :lol:

Y'aurait pas un rôle de traître pour moi, j'en ai toujours rêvé.
Le Blog de le Lutin :
http://le.lutin.kikourou.net/

Ce qui m'émeut me meut.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Trixou » 21 Nov 2014, 12:46

Pieromarseille a écrit:...
Je suis convaincu que le récit de course est d'abord et avant tout le produit d'une pratique communautaire. Plutôt qu'un besoin de satisfaction narcissique, il faut le comprendre avant tout comme un signe d'appartenance.
...
c'est bien cette présence essentielle des récits de course qui sort le vulgaire forumeur de l'anonymat et le met en scène, en construisant une image idéalisée où l'héroïsme et le sentiment d'appartenir à une petite élite n'est jamais complètement absent...

Alors narcissisme ou pas narcissisme ?
Et le besoin d'appartenance ce ne serait pas un besoin de valorisation de l'égo ?
A partir du moment où on donne son avis (comme moi ici) ou on raconte un moment de sa vie il y a, plus ou moins, de la satisfaction narcissique en jeu. Ceci dit rien de plus normal, car on n'existe qu'à travers les autres et on aime bien exister.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Japhy » 21 Nov 2014, 13:06

Comme je ne peux pas dire "Ho Mon Dieu l'esprit saint est descendu sur nous et c'est même pas Pentecôte", je dirais juste "l'esprit trail est en chacun de nous, il suffit de retirer la petite languette et il s'étale sur la communauté comme le caramel sur un flanby."

Sans me prendre pour un chevalier noir, (je me verrais plutôt en "fou" de la table ronde s'il faut vraiment une représentation, ou alors Perceval puisqu'apparemment je suis la seule à ne pas comprendre grand chose à tout ça) je trouve tout ça un peu flippant, cette capacité ambiante d'autosatisfaction, de célébration de nos nombrils et surtout, de glorification de nos valeurs morales.

Ce n'est pas propre à kikourou ni même au trail, la revendication des plus hautes morales se retrouvent dans bien d'autres communautés, et pour ne rester que dans le sport, par exemple dans le rugby ("les valeurs du rugby", j'en peux plus de ce baratin, pas vous?), ou dans les arts martiaux, ou je ne sais quoi encore.

D'un autre côté, lire tout ça m'a permis de comprendre une chose, c'est que si je n'ai jamais fait lire mes CR à des amis non coureurs ou même à ma famille, c'est peut-être parce que j'avais un peu honte, et peur d'être prise en flagrant délit d'auto-promotion. Alors merci quand même pour cet éclairage.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar millénium » 21 Nov 2014, 13:26

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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Japhy » 21 Nov 2014, 13:45

Tout les bons côtés des CR ont déjà été discutés dans les pages précédentes, ils me sont aussi souvent utiles.
Dans touts les cas badgone, il ne faut pas faire (ou ne pas faire) les choses en fonction du ressenti des autres. Chacun fait absolument ce qu'il veut. Si on a envie, on écrit.
Mais par contre, moi aussi, si je veux dire que parfois j'ai l'impression qu'on prend un melon pas possible en se trouvant toujours mieux que les autres (sportifs ou pas sportifs), j'ai tout à fait le droit de le dire, parce que par moments ça frise un petit peu le ridicule. Mais si personne d'autre ne le voit, c'est sûrement moi qui ai un problème!
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar millénium » 21 Nov 2014, 13:55

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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Japhy » 21 Nov 2014, 14:09

ha faut que je me barre pour que ça redevienne mieux? Pourtant il y a déjà pas mal de ménage qui a été fait mais c'est pas encore assez lisse peut-être?

IL Y AVAIT UNE QUESTION POSEE: pourquoi les traileurs écrivent plus leurs aventures que les autres? Ca ne demande pas une analyse ça? Il faut juste répondre "Parce que"?

90% de ce que je lis sur ce fil sous-entend que c'est parce que nous serions supérieurs de multiples façons aux autres sportifs: capacités d'écriture, place dans la société, valeurs morales etc. Je ne parle même pas des CR là, juste de ce qui est écrit ici. Il n'y a pas besoin de gratter beaucoup pour voir qu'on se place au-dessus des autres. C'est ça que je n'accepte pas.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Pieromarseille » 21 Nov 2014, 14:41

Japhy a écrit:90% de ce que je lis sur ce fil sous-entend que c'est parce que nous serions supérieurs de multiples façons aux autres sportifs

90% de ce qui est écrit sur ce fil ne relève pas du jugement mais de la tentative d'explication, souvent très bien vu, d'ailleurs.
Japhy a écrit:Il n'y a pas besoin de gratter beaucoup pour voir qu'on se place au-dessus des autres.

Donc ton explication, c'est juste que les trailleurs (qui écrivent sur kikourou) sont plus prétentieux que les autres ?...
Je ne crois pas. Ils (nous) sont (sommes) certainement un peu narcissiques, mais ni plus ni moins que la moyenne des français. Ou s'il y a narcissisme, ce n'est pas directement (j'écris pour montrer comme je suis fort en trail) mais indirectement (j'écris pour signaler mon appartenance à une communauté où je suis reconnu et à laquelle je suis fier de participer). Les valeurs morales auxquelles je fais référence ne sont pas celles d'un individu en particulier, elles sont un produit collectif et transpirent de l'ensemble des récits et échanges de ce forum (on pourrait très certainement faire la même analyse d'autres communautés). Le fait de chercher des espaces d'évasion, des bulles ou faire vivre encore quelques belles valeurs, quand on sait de quoi est fait le quotidien de la plupart d'entre nous, ne me semble pas relever de la prise de melon mais du besoin de reconnaissance par des pairs, du besoin d'exister dans une identité valorisante. Bref, on n'est que des humains, quoi.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar ejouvin » 21 Nov 2014, 15:05

Pieromarseille a écrit:Le fait de chercher des espaces d'évasion, des bulles ou faire vivre encore quelques belles valeurs, quand on sait de quoi est fait le quotidien de la plupart d'entre nous, ne me semble pas relever de la prise de melon mais du besoin de reconnaissance par des pairs, du besoin d'exister dans une identité valorisante. Bref, on n'est que des humains, quoi.


Pas d'accord :wink:

Je n'ai pas besoin de reconnaissance de mes pairs, ni d'exister dans une identité valoraisante. Suis-je par conséquent inhumain ?

Je pratique le sport, la course à pied ou autre pour moi et uniquement moi. Alors oui au début, j'aimais en parler beaucoup plus ouvertement, mais au bout de quelques mois je me suis rendu compte que :
1. Je ne faisais rien d'extra ordinaire. Tous les week ends, il y a des milliers de personne qui font de petites / moyennes / grandes courses.

2. Est ce que j'ai vraiment besoin de montrer à ma famille / entourage que je suis en vadrouille le week end ? Pour la plus part, ils ne sont pas sportifs et ne comprennent pas les entraînements / courses réalisés. Alors, leur envoyer directement à la figure mes expériences, je trouvais cela comme "Voyez comme je suis fort, oh oui envoyez moi des fleurs". Mais cela est mon ressenti. Maintenant, si les gens veulent vraiment savoir, s'interressent, alors ils viennent en discuter. Et même là, je suis super mal à l'aise.

3. Cela dit, même partagé avec des sportifs, il y avait parfois des incrompéhensions. Donc, je dirai que même entre nous je ne cherche pas le regard des autres. Finalement, j'essaye de ne raconter que les ressentis de la course, des anecdoctes, des blagues, des galères, mes pensées. "Fini" les références chronométriques, parce que de toutes les façons je ne suis jamais satisfait et on me fait remarquer que je fais la tronche.

Bien entendu, je suis sur qu'il y a 1000 extraits possibles dans mes propos pour contredire ce que je viens de dire.

Au passage, kikourou est valorisant pour notre traintrain ?


Toutefois, je prends plaisir à lire les récits des autres. Je prends même un malin plaisir à lire ceux qui m'agace de par mon ressenti, qui me font dire comme Japhy "oh mais quel melon".

Et encore une fois, chacun fait comme il veut. Sinon, on rédige une charte de rédaction des CRs, et il n'y aura plus de touche personnelle.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Arclusaz » 21 Nov 2014, 15:09

Japhy a écrit:
D'un autre côté, lire tout ça m'a permis de comprendre une chose, c'est que si je n'ai jamais fait lire mes CR à des amis non coureurs ou même à ma famille, c'est peut-être parce que j'avais un peu honte, et peur d'être prise en flagrant délit d'auto-promotion.


Pareil pour moi : personne de mon entourage (hors kikourou) n'a lu mes récits.

Les faire lire à des "extérieurs à la CAP" serait de la vantardise : on me dirait "ouah, tu cours 75 km la nuit dans la neige et t'es même pas mort ?".

Alors, qu'ici, quand je l'écris, tout le monde comprend "ouais bon, tu fais juste partie des 5000 personnes qui font chaque année la STL, y a pas de quoi en faire un plat". C'est ce que je recherche.

Pourquoi j'écris ? en général, à la fin d'une course, je me dis "pas de CR" cette fois. Et puis, deux jours après, sans la chercher, en marchant dans la rue, une phrase me vient, une accroche.
Alors, je me jette sur mon clavier et j'écris : c'est en fait le plaisir de la rédaction qui me fait franchir le pas (j'aime écrire et je n'ai pas souvent l'occasion de le faire...).
Une fois, le truc écrit, j'ai toujours un moment où je me dis, "non, tu ne vas pas posté ça, c'est too much, c'est trop perso". Après une lutte de quelques minutes, je finis pas le poster en m'interdisant de modifier pour laisser "l'émotion". Il y a plein de truc que j'ai écrit dans des CR dont j'ai honte !!!!!!!

Et pis, c'est vrai, j'aime lire les CR des autres (alors ce ne serait pas juste que je n'en produise pas) et.... j'aime relire les miens de temps en temps pour me rappeler de trucs que j'avais oublié : j'ai relu il y a peu mon CR de la STL2013, je me suis aperçu que je n'avais qu'un vague souvenir de ce que j'avais écrit (preuve que je ne l'avais pas souvent relu, ouf !) et je n'ai pas honte de dire que cette lecture m'a fait du bien (et aussi celle des commentaires, même si là aussi, ils sont souvent too much mais partants d'une tellement gentille attention !).

Y a pas de mal à se faire du bien dans notre petite communauté.
mais, on reste lucide, ce qu'on écrit ne s'adresse qu'aux quelques fous qu'on retrouve ici.
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar ejouvin » 21 Nov 2014, 15:41

Un point non négligeable aussi, c'est que les commentaires aux CRs m'ont permit de faire un premier pas vers de belles amitiés et de sacré bons délires...

Et rien que pour cela, c'est sympa de les écrire.

Non Arclusaz, n'ait pas honte :wink:
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Free Wheelin' Nat » 21 Nov 2014, 15:53

Arclusaz a écrit:
Japhy a écrit:
D'un autre côté, lire tout ça m'a permis de comprendre une chose, c'est que si je n'ai jamais fait lire mes CR à des amis non coureurs ou même à ma famille, c'est peut-être parce que j'avais un peu honte, et peur d'être prise en flagrant délit d'auto-promotion.


Pareil pour moi : personne de mon entourage (hors kikourou) n'a lu mes récits.

Les faire lire à des "extérieurs à la CAP" serait de la vantardise : on me dirait "ouah, tu cours 75 km la nuit dans la neige et t'es même pas mort ?".

Alors, qu'ici, quand je l'écris, tout le monde comprend "ouais bon, tu fais juste partie des 5000 personnes qui font chaque année la STL, y a pas de quoi en faire un plat". C'est ce que je recherche.

Pourquoi j'écris ? en général, à la fin d'une course, je me dis "pas de CR" cette fois. Et puis, deux jours après, sans la chercher, en marchant dans la rue, une phrase me vient, une accroche.
Alors, je me jette sur mon clavier et j'écris : c'est en fait le plaisir de la rédaction qui me fait franchir le pas (j'aime écrire et je n'ai pas souvent l'occasion de le faire...).
Une fois, le truc écrit, j'ai toujours un moment où je me dis, "non, tu ne vas pas posté ça, c'est too much, c'est trop perso". Après une lutte de quelques minutes, je finis pas le poster en m'interdisant de modifier pour laisser "l'émotion". Il y a plein de truc que j'ai écrit dans des CR dont j'ai honte !!!!!!!

Et pis, c'est vrai, j'aime lire les CR des autres (alors ce ne serait pas juste que je n'en produise pas) et.... j'aime relire les miens de temps en temps pour me rappeler de trucs que j'avais oublié : j'ai relu il y a peu mon CR de la STL2013, je me suis aperçu que je n'avais qu'un vague souvenir de ce que j'avais écrit (preuve que je ne l'avais pas souvent relu, ouf !) et je n'ai pas honte de dire que cette lecture m'a fait du bien (et aussi celle des commentaires, même si là aussi, ils sont souvent too much mais partants d'une tellement gentille attention !).

Y a pas de mal à se faire du bien dans notre petite communauté.
mais, on reste lucide, ce qu'on écrit ne s'adresse qu'aux quelques fous qu'on retrouve ici.



Je rigole en lisant ton post, moi c'est pareil... A chaque fois je me dis, "bon ben là , je n'aurai plus rien à raconter" et à chaque je replonge :roll:
Comme pour mon marathon :roll: , je me disais que bon, à part écrire que là j'en chie là j'en chie et j'en re-chie encore, y'aurait rien à en dire.
Ben si, enfin pour qui veut entendre (lire)...
Ejouvin en a fait état: mes CR, personne n'en a entendu parler à l'extérieur, et je ne cherche pas non plus à en parler , les gens s'en foutent et ils ont raison, à chacun sa bulle tout le monde n'est pas obligé de se passionner par ce qui nous passionne, nous.
Après, au boulot, je m'éclate à écouter la dernière session montagne de mon pêcheur de chef qui est un grand malade , tout comme lui des fois qui me demande des nouvelles de ma dernière course pour finir par me traiter de grande malade... :lol:

Le sportif , ou tout moins le passionné est un grand gamin... Nous sommes dans une grande cour de récré à l'école élémentaire "Bikila" ou "killian jornet" de Trifouilly les Oies.
Pourquoi j'écris sur Kikourou?
Parce que je sais que quelque chose de ce que j'écris fera probablement écho et que je suis une môme qui adore donner du coude à ses potes en disant "a gad' a gad' ce que j'ai fait!"
Je suis toute fière de ce que je fais et je le dis! :D (parce que je m'étonne encore et toujours de ce que je fais ...).

Pour rejoindre encore ce que dit ejouvin, si , mettons, un pote parapentiste commence dans la navette à me causer de trail, il en a pour un moment et je le préviens " tu veux que je parle de trail, t'es mort, là!, Attention, tu en as jusqu'au déco!" .
Mais si j'adore parler de ce que j'aime, j'ai aussi parfois ce sentiment de me la péter, ce qui fait que plus ça va, moins je suis à l'aise pour aborder par exemple le long, j'ai de plus en plus peur que les gens entendent mon enthousiasme autrement que comme juste de l'enthousiasme.

j'édite pour rajouter une dernière chose: de la fierté à la suffisance il n'y a qu'un pas que certains franchissent mais je ne suis pas sûre que ce soit la majorité des cas. A part peut-être dans le sud? :mrgreen:
Nat (ex On-Off)

Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est pareil à la même chose (Pierre Dac)
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Re: les récits de course sont-ils consubstantiels au trail ?

Messagepar Japhy » 21 Nov 2014, 16:00

C'est tout à fait vrai qu'on peut avoir (que JE peux avoir, par exemple), beaucoup moins honte de choses que je pourrais écrire dans des CR si je sais qu'ils ne seront lus que par des gens "de la profession". Bon enfin, vous voyez ce que je veux dire, des pairs, nous quoi;
Ce sentiment de gêne que je pourrais avoir serait beaucoup plus fort si l'extérieur le lisait. Si on est gêné, c'est bien qu'on se rend compte qu'on charge un peu la mule ou que parfois on se fait parfois de petits films non?

Piero, le melon, j'en parlais davantage pour ce que j'ai lu sur ce fil que pour les CR en eux-même, des choses qui ont été dites à propos de notre apparente spécificité à écrire des aventures sans fin. ça me met très mal à l'aise qu'on se mette à part des autres sportifs, c'est comme ça que j'ai lu ce qui a été dit.
Sur les CRs eux-mêmes, je n'ai pas souvenir de melon avéré, je me souviens même de celui du gars que j'ai lu la semaine dernière et qui a fait 2h38 au Nice Cannes. Je n'ai pas laissé de commentaires parce que je n'avais rien à dire, mais il a quand même réussi à écrire un récit franchement très naturel sans aucun soupçon de frime, chapeau. (enfin peut-être que d'autres ne seront pas de cet avis je n'en sais rien, peu importe).
Mais il me semble que cela fait longtemps que j'ai dépassé le stade du besoin de reconnaissance. Sauf peut-être (et encore c'est pas sûr), dans mon boulot. J'avoue volontiers que rencontrer qqn dans un congrès qui me dit qu'il aime bien ce qu'on a fait, ça me fait plaisir. Pour le sport je suis assez comme ejouvin, au final. Peut-être que la vérité c'est que ça me peine que d'autres aient besoin de cette reconnaissance, j'ai envie de leur crier que l'admiration et les flatteries, on sait bien que ça ne dure pas, et qu'ils n'en ont pas besoin dans tous les cas.
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