Japhy a écrit:Rrrrrrrrooooo razouille, "
je ne connais pas leurs vraies motivations mais elles ne sont pas nécessairement mercantiles", les organismes à but non lucratif (ou assoces loi 1901 chez nous), tu ne vas pas nous sortir ce couplet ultra super naïf quand même?
La fédé française de foot est une association loi 1901, tu crois vraiment que ses dirigeants n'ont jamais pensé à leur enrichissement personnel?
Il y a un nombre incalculable d'associations qui versent à leurs dirigeants des rémunérations ridiculement élevées (je pense à AIDES par exemple, à qui je donne des sous chaque mois depuis 14 ans
).
Ce statut n'est absolument pas une garantie d'altruisme et de philanthropie, soyons un peu sérieux.
Japhy ou tout l'art de la nuance. D'un côté des monstres aux dents longues et de l'autre des altruistes patentés remplis de foi chrétienne. La militante que tu es devrait savoir que personne ne fait rien pour rien et que derrière le discours consensuelle des motivations avouables, il y a toujours une part d’inavouable. C'est terriblement humain. ça repose sur une certaine idée que l'on se fait de ce que l'on va pouvoir retirer de l'impact de notre engagement.
Depuis mon retour sur le forum, tu as eu l'occasion de suivre un peu mes prises de positions et tu dois avoir deviné que je suis plutôt à ranger du côté des sceptiques que des naïfs. Je suis donc doublement vexé mais je m'en remettrai.
Je m'y connais bien mieux en droit associatif et en humanitaire qu'en VMA et en ergonomie des bâtons de randonnée. Et crois moi (ou pas) ce que cherchent les dirigeants des grandes fédérations, ce n'est pas l'argent, c'est le pouvoir. Ce qui motive les personnes qui ont du poids à vouloir peser encore plus ce n'est surement pas les perspectives ridiculement mesquines (et très dangereuses) de s'accaparer quelques centimes (on parle ici des sommes ridicules, 100 € c'est peanuts pour une organisation, ça se rembourse avec 5 coureurs de plus à 20 balles).
Par contre, déplacer le débat en prenant l'exemple des salariés des assos me semble un tantinet HS.
Pour le salarié, l'asso est un employeur comme les autres. Qu'on mette toute son energie à faire gagner de l'argent à une société et donc à enrichir ses actionnaires ou à enrichir une ONG qui va financer des projets ici ou ailleurs nécessite les mêmes compétences, les mêmes talents et s'il y en a un qui sort du lot, il va bien falloir lui proposer quelque chose d'autre que le simple bonheur d'avoir œuvré pour la grande cause. On ne fait pas 6 ans d'étude de commerce et de marketing par foi et amour de la solidarité. Par contre on peut décider au nom de ses valeurs à refuser d'aller bosser chez Total quitte à perdre un peu d'argent (le un peu étant 6 fois le salaire d'un ouvrier mais c'est un autre débat).
Dans l'humanitaire national (je ne parle pas des expats, c'est trop compliqué à comparer) le corps médical émarge dans les assoces au même tarif que dans le public mais sans pouvoir faire de dépassement. Être médecin dans un centre de médecins du monde quand on pourrait être peinard à refourguer du botox dans un clinique de Boulogne c'est déjà en soi un acte de foi.
Pour les salaires négociés (cadres sup et ++) ils sont généralement de 20 à 30% de moins que dans le privé à taille et poids équivalent. (C'est le cas à la Croix-Rouge en tout cas qui est l'asso que je connais le mieux).
On peut considérer qu'ils sont honteusement élevés malgré tout mais la démarche consistant à aller gagner 50 000 K dans une asso humanitaire plutôt que 65 000 K dans un grand groupe relève d'une forme de sacrifice quoi qu'on en pense. Après les grandes assos ont besoin de gens capables et compétents, on ne dirige pas une asso de 460 salariés comme AIDES de la même façon que la boutique de papa. l'état catastrophique de cette asso est l'exception qui confirme la règle. Et prière de ne pas parler de l'ARC sinon c'est direct un point Godwin de l'humanitaire
Dans le lot, il y a forcément quelques escrocs et sans doute la même proportion de salauds et d'incompétents que partout ailleurs mais la recherche de pouvoir, de notoriété et même de postérité est un moteur bien plus puissant que le simple fait de pouvoir bouffer au resto à l'oeil, ce dont d'ailleurs ne se privent pas non plus les membres des bureaux des petites assos de quartier ou des petits clubs sportifs. Y'a que le prix de la pizza qui change
Yvan11 a écrit:je ne leur pardonnerai pas le fait d'être aller jusqu'à harceler des petites organisations , de les menacer pour leur faire changer le nom de leur course ( Ultra Trail Sobrarbe en Espagne, course non compétitive, organisation artisanale mais efficace comme je les aime ).
hé bien aussi surprenant que cela puisse paraitre, ça ne me choque pas du tout.
Quand on a beaucoup travaillé, beaucoup douté, tâtonné, et qu'on a réussi à construire quelque chose à partir de rien et que l'on voit des gens certes super sympas, naifs et pas du tout vilains, s'accaparer une partie de son travail pour se simplifier le leur, ça provoque généralement des réactions épidermiques.
[mode ma life ON] J'ai créé il y a 15 ans un site internet sur les premiers secours à l'époque où il n'y avait rien sur le net sur ce sujet ou presque. J'y ai passé des milliers d'heures, par foi, par militantisme, par passion. Et puis un jour j'ai décidé de le monétiser en ajoutant un peu (un tout petit peu) de pub. Je suis resté raisonnable malgré les sollicitions et le site aujourd'hui ne me coute plus un centime, ce qui est parfait.
Je ne compte plus le nombre de clampins qui ne cherchent pas à créer à partir de rien mais qui voudraient avoir tout de suite, sans trop bosser, un joujou du même type, qui fait des milliers de visiteurs et rapporte ce qu'ils imaginent être des milliers de dollars. Alors ils pompent. Des textes, des images, la mise en forme, le concept, le titre, des bouts par ci des bouts par là.
ça leur rapporte des clopinettes, ça ne me lèse pas du tout, ils vivotent dans leur coin sans me porter préjudice mais ça m’insupporte. Des articles que j'ai réécrit 50 fois pour qu'ils soient (de mon point de vue) parfaits, ils les balancent en un copier/coller. Alors je les menace de poursuite jusqu'à ce qu'ils suppriment ce qui m'appartient. Et je suis un vrai pitbull quand il s'agit d'article reproduits sans même citer la source.
Je suppose que quand on a créé l'utra-Trail de ceci à partir de rien pour un faire un truc aimé, respecté adulé, débattu, détesté, honni (signe que ça ne laisse personne indifférent) on a pas envie que le premier clampin baptise sa course l'utra-trail de cela en jouant sur l'analogie immédiate avec l'ultra-trail original.