Très belle épreuve. A faire et à refaire
Voici ce que j'avais écrit là-dessus il y a......... quelques temps
VOUS CHERCHEZ UNE BELLE COURSE DE MONTAGNE ? :
NOUS VOUS PROPOSONS QUELQUE CHOSE QUI PEUT RÉPONDRE A VOTRE DEMANDE !!!!
13/08/95 La course des cinq 4000
C’est ma première grande course de montagne depuis que je suis passé vétéran.
Cela fait une dizaine de jour que je suis sur place dans l’unique camping en terrasses à la sortie de Zinal, côté montagne,en enchaînant quelques randos-ballades à la mesure des capacités des 3 juniors de la famille et quelques footings pour s’habituer à l’altitude en côtoyant parfois quelques vaches à la robe très sombre, à l’allure ombrageuse et aux cornes très respectables qui me font penser plutôt à des taureaux et passer sensiblement au large. Nous sommes dans le Valais suisse, plus exactement dans le Val d’Anniviers. De nombreuses vallées parallèles s’enfoncent plus ou moins profondément sur un axe nord-sud dans cette chaîne alpine.
La station de Zermatt est toute proche dans une autre vallée. C’est un peu le Chamonix suisse, avec tout le folklore touristique, les voitures en moins ( uniquement quelques voitures électriques, prière de déposer vos véhicules au vestiaire à la gare précédente et d’arriver en train ou en mini-bus ) mais un site fabuleux, camp de base pour de nombreux alpinistes programmant de redoutables voies d’escalades avec la possibilité de prendre le petit train à crémaillère du Gonergrat qui vous propulse à plus de 3000m avec une vue à plus de 180 degrés à vous couper le souffle par son côté grandiose et ses immenses glaciers très longs du fait de leur orientation nord entourés de nombreuses sentinelles de plus de 4000 m ( Mont rose, pointe Dufour et autre Cervin ).
La vallée de Zinal plus resserrée semble en comparaison bien calme et a mieux gardé son côté purement montagne avec son vieux village et ses maisons aux toits de lauzes montées sur des pilotis aux disques de pierres pour protéger les stocks de récoltes de grains, des animaux et autres rongeurs. Sierre 1100 m plus bas est traversée par un impétueux Rhône qui fonce vers l’Ouest.
La 20ième édition de l’épreuve était celle de 1993 et depuis 2 ans les colombiens règnent en maîtres. Ne cherchons pas d’excuses, cependant eux descendent de leurs hauts plateaux en surcharge d’oxygène et moi petit parisien je cherche mon air, bouche ouverte, comme un poisson rouge que l’on aurait sorti de son bocal.
En 21 éditions, aucun Français n’a pu afficher son nom sur les tablettes au scratch, en revanche 10 éditions ont été remportées par des Françaises avec même deux doublés de C. Langlacé en 74 et 79 et A. Loir en 75 et 76. La française B. Eustache l’ayant emportée l’année dernière en 3h24.
Deux épreuves sont proposées, une version marcheurs, on parle ici de « touristes » ! ! ! ! où il n’y a pas de classement, et une version coureurs où comme le dit le règlement « on peut faire l’épreuve chaussé de pantoufles de courses ordinaires, à condition qu’elles soient munies d’un bon profil »
On attend 2000 « touristes » et la moitié de coureurs. Les « touristes » partent à 5 heures ( la première demi-heure peut se faire dans l’obscurité ), pour les nerveux départ à 8h30. On parle de course des cinq 4000, rassurez-vous on n’attaque pas la montagne ( quoique parfois, on puisse se poser la question ), on a simplement une vue sur cinq sommets de plus de 4000m au fil de la course dont le Cervin ( Matterhorn ) à la forme si caractéristique et de plus sur la superbe médaille est gravé l’un de ces sommets. Cette année c’est le Zinalrothorn 4221m. Si vous êtes collectionneur, venez donc faire la course cinq années de suite ! ! !
Le programme est alléchant. On parle de « New-York de la montagne », de « Paris-Roubaix pédestre » et de « course qu’il faut avoir fait au moins une fois dans sa vie ». Nous avons donc 31 kms à faire qui en valent bien, selon l’organisation, 50 sur le plat, avec 2000m de montée et 1000 m de descente, un doigt de route, des chemins forestiers, des sentiers de forêt ou de pâturages et des sentiers caillouteux.
Venant de Zinal de braves cars postaux jaunes ( on en trouve partout, même dans les plus petits villages reculés ) pris très tôt le matin vous permettent de rejoindre Sierre.
Et de quoi parle t-on dans ces cars ? ? ?
Le départ est à la sortie de la ville. Deux coureurs balais se positionnent en queue de peloton. Un petit km de route ( çà monte déjà sec ) pour se chauffer et puis virage à gauche toute et on attaque la butte, c’est du 20% sans problème, avec du terrain, en sous bois, parfois fuyant ou il faut mettre éventuellement les mains.
Partis de 585m vous pourrez boire et vous boirez un petit coup au premier des 6 ravitaillements après seulement ! ! ! 3,5kms et 600m de grimpette. Les autres ravitaillements seront :
à Ponchette ( 1870m ) après un peu plus de 7 km mais oh ! ! surprise déjà un tiers de l’énergie à fournir de fournie car ici on ne balise pas le terrain en kms ( ce qui n’a aucun sens ) mais judicieusement en % de l’effort total,
au village de Chandolin ( 2000m ) où vous aurez l’impression que cela se calme un peu en terme de pente,
à Tignousa ( 2180m ) 54% de l’effort total,
à l’hôtel Weisshorn ( 2387 m ), proche du point culminant de l’épreuve,
et enfin à Barneusa ( 2210m ) avant de rallier Zinal à 1680m.
Gardez en un peu pour la fin. Pour les grosses cuisses sachez que la fin c’est 450m de descente en 1,5km, genre piste noire la neige en moins, quand même. Il y a la version tout droit et je m’accroche aux arbres quand il y en a, la version lacets et la version glissade sur le tee-shirt ! ! ( volontaire ou involontaire )
Pour cette édition, le temps était plutôt bouché avec de temps en temps une petite pluie fine qui ira en s’intensifiant vers l’arrivée avec des avantages et des inconvénients. Pas de coups de soleil et moins de souffrance due à la chaleur, par contre pour la vue revenir l’année prochaine et de nombreux risques de glissades assez dangereuses dans les parties très caillouteuses qui ralentissent un peu plus en ayant peur de se blesser.
Le tout dans une organisation « très Suisse », et irréprochable
Jairo Correa (Colombie) en 2h34’21 remporte l’épreuve pour la seconde fois en approchant son propre record de l’épreuve de moins de 2 minutes, le 100ième est en un peu moins de 3h30. On trouve 4 colombiens dans les 7 premiers. Il est à noter que le vainqueur est vétéran. Votre serviteur mettra péniblement 4h36, sans s’être jamais remis d’un premier tiers de course trop rapide et d’une mise dans le rouge aux conséquences définitives ( on apprend à tout âge ). Plus de 900 coureurs seront classés et l’organisation vous promet l’envoi d’un bulletin d’inscription pour les 3 prochaines éditions.
Le tout se termine sous un immense chapiteau où vous pouvez récupérer autour d’un plateau repas en attendant la remise des récompenses faite sur place dans une ambiance de folie.
Que dire de plus ? Qu’il faut venir bien entendu faire cette course ! Mais qu’au-delà de l’épreuve qui ne sera que prétexte, vous découvrirez une bien belle vallée qui a encore su se protéger et conserver une certaine authenticité.
Y a t'il des amateurs ?