par valdes » 02 Mai 2020, 14:37
Je suis en train de revoir Matrix. La trilogie. Ce sera ma troisième fois. Toujours j'en apprends.
Trois fois en 20 ans que je revisionne Matrix. La trilogie. C'est comme trois fois de relire Camus en 58 ans (c'est mon âge). Avec Camus, Huxley ou Orwell, on avait ni les images, ni le son. On avait juste le texte. C'était très bien cependant. Avec les frères Wachowski (dont un frère est devenu une soeur tellement être une femme c'est enviable, enfin pas vraiment sur Kikourou, le site des mecs qui courent, ouais et là, les mecs j'exprime une idée de femme tellement vous êtes si peu femmes friendly), c'est comme du Stanley Kubrick ou d'autres. Du multi-médias. Mais des trucs qui toujours nous élèvent. Des oeuvres qui nous grandissent et nous apprennent à penser ou à réfléchir. Des trucs inoubliables et dont l'on se souviendra toujours.
Et donc, là, je regarde une troisième fois Matrix. La trilogie.
Je sais que beaucoup vont encore me zapper et dire qu'elle fait grave chier la @Valdes. Qu'elle est folle ou qu'elle fait trop de politique. Qu'importe. Je vous parle d'oeuvre et je fais un copié collé de l'oeuvre, vous en ferez ce que vous voulez après ...
J'ai mis en rouge, les mots qui n'étaient pas les miens et que je copie colle.
"M. Raynart: Vous avez un problème avec l'autorité, Monsieur Anderson : vous pensez que vous êtes unique et que le règlement ne vous concerne pas, et bien sur vous vous méprenez. Nous sommes parmis les plus grands producteurs de softwares au monde, parce que chacun de nos employés sait qu'il fait parti d'un tout, par conséquence si un employé a un problème, l'entreprise a un problème. Alors l'heure est venue de faire un choix, M. Anderson, ou vous choisissez d'être à votre poste à l'heure à dater de ce jour, ou vous choisissez de vous dégoter un autre job ! J'espère que c'est clair ?
Neo: Oui, Mr Raynart, parfaitement clair.
Agent Smith: Comme vous pouvez le constater, nous avons l'oeil sur vous depuis quelques temps, Mr Anderson, et nous avons l'impression que vous menez une double vie. Dans l'une de ces vie, vous êtes Thomas A.Anderson programmeur pour une respectable entreprise de softwares, vous avez un numéro de sécurité sociale, vous payez vos impôts et vous... proposez à votre logeuse de lui descendre ses poubelles. Mais vous avez une autre vie électronique. Vous êtes le pirate connu sous le nom de Neo, virtuellement coupable de tous les crimes informatiques punis par la loi ; mais une seule de ces vies a un avenir, l'autre n'en a aucun. Qu'il me soit permis de vous expliquer ce qui nous amène, M. Anderson. Nous comptons sur vous pour nous fournir des renseignements. Nous savons qu'un individu a pris contact avec vous à votre travail, un pirate dont le pseudonyme est Morpheus. Peu nous importe ce que vous pensez savoir sur ce terroriste. Cet homme est actuellement, pour les autorités, l'ennemi public à capturer mort ou vif. Mes collègues sont persuadés que je perds mon temps avec vous, mais moi je pense que vous saurez faire le bon choix. Nous sommes même disposés à effacer l'ardoise pour vous remettre en selle, nous vous demandons seulement en échange votre coopération dans le but de traduire ce terroriste en justice.
NEO" Ouais, ouais, ça a l'air d'un marché honnête. Mais j'ai mieux à vous proposer : si ça vous branche, vous vous mettez ça où j'pense, et vous m'envoyez mon avocat.
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Agent Smith: Je souhaiterais vous faire part d'une révélation surprenante. J'ai longtemps observé les humains, et ce qui m'est apparu quand j'ai tenté de qualifier votre espèce, c'est que vous n'étiez pas réellement des mammifères. Tous les mammifères ont contribué au développement d'un équilibre avec le reste de leur environnement, mais vous les humains, vous êtes différents. Vous vous installez quelque part et vous vous multipliez, vous vous multipliez, jusqu'a que toutes vos ressources naturelles soient épuisées, et votre seul espoir de réussir à survivre, c'est de vous déplacer jusqu'a un autre endroit. Il y a d'autres organismes sur cette planète qui ont adoptés cette méthode. Vous savez lesquels ? Les virus. Les humains sont une maladies contagieuse, le cancer de cette planète. Vous êtes la peste et nous, nous sommes l'antidote !
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Ca fait déjà deux jours que j'escalade les grilles du stade pour aller courir sur ma piste d'athlétisme favorite où aucun microbe ne se promène en solo. Bien sûr, ça me fait super lever tôt le matin. Je ne suis pas une conne finie. Je ne cherche pas la prune. Je ne pouvais plus fractionner sur mon parking de substitution ou sur route, car il y a trop de voitures désormais qui circulent. Injonction a été faite aux gens de reprendre le taff. Et les gens ont donc repris le taff, en voiture, puisque nous n'avons pratiquement plus de bus et moi je me découvre à faire ce que j'ai toujours fait depuis ma plus tendre enfance : désobéir. Braver les interdits et le faire avec raison et sans risquer ma vie. Ma vie qui m'est précieuse même si parfois je la déteste et que je la regrette énormément. Mais je l'assume toujours, cette vie dont nous parlons toujours en ce moment. On compte nos morts et sans aucun sens de leur propre vie. N'est ce pas ce que la pratique du trail nous apprend toujours, à nous tous ? De donner du sens à nos vies. Alors que là, on compte des morts qui ne nous donnent aucun sens à nos vies, ni même à nos morts.
Puisque le titre du post est le COVID 19 et la CAP, perso, moi cette pratique du trail, elle me l'a confirmé. Elle m'a fait aimer la vie. Cette pratique, elle m'a fait me sentir Homme (enfin plutôt femme qu'homme) évoluant en pleine nature, le plus souvent en solo et qui aimait la vie et plus que tout par dessus tout).
Je suis née dans les années 1960. Je vivais à Paris de 1980 et jusqu'en 2005. On avait beaucoup d'attentats dans la ville après les années 1990. Il y a même eu une bombe qui a pêté dans mon RER, à la station maison blanche, que je prennais tous les jours pour aller et rentrer du boulot. Ce jour là, je me suis arrêtée à Station Universitaire pour prendre le bus. Je ne sais pas pourquoi. Certains jours, je changais mon trajet. Ce jour là, je le fis. Et j'échappais de peu à l'attentat. Et peut-être même qu'en prennant le RER, j'y aurais échappé. C'était une question de seconde et de wagon et d'y être ou de ne pas y être. J'ai appris à vivre avec la mort. La mort de mes grands parents que je n'ai hélas pas vu mourir. La mort des autres. La mort de mon père que son EHPAD nous a empêché de voir alors que nous avions voulu tous l'accompagner. On était la famille à 5 km au grand complet et on avait signifié notre volonté à l'EHPAD. L'EHPAD n'en a tenu aucun compte. Je lui en veux toujours et un procès est en cours. C'était le week-end. L'EHPAD nous a signifié, le lundi suivant que notre père était mort, sans que l'on sache ni quand ni comment ni à quelle heure. Genre la mort dégueulasse et je pense qu'en EHPAD, elle l'est. La mort, dans certains EHPAD, elle est bien dégueulasse. Au moins 40% de nos vieux sont morts dans les stats du COVID 19. 40 % en même pas deux mois. C'est de la tuerie.
De la tuerie qui vous coute juste 2500 euros le mois. Quand est-ce que l'on va dénoncer cela ?
Cette exploitation capitaliste de la mort ?
Car on a vraiment un problème avec la mort, dans notre société. C'est de la simple évidence. On empêche tout le monde de vivre à cause de la mort qui roderait. Cependant la mort, elle est belle parfois et on l'attend, souvent, avec l'âge. Ca suffit la désinformation.
Utiliser la mort ou la peur de la mort pour faire passer des lois simplement abjectes.
Des lois scélérates comme ici nous les gauchistes, nous les qualifions. Cependant, ce sont bel et bien des lois scélarates qui se dessinent. Ouvrez simplement vos yeux.
J'aurais simplement tellement voulu serrer la main de mon père quand il est mort. J'aurais voulu être là. Simplement lui faire savoir que j'étais là. Moi, là famille. L'EHPAD nous en a pour ainsi dire empeché. Par sa non information. C'est dégueulasse, cette exploitation capitaliste de la mort. Il y a combien de morts qui sont morts de la sorte dernièrement en EHPAD ? Beaucoup trop et que nulle statistique ne dévoilera jamais.
J'ai rencontré à Groix, dernièrement, Willem le dessinateur dont vous retrouvez les dessins, tous les mercredis dans Charlie, lui comme moi, par un hasard du destin, a échappé aux attentats de janvier 2005. Certaines vies tiennent à peu de chose. Est-ce que la date exacte de notre mort est écrite quelque part et que pour se faire, il faudrait s'empêcher de vivre pour la retarder ? C'est la question qui nous est posée. Devons-nous, nous tous, nous empêcher de vivre pour retarder notre mort ?
Devons nous le faire ? Empêcher 98% d'entre nous de vivre pour en préserver 2% ? Devons nous le faire ? Devons nous édicter des lois pour se faire ? C'est cela le plus important. Devons nous être une société qui s'empêche de vivre par peur de la mort ?
Je ne dis pas qu'il faille vivre inconsciemment. Mais vivre trop prudemment ce n'est plus vivre du tout. On doit prendre garde à certaines décisions qui sont en train d'être prises en ce moment. Vous et moi, nous allons tous mourir un jour. Et sans doute, la mort, nous l'accueillerons alors volontiers car nous en aurons marre de la vie et de comment elle nous aura fait chier.
Nous vivons une époque formidable et particulièrement effrayante. Effrayante de mon point de vue car je désespère de notre bon sens. Mais en réalité, le bon sens n'est pas sur le net. Le bon sens, il vit en dehors du net et cela, c'est un espoir ... Vous savez les Hommes qui écoutent les chants des oiseaux et qui respirent les bonnes odeurs des fleurs et qui sont contents de se parler et d'échanger, même des banalités.
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valdes le 02 Mai 2020, 18:53, édité 20 fois au total.