Bonjour,
Un grand merci à tous les bouzineurs et autres kikous pour ce suivi
. Vous êtes tous géniaux. J'ai vraiment l'impression d'avoir été mis à l'honneur ces derniers jours
, avec des commentaires et jeux de mots très sympas, parfois très drôles me concernant. Avec en plus quelques analyses fines et justes de ma course, notamment par ejouvin
, entre Gavarnie et Luz.
J'ai beaucoup d'admiration pour tous les coureuses et coureurs ayant pris le départ de l'une des nombreuses courses proposées, quel que soit le résultat atteint, DNF ou finisher. C'est déjà une chance énorme de pouvoir participer à ce genre de trucs. Il y a 8-10 ans, alors que je ne faisais pas encore de trail mais seulement du bitume avec deux marathons par an max, l’idée de participer à une course de montagne de 40km me semblait folle alors que je trainais pas mal de "petites" blessures à l'époque, m’empêchant de progresser sur route. Si quelqu'un avait prédit à l'époque qu'en ce jour je serais finisher de courses comme la diagonale de fous, la Montagn'hard, Leadville, le Tor des Géants (parmi tant d'autres...) et maintenant le GRP dans sa configuration 220km, sincèrement, je l'aurais pris pour un dingue se foutant de moi
(... et je l'aurais mal pris
)
J'ai fait cette course en ne cherchant aucune perf avec l'unique objectif de finir en un seul morceau. Un mois auparavant, j'avais bâché une course d'ultrafond très roots en Angleterre (où je vis) dans un format très proche de l'intégrale de Riquet, et qui aurait pu me permettre de me qualifier pour une future édition du Spartathlon
. Un excès de confiance au départ et une grosse défaillance mentale au premier coup de mou, avaient eu raison de moi: j'avais jeté l'éponge avant la mi course, malgré un bon classement à ce moment là. Autant dire que je venais à Vielle-Aure avec un peu plus d'humilité mais aussi une très grosse envie de ne rien lâcher. Surtout que je fêtais mon anniversaire le jour du départ, et cette course était mon propre cadeau
(Merci à Laurent de me l'avoir souhaité sur ce fil, bises à toi aussi, j'adore tes contributions pleines d'humour
, et j'espère te revoir un jour).
J'ai pris conscience que je faisais une très belle course, très tard, lorsqu'un bénévole m'a donné mon classement à Estaing (km 92): 20ème. Cela m'a beaucoup surpris parce que j'étais parti dans la seconde partie du peloton, assez tranquille, sachant que ce serait très très long. En fait je me suis senti très bien sur les premières 26h de course (jusqu'à Gavarnie en fait) où j'avais continué à progresser (8ème) après une nuit passée entre Estaing et le refuge de Baysselance, section que je connais par cœur. Malheureusement, sur une piste très roulante en arrivant à Gavarnie, j'ai couru sur une pierre qui s'est dérobé sous mon pied (manque d'attention), provoquant une petite élongation du mollet gauche, derrière le genou. Il devenait douloureux de courir "aussi vite" après ça, et même si j'ai continué à gagner des places jusqu'à Luz (5ème), je pense que c'était dû à des coureurs prenant plus de temps aux ravitos et se reposant. Après Luz, la course fut très difficile à cause de mon mollet. La section entre Luz, Barèges et le refuge de la Glère est "facile" d'ordinaire, mais impossible de courir cette fois ci. Donc j'ai marché même quand le sentier était facile et peu pentu. Je me suis arrêté au refuge de la Glère 1h avant la terrible traversée du Néouvielle. Je ne m'étais pas reposé jusqu'à là mais après 37h de course, j'ai cru bon de m'allonger 40 minutes dans le calme, me reposer même si je n'ai pas dormi: je voulais limiter les risques d'être pris de sommeil subitement en pleine nuit dans le Néouvielle, seul au milieu des pierriers. Je crois avoir bien fait... Ce fut un vrai chantier ce truc. J'aimerais y revenir de jour pour "dédramatiser" l'endroit. Les sentiers devenaient beaucoup plus faciles après la dernière grosse ascension (Hourquette Nère) jusqu'à l'arrivée mais comme depuis Luz, impossible de courir vite (6-7km/h max). J'ai continué à perdre quelques places (notamment doublé dans la dernière descente par une fusée nommée galopaïre
) mais j'ai été surpris et finalement satisfait de sauver le TOP20 à l'arrivée ( je pensais avoir dégringolé plus que ça durant la seconde nuit).
J'ai trouvé l'ambiance superbe à Vielle-Aure durant ces quelques jours, avec une très bonne banda. Pleins de rencontres avec des kikous (st_ar, caro, laconik, galopaïre, Cagire, DJ Gombert...) - j'ai fait ample connaissance avec les deux premiers; ou non-kikous dont un Anglais super sympa vivant à Hong-Kong que j'ai rencontré et fait un bout de chemin avec, et que j'ai covoituré jusqu'à Lannemezan dimanche après le buffet d'après course (je n'avais d'ailleurs jamais vu un tel buffet après une course
, celui du Luchon Aneto Trail en 2015 était ma référence jusqu'à là).
Un des rares points négatifs pour moi fut certains ravitos. En général je me contente de soupe que je prends à chaque fois s'il y en a (et pour ça j'en ai eu à chaque ravito à part le premier
), quelques morceaux de saucisson, jambon et fromage (plus rare pour ce dernier) et des morceaux de fruits. Mais après 100 miles, j'ai vraiment besoin de quelque chose de plus rassasiant: A Luz, on m'a juste proposé un petit bol de pâtes (un peu froides) sans sauce, que je n'ai pas pu finir. J'aurais aimé à ce stade des oeufs, de la viande chaude, bref quelque chose de bien protéiné. Et une plus grande variété de carbs (pomme de terre, riz etc...). Aussi à Aigues-Cluses, il n'avaient que de la soupe en chaud; pas possible de prendre un café ou thé pour nous réveiller après une difficile section dans le Néouvielle faite de nuit. Ce n'est pas trop grave finalement. Les bénévoles étaient tous super avec nous, avaient le sourire et en général on repartait des ravitos avec la patate
, même si le ravito n’était pas parfait.
Une très belle expérience au final et je reviendrai à Vielle-Aure sans problème, peut-être sur une épreuve plus courte (tour des lacs par exemple) que je peux faire quasi-intégralement de jour.
Merci à tous. J'ai déjà commencé mon récit (4 pages "Word" déjà
) et ce sera d'ailleurs le tout premier que je posterai.