Salut à tous,
Je mets à jour ce fil suite à de
nouvelles réflexions sur l’hydratation dans le cadre de courses de moins de 4H (10K, semi, marathon, trail, ..).Dans d'autres fils, j'ai décrit mes recherches et mes propres principes d'hydratation pour les courses ultra (courses de plus de 5 ou 6 heures).
Ces principes sont toujours d'actualité (remplacer les liquides perdus, tenter de remplacer le sodium perdu).
Cependant, pour un marathon, la problématique peut être abordée d'une manière un peu différente.
Car la distance fait que pour les coureurs en moins de 4H, on tombe dans des allures ou la majorité des coureurs a du mal à ingurgiter des boissons très dosées ou à ingurgiter les quantités d'eau pour remplacer les liquides perdus.
Et il reste toujours la question de savoir dans quel contexte fonctionnent le mieux les cellules en course : en perdant un peu d’eau ou en se gorgeant d'un peu d’eau ?
Sur cette question, je penche pour la solution ou la cellule est plus efficace si elle perd un peu d’eau à l’effort, du fait simplement de l’augmentation de la température cellulaire due aux massives réactions chimiques produisant des calories (augmentation de la température = augmentation de la pression). On peut penser que la cellule fonctionne le mieux à la pression au repos.
Donc, pour un marathon, je pense qu’il n’y a aucun inconvénient à perdre entre 1 à 2 à 3 litres de liquide mais à la condition que l’osmolarité sodium reste proche de sa valeur repos de 140 mmoles/L.
Sur un marathon, on peut donc tout à fait boire de l’eau sans ajout de sodium.
Pour optimiser l’hydratation en tentant de rester à pression cellulaire constante, il faut alors boire une quantité d’eau qui dépend :
- De ses pertes de liquide
- De l’osmolarité sodium de la sueur
Ses pertes en liquide peuvent être déterminées à l’entraînement (voir mes autres messages sur l’hydratation) mais les pertes en sodium ne peuvent être qu’estimées.
Pour les pertes en sodium, parr exemple, comme évoqué dans le message 1, on peut estimer que si :
- on sue peu, l’osmolarité sodium de la sueur serait d’environ 30
- si on sue beaucoup, l’osmolarité sodium de la sueur serait d’environ 50
- Si on sue énormément, l’osmolarité sodium de la sueur serait d’environ 70
Pour ces 3 cas, pour maintenir l’osmolarité sodium au repos (qui est logiquement l’osmolarité idéale pour le fonctionnement des cellules) :
- Si on sue peu, il faut boire environ (30/140)% des liquides perdus
- Si on sue beaucoup, il faut boire environ (50/140)% des liquides perdus
- Si on sue énormément, il faut boire environ 50% (70/140) des liquides perdus
- Et si on a une bonne idée de son osmolarité sodium de la sueur, boire (osmo sueur / 140) % des liquides perdus ;
Petit exemple.
Je pense que nous sommes nombreux à perdre au moins 1L de liquide par heure sur un marathon.
Si on estime que l’osmolarité sodium est aux alentours de 50, ingurgiter alors environ 0,4l par heure semble correct. A la fin de la course, l’osmolarité sodium est toujours à 140 et vous vous êtes allégé de 1,6 kg d’eau environ.
Mais attention à ceux qui perdent 1,5 l par heure (c’est mon cas). Dans ce cas, avec une osmolarité sodium d’environ 70, une bonne hydratation serait d’environ 0, 7 L d’eau par heure. En buvant nettement moins, on peut se mettre en état de déshydratation cellulaire (sortie de l'eau des cellules), donc avec perte importante de performance.
PS : pour rappel, ce message ne concerne que les courses de moins de 4H.
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Champion de France 24H 2017 Cat M60
215 km en 2018, meilleure perf mondiale de l'année
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Groupe Facebook : Grp-Nine14-PDS2AL
Cordialement,