par ch'ti vincent » 15 Août 2008, 15:19
Un Article de Jogging International sur la discipline:
L’AQUAJOGGING
Les bienfaits de l'eau pour le coureur
Lorsque vos conditions climatiques ne sont pas optimales, c'est-à-dire quand le froid
devient important, ou même lorsque vous vous blessez, il est possible de pratiquer
l’Aquajogging, une forme d’entraînement particulièrement adaptée à ces situations. Vous
pouvez ainsi compenser l’absence de course en extérieur et vous rendre apte à continuer votre
entraînement par tous les temps.
L’aquajogging, ou course dans l’eau, est par conséquent un complément idéal ou un
substitut à l’entraînement traditionnel. Il peut également être admis en prévention pour les
coureurs fragiles désireux d’augmenter leur volume de course sans augmenter parallèlement
les traumatismes occasionnés par la course à pied.
Nous pouvons situer l’Aquajogging à 2 niveaux :
- Pour les sportifs débutants, il existe des cours collectifs en piscine permettant d’évoluer
dans l’eau. Ces cours se passent en eau peu profonde et constituent une forme de travail
foncier aérobie à partir d’exercices variés de mobilité (montées de genoux, sauts sur place,
déplacements en marchant….etc.).
- Pour les plus expérimentés, ce que nous appelons aquajogging représente une forme de
course en eau profonde la plupart du temps avec veste de flottaison.
Le pratiquant avance dans l’eau par la force de ses foulées dans l’eau et de ses bras sans
jamais entrer en contact avec le fond de la piscine. La vitesse de déplacement est très faible et
les traumatismes sont absents. Cet entraînement est intéressant car il revêt plusieurs
avantages.
L’absence de chocs permet de faire travailler des articulations ou membres lésés tandis que le
contact de l’eau avec le corps provoque un massage naturel qui facilite le retour veineux.
En utilisant ainsi la résistance de l’eau, qui est plus de 12 fois supérieure à celle de l’air, le
corps possède alors une dépense calorique importante.
Si le côté physique ne vous convint pas, le côté psychologique de l’aquajogging s’avère
important. Un athlète ne pouvant courir durant quelques jours conservera toute sa motivation
s’il a la possibilité de pratiquer une activité de substitution. L’aquajogging en remplacement
permettra ainsi d’éviter le doute et la remise en question en maintenant un entraînement
efficace.
Aujourd’hui un coureur blessé ou subissant les conditions extérieures a quasiment la même
capacité d’entraînement qu’un valide grâce à ces pratiques de substitution que sont le vélo (ou
ergo cycle en intérieur), l’électro-stimulation et l’aquajogging. Il est d’ailleurs intéressant de
noter qu’avec ces éléments, nous pouvons réaliser un entraînement très qualitatif et
quantitatif.
Aquajogging pour la forme
De nombreuses salles de fitness équipées de piscine proposent des cours ludiques d’initiation
à la mobilité dans l’eau. Outre l’utilisation de matériel de flottaison et la variété d’exercices
de jambes en pédalage, d’étirements et de course ou marche active, l’enchaînement de ces
activités permet de s’habituer à l’eau et à ses bienfaits.
Il n’est pas nécessaire de savoir nager pour les pratiquer mais c’est utile pour aborder
positivement et sans crainte des exercices en bassin peu profond (moins de 1,50m en général).
De plus, ces séances peuvent inclure parfois quelques périodes de nage.
Aquajogging pour les expérimentés
Pour les plus expérimentés, on s’orientera plutôt vers des séances individuelles d’aquajogging
avec veste de flottaison. Il ne sera pas non plus nécessaire de savoir nager mais l’idéal serait
de pouvoir coupler de telles séances avec des périodes de natation. Ainsi, une pratique
horizontale, couplée à des récupérations en position verticale améliorera encore le retour du
sang vers le coeur ainsi que la récupération.
Le matériel que vous utiliserez sera une veste de flottaison, mais vous pourrez
efficacement emprunter en piscine une ceinture équipée de flotteurs que vous penserez à bien
répartir autour de votre taille. Le nombre de flotteurs sera choisi pour vous maintenir en
surface, épaules hors ou dans l’eau selon votre confort.
Côté technique, on envisagera la reproduction du mouvement de la course à pied dans l’eau.
Vous risquez d’éprouver quelques difficultés à vous tenir droit et une position légèrement
penchée en avant sera tolérée. Si vous vous concentrez bien sur le geste de la course, vous
vous efforcerez de ne pas trop faire monter les genoux et vous utiliserez le mouvement de
balancier des bras pour vous équilibrer en améliorant votre flottaison. Vous penserez à relever
vos pointes de pied avant chaque pédalage ce qui vous permettra d’augmenter le travail de vos
mollets et améliorera votre technique de course en extérieur.
Comme à pied, vous avez la possibilité de travailler plus en fréquence ou en amplitude. Soyez patient car la faible vitesse de déplacement peut vous inciter à augmenter la quantité d’effort et désorganiser votre mouvement.
Vous pourrez commencer par 30’ et augmenter progressivement jusqu’à une heure de
séance. En général, 45’ de séance d’aquajogging en continu représente un bon entrainement
mais vous irez au-delà si vous pensez à couper chaque effort par quelques longueurs de
natation en souplesse.
Les limites à la pratique de l’aquajogging sont faibles. Vous percevrez certainement une
sensation de légèreté moindre qu’en natation, ce qui confirmera l’intérêt d’alterner les deux.
Vous vous efforcerez de boire durant votre séance car les activités aquatiques tendent à nousdéshydrater sans laisser apparaitre chez nous de sensation de soif. Nous vous conseillons donc de boire et si possible sucré. N’oubliez pas que la résistance de l’eau augmente sensiblement votre dépense énergétique et qu’il vous faudra la prévenir.
Enfin, si vous trouvez le courage régulier de vous exercer en piscine, pensez à l’alternance dans vos formes d’entraînement et ménager votre plaisir de l’effort en variant si possible vos pratiques physiques.
Exemples de programmes
1. Dans un 1er temps, vous pouvez réaliser 3 entraînements par semaine de 30' à 45' avec
une ceinture en toute décontraction pour habituer le corps à cet effort. Faîtes attention
à ne pas démarrer trop vite les séances. N’oubliez pas non plus d’insérer quelques
longueurs de natation si vous savez nager !
2. Dans un 2ème temps, vous pouvez intégrer 1 séance de résistance avec une ceinture
plus légère (voire sans ceinture) de la manière suivante :
20' avec gilet ou bouée, un peu de nage, puis 5' à 10' avec bouée réduite (ce qui
augmente le travail à la force des bras), quelques minutes de nage puis 10' avec gilet
(pour la récupération).
Cependant, même lorsque les conditions seront meilleures, il peut être conseillé de conserver
ce type d'entraînement, le lendemain d'une compétition ou d'une séance dure. Effectuer un
aquajogging avec gilet de 30' sera décontractant et relaxant. Cet exercice actif vous aidera à
vous reconstruire musculairement en utilisant les effets drainants et récupérateurs de la
mobilité aquatique.
Bertrand Candore pour Jogging International - 2004
Leffe toi et cours !